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LE SYSTEME DE SUIVI PERMANENT ÉVALUATION DE LA SITUATION SOCIO- ECONOMIQUE DES POPULATIONS DU NORD MALI ET DE LEURS PRIORITÉS Département Pauvreté et Equité.

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1 LE SYSTEME DE SUIVI PERMANENT ÉVALUATION DE LA SITUATION SOCIO- ECONOMIQUE DES POPULATIONS DU NORD MALI ET DE LEURS PRIORITÉS Département Pauvreté et Equité Région Afrique PRÉSENTATION AU CLUSTER SÉCURITÉ ALIMENTAIRE Bamako, 19 Avril 2016 André Marie Taptué (ataptue@worldbank.org, 71 62 40 76)ataptue@worldbank.org Silvio Giroud (sgiroud@worldbank.org)sgiroud@worldbank.org)

2 SOMMAIRE  1. CONTEXTE  2. PERCEPTION ET PRIORITES DES POPULATIONS  3. SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE  4. METHODOLOGIE  5. CONCLUSION ET PERSPECTIVES

3 1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION  L’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali a été signé en mai et juin 2015 entre le Gouvernement et les mouvements signataires.  L’Accord stipule que la BM, la BAD et la BID doivent conduire une mission d’évaluation conjointe (MIEC) pour identifier les besoins en matière de relèvement rapide, de réduction de la pauvreté, de retour de la sécurité et de développement dans les trois régions du Nord.  L’enquête de base a été réalisée en août et septembre 2015 pour informer la MIEC sur les perceptions des populations du Nord, leurs priorités et leur situation socio-économique.  Le suivi permanent se poursuit depuis janvier 20016, en fournissant des informations mensuelles sur l’évolution de la situation sur le terrain et permet de mesurer les progrès réalisés au fil du temps.

4 2. PERCEPTIONS DES POPULATIONS Intervention de l’Etat  50% des ménages pensent que l’État ne prend que faiblement en compte, et 40% pas du tout, les besoins des populations pauvres dans le Nord.  La plupart des ménages pensent que l’État doit adresser prioritairement:  La lutte contre la pauvreté  La sécurité des personnes et des biens 3 régions Suffisamment 8.4 Faiblement 51.3 Pas du tout 40.3 Total 100 Secteur prioritaire 3 régions Pauvreté 38.6 Sécurité des personnes et des biens 20.2 Réduction des prix à la consommation, vie chère 12.2 Suffisance alimentaire 8.3 Emploi des jeunes 8.0 Santé 3.4 Education 1.9 Autres 7.4 Total100

5 2. PERCEPTIONS DES POPULATIONS Accord de Paix  Plus de quatre ménages sur dix sont plutôt satisfaits de la signature de l’Accord de Paix et un pourcentage important en est même très satisfait.  Trois mois après la signature de l’Accord, moins de 4 ménages sur 10 et même moins d’un cinquième dans certains cas ont noté une amélioration dans la sécurité, l’emploi, les infrastructures de base. 3 régions Très satisfait 18.2 Plutôt satisfait 46.0 Plutôt pas satisfait 17.4 Pas du tout satisfait 18.5 Total 100 3 régions Amélioration de la sécurité39.3 Meilleur accès aux emplois11.3 Meilleur accès aux marchés23.7 Meilleur accès aux services de transport18.7 Amélioration de l'accès aux services de santé37.1 Amélioration de l'accès à l'école34.1 Accès à l’électricité15.8 Accès à l’eau potable31.2 Accès au réseau de téléphone40.1

6 2. PERCEPTIONS DES POPULATIONS Sécurité  Le niveau d’insécurité reste élevé le jour et la nuit et affecte toutes les régions (plus de 3 personnes sur 10 disent ne pas être en sécurité chez eux la nuit ou en sortant seul le jour).  La plupart des ménages à Gao et Tombouctou font plus confiance à l’armée malienne, à la police et à la MINUSMA pour ramener la sécurité et la paix au Mali;  Les ménages à Kidal ne font pratiquement confiance à aucune entité sinon légèrement aux mouvements armés. Pourcentage des ménages qui se sentent en insécurité 3 régions Nuit à domicile 38.4 Jour à l'extérieur 35.7 Groupe de confiance KidalEnsemble Armée 15.858.2 Police 8.044.0 MINUSMA 3.841.0 Mouvements armés 17.112.0 Groupes d'auto-défense 12.133.0

7 2. PRIORITES DES POPULATIONS Gouvernance  Toutes les initiatives proposées en gouvernance sont jugées très importantes pour la paix et la sécurité;  Aucun changement n’est décelé dans ces initiatives depuis la signature de l’Accord;  La gestion par les populations de leurs propres affaires est l’initiative jugée la plus importante dans toutes les régions. Initiative en gouvernance Très importante La mise en place de collectivités dotées d'organes élus au suffrage universel et de pouvoirs étendus 82.1 La gestion par les populations de leurs propres affaires 90.3 Une plus grande représentation des populations du Nord au sein des institutions nationales 87.4 Le renforcement de l'Etat de droit en rapprochant la justice des justiciables 85.1 Une répartition équitable des pouvoirs et compétences entre l'Etat et les collectivités 74.2

8 2. PRIORITES DES POPULATIONS Sécurité  Toutes les initiatives proposées en sécurité sont jugées très importantes pour la paix et la sécurité, sans changement depuis la signature de l’Accord;  Les ménages à Gao et Tombouctou priorisent le redéploiement progressif des forces armées et de sécurité du Mali;  Les ménagent à Kidal préfèrent l’inclusion significative des populations du Nord au sein des forces armées et de sécurité et une participation active et significative des populations du nord dans la gestion de la sécurité locale. Initiatives en sécurité Très importante Inclusion et représentation significative des populations du nord au sein des forces armées et de sécurité 83.8 Une participation active et significative des populations du nord dans la gestion de la sécurité locale 85.1 Redéploiement progressif des forces armées et de sécurité du Mali 91.5 Réorganisation des forces armées et lutte contre le terrorisme 91.6 Mise en place d'une police territoriale 78.7

9 2. PRIORITES DES POPULATIONS Développement socio- économique  Toutes les initiatives proposées sont jugées très importantes, sans changement depuis la signature de l’Accord de Paix;  La création d’emplois est la mesure prioritaire des ménages en développement socio-économique;  Sont aussi importants le développement de l’accès aux services de base à Kidal et l’appui au développement rural, la sécurité alimentaire et l'environnement à Tom- bouctou. Initiative en gouvernance Très importante La mise en place de collectivités dotées d'organes élus au suffrage universel et de pouvoirs étendus 82.1 La gestion par les populations de leurs propres affaires 90.3 Une plus grande représentation des populations du Nord au sein des institutions nationales 87.4 Le renforcement de l'Etat de droit en rapprochant la justice des justiciables 85.1 Une répartition équitable des pouvoirs et compétences entre l'Etat et les collectivités 74.2 Initiative en développement socio-économique Très importante Mise en place d'une zone de développement du Nord85.8 Mise en place par l'Etat d'un mécanisme de transferts des recettes budgétaires avec une attention particulière pour les régions du nord 84.6 Doter les régions du nord d'une stratégie destinée à les hisser au même niveau que le reste du pays en termes de développement 90.3 Renforcer la fonctionnalité des formations scolaires et sanitaires 91.3 Relance de l'économie locale92.0 Appui au développement rural, la sécurité alimentaire et l'environnement 95.2 Création d'emplois98.0 Développement des infrastructures de route92.3 Développement de l’accès à l’électricité86.0 Développement de l’accès aux services de base92.0

10 2. PRIORITES DES RETOURNES ET REFUGIES Différences avec les populations  Gouvernance : Contrairement aux populations des régions qui jugent la gestion de leurs propres affaires comme l’initiative la plus importante, les déplacés retournés à Gao et à Tombouctou préfèrent la mise en place de collectivités dotées d'organes élus au suffrage universel et de pouvoirs étendus, alors que les réfugiés dans le camp en Mauritanie préfèrent une répartition équitable des pouvoirs et compétences entre l'Etat et les collectivités.  Sécurité : Les déplacés retournés à Gao, Kidal et Tombouctou préfèrent une participation active et significative des populations du nord dans la gestion de la sécurité locale, alors que les refugiés dans le camp en Mauritanie préfèrent l’inclusion et la représentation significative des populations du Nord au sein des forces armées et de sécurité.  Développement socio-économique : Contrairement aux populations des régions qui jugent la création d’emplois comme la mesure la plus importante, les refugiés en Mauritanie préfèrent la mise en place d'une zone de développement des régions du Nord.

11 2. PRIORITES DES AUTORITES LOCALES Différences avec les populations  Gouvernance :  Les autorités à Gao et Kidal ont les mêmes priorités que leur population.  Les autorités de Tombouctou priorisent la mise en place de collectivités dotées d'organes élus au suffrage universel et de pouvoirs étendus.  Sécurité : Les autorités des régions de Gao, Tombouctou et Kidal ont les mêmes priorités que la population de leur région respective.  Développement socio-économique : Contrairement aux populations des régions qui jugent la création d’emplois comme la mesure la plus importante, les autorités priorisent le développement de l’accès aux services de base (santé, éducation, eau potable).

12 2. SUIVI PERMANENT Evolution dans le temps  Le pourcentage de personnes se sentant en sécurité a augmenté.  Un tiers de personne se sentent en insécurité en allant au marché et un peu plus de la moitié en allant dans le village voisin.  À Gao et Tombouctou, trois quarts des ménages pensent que leurs enfants sont en sécurité quand ils se rendent à l’école, alors qu’à Kidal il s’agit de moins de 30% des ménages.  Le niveau de satisfaction sur l’Accord de Paix a augmenté. Pourcentage des populations qui se sentent en insécurité dans leur mouvement

13 3. SITUATION SOCIO- ECONOMIQUE Chocs subis par les ménages  La hausse des prix des denrées alimentaires est le principal choc subis par les ménages pendant la crise, suivie des déplacements non désirés et de l’insécurité.

14 3. SITUATION SOCIO- ECONOMIQUE Activités économiques - agriculture  Les agriculteurs éprouvent les difficultés, qui se sont amplifiées avec la crise  Il n’y a pas d’activités d’agriculture et de pêche à Kidal Difficultés dans l'agriculture avant la crise et au moment de l'enquête

15 3. SITUATION SOCIO- ECONOMIQUE Activités économiques - élevage  Les ménages éleveurs ont perdu un nombre important de leur bétail pendant la crise, surtout à Gao et Tombouctou  Les difficultés se sont empirées avec la crise et concernent :  L’insuffisance ou la rareté de l’alimentation  L’indisponibilité des produits vétérinaires  Le manque d’acheteur qui rend la commercialisation difficile Difficult é s li é es à la commercialisation des animaux

16 3. SITUATION SOCIO- ECONOMIQUE Activités économiques - entrepreneuriat  Dans le secteur de la transformation des produits agricoles et d’élevage, et chez les artisans, la principale difficulté est le manque d’acheteurs, suivi du coût de production élevé.  Dans les entreprises de commerce et de transport, la principale difficulté est le manque d’acheteurs, suivi de l’insécurité. Difficult é s li é es à la gestion des entreprises de commerce

17 3. SITUATION SOCIO- ECONOMIQUE Impacts sur les centres de santé  Les hôpitaux continuent à ouvrir comme avant la crise, mais avec un nombre d’heures d’ouverture journalières diminué.  Le matériel médical a disparu ou a été détruit dans de nombreux dispensaires, CSCOM, CSREF et hôpitaux. Impact de la crise sur le matériel médical Ensemble Le matériel a été détruit47.2 Le matériel a disparu30.6 Aucun effet22.2 Total100  C’est à l’hôpital de Gao que les départs de personnel ont été les plus importants.  Les centres de santé manquent principalement d’antipaludéens et d’amoxiciline.  Les centres de santé souhaitent une intervention prioritaire de l’État dans le renforcement du personnel qualifié et l’approvisionnement en médicaments.

18 3. SUIVI PERMANENT Evolution dans le temps  40% des ménages agricoles ont reçu des semences en 2015, 25% des engrais et 10% du matériel agricole.  Très peu de ménages pratiquant l’élevage ont reçu un appui au cours de l’année 2015.  Plus de la moitié des ménages à Gao et Tombouctou et un tiers à Kidal ont reçu une aide alimentaire en 2015.  Il n’y a pratiquement pas eu de réparation d’infrastructures en 2015.  La plupart des centres de santé ont reçu des antipaludéens, d’autres médicaments et des vaccins 2015, mais très peu ont reçu des moyens de financement

19 3. SUIVI PERMANENT Sécurité alimentaire  18% de ménages à Gao vivent dans une situation d’insécurité alimentaire à Gao en février 2016  Moins de 10% de ménages à Kidal et Tombouctou vivent dans une situation d’insécuritaire alimentaire en février 2016 Pourcentage de ménages selon le score de consummation alimentaire

20 4. LIMITES  Une des principales limites est la non couverture de Mopti et Ségou, régions où les populations été aussi affectées par la crise que celles de Gao, Kidal et Tombouctou.  Une deuxième limite est la faible couverture des nomades qui peuvent pourtant avoir des besoins et des priorités différentes de celles de autres populations.  Une troisième limite est le manque de vision sur la continuité du projet en 2017.

21 5. CONCLUSION  Les populations éprouvent un sentiment d’insécurité très élevé.  Les priorités des populations et des autorités convergent sur la gouvernance et la sécurité, moins sur le développement socio- économique.  Jusqu’à présent, les populations ne perçoivent que peu d’appui pour les activités économiques et ne constatent pas de travaux de reconstruction.  Il existe plusieurs limites à surmonter dans le système de suivi.

22 6. PERSPECTIVES  Mettre en place un observatoire des actions de relèvement socio- économique, de retour de la paix et de la sécurité, et de développement au Nord :  Volonté d’associer d’autres partenaires pour analyser les données et assurer le suivi  Diffuser des communications mensuelles présentant les enseignements provenant du Suivi permanent  Élargir l’échantillon et la zone géographique des sondages pour intégrer Mopti, le nord de Ségou, et les nomades (besoin de 225’000 $)  Assurer la pérennité du Suivi permanant au-delà de 2016 (besoin de 360’000 $ par an)  Établir une correspondance entre les indicateurs obtenus au Nord et ceux obtenus au Sud

23 MERCI DE VOTRE ATTENTION


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