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Publié parConstance Brousseau Modifié depuis plus de 8 années
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LA NAISSANCE D’UN MOUVEMENT Maria Barile, féministe et co-fondatrice d’AFHM et de DAWN- RAFH Canada, en état d’arrestation lors d’une manifestation pacifique pour l’accessibilité du métro de Montréal en 1988. Laurence Parent Doctorante, Humanities Université Concordia Co-fondatrice de Québec accessible Courriel : laurenceparent@gmail.com Présentation aux membres d’Action des femmes handicapées de Montréal 18 avril 2016
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UN BREF SURVOL Cette présentation porte sur l’émergence du mouvement de la défense des droits des personnes handicapées au Québec les années 60, 70 et 80. Un intérêt plus particulier est porté aux luttes pour une loi reconnaissant les droits des personnes handicapées. En raison de la brièveté de la présentation (15 minutes) plusieurs éléments importants ont malheureusement été laissés de côté. Une attention particulière est portée à la contribution des femmes handicapées.
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PERSONNES HANDICAPÉES ET GRANDE NOIRCEUR Avant 1970 : Les personnes handicapées sont souvent gardées en institutions. Plusieurs subissent de mauvais traitements. Elles sont rarement vues en public. Le handicap est perçu comme un problème privé. Les seuls soutiens disponibles proviennent de la religion et de la charité. En 1947, Camilien Houde, maire de Montréal, lance une campagne de charité pour les enfants handicapés. Il dit : « Ceux qui sont affectés par une infirmité appartiennent à la catégorie des misérables. » (Société Radio- Canada, 1947)
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LA GRANDE SORTIE : LES ANNÉES 70 Les personnes sortent des institutions en grand nombre. En 1971, la Commission Castonguay-Nepveu affirme que les « handicapés, doivent avoir accès aux biens et services, comme tous les autres citoyens. Ils devaient pouvoir avoir les mêmes aspirations et bénéficier du principe d’égalité pour tous. » Les personnes handicapées découvrent une société qui a été construite sans elles. Rapidement, il devient clair que le gouvernement du Québec doit légiférer.
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CHARTE DES DROITS ET LIBERTÉS DE LA PERSONNE En 1975, l’Assemblée nationale du Québec adopte à l’unanimité la Charte québécoise des droits et libertés de la personne. La Charte entre en vigueur le 28 juin 1976. Plusieurs motifs de discrimination sont inclus, dont le sexe, la race, la religion, l’état civil. Le handicap n’est pas inclus.
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PROJET DE LOI 55 (1976) Le gouvernement de Robert Bourassa dépose le projet de loi 55 sur la « protection des personnes handicapées ». Des personnes handicapées manifestent. Elles ne veulent pas être protégées! Elles veulent avoir les mêmes droits que tout le monde! Trente-trois (33) mémoires sont envoyés au gouvernement. Cinq d’entre eux sont écrits par des organismes de (ou pour) personnes handicapées. À la suite de ces critiques, le gouvernement met sur pied une commission parlementaire. C’est une première!
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LE PROJET DE LOI 55 CRITIQUÉ Exemple : L'Association du Québec pour les déficients mentaux a dénoncé la création de l'Office des personnes handicapées du Québec. « Nous jugeons que, tel que présenté, l'Office des personnes handicapées du Québec, créé pour défendre des droits, ne constituerait qu'une autre structure bureaucratique. Non seulement cet organisme ne serait-il pas tellement en mesure de défendre des droits, il constituerait un autre obstacle pour ces citoyens que l'on se propose d'aider » (p. 3).
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NOUVEAU GOUVERNEMENT, NOUVEAU PROJET DE LOI En 1977, le ministre Denis Lazure soumet un Livre blanc. Les réactions sont très positives. Un mois plus tard, le gouvernement de René Lévesque soumet le projet de loi 9. La concept de protection disparaît du titre. On parle maintenant des droits des personnes handicapées. Toutefois, le projet de loi diffère grandement du Livre Blanc. Les personnes handicapées se mobilisent.
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LE PROJET DE LOI 9 CRITIQUÉ Vingt-six (26) mémoires rédigés par des associations de personnes handicapées ou de parents d'enfants handicapés sont déposés en réaction au projet de loi 9. Parmi les 26 mémoires acheminés à Québec par les associations, seulement deux demandaient le retrait du projet de loi 9 soit le mémoire du Comité de Liaison des Handicapés Physiques du Québec et celui sur le Mouvement sur les chiens-guides. Le Comité de Liaison des Handicapés Physiques du Québec est mis sur pied par des personnes handicapées. Le comité étudie le projet de loi en profondeur.
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COMITÉ DE LIAISON DES HANDICAPÉS PHYSIQUES DU QUÉBEC Entre le 5 et le 30 août 1977, le Comité de Liaison a parcouru toutes les régions administratives du Québec. Leur mémoire est l’un des plus étoffés. Les conclusions du rapport sont sans équivoque. La majorité des personnes handicapées rejetaient le projet de loi 9 et la création de l'Office des personnes handicapées.
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MOUVEMENT SUR LES CHIENS-GUIDES Le mouvement ne mâche pas ses mots dans sa critique du projet de loi. « Cette caricature de loi nous apparaît en réalité comme essentiellement répressive et marginalisante. Le PL 9 brime les libertés et droits fondamentaux des centaines de milliers de Québécois handicapés au point d'en faire des ''parias'' et d'extraire, de cette catégorie, plusieurs sous- catégories de citoyens (dont les utilisateurs de chiens-guides) auxquels il confère le statut de ''super-parias'' » (p.1).
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UNE APPROCHE CONSERVATRICE La construction sociale du handicap est généralement absente des mémoires. Les mémoires n’ont pas une perspective féministe. L'Association canadienne des paraplégiques - division Québec affirme que «l'intégration sociale et professionnelle d'un handicapé n'est pas l'affaire du gouvernement, mais que c'est d'abord et avant tout l'affaire de l'handicapé». La Corporation Déplacement Plus, de son côté, a indiqué dans son mémoire qu'elle ne souhaitait pas l'accessibilité des transports réguliers pour les personnes dont le « handicap est de telle nature qu'elles ne peuvent utiliser les moyens de transports en commun, c'est-à -dire le métro, l'autobus et le train » (p.2).
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ADOPTION DE LA LOI (1978) Le 23 juin 1978, la Loi assurant l’exercice des droits des personnes handicapées est adoptée à l’unanimité à l’Assemblée nationale du Québec. Le handicap comme motif de discrimination fait son entrée dans la Charte des droits et libertés de la personne. L’Office des personnes handicapées est créé. Plusieurs revendications n’ont pas été retenues.
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UNE VICTOIRE AU GOÛT AMER Murielle Larivière, une militante handicapée impliquée dans le Comité de Liaison, se rappelle « Nous étions conscients qu'un Office donnerait une bonne conscience aux gens et à la société. Ils diraient : Écoutez, vous avez votre office. Allez chercher les services que vous avez besoin à l'office. Nous ne pouvons pas rien faire pour vous. Et c'est ce qui s'est passé. Les gens se sont lavés les mains » (OPHQ, 1983).
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LES ANNÉES 80 : ENTRE ESPOIR ET DÉCEPTION Plusieurs personnes handicapées ayant travaillé dans les organismes de personnes handicapées se voient offrir des emplois à l’Office des personnes handicapées. En 1984, la politique À part égale est adoptée. Le mouvement travaille maintenant à la réalisation de la loi sur l’exercice des droits et de la politique À part égale. La révolution tranquille semble déjà loin derrière et une vague conservatrice envahit le Québec.
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LES FEMMES HANDICAPÉES SE MOBILISENT Action des femmes handicapées de Montréal est fondée en 1985. Les préoccupations et enjeux des femmes handicapées étaient rarement à l’ordre du jour. Les enjeux prioritaires ciblés par AFHM : se reconnaître comme femmes handicapées, l’accès aux soins de santé et la violence à l’égard des femmes handicapées.
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EXCLUES DE GROUPES DE FEMMES En 2011, Marie Barile se souvenait : « Les groupes de femmes non handicapées ne nous voyaient pas comme des femmes. À chaque fois qu’on téléphonait pour demander si c’était accessible, du moment qu’elles entendaient les mots femmes handicapées, elles me disaient : «Ben il faut aller à l’Office des personnes handicapées Madame». SOS Violence Conjugale quand on leur demander de rendre leurs services accessibles aux femmes sourdes «C’est pas à nous ça. C’est à l’Office des personnes handicapées. Il n’y a pas de femmes sourdes qui téléphonent ici. » Je répondais : « Ben comment voulez-vous qu’elles téléphonent? Votre téléphone n’est pas accessible »». Vidéo 25 ans d’Action: https://www.youtube.com/watch?v=Er-e48frGFk
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EXCLUES DE GROUPES DE PERSONNES HANDICAPÉES En 2011, Marie Barile se souvenait : «Les groupes de personnes handicapées étaient encore pires parce qu’ils niaient. Je me rappelle le directeur de la COPHAN à l’époque, quand je suis allée le voir pour lui demander de l’aide, il m’a dit « quelle sorte de sujets? ». J’ai parlé de violence. J’ai parlé de la statistique qu’on venait d’avoir à Action. Il m’a dit « Ben non. Il n’y a personne qui veut agresser une femme handicapée! C’est pas possible. » Vidéo 25 ans d’Action: https://www.youtube.com/watch?v=Er-e48frGFk
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CECI N’EST QU’UN APERÇU L’histoire des personnes handicapées est méconnue au Québec. Nous devons mettre en valeur la recherche qui a déjà été faite et poursuivre ces recherches. Le même constat peut être fait sur l’histoire des femmes handicapées au Québec. Pour en savoir plus : Documentaire 25 ans d’Action (2011) réalisé par Laurence Parent et Joëlle Rouleau : https://www.youtube.com/watch?v=Er-e48frGFkhttps://www.youtube.com/watch?v=Er-e48frGFk Documentaire La Grande Sortie (1984) réalisé par Patrick Fougeyrollas : https://vimeo.com/145685238 https://vimeo.com/145685238
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Merci! Restons en contact! Site Web : www.quebec-accessible.cawww.quebec-accessible.ca Courriel : quebecaccessible@gmail.comquebecaccessible@gmail.com Facebook : Québec accessible Twitter : @QcAccessible
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