La biographie « héroïque » de Corneille Marc Fumaroli, Héros et orateurs. Rhétorique et dramaturgie cornéliennes, 1996): contraste entre une vie assez.

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1 La biographie « héroïque » de Corneille Marc Fumaroli, Héros et orateurs. Rhétorique et dramaturgie cornéliennes, 1996): contraste entre une vie assez commune et la « royauté littéraire » qu’il exerce.

2 La biographie « héroïque » de Corneille Contraste vie-œuvre. Sanction sociale du succès: anoblissement à effet immédiat octroyé par le roi en 1637 après le succès du Cid. Le « Grand Corneille », fils de ses œuvres.

3 La biographie « héroïque » de Corneille Pierre Corneille (1606-1684) petite bourgeoisie de Rouen. Orienté vers une carrière d’avocat au Parlement de Rouen. Études au collège des Jésuites de Rouen. Les Jésuites considéraient le théâtre comme un outil pédagogique essentiel. Importance de la formation rhétorique chez les Jésuites.

4 La biographie « héroïque » de Corneille 1629: début théâtral avec Mélite, suivie par plusieurs autres comédies. Apogée: création du Cid en 1637. Boileau: «Tout Paris pour Chimène a les yeux de Rodrigue» (Satire IX, v. 232). Querelle du Cid, coupure dans sa carrière.

5 La biographie « héroïque » de Corneille Le retour au théâtre et la tragédie régulière: Horace (1640): la célébration de la « grandeur romaine ». Cinna ou la clémence d’Auguste (1642): la légitimité de l’Empire. Polyeucte martyr (1643) : la tragédie chrétienne. Rodogune (1644-45): la tragédie « noire ».

6 La biographie « héroïque » de Corneille Corneille devient un classique et un théoricien : –Il dédie ses œuvres à Louis XIII, Mazarin, et d’autres personnages puissants. –Il entre à l’Académie française en 1647. –Première édition collective de son théâtre en 1660: trois Discours sur le poème dramatique et chaque pièce précédée d’un Examen.

7 La biographie « héroïque » de Corneille Production très diversifiée: –Pièces à machines: Andromède, La Toison d’or. –Tragédies « implexes »: Héraclius (1647). –Comédie héroïque: Don Sanche d’Aragon (1649). –Tragédies mythologiques: Œdipe (1659). –Cycle « romain »: Pompée (1643), Nicomède (1651), Sertorius (1662), Sophonisbe (1663), Othon (1664), etc. Déclin à partir de l’échec d’Agésilas (1666). Dernière pièce: Suréna (1674).

8 La tragédie selon Corneille Le premier principe posé par Corneille est que la tragédie « veut pour son sujet une action illustre, extraordinaire, sérieuse ». –Action illustre: sujet puisé à l’histoire ou à la légende. Personnages hors du commun par leur rang et par leur grandeur : héros, saints. –Action extraordinaire: opposition vrai/vraisemblable. –Action sérieuse: grands intérêts d’Etat et passions nobles comme l’ambition ou la vengeance.

9 La tragédie selon Corneille « Lorsqu’on met sur la scène un simple intrique d’amour entre des Rois, et qu’ils ne courent aucun péril, ni de leur vie, ni de leur État, je ne crois pas que bien que les personnes soient illustres, l’action le soit assez pour s’élever jusques à la Tragédie. Sa dignité demande quelque grand intérêt d’État, ou quelque passion plus noble et plus mâle que l’amour, telles que sont l’ambition et la vengeance ; et veut donner à craindre des malheurs plus grands que la perte d’une maîtresse » (Corneille, Discours de l’utilité et des parties du poème dramatique).

10 L’intrigue de Cinna Personnages principaux: –Auguste –Livie: impératrice –Cinna: petit-fils de Pompée, chef de la conjuration –Maxime: autre chef de la conjuration –Émilie: fille de Toranius, tuteur d’Auguste, qui a ordonné sa mort pendant les guerres civiles –Euphorbe: affranchi de Maxime

11 La genèse de Cinna Horace (1640) et Cinna (1642): deux modèles alternatifs d’écriture tragique (Georges Forestier, Essai de génétique théatrale). –Composition par « réduction » dans Horace: on suit pas à pas le schéma diégétique de la source (Tite-Live). Conséquence: surcharge et duplicité de l’action. –Composition par « déduction » dans Cinna: action « déduite » à partir de sa fin, qui était seule connue (Sénèque, De clementia). Schéma: conspiration – trahison – jugement. Autre principe: « surgissement des violences au sein des alliances ».