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Publié parJean-François Pinard Modifié depuis plus de 8 années
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Mieux comprendre le monde grâce… aux Sciences Economiques et Sociales. La crise financière actuelle Diaporama élaboré par J.-F. FESTAS, F. BLANCHET, professeurs de SES. Octobre 2008.
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Est-ce la première crise financière de l ’ histoire ?
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Les crises financières ne sont ni nouvelles, ni rares. La Grande Crise économique du XX ème siècle commence par la crise financière d’octobre 1929. Au cours des 10 dernières années : pas moins de 5 crises financières (crise asiatique de 1997, L.T.C.M. en 1998, e-krach de 2000, Enron en 2001 et subprimes à partir de l’été 2007)
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Qu’est-ce donc qu’une crise financière ?
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Une courte définition (simplifiée) : c’est une phase de perturbation sévère ayant son origine dans la chute de la valeur de placements. Exemples de placements : actions, crédits, titres financiers complexes…
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(petite inquiétude). Une crise financière, c’est grave, docteur ?
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Il y a toujours le risque que cette crise qui touche la sphère financière (les banques et autres organismes financiers + quelques gros épargnants) se transmette à la sphère réelle : celle des activités de production de biens et services. Une crise financière peut ainsi préfigurer une crise économique : effet sur la croissance économique, sur l’emploi, les revenus, etc. Un cas d’école: la crise de 1929. Normalement, on ne meurt pas de l ’ appendicite : sauf si elle évolue en péritonite et qu’elle n’est pas soignée…
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La crise dite des « subprimes » AUX ORIGINES DE LA CRISE ACTUELLE. Une pièce en trois actes (pour l’instant) Acte I :
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« On ne prête qu’aux riches » ? Evidemment, compte tenu de leurs faibles ressources et donc des risques de défaut de paiement, ils ne peuvent emprunter qu’à des taux plus élevés que les ménages aisés. Ils ne bénéficient pas de la « prime », autrement dit des taux plus faibles offerts aux ménages aisés, d’où le terme « subprime » en anglais. Au commencement, il y a des ménages pauvres à qui « on » fait rêver la possibilité d’acquérir un logement.
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« Non, on ne prête pas qu ’ aux riches » Les banques imaginent de leur proposer des prêts à taux d ’ intérêt variables, une fois les deux premières années passées. Et pour se couvrir en cas de défaut de paiement, les banques « hypothèquent » la maison : elles peuvent la saisir et la revendre.
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Des crédits hypothécaires à taux variable octroyés à des ménages pauvres, pour leur permettre de sortir de leur condition en devenant propriétaires immobiliers. Des taux d’intérêt faibles au départ, une durée de remboursement longue : quelle est la probabilité que les taux varient à la hausse, à plus ou moins long terme ?
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Les subprimes : ça commence par un conte de fées… Au départ, un ménage emprunte de l ’ argent pour acheter une maison. Cette maison vaut 100. Le ménage, sans apport personnel et malgré de faibles revenus, emprunte la totalité de la valeur, soit 100.
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Le conte de fées se poursuit… Le prix de l’immobilier augmente, car les acquéreurs sont plus nombreux que les vendeurs. La maison vaut 150. Les ménages s’enrichissent virtuellement. La hausse continue ne semble faire que des heureux. Comme une maison peut garantir plusieurs prêts, certaines banques proposent aux ménages de nouveaux prêts pour un montant de 50. Difficile de résister. Des ménages empruntent pour acheter d’autres biens, une voiture neuve par exemple.
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« Les arbres montent-ils jusqu ’ au ciel ? * » C’est pourquoi la bulle immobilière finit par éclater. Ce qui est le lot commun de toute bulle. « Un jour viendra… » Mais quand ? * Adage boursier plein de sagesse : « Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel.» Réponse : …
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Et… « un jour… » le conte vire au cauchemar Les taux d’intérêts augmentent. Seuls s’en aperçoivent les ménages ayant dépassé les deux premières années (taux temporairement fixes avant d’être variables). Entre 2004 et septembre 2007, les taux de la FED (Federal Reserve Bank) américaine, qui servent de base de calcul aux taux des crédits subprimes, passent de 1% à 5,25%. Taux auxquels ils faut rajouter le surprix lié à ce type de prêt.
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Les charges de remboursement s ’ alourdissent fortement, certains ménages ne peuvent plus faire face à leurs échéances. Le piège du crédit subprime s’est refermé sur eux. Dans l’exemple, la maison vaut désormais moins cher que le crédit contracté : moins de 100. Les banques désormais détentrices des maisons ne peuvent récupérer leur mise entièrement. Suite…
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Suite ter : le cauchemar devient réalité En réponse aux premiers défauts de paiement, les maisons sont saisies par les banques. De plus en plus. Le marché de l ’ immobilier baisse : l’offre dépasse la demande. Dans l’exemple, la maison vaut désormais moins cher que le crédit contracté – moins de 100. Ces ménages sont libérés de leur dette. Mais ils se retrouvent du jour au lendemain sans toit. Les banques, elles, récupèrent un bien dont la valeur ne fait que baisser. Valeur inférieure à leur mise initiale.
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AUX ORIGINES DE LA CRISE ACTUELLE. La « titrisation » Acte II :
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Connaissez-vous le jeu du mistigri / pouilleux / bâton de m… ?
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Ou comment se débarrasser des « créances pourries » « Grâce à » des innovations financières très complexes, les crédits subprimes sont transformés en produits financiers : c’est la titrisation (= transformation en titres). Les crédits risqués (risque = défaut de paiement des emprunteurs) sont ainsi mélangés à d ’ autres produits de meilleure qualité et sont ensuite vendus à des banques d ’ investissement. La souillon est déguisée en princesse.
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1. Par la titrisation, les prêteurs initiaux transforment donc des crédits en produits financiers qu’ils peuvent revendre à d’autres sur les marchés financiers. 3. Par conséquent, ces « titres toxiques » ou « pourris » se diffusent dans tout le système financier, se jouant des frontières… 2. Ils se défont en quelque sorte du risque (défaut de paiement, etc.) sur des investisseurs. C’est la transmission du mistigri.
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L’apparition et l’extension du domaine de la méfiance AUX ORIGINES DE LA CRISE ACTUELLE. Acte III :
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L’inévitable prise de conscience Les banques d ’ investissement commencent à se rendre compte qu ’ une partie des crédits immobiliers, sur lesquels reposent les titres qu’elles ont acquis, ne sera pas remboursée. Les titres perdent de leur valeur au fur et à mesure qu’est découverte l’importance de leur lien avec les crédits subprimes. Tous les possesseurs de ces titres, qui sont désormais jugés « pourris », cherchent à s ’ en débarrasser. La valeur des titres fond alors comme neige au soleil.
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Rien ne reste ignoré longtemps sur la place publique… L’information se met à circuler sur les marchés, monétaires et financiers… La confiance, qui est au fondement de tous les échanges marchands, commence à faire défaut.
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Marché, mon beau marché, suis-je encore la plus belle…? Sur les marchés financiers, les cours des actions de banques et sociétés d’assurance commencent à chuter aux Etats-Unis… Ceux qui souhaitent détenir une parcelle de propriété de ces entreprises (= acheteurs d’actions) se font moins nombreux que ceux qui souhaitent ne plus l’être (= vendeurs). Pour ces entreprises, la séduction n’opère plus : elles ont perdu la confiance des intervenants, investisseurs ou spéculateurs. Le même phénomène se produit bientôt aussi en Europe…
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Les loups ne se dévorent jamais entre eux, dit-on ? Dans ce climat d ’ incertitude, les banques qui se prêtent tous les jours entre elles de l’argent, pour faire face à leur besoin quotidien de liquidités, se mettent à se regarder en chiens de faïence : qui est contaminée ? Qui se porte mal ? Sur leurs gardes, les banques en excès de liquidités ne veulent plus prêter de l’argent à celles qui peuvent en manquer temporairement. C’est la crise de liquidités. Ces banques, en manque, se retrouvent prises à la gorge. Elles ne peuvent plus assurer normalement leurs activités. La menace de faillites commence à roder.
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Et ce qui devait arriver arriva… A partir de février 2008, les premières faillites d’établissements financiers surviennent… Aux Etats-Unis, Bear Sterns (rachetée par la banque JPMorgan), Freddie Mac et Fannie Mae (mis sous tutelle de l’Etat), Lehmann Brothers, Merrill Lynch (rachetée par la Bank of America), AIG (racheté par l’Etat), Washington Mutual (racheté par JPMorgan), Wachovia (racheté par Citigroup) … En Europe, Northern Rock (racheté par l’Etat britannique), HBOS (racheté par Lloyd TSB), Bradford & Bingley (racheté par l’Etat brit.), Fortis (racheté partiellement par les Etats du Bénélux), Dexia (sauvé par les Etats belge et français), Dresdner Bank (racheté par Commerzbank) … Liste non exhaustive.
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Alors, les pouvoirs publics intervinrent pour éviter un « effet domino »
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Les Etats et les banques centrales décident d’entrer dans la danse Les Banques centrales (banques des banques) prêtent massivement de l’argent aux banques. Les gouvernements cherchent à ramener la confiance : - en rachetant les titres «pourris » (ex. : plan Paulson aux EUA) - en nationalisant les banques en difficulté (ex. : plan Brown au RU) - en garantissant officiellement les prêts que se font les banques entre elles (ex. : plan français).
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Priorité : sauver le système économique ! Des milliers de milliards de dollars et d’euros sortent des « caisses » pour effacer les premières graves séquelles de la crise présente et éviter celles à venir. Les gouvernements ne cherchent plus à limiter leur action à la sphère financière, mais aussi à la sphère « réelle » : celle des activités productives qui connaissent un net ralentissement.
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En résumé, un petit schéma :
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Et 3 grilles de lecture de la crise : 1. Les crises sont normales, cycliques. « Après la pluie, le beau temps ». La crise va purger le système. Il ne faut pas chercher à sauver les « mauvaises banques ». Quant aux « bonnes », elles seront gagnantes (taille accrue, gain de clientèle), au bénéfice de tous. 2. Ces crises accusent le système capitaliste : recherche du profit maximal (crédits toxiques aux pauvres, titrisation, spéculation), « parachutes en or » des uns, appauvrissement des autres, injustice. Il faut changer de système. 3. L’économie de marché ne doit pas être remise en cause mais a simplement besoin d’être davantage encadrée. L ’ Etat doit jouer son rôle de régulateur.
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A quels paradigmes rattachez-vous ces 3 approches ? Quelle est l ’ approche qui semble privilégiée actuellement ? Keynésienne ? Libérale ? Marxiste ?
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« L’autorégulation, pour traiter tous les problèmes, c’est fini. Le laissez-faire, c’est fini. Le marché tout puissant qui a toujours raison, c’est fini. » N. Sarkozy, président de la République française, extrait du discours de Toulon du 25 septembre 2008. « Pourquoi les Français mettraient-ils de l’argent dans les banques, c'est-à-dire pour les coupables de la crise, s’il n’y a pas la garantie que le système va se réformer ? » S. Royal, ex-candidate à la présidentielle de 2007, «Grand Jury» RTL-Le Figaro-LCI, 26 octobre 2008.
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La crise actuelle semble d’une ampleur inégalée depuis longtemps Cette crise rappelle celle de 1929. Cependant, elle semble prise en mains par les autorités. Elle devrait déboucher en outre sur de profondes transformations du système financier ?! Mais nul n’est devin, et l’avenir demeure une page blanche à écrire.
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(Et pour finir :) à côté de la crise économico-financière, n’y a-t-il rien ? U ne crise sociale : baisse du pouvoir d’achat, hausse du chômage, pour le plus grand nombre ? ne crise de morale : les dirigeants économiques responsables se sentent-ils vraiment responsables ? Qui paye ? ne interrogation socio-économico- morale : les richesses sont-elles bien réparties ?
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