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Publié parMathieu Marie Modifié depuis plus de 10 années
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Produire des écrits avec les enfants de 3 à 6 ans
Le point sur les recherches Bruno HUBERT, formateur Université de Nantes Docteur en sciences de l’éducation
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Pourquoi écrit-on ? Pour communiquer quelque chose (un vécu, une expérience, une visite, une histoire…) à un destinataire absent. Pour organiser son action ou ses idées Dès l’entrée à l’école, il est nécessaire d’aider les enfants à se construire une représentation de l’acte d’écrire Pour garder en mémoire, garder une trace .
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La nécessaire boucle de communication
Lecture et écriture = réception et production Les travaux d’Emilia Ferreiro montre qu’il s’agit d’un apprentissage unique et qu’il est donc primordial d’aider très tôt (dès la P.S.)les enfants à produire du texte.
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La construction de l’écrit : un pas difficile vers l’abstraction
Il ne suffit pas qu’un enfant ait des contacts avec l’écrit pour qu’il saisisse ce que sont l’écriture et la lecture. Premier exemple : b d p q D’un point de vue grapho perceptif, même situation. Pourtant l’enfant doit Comprendre qu’il y a 4 objets différents La position de la barre ou rond modifie la nature de l’objet
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Troisième exemple : Deuxième exemple : chaise , cahise, hcaise
a A a A Alors qu’on soumet à l’enfant 4 formes géométriques différentes (carré, rond, rectangle, losange), l’enfant doit comprendre qu’il s’agit d’un seul objet. Troisième exemple : chaise , cahise, hcaise Il doit comprendre que le mot chaise n’est le mot chaise que si tous les éléments sont dans un ordre strict.
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Le traitement de l’écrit chez l’enfant : les grandes étapes (Travaux d’Emilia Ferreiro, puis en France Jean Pierre Jaffré, Jean-Marie Besse et Marie-Madeleine de Gaulmyn, Jacques Fijalkow ou Yves Prêteur)
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Etape 1 Du traitement figuratif au simulacre d’écriture
D’abord l’enfant dessine (tracés figuratifs) Puis l’enfant simule l’écriture (tracés non figuratifs). L’enfant a grand plaisir à noircir la page par des simulacres d’écriture.
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Etape 2 Le traitement visuel
L’enfant commence à utiliser des éléments proches de l’écriture (les pseudo-lettres), puis des lettres (combinaison des lettres du prénom pour écrire des mots), puis d’autres lettres. Si on demande à l’élève où est écrit un mot particulier, il peut montrer l’ensemble de la phrase ou le début du message. Il cite train comme mot long, puisque l’objet correspondant est long. Il n’établit aucune relation entre la longueur du message oral et la longueur de la chaîne parlée.
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Etape 3 Prise en compte de la correspondance oral-écrit
Les enfants passent ensuite par une phase qualifiée par Emilia Ferreiro d’hypothèse (ou stade) syllabique, dans laquelle ils notent une lettre par syllabe entendue A pour la ou S pour sur. Le plus souvent, ils notent la voyelle, dans la mesure où, comme son nom l’indique elle peuvent être prononcée isolément. D’autres enfants, les plus nombreux utilisent un système mixte dans lequel ils mêlent l’écriture intégrale ou partielle de mots déjà connus qu’ils retrouvent sur les référents affichés et une écriture syllabique (une lettre correspond à une syllabe orale) à laquelle ils ajoute parfois d’autres lettres.
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Etape 4 Le stade alphabétique
Chaque signe graphique représente un phonème de la langue. D’autres progrès, l’orthographe par exemple seront encore à effectuer.
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Des exemples d’écrits d’élèves
Benoît élève de Moyenne Section fait des simulacres d’écriture pour écrire sa liste de jouets au Père-Noël Il mêle arabesques et quelques lettres de son prénom disposées dans un ordre arbitraire. Lorsqu’il relit son écrit, il énumère un jouet par page.
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Victor, moyenne section
(même situation) Il utilise des lettres ou autres signes. A ce stade semble dominer une jubilation de la trace, sans aucun souci de mise en relation entre message oral et trace écrite.
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Fanny, élève de Moyenne Section
Elle a écrit « Arbre de joie » On ne note aucun essai de mise en relation entre la longueur du mot et le nombre de lettres nécessaires à son écriture. Emilia Ferreiro a pu constater qu’en deça de trois lettres les apprentis lecteurs avaient du mal à considérer qu’il s’agissait d’un mot. A côté des lettres sont présents d’autres signes arbitraires.
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Alice, Grande Section qui devait inventer une bêtise imaginaire de Snoopy
« Snoopy le lapin saute sur la table » Alice mêle l’écriture de mots déjà connus et une écriture syllabique (une lettre = une syllabe orale) à laquelle ils ajoutent parfois d’autres lettres
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Les conséquences pédagogiques
C’est en découvrant les fonctions sociales de l’écrit, en comprenant ses usages quotidiens et en s’interrogeant sur leur sens que le petit enfant prend peu à peu conscience de l’écrit. Dès qu’ils deviennent capables d’une pensée symbolique et grâce aux interactions verbales des adultes, les enfants découvrent le pouvoir d’expression et de communication des traces que laissent leurs actions motrices.
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Distinguer dessin, graphisme, écriture
Au fur et à mesure que les enfants acquièrent le contrôle de leurs mouvements et de leurs gestes, que s’affinent leurs capacités à manipuler les instruments et à utiliser les surfaces qu’on leur offre, ils explorent les multiples possibilités de l’activité graphique : le dessin, le graphisme, l’écriture.
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LE DESSIN Le dessin a une fonction symbolique
Par le dessin, l’enfant organise des tracés et des formes pour créer des représentations ou exprimer des sentiments et les communiquer
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Le graphisme Ensemble d’ « activités décoratives à dominante graphique ». Ce sont des activités de décoration, d’ornements à reproduire , qui permettent d’analyser des formes, de les comparer à d’autres, de les mettre en mémoire, d’ajuster son geste pour obtenir plus d’efficacité et de maîtrise des tracés. « Ces modèles de formes sont choisis de manière privilégiée dans les répertoires culturels existants ou repérés dans des motifs repérés dans l’environnement. » (Accomp. Prog.) Les activités graphiques n’ont pas de lien direct avec les activités d’écriture
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L’écriture Le geste d’écrire est une activité graphique et linguistique, dont les deux composantes ne peuvent être dissociées, particulièrement au cycle 1. Le geste d’écrire a pour objet la production de sens. Les élèves doivent comprendre le but de leur activité. Quand l’enfant écrit, il utilise un système codifié de signes conventionnels, les lettres, de gauche à droite, selon les règles de l’espace page. Il comprend que l’écriture retranscrit les sons de la langue.
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Ce sont les années de scolarité de maternelle qui préparent cette entrée en écriture et sont déterminantes pour sa qualité. « On doit bien admettre que durant les années pré-scolaires de son développement, l’enfant a déjà élaboré un certain nombre de procédés qui l’amènent directement au processus de l’écriture, l’y préparent et facilitent de façon importante la maîtrise et la technique du sens de l’écrit. » Luria
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Le début de maîtrise du geste graphique, ainsi que la maîtrise de quelques objets structuraux (le prénom en particulier) donnent aux élèves l’envie de s’inscrire dans une histoire avec l’écriture, en même temps que dans le monde des adultes. C’est par l’emploi très fréquent du mot « grandir » et de ses différentes déclinaisons que le désir se manifeste. C’est par l’écriture, sa pratique et ses pratiques que cette inscription sera possible. Pierre- Louis (P.S.) « Et est-ce que c’est pareil écrire ou dessiner ? Non c’est pas pareil C’est pas pareil ? Pourquoi c’est pas pareil ? Parce que les crayons c’est écrire et puis les feutres c’est dessiner. » Extrait de La Construction du rapport à l’écrit de Martine FIALIP BARATTE
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