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Publié parDanielle Brousseau Modifié depuis plus de 8 années
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Primo-infection à VIH ACUTE HIV INFECTION Dr Jean-Baptiste Guiard-Schmid DIU Ouaga 2012 1
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Objectifs 1. Comprendre la cascade : événement infectieux VIH → réponse de l’hôte → infection aigue 2. Connaitre les présentations cliniques de l’infection aigue à VIH 3. Savoir diagnostiquer une infection aigue à VIH (biologie et clinique) 4. Connaitre les risques de transmission au cours de l’infection aigue à VIH 5. Savoir prendre en charge une infection aigue à VIH 2
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Evénement infectieux et réponse 3
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L’événement infectieux VIH 80% des nouvelles infections de l’adulte liée à l’exposition de surfaces muqueuses au VIH (20% restant par effraction cutanée ou injection) ; Mais voie de cheminement du VIH, apparition de la réplication virale et des marqueurs d’infection de l’hôte quasiment identique ; Démarrage par phase de réplication muqueuse, sous-muqueuse puis dans les tissus lymphoréticulaires « muette » de 7 à 21 jours (fenêtre aveugle ou phase d’éclipse) ; 4
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L’événement infectieux VIH Puis l’infection aiguë ou primo-infection est marquée par l’apparition de façon séquentielle des marqueurs viraux (ARN viral positif) et enfin des anticorps dans le sang circulant (sérologie positive) ; Détection par tests de 4ème génération → réduction de 5 jours de la phase muette ; PCR → réduction de 7 jours supplémentaires ; Interactions virus-hôtes pas encore parfaitement élucidées, rôle important des Lymphocytes CD4+, cellules de Langerhans et cellules dendritiques ; 5
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Cohen et al. N Eng J Med, 364;20 6
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Séquence infection VIH Cohen et al. N Eng J Med, 364;20 8
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L’événement infectieux VIH Diffusion du VIH dans le système digestif → réplication intense dans les CD4+/CCR5 et Th17 → destruction rapide de réservoirs de T helpers → « latence virale » : intégration silencieuse du génome viral dans celui des cellules T au repos Inoculum viral = quasi-espèces multiples mais infection par 1 seul virion : 80% transmission hétéro, 60% HSH, 40% IDU jusqu’à 16 virions différents chez IDU rôle de la barrière muqueuse 9
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Mécanisme de l’infection à VIH à partir d’un inoculum de virus (sperme, sécrétion vaginale, sang) provenant d’un individu en infection chronique Cohen et al. N Eng J Med, 364;20 10
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Réponse à l’infection VIH Production de cytokines par cellules infectées : Orage cytokinique entraine une activation immune large contre le VIH, mais aussi l’induction d’apoptose Activation des cellules NK : Détruisent les cellules infectées par le VIH Nombreux récepteur Ig-like activent ou inhibent les fonctions des NK Interaction avec HLA → différents types de réponses à l’infection 11
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Réponse à l’infection VIH Réponse Anticorps : Initialement non neutralisante (contre gp41) Secondairement neutralisante (contre gp120) Une réponse efficace s’installe avec le temps, mais trop tard pour éliminer l’infection… Réponse CD8 : Après pic de virémie, via chémokines et perforine Importance majeure/réplication Perte massive de CD4 12
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Marqueurs d’infection à VIH 13
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Données cliniques 14
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Primo-infection clinique Une primo-infection par le VIH doit être recherchée devant des signes cliniques compatibles : avec un syndrome viral aigu persistant (fièvre > 7 jours) associé à une polyadénopathie, à des manifestations cutanéo-muqueuses et/ou neurologiques après toute situation à risque de transmission (sexuelle) 15
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Primo-infection clinique Les symptômes surviennent entre 10 et 15 jours suivant la contamination Ils sont associés à des anomalies biologiques hématologiques : thrombopénie, neutropénie, hyperlymphocytose ou lymphopénie précoce et/ou cytolyse hépatique. Ils s’amendent spontanément en 2 à 4 semaines, les adénopathies pouvant persister plus longtemps. 16
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Symptomatologie 17
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Primo-infection clinique Principaux diagnostics différentiels : syndromes mononucléosiques (EBV, CMV, toxoplasmose…), grippe, hépatites virales aiguës, infections streptococciques, syphilis, accès palustre (bof) L’exploration d’une fièvre doit inclure la recherche d’une infection par le VIH, y compris en l’absence de risque reconnu de transmission du VIH 18
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Diagnostic 19
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Diagnostic de primo-infection Absence d’anticorps anti-VIH Antigénémie p24 isolément ou en tests combinés Charge virale VIH (PCR ARN) individuelle ou « poolée » 5 à 10% des cas d’infection diagnostiqués 20
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Définition des primo-infections VIH Infection aiguë : entre 2 et 4/6 semaines après la contamination. Sérologie VIH négative ou faiblement positive, avec western blot VIH-1 négatif ou incomplet (≤ 1 anticorps), et ARN-VIH positif et/ou Ag p24 positif Infection récente : entre 4/6 semaines et 6 mois après la contamination. Sérologie positive avec WB VIH-1 incomplet (≥ 2 anticorps, avec présence de l’Ac anti-p24 associé à un Ac anti-gp160 ou anti- gp120 ou anti-gp41) et ARN-VIH positif et/ou Ag p24 positif 21
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Conséquences santé publique 22
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Risque de transmission Chaque fois que la CV augmente d’un facteur 10, le risque de transmission augmente d’un facteur 2,5 Risque de transmission majeur pour un individu en primo-infection évolutive modèle macaque : risque x 750 Rôle des personnes en infections aigues dans la dynamique de l’épidémie discuté Etude Malawi : 38% des nouvelles infections liées à un contact avec personne infectée < 6 mois Montréal : clusters de virus responsables de 50% des nouvelles infections (philogénétique) 23
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Prise en charge infection aigue à VIH 24
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Prise en charge Détection des cas : Algorithmes de diagnostic visant à réduire le délai de détection de l’infection (tests 4 ème génération) Prévention secondaire (des sujets contacts) Counseling pour limiter les risques de transmission Traitement ARV 25
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Prise en charge : traitement ARV Les arguments en faveur d’un traitement précoce sont d’ordre clinique, virologique et de santé publique. Ils sont cependant très discutés au regard de la chronicité de l’infection : Instauration trop tardive dans la plupart des études ? Quelques études montrent un bénéfice : Charge virale maintenue basse après arrêt des ARV Fonctions Lymphocytaires B améliorées Réduction du pool de cellules infectées Manque de grandes études contrôlées avec analyse coût-efficacité et bénéfice collectif vs individuel 26
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Prise en charge : traitement ARV Objectif du traitement très précoce : traiter les symptômes de primo-infection limiter la dissémination et la diversité virale associée ; diminuer l’état d’hyperactivation du système immunitaire (qui en soi est un facteur péjoratif) ; limiter la destruction des lymphocytes CD4 et/ou restaurer le pool de CD4 périphériques et tissulaires pour préserver les fonctions immunes ; limiter la déplétion lymphocytaire du secteur digestif (ou GALT) rapidement observée après l’infection et prévenir la constitution rapide d’un déficit immunitaire sévère. 27
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Prise en charge : traitement ARV Objectif du traitement très précoce : Une réponse virologique optimale peut être obtenue chez plus de 80% des patients (observants) avec remontée des CD4 > 500/mm3 Arguments de santé publique pour une intervention thérapeutique visant à diminuer la charge virale plasmatique et génitale, en raison du risque très élevé de transmission sexuelle du VIH à cette phase Indication du traitement retenue dans les recommandations internationales (américaines et françaises) 28
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Prise en charge : traitement ARV Recommandations françaises : Si symptômes sévères, en particulier neurologiques, et/ou durables, et/ou en cas d’IO Si CD4<500/mm3 au moment du diagnostic La primo-infection diagnostiquée en cours de grossesse relève d’une indication de traitement Régime de traitement comprenant des ARV se concentrant dans le tractus génital (2 INTI + 1 IP/r), associé à un inhibiteur de l’intégrase (reco américaines, rapidité de décroissance de la réplication virale) 29
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Prise en charge : traitement ARV Limites du traitement Le bénéfice d’un traitement dès la découverte de l’infection n’est pas démontré, ni la durée optimale définie ; Il s’agit d’un moment où l’individu est en situation de vulnérabilité, ce qui peut induire des difficultés de compréhension et d’adhésion au traitement ; Par ailleurs, les patients sont exposés plus tôt aux conséquences d’un traitement à vie. 30
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Synthèse et points clés La primo-infection se caractérise par une phase de réplication virale intense associée à une dissémination virale rapide et à des altérations précoces du système immunitaire Les premiers événements de l’infection à VIH aigue déterminent la santé future du patient et l'ampleur de la transmission dans la population générale 31
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Synthèse et points clés Si l'amélioration des tests diagnostic devrait permettre de diagnostiquer plus de personnes en phase aiguë du VIH, le nombre de primo-infections diagnostiquées reste modeste au regard du nombre de nouvelles infections ; La nécessité d’un diagnostic et d’une prise en charge précoce de la primo-infection à VIH est justifiée par le risque de progression immunologique rapide dès les premiers mois de l’infection. 32
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Synthèse et points clés Si des études supplémentaires sont nécessaires pour développer un traitement optimal et les stratégies de prévention pour les personnes en phase aigue de l'infection à VIH, un traitement ARV est recommandé au seuil de 500 CD4/mm3 et/ou en présence de symptômes sévères ; Dans le contexte d’une infection aiguë, les tests rapides ne sont pas recommandés, car ils risquent d’être négatifs et donc de retarder, voire d’exclure, le diagnostic d’infection à VIH. 33
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Merci pour votre attention 34
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