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Publié parMonique Crevier Modifié depuis plus de 8 années
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Description et interprétation « d’Inaptes au travail » de David OLERE
Présentation de l’œuvre : TITRE : « Inaptes au travail » ARTISTE : David Olère DATE : 1952 TECHNIQUE : Peinture à l’huile SUPPORT : Toile DIMENSIONS : 162 cm x 132 cm (c’est une grande toile) LIEU DE CONSERVATION : Mémorial de l’héritage juif, New-York CONSEILS METHODOLOGIQUES Pour présenter une œuvre, vous devez : Suivre la méthodologie (voir Fiche n°1) La connaître par cœur! Surtout si vous avez choisi cette œuvre pour votre oral! Ne pas répéter les différents points que vous devez aborder Etre rapide, cela ne doit pas excéder 1 à 2 mn ! Diaporama de Marie-Pierre DAUTANE
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Il se représente dans une de ses toiles
Biographie de l’artiste : David Olère est un peintre, sculpteur et décorateur Né le 2 janvier 1902 à Varsovie, en Pologne et décédé le 2 août 1987 à Noisy-le-Grand en France Il est né dans une famille juive, a un père médecin et une mère infirmière Il s’intéresse très jeune à la peinture où il fait preuve d’un talent précoce Il entre à 13 ans à l’Académie des Beaux-arts de Varsovie (Pologne), puis à Berlin. Car il a obtenu une bourse d’études. Il y expose des gravures sur bois et y dessine des affiches et des décors de cinéma Il émigre en France en 1923 où il s’installe à Paris. Il s’y marie et a un fils. Il s’installe à Noisy-le-Grand Il travaille dans le cinéma, il est affichiste et décorateur au studio de cinéma Paramount, et fréquente de nombreux artistes Il est naturalisé français en 1937 sous le nom de David Olère Il est mobilisé dans l’infanterie au début de la guerre A sa démobilisation et dès l’adoption du Statut des Juifs en octobre 1940 par le gouvernement du Maréchal Pétain, il perd son emploi Il est arrêté lors d’une rafle à domicile, le 20 février 1943, interné au camp de Drancy, puis déporté, deux semaines plus tard, au camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, par le convoi 49. Il y porte le matricule Il y est interné jusqu’en 1945 Il est affecté au Sonderkommando* au crématoire III de Birkenau. C’est le seul artiste survivant de cet enfer C’est sans doute son talent d’illustrateur qui attire l’attention des SS qui le fait échapper à l’extermination. Il dessine pour eux des documents destinés aux familles des officiers restées en Allemagne Il sert aussi de traducteur car il parle quatre langues (allemand, anglais, polonais, russe et yiddish*). Il traduit ainsi les émissions de la BBC de Londres. Il survit à la « Marche de la mort »*. Il est transféré d’abord au camp de Buchenwald, au camp de Melk puis enfin d’Ebensee où il est libéré par les Américains le 6 mai 1945 Dès son retour en France, il consacrera sa vie à témoigner des horreurs de la Shoah et de l’univers concentrationnaire CONSEILS METHODOLOGIQUES Pour David Olère Mettez en valeur que les faits marquants de sa biographie, sont une parfaite illustration des évènements tragiques de cette époque. Insistez surtout sur le fait qu’après la guerre, comme certains survivants, il a consacré sa vie au témoignage, en utilisant ce qui était son moyen d’expression, l’art. Il se représente dans une de ses toiles « Les vivres des morts pour les vivants » dans son rôle dans le Sonderkommando. On y voit son matricule sur son bras, le « 106144 ». David Olère jeune CONSEILS METHODOLOGIQUES En ce qui concerne la biographie d’un artiste, vous devez : Suivre la méthodologie (voir Fiche n°1) La connaître par cœur! Retenir l’essentiel! Etre rapide, cela ne doit pas excéder 2 à 3 mn ! Dans son atelier Devant « Gazage », une de ses œuvres Diaporama de Marie-Pierre DAUTANE
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CONSEILS METHODOLOGIQUES Diaporama de Marie-Pierre DAUTANE
Courant artistique de l’artiste : Le style de David Olère s’apparente beaucoup à l’Expressionisme. En particulier de l’Expressionisme allemand (N’oubliez pas qu’il a vécu à Berlin) C’est un Courant artistique qui naît au début du XXème siècle Il naît chez des artistes qui ont une vision pessimiste de leur monde, devant la menace de la guerre Il utilise des techniques et des couleurs pour exprimer des émotions et des sentiments forts Les couleurs sont vives, contrastées, violentes, les formes aigues, sans rondeur Il déforme la réalité par la subjectivité de l’artiste, pour faire naître chez le spectateur une réaction émotionnelle Il utilise des visions angoissantes, déformant la réalité pour susciter une réaction intense du spectateur Il concerne plusieurs arts comme la sculpture, le cinéma, l’architecture… Il a été condamné par les Nazis en tant « qu’Art dégénéré » CONSEILS METHODOLOGIQUES En ce qui concerne le courant artistique d’un artiste, vous devez : Suivre la méthodologie (voir Fiche n°1) Etre capable de le résumer clairement, de manière synthétique Savoir citer 2 artistes de ce même courant et une de leurs œuvres Et surtout dire ce qui s’apparente à ce courant chez l’artiste de l’œuvre que vous avez choisie. Diaporama de Marie-Pierre DAUTANE
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Quelques artistes de ce courant, qui ont servi d’inspiration à David Olère :
Edward Munch, avec son œuvre la plus connue, « Le cri » Otto Dix, avec « La guerre » ou « Les joueurs de skat » Otto Dix, avec « La guerre » ou « Les joueurs de skat » On peut noter une certaine similitude des visages… Et l’expression de l’effroi, de l’horreur? On peut noter « la tête de mort » dans la lampe, comme le « SS » dans la fumée du crématoire… Film « Nosferatu , le vampire» de Murnau, 1922 Film du cinéma expressionniste allemand… Diaporama de Marie-Pierre DAUTANE
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CONSEILS METHODOLOGIQUES Diaporama de Marie-Pierre DAUTANE
Courant artistique de l’artiste : CONSEILS METHODOLOGIQUES Pour David Olère Il utilise des cadrages très resserrés sur les visages torturés des victimes, où se lisent des sentiments d’angoisse, de désolation et de malheur. Les visages des bourreaux sont aussi très révélateurs de la violence, la cruauté et de l’inhumanité des SS Il dénonce ainsi la violence et l’horreur des actes commis pendant la guerre Plus tard, il se mettra à la peinture à l’huile et réalisera des toiles moins réalistes, témoignant d’une autre manière, plus allégorique ou métaphorique, comme justement « Inaptes au travail », allégorie ou métaphore de la mort. Le crématoire Photo prise par un SS en 1944 Il commencera par une série de premiers dessins en noir et blanc dès 1945 puis une reprise de ces mêmes sujets en couleur. Plan d’une précision quasi photographique de la « machine à exterminer nazie » Ces dessins sont tellement réalistes qu’ils sont vérifiés par le plan du camp. Ce sont de véritables témoignages de ce qui s’y passait. Sculpture Diaporama de Marie-Pierre DAUTANE
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CONSEILS METHODOLOGIQUES Diaporama de Marie-Pierre DAUTANE
Contexte historique : Bien sûr, David Olère a peint cette œuvre après la guerre, mais quand il la peint, c’est pour témoigner Il faut donc la replacer dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale et surtout celui de la Shoah, il faut donc que : - Vous expliquiez au nom de quelle idéologie les Nazis veulent faire disparaître les Juifs - Quels sont les moyens qu’ils utilisent pour y parvenir - Que vous soyez capables de décrire l’univers concentrationnaire D’autant plus que David Olère dans ces dessins et ses toiles a donné avec une précision quasi photographique tous les éléments de cette entreprise de destruction d’un peuple De plus la vie de cet artiste est aussi en prise avec l’histoire troublée de la France durant cette période. CONSEILS METHODOLOGIQUES En ce qui concerne le contexte historique d’une oeuvre, vous devez : Suivre la méthodologie (voir Fiche n°1) Vous devez adapter ce contexte à l’œuvre que vous présentez Et aussi de ce qu’elle représente Diaporama de Marie-Pierre DAUTANE
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CONSEILS METHODOLOGIQUES
Contexte historique : 1) L’idéologie nazie est profondément raciste et antisémite. Elle se base sur la théorie de la supériorité de la race aryenne, dont la race allemande est le meilleur exemple. Elle détermine toute une hiérarchie des races avec des races inférieures comme les juifs et les slaves… Dès 1933, et l’arrivée au pouvoir d’Hitler, s’instaure la persécution, avec le boycott des commerces juifs, leur exclusion de la fonction publique, de certains métiers… Dès les Lois de Nuremberg, en 1935, les juifs sont exclus de la société allemande, ne sont plus citoyens et considérés comme une race impure qui pourrait corrompre la race aryenne allemande. En 1938, l’inscription « J », pour juif est inscrite sur les pièces d’identité, ainsi que « Sarah » et « Israël » sur les passeports Viennent ensuite les arrestations, les premières déportations et les assassinats comme lors de « La nuit de Cristal », en 1938, gigantesque pogrom, organisé dans toute l’Allemagne Boycott des commerces juifs, Berlin, 1933 Boycott des commerces juifs, Berlin, 1933 CONSEILS METHODOLOGIQUES Utilisez votre cours sur l’Allemagne nazie dans les années 1930 Couple mixte sous la garde des SA Hambourg, 1935 Camp de concentration de Dachau, 1933 Diaporama de Marie-Pierre DAUTANE
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Avec la guerre, la persécution des juifs prend une autre dimension
Contexte historique : Avec la guerre, la persécution des juifs prend une autre dimension Dès 1939 et la conquête de la Pologne, les juifs polonais sont emprisonnés dans les ghettos, comme à Varsovie ou à Cracovie En 1941, l’obligation du port de l’étoile jaune Dès 1941, les juifs allemands sont systématiquement déportés vers les camps de concentration où ils travaillent jusqu’à la mort Puis jusqu’en 1942, toutes les populations juives des territoires annexés par les Nazis, Tchécoslovaquie, des ghettos polonais, des Pays Baltes, de Biélorussie… En 1943, les ghettos sont liquidés et les juifs massacrés A partir de 1943, les juifs sont systématiquement déportés vers les camps d’extermination d’Auschwitz-Birkenau, Treblinka, Chelmo, Belzec… C’est la « Solution finale », décidée par les nazis Juillet 1942, rafle dans le ghetto de Varsovie, pour la déportation vers les camps d’extermination Carte d’indentité française Arrestation dans le ghetto de Varsovie Diaporama de Marie-Pierre DAUTANE
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CONSEILS METHODOLOGIQUES
Contexte historique : Les Nazis décident de l’organisation de l’extermination systématique des juifs européens, à la Conférence de Wansee, le 20 janvier 1942 Cette conférence, voulue par Hitler, organisée par Goering, Himler, Eichmann et présidée par Heydrich, doit mettre au point l’organisation administrative, technique et économique de la « solution finale de la question juive » Cette extermination a d’ailleurs déjà commencé : - Les Juifs mais aussi les Tziganes sont déjà déportés massivement - Dès l’attaque de l’URSS, en 1941, des unités SS, formées par R. Heydrich, appelées « Einsatzgruppen », pratiquent « La Shoah par balles », massacrant systématiquement les populations juives des zones occupées par les Nazis - Mais cette méthode n’est pas suffisamment efficace pour massacrer des millions de personnes. Cela coûte trop cher en munitions et les SS ont des problèmes psychologiques - Les camps d’extermination commencent à fonctionner, comme Chelmo ou sont en cours de construction, comme Belzec et Sobibor On passe à une tuerie à l’échelle industrielle… On y utilise des camions à gaz où on enferme les victimes, qui meurent lentement asphyxiées par les fumées d'échappement, dirigées sur l'intérieur du véhicule. En sept mois, plus de 100 000 personnes trouvent ainsi la mort. Les Nazis utilisent des mots codés pour parler de la Shoah : la déportation-extermination se dit « évacuation », le gazage massif, « traitement spécial », les détenus livrés à l'extermination par le travail, « pièces » Les Juifs de tous âge et sexe, sont raflés systématiquement. Ils sont détenus dans des conditions insalubres dans des camps de transit, comme Drancy en France (Pensez à David Olère), véritables antichambres des camp de la mort. Puis, ils sont transportés, entassés dans des wagons à bestiaux, sans manger ni à boire, pendant parfois plusieurs jours et arrivent épuisés, au camp. Beaucoup sont déjà morts. R. Heydrich Déportation vers Auschwitz Arrestation des juifs parisiens, août 1941 CONSEILS METHODOLOGIQUES Utilisez votre cours sur la Seconde Guerre Mondiale, la partie sur « la guerre d’anéantissement » Recensement des populations juives à la conférence de Wansee Einsatzgruppen en URSS Camp de Drancy, en banlieue parisienne Diaporama de Marie-Pierre DAUTANE
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Contexte historique : L’univers concentrationnaire a été parfaitement illustré par David Olère, en particulier, dans ses dessins en noir et blanc Les Nazis utilisent le gaz, en particulier le Zyklon B, pour rationaliser l’extermination (il tue 36 fois plus rapidement que le monoxyde de carbone. Il est testé sur des prisonniers soviétiques pour la première fois en septembre 1941 Le camp d’Auschwitz-Birkenau, où est déporté David Olère, devient très rapidement le premier centre d’extermination des juifs Il faut dissocier Auschwitz, le camp de concentration et Birkenau, le camp d’extermination On y construit 4 crématoires (David Olère travaille au crématoire III, le « KIII » de Birkenau), associés à des chambres à gaz Le bilan est épouvantable, près d’un million de personnes y sont assassinées. 90% sont juives, de tous les pays La devise du camp « Le travail rend libre » Une des entrées d’Auschwitz On y voit la voie ferré qui conduisait les déportés directement à l’intérieur du camp Plan du camp d’Auschwitz-Birkenau Diaporama de Marie-Pierre DAUTANE
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Le quotidien du Sonderkommando… Le témoignage de l’horreur de la Shoah
Contexte historique : le témoignage de Davis Olère au travers de ses œuvres. Il a dessiné environ 50 dessins, réalisés au fusain ou à l’aquarelle, d’un réalisme quasi parfait. On les a comparés avec des photos prises par les SS, ils sont quasi identiques… David Olère n’aura pas de fonction précise dans le Sonderkommando Ce qui explique tous ces dessins des divers lieux et opérations du KIII. Il se déplaçait partout… Il survivra car ses dons artistiques et linguistiques le rendent utiles au SS… Le quotidien du Sonderkommando… Le témoignage de l’horreur de la Shoah et du Sonderkommando Puis David Olère est affecté au « KIII »… Il y restera 20 mois… Dès leur arrivée sur le quai, à la descente du train, c’est la sélection. D’un geste de la main, les SS qui font le tri, désignant ceux qui iront au travail forcé. Ceux qui sont considérés comme « inaptes au travail », sont directement menés à la chambre à gaz (bébés, enfants, vieillards, infirmes, femmes enceintes, personnes trop âgées…) Environ ¾ des déportés périssent à leur arrivée Ils sont conduits à la chambre à gaz, se déshabillent avant (on leur dit qu’ils vont prendre une douche). Ils meurent en une dizaine de minutes David Olère a été sélectionné pour le Sonderkommando, ce qui signifie « commando spécial » Ce sont les déportés, en majorité juifs, jeunes et en bonne forme physique, souvent sélectionnés dès la descente du train Leur travail consiste à sortir les corps de la chambre à gaz, raser les cheveux des femmes, prendre les bijoux et dents en or. Dans un premier temps, ils devaient jeter les corps dans des fosses communes puis, à partir de la fin de l'été 1942, les brûler sur des bûchers ou dans des fours crématoires Ils étaient logés à part, près du camp de Birkenau, à côté de la chambre à gaz, nommée « bunker ». Ils étaient éliminés à leur tour, régulièrement car ce sont des témoins de l’horreur de la Shoah On voit une famille, après la sélection, sans homme, ils ont déjà été sélectionnés pour le travail Le SS de dos tient la baguette avec laquelle il désigne le « côté » où vont les déportés : à droite, le camp et le travail forcé, à gauche L’extermination est symbolisée par la cheminée du crématoire à l’arrière-plan Les déportés sont vêtus de la tenue rayée du camp La discipline était extrême, avec des appels à n’en plus finir dans le froid ou la chaleur étouffante, au garde-à-vous Les sélections étaient fréquentes, soit pour l’affectation aux commandos de travail, soit pour l’extermination Les châtiments et exécutions quotidiennes On voit la file interminable des déportés conduite par les SS Ils entraient dans la chambre à gaz souterraine par un large escalier On voit le camion qui transportait ceux qui ne pouvaient pas marcher Le camion à croix rouge transporte le médecin SS et les capsules de gaz Zyklon B Le crématoire fonctionne à plein régime sans s’arrêter au rythme de l’extermination Les « Bunker 1 et 2 » sont les premières chambres à gaz, installées dans des maisons A droite, la baraque pour le déshabillages des victimes On voit à l’arrière-plan des femmes et des enfants nus qui vont vers la chambre à gaz On le voit sur divers de ses dessins : Dessiner des cartes pour les SS, qu’il calligraphiait et illustrait Dessiner sur un abat-jour, une marine, pour un kapo (un surveillant), ancien marin Traduire les émissions de la BBC anglaise. Il était quadrilingue et parlait aussi le yiddish, langue des juifs d’Europe de l’Est David Olère est arrivé dans un convoi de 1000 personnes, dont 881 sont envoyées directement à la chambre à gaz. Lui entre dans le camp. On lui tatoue le n° Ils apprennent à marcher au pas par 5 pour faciliter le comptage des SS La sélection parmi les déportés, peut-être pour le Sonderkommando Retour du travail avec les morts de la journée La sélection, toile de 1952 Photo prise par un SS en 1943 Le départ au travail et les exécutions sous l’œil des SS Arrivée de corps au KIII, ici de prisonnières du camp, une quarantaine qui ont été tuées Plan en coupe de KIII, quasiment photographique Salle des fours Récupération de l’or et des cheveux Les « fondeurs », qui fondaient l’or récupéré dans des formes de poids divers «Les membres du Sonderkommando vident la chambre à gaz Le KIII en fonctionnement La construction du KIII par des femmes Salle de déshabillage après l’entrée au KIII Les « coiffeurs » « Gazage », années 1960 Diaporama de Marie-Pierre DAUTANE
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CONSEILS METHODOLOGIQUES CONSEILS METHODOLOGIQUES
Contexte historique : le témoignage de Davis Olère au travers de ses œuvres CONSEILS METHODOLOGIQUES Cet aperçu du contexte historique est très long car il doit servir aussi pour votre cours… Lors de votre oral vous devez aller à l’essentiel, sans vous noyer dans les détails Vous devez montrer que vous avez compris les enjeux de ce contexte par rapport à l’œuvre étudiée Pour « Inaptes au travail », vous ne pouvez pas en faire l’économie, car David Olère témoigne de ce qu’il a vécu, pour que l’on ne l’oublie pas Il est acteur du « Devoir de mémoire » Environ 2000 déportés au total, participent au Sonderkommando à Auschwitz. Ils sont de toutes nationalités, au gré des vagues de déportations, des Polonais, des Français à partir de 1943 David Olère est affecté au crématoire III, dit « K III ») des Grecs Quand la « machine à exterminer » tourne à plein régime, ils sont 900, divisés en deux équipes, travaillant 24h/24h En 1944, les SS veulent réduire le Sonderkommando en dessous de 200, cela entraîne une révolte du KIV, qui se termine par l’extermination de 4OO personnes. Les insurgés ont fait explosé le 4ème crématoire, le « KIV » Il ne reste plus que 200 membres du Sonderkommando Les chambres à gaz fonctionnent jusqu’en novembre 1944 Les SS décident d’évacuer le camp devant l’avancée des troupes soviétiques. Les membres du Sonderkommando démontent les installations afin de supprimer les preuves Quelques dizaines d’entre eux arrivent à se glisser parmi les autres déportés le 18 janvier 1945 lors de l’évacuation du camp (dont David Olère) Ils participent aux « Marches de la mort » Pour cette œuvre, quelques pistes… Elle témoigne d’une entreprise idéologique, menée à son extrême La purification ethnique, pour protéger les caractéristiques d’une « race » considérée comme supérieure aux autres Cette recherche obsessionnelle est appliquée le plus rationnellement possible, afin de réussir à exterminer complètement une « race », considérée comme inférieure Elle en passe par l’utilisation de moyens industriels, dans une logique à la fois administrative, comptable et technologique (les juifs sont recensés, comptés, transportés et exterminés avec rigueur, utilisation du gaz, du four crématoire) Elle fabrique de véritables « usines de mort », où les déportés sont les outils de leur propre extermination (les Sonderkommando en sont un exemple) Elle laisse le champ à la monstruosité des bourreaux, endoctrinés par la propagande et fanatisés, qui font le pire avec l’alibi de l’idéologie Mais aussi, elle est la preuve que par l’Art, on peut résister, témoigner, car David Olère, se sert du dessin, de la peinture et de la sculpture, comme des outils qui permettent de lutter contre l’oubli, la négation de l’horreur, et cherche par tous les moyens à disposition d’un artiste à nous faire comprendre ce qu’a représenté la Shoah Et pour finir… Voici 3 photos sur , prises clandestinement, par un membre du Sonderkommando d’Auschwitz, en août 1944, au péril de sa vie. Elles sont floues, mais sont un témoignage inestimable… CONSEILS METHODOLOGIQUES Vous devez aussi resituer l’œuvre dans le thème de cette année « Art, Etat et pouvoir » Il faut là aussi le faire simplement, en énonçant les rapports de cette œuvre avec le thème Vous pouvez le faire à la fin de cette première partie Mais il est souvent plus logique de le faire à la fin de votre description comme une conclusion qui montre que vous l’avez bien comprise Les « Marches de la morts » sont le transfert des déportés vers d’autres camps, devant les avancées des troupes alliées Durant l’hiver , les SS évacuent les déportés dans des conditions extrêmement dures, à marche forcée, entraînant des morts par épuisement Les SS exécutaient ceux qui ne pouvaient marcher Après « La Marche de la mort », arrivée au camp de Mathausen Les insurgés du KIV sont conduits à la chambre à gaz Diaporama de Marie-Pierre DAUTANE
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Passons à la description de l’œuvre… CONSEILS METHODOLOGIQUES
Sujet représenté : David Olère représente ce qui reste d’une famille qui va être conduite à l’extermination Ce qui va leur arriver est suggéré par ce qui l’entoure : - la composition même de cette famille - Leurs expressions - le décor - le « personnage » qui les surplombe - les actions des personnages à l’arrière- plan CONSEILS METHODOLOGIQUES Pour la description, utilisez la méthodologie (voir fiche n°2) Décrivez avec précision tout ce que vous remarquez Utilisez l’ordre qui vous semble le plus logique, par exemple commencez par les personnages si c’est le plus important… Ne vous contentez pas de décrire, expliquez! Analysez! C’est ce que l’on attend de vous… Diaporama de Marie-Pierre DAUTANE
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CONSEILS METHODOLOGIQUES
Lieu : La scène se situe dans le camp d’Auschwitz-Birkenau, en Pologne, camp où David Olère a été déporté, la plus grande et productive « usine de mort » du IIIème Reich Il a représenté à l’arrière-plan : - les barbelés qui cernaient le camp, un mirador d’où les SS le surveillaient - Des déportés qui travaillent sous les ordres des SS - D’autres qui sont rangés en foule anonyme pour l’appel. Les appels pouvaient durer des heures sur «l’Appelplace», par tous les temps. Ils nous tournent le dos. On ne voit que leur crâne rasé et leur attitude accablée et soumise et leur tenue rayée - Les cheminées des fours crématoires en pleine production - Certains des pavés sur lesquels marchent la famille portent des inscriptions. Une partie des routes qui menaient aux camps étaient pavées avec les pierres tombales des cimetières juifs de Pologne CONSEILS METHODOLOGIQUES Interprétez… CONSEILS METHODOLOGIQUES Dans votre description vous devez repérer « les éléments de l’œuvre qui lui donnent un sens » Dans cette peinture, il faut absolument les citer, car c’est de cette manière que David Olère a enraciné son œuvre dans la réalité de ce qu’était la Shoah Il faut donc les aborder au fur et à mesure, pour donner un sens à votre description Vous décrirez donc : - les éléments du décor - les objets… Ainsi David Olère par son arrière-plan, réussit à résumer tout ce que représentait l’univers clos du camp Cerné par les barbelés, entouré de miradors L’aspect irréversible de la vie quotidienne des déportés, utilisés jusqu’à la mort dans des tâches éreintantes et horribles La surveillance de tous les instants des SS, présents partout comme une présence malfaisante Et bien sûr, l’extermination, rappelée par la présence oppressante des crématoires, qui dominent la scène… Mirador Diaporama de Marie-Pierre DAUTANE
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Diaporama de Marie-Pierre DAUTANE
Interprétons au fur et à mesure… Passons maintenant à la description des personnages : C’est une famille de 6 personnes Uniquement des femmes et des enfants Une femme âgée, la grand-mère Une femme plus jeune qui tient serré, un nourrisson dans ses bras 3 enfants plus grands, une fille, un garçon et un garçon plus jeune Ils se ressemblent ce qui prouvent que c’est bien la même famille On constate leur maigreur. Ils ont été sous-alimentés, peut-être viennent-ils d’un ghetto où les juifs étaient affamés par les Nazis Ils sont épuisés, on le voit à leur visage, leur pâleur, leur traits tirés et accusés, leur position corporelle, courbée, comme s’ils n’avaient plus la force de se redresser, leur bouche ouverte, comme s’ils cherchaient leur souffle Le petit garçon ne peut plus tenir sa tête, il a les yeux fermés, la grande fille aussi Ils sont vêtus de leurs vêtements habituels, débraillés par les conditions et la durée du voyage Ils portent quelques objets, un sac par la grand-mère, un sac à provisions par le garçon, le plus jeune tient un jouet, symbole de l’enfance Ils sont serrés les uns contre les autres, la grand-mère tient la main d’un des enfants, la mère tient le bras de sa mère, la fille s’appuie sur sa grand-mère, le petit garçon tient sa grande sœur le grand garçon regarde sa grand-mère, hagard et terrifié, celle-ci regarde devant elle, son regard est vide et résigné La mère a le visage et le regard horrifiés Le nourrisson dort paisiblement Le titre du tableau « Inaptes au travail » contient déjà toute l’horreur que sous-entend cette scène Les « inaptes » sont ceux qui sont conduits directement à la chambre à gaz pour y être exterminés, les femmes avec des nourrissons ou enceintes, les enfants, les personnes âgées… C’est pour cela que cette famille est encore vêtue Elle vient de descendre du train, a du laisser ses valises et n’a avec elle que les quelques maigres objets qu’on l’a autorisée à garder Les hommes sont absents, ils ont déjà été sélectionnés pour le travail forcé et doivent se diriger vers le camp à l’arrière-plan Ils nous font face et ne nous regardent pas Ils regardent devant eux ou se regardent ou ferment les yeux Le garçon et la mère sont horrifiés, ils ont peur Le nourrisson qui dort est le symbole de ces innocents exterminés systématiquement avec pour but de faire disparaître tout un peuple Diaporama de Marie-Pierre DAUTANE
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Diaporama de Marie-Pierre DAUTANE
Leurs liens familiaux sont forts, d’où cette impression de groupe compact, resserré La grand-mère, personnage central, est montré comme le pilier de la famille. Tous s’appuie sur elle Elle est aussi la « mémoire » de la famille, son appartenance à une culture, un peuple Mais à son air résigné et fataliste, on voit qu’elle sait ce qui va leur arriver et qu’ils ne pourront pas y échapper Ainsi des âgés, aux nourrissons c’est tout un peuple que l’on veut rayer de la surface de la terre Leurs expressions sont aussi symboliques de l’effroi de la Shoah Leurs bouches ouvertes sur un cri muet de ce qui les attend dans la chambre à gaz Diaporama de Marie-Pierre DAUTANE
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Officier SS de l’unité Totenkopf et i
Enfin ils tournent le dos au camp et à ces activités. Ils n’y entreront pas. Ils vont vers Birkenau, le camp d’extermination, vers ces crématoires que l’on voit, sinistres, à l’arrière-plan. C’est inéluctable… C’est l’objet du témoignage de David Olère, témoigner par l’art, de l’indicible, pour que rien ne soit oublié de ces anonymes menés à la mort Interprétons… Mais qui les mène à la mort… Un autre personnage est présent On ne voit de lui que le bras, sur la gauche Il tient un fusil C’est le SS qui va les conduire à l’extermination On le sait car il est en noir, couleur de l’uniforme SS Il porte la « tête de mort », que portait les SS sur leurs épaulettes Elle fait référence à la division Totenkopf Ce sont les gardes dans les camps Ils sont aussi les membres des Einsatzgruppen, qui, dès 1941, sont les acteurs de la « Shoah par balle » dans toute l’Europe de l’est Son arme est le Sturmgewhr 44, le fusil utilisé par les gardes nazis dans les camps Il porte des gants car les SS ne voulaient avoir aucun contact direct avec les juifs Cette « absence » du SS, on ne voit que son bras, symbolise, l’aspect inhumain de cette scène Le SS, bourreau anonyme, n’est que le rouage actif, de l’idéologie nazie Il n’a aucune interaction avec les déportés Il porte des gants pour ne pas les toucher Il les pousse vers la mort de son fusil Il est un signe de la déshumanisation qui règne dans le camp D’ailleurs, les personnages le regardent-ils vraiment? Sans doute pas, la grand-mère a le regard vide et les autres la regardent Officier SS de l’unité Totenkopf et i nsigne de cette unité
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Diaporama de Marie-Pierre DAUTANE
Interprétons… Surplombant la scène, un personnage spectral Semblant flotter, tel un fantôme S’aggrippant de la main à la grand-mère Il semble s’enrouler autour du groupe familial Il est décharné, rasé, translucide Diaporama de Marie-Pierre DAUTANE
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Diaporama de Marie-Pierre DAUTANE
Il y a une autre allégorie dans cette toile. On voit se dessiner dans la fumée des crématoires, le sigle « SS » Ce que nous voyons sur cette toile… Le spectre est l’allégorie de la mort qui attend cette famille Mais qui est-il? Sans doute représente-t-il tous les morts de cette « usine à mort » Est-il le « représentant » de tous ces morts exterminés dans la chambre à gaz? On peut noter une ressemblance avec les personnages de « Gazage », les couleurs utilisées Il pourrait être aussi l’allégorie de tous ces hommes morts à la tâche, dans le camp, un père, un frère, un fils… Cela symbolise sans doute, le rôle tenu par les SS dans l’extermination Ce sont eux les bourreaux et David Olère les désigne comme responsables incontestables de la Shoah… Capsule de Zyklon B « Gazage », années 1960 Diaporama de Marie-Pierre DAUTANE
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Diaporama de Marie-Pierre DAUTANE
Le rouge peut évoquer le sang Le gris, la mort Ces dégradés de couleurs rouge/orangé donnent une atmosphère d’apocalypse à la scène C’est ce qui attend cette famille… La scène est dans la clarté, une lumière crue, qui permet de ne rien cacher, en particulier les visages Tout doit être montré et visible, aussi bien au 1er plan qu’à l’arrière-plan Les couleurs sont contrastées le gris, le vert, le bleu dominent, ce sont des couleurs plutôt froides On les retrouve dans les vêtements, le ciel, les visages blafards, le spectre Elles tranchent avec le rouge et l’orange qui sont des couleurs chaudes Le ciel est en clair-obscur, mélangeant les couleurs Idée que le témoignage doit être précis, coller à la réalité, pour que rien ne puisse être oublié, nié… Diaporama de Marie-Pierre DAUTANE
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CONSEILS METHODOLOGIQUES Diaporama de Marie-Pierre DAUTANE
Composition de cette œuvre Le groupe familial est mise en valeur, c’est lui « l’acteur » principal du tableau On peut tracer des lignes Quand un groupe de personnes est placé dans un triangle, cela le met en valeur On peut voir que les visages sont à l’intérieur de ce triangle On peut le compléter par des lignes verticales, reprises à l’arrière-plan par les cheminées, les poteaux des barbelés, les silhouettes, le mirador… Seules entrées dans le groupe familial si resserré, dont la grand-mère est le personnage central Le fusil et le bras du SS ainsi que le bras et la main du personnage allégorique, comme une agression La courbe tracée par le corps du spectre semble envelopper la famille Cette composition renforce le sentiment du spectateur : Ce groupe familial marche vers la mort, sans être séparé, on le voit au niveau des pieds Le sait-il? Peut-être pas Mais il est terrifié, épuisé et résigné L’ombre de la mort plane sur lui, l’enveloppant le SS est celui qui représente l’agression. Il « entre » symboliquement dans cette famille par le biais de son arme et de sa main Ainsi, David Olère nous délivre son témoignage et message : Peindre est le moyen de ne pas oublier, ni les morts, ni les bourreaux… Ils sont peu visibles sur la toile, soit silhouette à l’arrière-plan, soit par le bras coupé du SS, soit dans le signe de la fumée des crématoires Mais ils sont désignés clairement comme les responsables, de la barbarie, dans leurs actes violents de l’arrière-plan, leur inhumanité de l’avant-plan les « gants » Cela permet à l’artiste de nous montrer : La réalité du camp La réalité de la future extermination, car cette famille se dirige vers la mort Tournant le dos aux vivants? Mais le sont-ils vraiment? Et le resteront-ils? Ce ne sera bien sûr pas le cas, où par chance, comme David Olère… Composition de cette œuvre Les plans sont précis : - Un premier plan centré sur la famille - un arrière-plan sur le camp - Il y a comme un « avant-plan », centré sur le bras du SS Composition de cette œuvre Il y a aussi deux autres plans : - Celui de la réalité crue et brutale, montrée dans ses détails - Celui de l’allégorie. La mort plane sur cette scène et ne peut s’ignorer CONSEILS METHODOLOGIQUES N’hésiter pas à tracer les lignes lors de votre oral, si cela vous aide… Les pieds des personnages marchant Diaporama de Marie-Pierre DAUTANE
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CONSEILS METHODOLOGIQUES Bon courage! Préparez-vous bien à votre oral…
Pour l’interprétation de l’œuvre Faites la dans le cadre de votre description Donnez votre avis personnel, même négatif, mais argumentez-le N’oubliez pas de rattacher l’œuvre au thème de l’année Bon courage! Préparez-vous bien à votre oral… Ainsi, nous ne pouvons pas échapper à la scène Nous ne pouvons ignorer ce qui va arriver à cette famille, surtout au vue des évènements historiques Nous ne pouvons pas ignorer ce qu’était la réalité des camps Nous ne pouvons que voir ce témoignage qui nous dit de ne pas oublier et d’œuvrer, comme David Olère, pour le « Devoir de mémoire » L’angle de vue Il est de plein pied Resserré sur le groupe Il nous rend acteur de la scène tragique à laquelle nous assistons Diaporama de Marie-Pierre DAUTANE
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