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Cerveau prédicteur et droit

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Présentation au sujet: "Cerveau prédicteur et droit"— Transcription de la présentation:

1 Cerveau prédicteur et droit
Les capacités prédictives du cerveau et le droit © Dr Emmanuel Didier, avocat 2015/04 © Dr E. Didier 1 1

2 Cerveau prédicteur et droit Table des matières
symboles dans ce document bibliographie Introduction approches de haut en bas et de bas en haut croyances antérieures, attentes et précision perception traitement du bruit échelle temporelle et niveau de détail interactions causales changement de perspective trajectoire personnelle rétroaction entre croyances et percepts règle de Baye dans la prédiction perception comme inférence minimisation de l'erreur de prédiction surprise action optimisation protection du soi attentes individuelles sur la précision de l'erreur de prédiction Inférence perceptuelle perception et agence modèle du monde tromperie et détection exploration, créativité et droit phénotype, états anticipés et « liberté d'action » précision et complexité lien chevauchement temporel et spatial inférence de la cause commune complexité et simplicité attention imprécision pénétrabilité et impénétrabilité cognitives patrons dans le bruit hypothèse gagnante limites des inférences dans les systèmes perceptuels test de la réalité et tribunal épistémologique mentalisation modèle de l'espace neuronal global perturbation de l'incarnation conclusion © Dr E. Didier 2 2

3 Cerveau prédicteur et droit
Symboles utilisés dans ce document: implique que > supérieur à inclus dans équivaut à < inférieur à différent de A avocat/te J juge, jury, juré T témoin C client ATTENTION: Certaines images et certains vidéos, (notamment aux diapositives 42, 87, 110) sont TRÈS violentes. Les lecteurs sensibles peuvent décider de s’abstenir. © Dr E. Didier 3 3

4 Cerveau prédicteur et droit Bibliographie
Adams, et al., The computational anatomy of psychosis (2013) Berthoz, Courses at the Collège de France Bovens, Solving the riddle of coherence (2003) Brown, Active inference, attention and motor preparation (2011) Dehaene, Consciousness and the brain (2014) Dehaene, Reading in the brain (2009) Grossman, On killing : the psychological cost of learning to kill in war and society (2009) Hermosa, Distinguishing children with mild autism via EEG tracings (2012) Heuer, Structured Analytic Techniques for Intelligence Analysis (2011) Hohwy, The Predictive Mind (2014) Unless otherwise stated, quotations are from Hohwy, The Predictive Mind (2014) Huckvale, Hierarchical prediction (2002) Kahneman, Thinking, fast and slow (2011) Lagnado, Legal idioms: a framework for evidential reasoning (2012) Porter, Dangerous decisions: A theoretical framework for understanding how judges assess credibility in the courtroom (2011) Saini, A formula for justice (2011) Seth, Interoceptive inference, emotion, and the embodied self (2013) © Dr E. Didier 4 4

5 Cerveau prédicteur et droit Introduction
© Dr E. Didier 5 5

6 deux tendances opposées en sciences cognitives :
Cerveau prédicteur et droit Introduction approches de haut en bas et de bas en haut deux tendances opposées en sciences cognitives : approche de haut en bas : commence par une analyse conceptuelle et fonctionnelle des processus cognitifs puis cherche à rétro–concevoir un modèle du cerveau approche de bas en haut : construit des réseaux neuronaux inspirés par la biologie cherche à apprendre les fonctions cognitives mises en œuvre par de tels réseaux les ouvrages : expliquent la perception en termes de détection de caractéristiques dans les signaux sensoriels de bas en haut sans attribuer de fonction importante à la quantité écrasante de liaisons rétroactives dans le cerveau © Dr E. Didier 6 6

7 Cerveau prédicteur et droit Introduction problème de la perception
Problème le plus fondamental = problème de la perception utiliser les effets = données sensorielles → tout ce à quoi le cerveau a accès pour comprendrer les causes = actions dans le monde ↔ Comment l'hypothèse correcte sur le monde est-elle formée sélectionnée © Dr E. Didier 7 7

8 Du point de vue du cerveau
Cerveau prédicteur et droit Introduction problème de l’inférence à partir des percepts difficile de raisonner depuis les effets connus rétroactivement vers leurs causes cachées: même cause peut donner lieu à des effets très différents sur nos organes sensoriels complexité du monde: pas de relation univoque entre causes et effets: Causes différentes peuvent causer même genre d'effet Cause identique peut causer différents genres d'effets rend difficile pour le cerveau de choisir l'effet unique (input sensoriel) qui va avec la cause (objet dans le monde) Du point de vue du cerveau n'importe quelle inférence causale (= input sensoriel immédiat) est aussi bonne qu'une autre une fois qu'on a commencée à générer des hypothèses, il n'y a pas de principe clair pour indiquer où s'arrêter © Dr E. Didier 8 8

9 Le cerveau doit employer l’inférence
Cerveau prédicteur et droit Introduction cerveau = mécanisme d’inférence Le cerveau doit employer l’inférence pour surmonter son enchâssement dans la boîte crânienne pour rendre compte de phénomènes comme la rivalité binoculaire → Le cerveau est un mécanisme d'inférence © Dr E. Didier 9 9

10 Cerveau prédicteur et droit Introduction inférence causale
inférence causale dans la théorie probabiliste bayésienne: nous dit ce que nous devons inférer selon nos preuves ordonne nos hypothèses sur le monde sur la base de notre connaissance des régularités causales dans le monde, ou choses: emprunte au répertoire des croyances antérieures ex. bicyclettes S'agit-il de bicyclettes « ordinaires » ? © Dr E. Didier 10 10

11 Cerveau prédicteur et droit Introduction inférence causale
Approche non-inférentielle de la perception: perception poussée du bas en haut par les caractéristiques détectées dans l’input perceptuel par le cerveau signaux récupérés à partir de stimulation sensorielle de bas niveau et cohérée graduellement en percepts ex. visage est vu: traits du visage cohérés ensemble : nez, oreilles, yeux, etc. explication classique du “témoin oculaire” (“eyewitness”) PROBLÈMES: comment savons-nous que ces caractéristiques « vont » ensemble? expliquer la signification abstraite? Pourquoi est-ce un «  visage »? © Dr E. Didier 11 11

12 Cerveau prédicteur et droit Introduction inférence causale
Les percepts ne correspondent PAS à la réalité: le système visuel dit: “c’est très probablement un visage, même si de nombreux éléments de l’input total ne peuvent pas être expliqués” le cerveau écarte l’input pour donner un sens au monde © Dr E. Didier 12 12

13 Cerveau prédicteur et droit Introduction inférence causale
exemple: le « visage de fruits » n’ « a de sens » qu’en raison du caractère inférentiel de la perception © Dr E. Didier 13 13

14 Cerveau prédicteur et droit Introduction erreur de prédiction
La perception est de nature probabiliste = statistique commence par une notion bayésienne de la perception réseaux neuronaux dotés d'algorithmes de propagation rétroactive modes de correction des erreurs pour la classification des données entrantes rendre l'inférence bayésienne sensible à : l'estimation statistique des états du monde sa précision la sensibilité au contexte et la complexité du modèle MAIS nous ne sommes pas doués pour le raisonnement bayésien explicite : voir Kahneman, Thinking, fast and slow (2011) Le cerveau utilise la comparaison entre les données sensorielles entrantes (inputs sensoriels) les attentes concernant ce que devraient être les données la qualité du signal le modèle du monde différence = erreur de prédiction : quantité mesurable fournit le signal rétroactif pour : le choix de modèle la révision des paramètres des modèles Erreur de prédiction Hermosa, Distinguishing children with mild autism via EEG tracings (2012) 14 © Dr E. Didier 14

15 Cerveau prédicteur et droit Introduction test de l’hypothèse
Esprit = testeur d'hypothèses « tribunal » : structuration de la preuve input sensoriel ne modèle pas directement la perception input sensoriel est une rétroaction aux demandes du cerveau nos attentes orientent ce que nous percevons comment nous intégrons les aspects perçus du monde MAIS le monde place des limites à nos attentes nous connaissons la réalité en testant des hypothèses MAIS des déviations mineures nous causent des désordres mentaux ex. schizophrénie, autisme PERCEPTION, ACTION et ATTENTION sont des modalités différentes de l’expérimentation d’hypothèses doivent être équilibrées soigneusement pour connaître la réalité sinon: voir la schizophrénie: inputs bruyants et désordonnés noient les signaux fiables schizophrénie 15 © Dr E. Didier 15

16 Cerveau prédicteur et droit Introduction minimisation de l’erreur
débats sur importance des croyances antérieures dans le façonnage de la perception limites du multiculturalisme? fauses représentations application des règles représentation compréhension minimisation de l’erreur de prédiction ↔ planification de la tromperie ↔ droit ↔ jurisprudence © Dr E. Didier 16 16

17 Cerveau prédicteur et droit
Maintenant, entrons dans les détails… © Dr E. Didier 17 17

18 Cerveau prédicteur et droit croyances antérieures, attentes et précision
attente postérieure croyance postérieure Schéma illustrant l'importance de la précision lors de la formation de croyances antérieures et d'attentes. Le graphique montre une courbe de distribution des probabilités gaussiennes représentant les croyances antérieures, les croyances postérieures et la probabilité de certaines données ou preuves sensorielles en fonction de paramètres cachés ou inconnus. La ligne pointillée correspond à la croyance postérieure alors que la largeur des distributions correspond à leur dispersion ou leur variation. La précision est l'inverse de la dispersion et peut avoir un effet profond sur les croyances postérieures. Simplement, la croyance postérieure est biaisée en faveur de la preuve antérieure ou sensorielle en proportion de leur précision relative. Cela veut dire que l'attente postérieure peut être biaisée en faveur de la preuve sensorielle, soit en augmentant la précision sensorielle – ou en s'empêchant de l'atténuer – soit en réduisant la précision antérieure. preuve sensorielle (probabilité) croyance antérieure précision sensorielle accrue Adams, et al., The computational anatomy of psychosis (2013) précision sensorielle réduite 18 © Dr E. Didier 18

19 Cerveau prédicteur et droit croyances antérieures, attentes et précision définitions – antérieures, croyances croyance antérieure (= indépendante) : probabilité avant toute étude de sa cohérence avec la preuve dénommée aussi croyance empirique fournit des contraintes sur les croyances au plus bas niveau de la hiérarchie croyance : distribution de probabilités concernant un état ou un attribut inconnu peut être inaccessible consciemment peut être détenue avec beaucoup de précision la distribution de probabilité concentrée sur les valeurs les plus probables : la moyenne ou l'attente avant l'observation des données = croyance antérieure après l'observation des données = croyance postérieure probabilité : proximité de la relation avec les effets qu'on cherche à expliquer © Dr E. Didier 19 19

20 des normes aux routines sensorimotrices
Cerveau prédicteur et droit croyances antérieures, attentes et précision définitions – antérieures, croyances Certaines croyances antérieures sont enchâssées dans des attentes transmises vers le bas à partir de niveau plus élevé ex. je suis sur une route et je vois un cercle rouge en haut d'une boîte rectangulaire → STOP! ↔ LE DROIT AU NIVEAU MOLÉCULAIRE ! des normes aux routines sensorimotrices © Dr E. Didier 20 20

21 Cerveau prédicteur et droit croyances antérieures, attentes et précision fonctionnement des croyances antérieures Les croyances antérieures fournissent deux outils pour comprendre la cause de l'époque perceptuelle: probabilité probabilité de l'effet observé compte-tenu des hypothèses particulières étudiées maintenant ; et probabilité antérieure des hypothèses (« croyance antérieure ») estimation subjective de la probabilité des hypothèses indépendamment des effets observés actuellement la probabilité d'une hypothèse doit être mise à jour en fonction de la preuve: produit de probabilité (probabilité de la preuve compte-tenu de l'hypothèse) et probabilité antérieure de l'hypothèse (normalisé de manière à ce que la somme des probabilités = 1) assignation résultante d'une probabilité à l'hypothèse = probabilité postérieure meilleure inférence = hypothèse ayant la probabilité postérieure la plus élevée © Dr E. Didier 21 21

22 émotion = inférence prédictive concernant des états interoceptifs
Cerveau prédicteur et droit croyances antérieures, attentes et précision définitions émotion = inférence prédictive concernant des états interoceptifs introspection = ce qui se passe quand les attentes à l'égard de l'expérience ont été violées soi = trajectoire sensorielle liée à l'agent fonction sociale de la conscience = droit ? © Dr E. Didier 22 22

23 mène à la distinction entre :
Cerveau prédicteur et droit croyances antérieures, attentes et précision définitions mise à jour = combinaison d'une croyance antérieure avec la preuve sensorielle ou bien la probabilité des données les statistiques suffisantes concernant une croyance (comme les attentes et la précision) sont traitées comme des quantités inconnues : on peut avoir des croyances à propos de croyances ex. on peut avoir une attente à propos d'une précision voir: incertitude attendue mène à la distinction entre : les effets fixes et aléatoire, ou bien la certitude connue et la certitude inconnue (ambiguïté) © Dr E. Didier 23 23

24 précision: confiance ou certitude associée à une croyance
Cerveau prédicteur et droit croyances antérieures, attentes et précision définitions - précision précision: confiance ou certitude associée à une croyance = variance inversée la précision et les croyances à propos de la précision sont dissociables sur le plan du comportement les croyances à propos de la précision sont importantes dans l'inférence bayésienne : peuvent avoir un effet profond sur les attentes postérieures les croyances inappropriés concernant la précision peuvent donner lieu à de fausses inférences la perception est déterminée non pas seulement par l'amplitude mais également par la précision de de l'erreur de prédiction © Dr E. Didier 24 24

25 Le cerveau choisit une des hypothèses selon
Cerveau prédicteur et droit croyances antérieures, attentes et précision choix d’hypothèses Le cerveau choisit une des hypothèses selon la probabilité quelle est la probabilité qu'un légume, un visage un liage de visage et de légumes puissent avoir causé cet input ? la probabilité antérieure quelle est la probabilité qu'on voie un légume, un visage, un visage–légumes maintenant, sans égard à l'input sensoriel réel ? probabilité plus élevée de choisir comme premier percept le stimulus dont la probabilité antérieure est la plus élevée important pour A, J : fenêtre sur les croyances de T: ex. « dans une dictature il y a des opposants qui disparaissent » © Dr E. Didier 25 25

26 croyances antérieures croyances probabilités précisions mises à jour
Cerveau prédicteur et droit croyances antérieures, attentes et précision choix d’hypothèses Quelles sont les de l'avocat? du témoin? du juge? croyances antérieures croyances probabilités précisions mises à jour émotions introspections interoception (soi) © Dr E. Didier 26 26

27 Cerveau prédicteur et droit croyances antérieures, attentes et précision choix d’hypothèses
Exemple: Le 13 janvier de l'année dernière, X a été renversée par le défendeur à bicyclette alors qu'elle traversait la rue Bank au coin de Laurier et de O'Connor à Ottawa. Discuter les croyances antérieures, les croyances, les probabilités, les précisions et les mises à jour de X comme témoin. NOTE : quels sont les avantages/ inconvénients de ce type d'analyse de la situation ? Voir aussi: II-7. Correspondance entre discours et faits Présomptions et anticipations - niveau micro © Dr E. Didier 27 27

28 PRÉSOMPTIONS ANTICIPATIONS
Cerveau prédicteur et droit croyances antérieures, attentes et précision Correspondance entre discours et faits - Présomptions et anticipations - niveau micro PRÉSOMPTIONS ANTICIPATIONS 28 © Dr E. Didier 28

29 Les percepts sont organisées de manière hiérarchique
Cerveau prédicteur et droit croyances antérieures, attentes et précision confirmation par les percepts additionnels Les percepts sont organisées de manière hiérarchique plus bas : au niveau des récepteurs plus haut : plus haut dans la hiérarchie de traitement l'inférence perceptuelle s'applique à tous les niveaux de percepts sensoriels → effets de confirmation/infirmation des percepts additionnels ex. Intégration inter-perceptuelle des émotions idans les sens chimiques émotion positive renforcée par odeur (rose) agréablel participants ont passé ensuite plus de temps à percevoir l’image de rose Pour A, J: caractère confirmatoire/infirmatoire des autres percepts comme indices de la crédibilité du T cf conversation des gardes Nazis sur les odeurs dans les fours crématoires (Juripragmatique, 365) © Dr E. Didier 29 29

30 Cerveau prédicteur et droit perception perception = perspective à la première personne
La perception est toujours une perspective à la première personne on ne voit pas simplement une automobile on voit celle-ci comme automobile de notre propre perspective différents niveaux de notre expérience de perspective changent de concert, en même temps que les mouvements des yeux, de la tête ou du corps modifient notre perspective du monde le contenu perceptuel est enchâssé dans la hiérarchie perceptuelle corticale changement du contenu en même temps que changement dans notre perspective à la première personne exemple : automobile du point de vue du conducteur du point de vue du piéton qui se fait écraser individualité de ce que nous disons de ce que sont les choses la manière dont nos catégories en les choses en fin de compte dépendent de la manière dont les choses nous apparaissent de manière plus passagère au cours des changements de perspective © Dr E. Didier 30 30

31 Votre perspective à la première personne et la mienne
Cerveau prédicteur et droit perception perception = perspective à la première personne Votre perspective à la première personne et la mienne diffèrent dans la mesure où nous nous engageons dans des inférences différentes à des échelles temporelles de courte durée, et se chevauchent dans la mesure où nous nous engageons dans des inférences similaires à des échelles temporelles de plus longue durée fondement pour l'établissement d'une base commune: de l'interrogatoire de police de l’interrogatoire judiciaire du contre-interrogatoire? (selon les accointances antérieures de A et T) © Dr E. Didier 31 31

32 expérience perceptuelle = perspective à la première personne
Cerveau prédicteur et droit perception perception = perspective à la première personne expérience perceptuelle = perspective à la première personne perspective à la première personne = inférences perceptuelles réelles ordonnées et reliées selon invariance → quels sont les effets juridiques des variations individuelles dans la perception de l'invariance ? ex. “personne” pour charia Charte canadienne des droits? Pour A, J: nécessité de ré-humaniser le T contextualisation du multiculturalisme ex. ISIL: décapitation de journalistes américains, britanniques © Dr E. Didier 32 32

33 Cerveau prédicteur et droit perception déshumanisation et traumatisme de guerre
"Cette guerre tue lentement notre humanité sans jamais qu'on nous tire dessus." Ainsi parlait un Syrien de 48 ans en pleine bousculade pour avoir droit à un peu de pain, dans le reportage de Steven Sotloff publié en décembre 2012 sur Foreign Policy. Intitulé "From bread lines to front lines" (de la queue pour le pain aux lignes de front), l'article raconte la lutte quotidienne des habitants d'Alep pour se nourrir et survivre dans un conflit "dont ils n'attendent que la fin".  (…) Un mois plus tard, Steven Sotloff est toujours en Syrie, cette fois dans un camp de réfugiés. Dans cette "ville de tentes", à Atmeh, par moins 5 degrés, résidents qui ont fui la guerre s'entassent. Les ONG sont là, mais peinent à satisfaire tout le monde. Rencontrée par le journaliste, une mère de neuf enfants explique avoir vendu sa couverture, fournie par le camp, pour acheter de la nourriture. La nuit, les membres de la famille dorment côte à côte pour se tenir chaud.    For Um Ibrahim, such supplies cannot come quick enough. Unable to feed her nine children on the daily bread ration, she sold her camp-issued blanket to pay for another bag of loaves. Now she spends her nights huddled with her children for warmth. ] © Dr E. Didier 33 33

34 Cerveau prédicteur et droit traitement du bruit
le monde contient de nombreuses régularités naturelles ex. jour/nuit culturelles et sociales ex. coutume mais nous devons accepter un niveau de bruit irréductible la perception nous oblige à extraire des régularités à partir d'irrégularités ↔ signal à partir de bruit en société, ceci est effectué au moyen du contrôle des facteurs qui interfèrent et de l'intervention dans la chaîne de causalité de l'intégration de l'incertitude dans la prise de décision ↔ rôle fondamental du droit normes de conduite dans la perception normale, ceci est effectué en gardant la trace des facteurs qui interfèrent qui sont pertinents et en modelant ceux-ci à l'aide de l'action l'attention rôle fondamental du droit règles de preuve fardeau de preuve norme de preuve communication salle d'audience normes ex. règlements 34 © Dr E. Didier 34

35 Cerveau prédicteur et droit échelle temporelle et niveau de détail
Compensation entre l'échelle temporelle et le niveau de détail les régularités changeant rapidement sont bonnes pour le détail une prédiction avec une grande précision perceptuelle ne peut aller très loin dans l'avenir doit se fonder sur une régularité qui change rapidement les régularités plus lentes sont plus générales et abstraites les prédictions plus loin dans l'avenir se font au détriment de la précision du détail (souvent) les régularités peuvent être ordonnées hiérarchiquement des plus rapides aux plus lentes les niveaux de la hiérarchie peuvent être reliés certaines régularités lentes à des niveaux élevés se rattachent à des régularités pertinentes plus rapide à des niveaux moins élevés pour A, J: compensation entre le temps et le niveau de détails dans la déposition de T courbe in ∩ (cloche) doit être prévue à l'avance en ce qui concerne surprise inconnu coûts © Dr E. Didier 35 35

36 Cerveau prédicteur et droit interactions causales
rendent difficile l'inférence perceptuelle empêchent des relations simples et directes entre les causes des inputs sensoriels et les inputs sensoriels modèlent notre perspective à la première personne entre objets et entre celui/celle qui perçoit et les objets ex. évolution de l’ombre pour révéler la véritable forme d'un objet quand on tient celui-ci à la lumière du soleil la structure causale nous permet de planifier nos propres interactions causales avec le monde sur la base de ce que nous percevons ex. pluie = H2O? H + O + volonté divine? (cf Reilly, The closing of the Muslim mind (2011)) © Dr E. Didier 36 36

37 Cerveau prédicteur et droit interactions causales
réponse du cerveau à la structure causale et hiérarchique récapitulation de la hiérarchie interconnectée dans un modèle maintenu dans la hiérarchie corticale du cerveau trois dimensions à la structure causale/hiérarchique : dimension temporelle traitement des régularités rapides tôt dans le processus de traitement sensoriel perception visuelle : dans la zone V1 à l'arrière du cerveau échelle temporelle de plus en plus longue traitée alors que le signal sensoriel remonte vers des zones plus élevées en passant par les zones sensorielles primaires dimension spatiale verticale échelle de régularité rapide représentée dans les niveaux les plus bas de la hiérarchie (comme dans V1) possèdent des champs récepteurs petits, orienté vers le détail et qui ne couvrent que 2° environ les zones de traitement plus tardif ont des champs récepteurs plus larges (20 – 50° dans le cortex temporal) dimension spatiale horizontale champs réceptifs caractérisés aussi par des interconnexions : les champs réceptifs les plus larges reçoivent des ensembles de champs réceptifs plus étroits et traités plus bas dans la hiérarchie permet la construction de représentation correcte du monde perspective à la première personne actions dans le monde Moteur d'infé-rence Voir Juripragmatique, 47, 50, 53, 54, 57-59 37 © Dr E. Didier 37

38 Cerveau prédicteur et droit interactions causales
hiérarchie causale est cruciale pour une explication plausible de l'inférence perceptuelle fournit la première étape en combinant la perception variante (perspective à la première personne) et la perception invariante dans un seul processus est liée à des questions plus épistémologiques concernant notre capacité de connaître le monde notre place dans le monde © Dr E. Didier 38 38

39 Cerveau prédicteur et droit causal interactions fonction du droit
NOTER le rôle du droit dans cette structure causale, hiérarchique, interconnectée ex. Code de la route = structure hiérarchique des signaux routiers ex. Code pénal = structures hiérarchique/pragmatique des infractions → hypothèse que le droit est l’aspect social/culturel des mécanismes cognitifs humains © Dr E. Didier 39 39

40 Cerveau prédicteur et droit changement de perspective
Perception dépend de notre capacité de nous abstraire de notre perspective à la première personne, immédiate et fluctuante nous concentrer sur les états du monde qui sont moins sensibles à la manière concrète dans le monde est échantillonné actuellement par les sens construction de représentation d'informations visuelles qui permettent la reconnaissance des objets et des visages de se produire de manière relativement indépendante de la taille, du contraste, de la fréquence spatiale, de la position sur la rétine, de l'angle de vue, de la luminosité, etc. ex. enfants jouant au basket = objet permanent pendant toute la partie ≠ séries rapidement changeantes de scènes en perspectives chaque fois qu'il y a une différence dans la perspective à la première personne, le cerveau doit traiter des régularités causales rapides en ce qui concerne des attributs sensoriels fondamentaux comme le contour, l'ombrage, l'orientation ex. mouvements des yeux ou de la tête ex. déplacements des objets de la perception 40 © Dr E. Didier 40

41 Comment le cerveau reconstruit les percepts d’un tigre qui marche
Cerveau prédicteur et droit changement de perspective perspective et abstraction © Dr E. Didier Comment le cerveau reconstruit les percepts d’un tigre qui marche 41 41

42 différence entre les perceptions variantes et invariantes
Cerveau prédicteur et droit changement de perspective variance et invariance En même temps : certaines modifications sont supprimées ex. mouvements saccadiques des yeux des régularités lentes se produisent dans la perception sous la forme de l'aspect invariant de l'expérience à mesure que la perception devient de plus en plus dépendante des régularités plus lentes elle devient de plus en plus invariante différence entre les perceptions variantes et invariantes mieux conçues comme une question de degré avec des points extrêmes imprécis que veut dire « toute la vérité et rien que la vérité » ? Origine de la capacité d'abstraction ? La distinction entre le signifié et le référent ? © Dr E. Didier 42 42

43 ↔ concepts juridiques LA personne (= cette personne-là) UNE personne
Cerveau prédicteur et droit changement de perspective variance et invariance ↔ concepts juridiques LA personne (= cette personne-là) UNE personne personne © Dr E. Didier 43 43

44 Cerveau prédicteur et droit changement de perspective variance et invariance
ex. : notre perception des gens comme objets durables est plus invariante que notre perception de la modification des traits du visage quand un individu nous sourit 44 © Dr E. Didier 44

45 Cerveau prédicteur et droit trajectoire personnelle
notre connaissance perceptuelle de l‘état du monde dépend de notre trajectoire personnelle dans le monde quelque chose dont nous informe la perception variante le flux de l'information variante nous permet de tracer notre position parmi les objets du monde ex. oiseau écoutant le chant d'un autre oiseau extrait les modulations temporelles rapides du chant et peut utiliser cette information plus tard pour extraire des régularités plus lentes concernant la taille et la force de l'autre oiseau © Dr E. Didier 45 45

46 Cerveau prédicteur et droit trajectoire personnelle
nous pouvons avoir des doutes sur l'exactitude dans notre inférence perceptuelle lorsque nous apprenons qu'elle dépend trop de notre perspective variante test de la réalité pour arriver à des inférences perceptuelle plus crédibles ancrer plus solidement dans la perception invariante exploration de certains états du monde plus en profondeur a partir de perspectives différentes en droit : les fonctions de interrogatoire principal contre-interrogatoire © Dr E. Didier 46 46

47 Cerveau prédicteur et droit rétroaction entre croyances et percepts
pour classer par ordre d'importance les hypothèses concernant les causes des inputs sensoriels, le système doit faire appel aux croyances antérieures MAIS les croyances antérieures doivent être meilleures que de simples divinations ou des inférences perceptuelles Nécessaire d'effectuer une recherche systématique des croyances antérieures concernant : le contexte la culture la famille la biologie, etc. Quelles sont vos croyances antérieures concernant les aigles ? 47 © Dr E. Didier 47

48 Cerveau prédicteur et droit rétroaction entre croyances et percepts
croyances antérieures sont guidées par une catégorie particulière de signaux de rétroaction provenant du traitement des signaux sensoriels entrant deux étapes comme si mises en œuvre consécutivement comme une spirale = mécanisme de minimisation des erreurs de prédiction probabilité que les deux événements se produisent : (probabilité qu'un événement se produise à condition que l'autre se produise) * (probabilité que l'autre événement se produise) = formule de Baye → peut-on concevoir le droit de la preuve comme une formule bayésienne? 48 © Dr E. Didier 48

49 Cerveau prédicteur et droit règle de Baye dans la prédiction
fonctionnement de la règle : tenir compte de deux éléments hypothèses : h et h’ h et h' = hypothèses en concurrence dans le cerveau concernant l'état du monde une preuve : e e = input sensoriel 2. comparer probabilité postérieure résultante P(hje) avec croyances postérieures pour les autres hypothèses, h' 3. ordonner les hypothèses 4. croire et agir selon l'hypothèse qui est la probabilité postérieure la plus élevée autrement dit : les hypothèses sélectionnées déterminent le contenu perceptuel par conséquent, les croyances et les actions sont déterminées par la manière dont le cerveau évalue les probabilités et pondère celles-ci au moyen des croyances antérieures en droit : hypothèses du demandeur (h) et du défendeur (h') « conclusions » = probabilité postérieure la plus élevée 49 © Dr E. Didier 49

50 Cerveau prédicteur et droit règle de Baye dans la prédiction exemple
théorie du complot concernant les attaques du 11 septembre contre le World Trade Center complot massif explique très bien la preuve : il est hautement probable que nous aurions observé les attaques et une grande partie de la preuve corrélative compte tenu du fait qu'il y avait effectivement un complot probabilité de la preuve est élevée, selon l'hypothèse du complot, P(elh) mais quelle est, en premier lieu, la probabilité de l'existence d'un tel complot sans tenir compte de cette preuve en particulier ? probabilité P(h) est minuscule on dit que : hypothèse du complot expliquerait certainement beaucoup de choses, y compris de petits éléments de preuve que les hypothèses concurrentes ne peuvent expliquer MAIS on ne doit pas y croire, parce que cela est très improbable en premier lieu une manière de mettre en œuvre la règle de Baye : on multiplie la probabilité (élevée) de la preuve compte tenu de l'hypothèse, par la probabilité antérieure (minuscule) 50 © Dr E. Didier 50

51 Cerveau prédicteur et droit perception comme inférence
« ce n'est pas tout ce qui est perçu par le sens de la vision qui est perçu par pure sensation ; plutôt, de nombreuses propriétés visibles sont perçues par le jugement et par l'inférence [syllogisme] en plus de sentir la forme de l'objet visible, et non pas par la pure sensation uniquement » (Wittgenstein) la perception est inférentielle se produit dans une hiérarchie causale la perception est un processus de minimisation de l'erreur de prédiction causes neuronales et corrélats de la conscience chat perçu par S représentation neuronale d'un chat rayon lumineux sujet (S) chat perçu par un observateur externe © Dr E. Didier 51 51

52 Cerveau prédicteur et droit perception comme inférence anatomie de l’inférence perceptuelle
à deux niveaux : neurones : représentation des états rapidement changeants du monde dans l'activité synaptique du cerveau (interactions entre les neurones à court terme) représentation des paramètres du monde changeant : précisions, ou variabilité des erreurs de prédiction efficacité synaptique (évolution de la robustesse des contacts sur le long terme) gain synaptique (excitabilité intrinsèque d'une unité) régions cérébrales régions visuelles et pariétales agilité de la réponse aux fluctuations dans les événements à mesure qu'il se déroule régions frontales tendances moyennes sur le long terme dans lesquelles les variations locales sont enchâssées répété dans toute la hiérarchie perceptuelle dans le cerveau relie ensemble toutes les paires de niveaux de traitement cortical erreur de prédiction provenant du monde ou des unités d'erreur prédictions des unités d'état auto-inhibition dans les unités d'erreurs en fonction de la précision attendue modulation contextuelle provenant des autres unités encodant les prédictions sur les précisions pondération des erreurs de prédiction : plus précises - pondération plus élevée → dynamique d'équilibrage haut vers bas vs bas vers le haut « spécifiquement, [il y a] des preuves d'un gradient temporel pour la représentation du contexte dans le contexte préfrontales et peut-être au-delà de manière à inclure les zones primaires sensorielles et associatives. » (Hohwy, The predictive mind (2014)) 52 © Dr E. Didier 52

53 Cerveau prédicteur et droit minimisation de l'erreur de prédiction
mécanisme central de l'inférence perceptuelle hiérarchique = prédiction sur la base de modèles générateurs internes, révision des paramètres du modèle, et minimisation de l'erreur de prédiction © Dr E. Didier 53 53

54 Cerveau prédicteur et droit minimisation de l'erreur de prédiction
PAS d'équivalence entre l'input sensoriel et ses causes dans l'environnement le même input peut être causé par des phénomènes différents des inputs différents peuvent être causés par le même phénomène avec l'input sensoriel uniquement, on ne peut être certain d'avoir la bonne hypothèse sur les causes fondement de la tromperie minimisation de l'erreur de prédiction (règles de Baye) modèle qui ne minimise l'erreur entre les données sensorielles entrantes et ce que les hypothèses disent des données le cerveau emploie un genre de méthode scientifique d'essai et d'erreur, et apprend de ses erreurs 54 © Dr E. Didier 54

55 ↔ être moins surpris par la preuve fournie par les sens
Cerveau prédicteur et droit minimisation de l'erreur de prédiction caractère probabiliste minimisation de l'erreur de prédiction = création d'une meilleure approximation entre prédictions d'inputs sensoriels fondées sur un modèle interne du monde et inputs sensoriels réels ↔ être moins surpris par la preuve fournie par les sens si l'erreur de prédiction est minimisée probabilité est maximisée meilleure corrélation de l'hypothèse et de la preuve a été créée augmente la probabilité postérieure P(hle) de l'hypothèse noter les aspects probabilistes : fonction de probabilité dessinée comme une courbe pour toutes les valeurs qu'elle peut prendre sommet de la courbe = meilleure corrélation entre l'hypothèse les données hypothèse qui en résulte doit être proche de l'état réel du monde ancienne croyance postérieure devient la nouvelle croyance antérieure croyances antérieures peuvent changer à chaque étape Erreur de prédiction normale moyenne sévère 55 © Dr E. Didier 55

56 qualité du modèle statistique
Cerveau prédicteur et droit minimisation de l'erreur de prédiction caractère probabiliste qualité du modèle statistique bon modèle : prédit avec beaucoup d'exactitude mauvais modèle : prédit avec moins d'exactitude exemples : mon modèle du mouvement de mon automobile me permet de prédire avec une certaine exactitude si je peux atteindre la destination mon modèle du base-ball ne me permet pas de prédire avec exactitude comment frapper la balle nous donne un choix: Code de la route vs accidents normes juridiques ↔ minimisation de l'erreur de prédiction © Dr E. Didier 56 56

57 Premiers déportés à Dachau (1933)
Cerveau prédicteur et droit minimisation de l'erreur de prédiction réversibilité perception consciente est déterminée par les hypothèses qui sont les meilleurs dans l'ensemble, et la suppression de l'erreur de prédiction → pour A, J : réversible pour connaître le foyer de l'attention du T ? ex. T: « Hitler a construit des autoroutes » ↔ T n'a pas concentré son attention sur les autres choses faites par H: envoyer les opposants dans les camps de concentration Premiers déportés à Dachau (1933) © Dr E. Didier 57 57

58 Cerveau prédicteur et droit minimisation de l'erreur de prédiction minimisation de l'erreur de prédiction et perception consciente relation entre la minimisation de l'erreur de prédiction et la perception consciente : 1. pourquoi les éléments de l'unité consciente sont unis = unité des percepts dans la conscience 2. pourquoi l'unité de la conscience est unitaire = un seul état perceptuel d'ensemble → unité de la conscience dans la salle d'audience? → comment A crée-t-il/elle une conscience unifiée avec C J et jury ex. mémoire commun sur les faits ex. aveux 58 © Dr E. Didier 58

59 - Laquelle est retenue/rejetée?
Cerveau prédicteur et droit minimisation de l'erreur de prédiction anatomie de la minimisation de l'erreur de prédiction connexions latérales au sein du même niveau hiérarchique découplent les unités de prédiction de manière à ce que lorsqu'une hypothèse commence à émerger comme ayant la probabilité postérieure la plus élevée, les autres unités sont progressivement empêchées d'exercer une influence erreur de prédiction du bas en haut est favorisée à partir des unités perceptuelles qui fonctionnent bien voir images de chats et de chiens derrière arbre : on génère hypothèses : seulement probabilités à moins qu'on ait été là et qu'on aie vu derrière l'arbre MAIS on ne voit toujours qu'un chien même si on sait d'expérience qu'il y en a deux perception et imagination imagination est un élément de la perception le droit limite l'imagination pour faciliter les activités sociales et le liage Quelle hypothèse de “chat” correspond le mieux à votre connaissance du monde? - Laquelle est retenue/rejetée? Quelle hypothèse de “chien” correspond le mieux à votre connaissance du monde? 59 © Dr E. Didier 59

60 minimisation de l'erreur de prédiction  recherche de la vérité
Cerveau prédicteur et droit minimisation de l'erreur de prédiction minimisation de l'erreur de prédiction et procédures judiciaires minimisation de l'erreur de prédiction  recherche de la vérité même chose dans la procédure judiciaire : concurrence des percepts ↔ fardeau de la preuve balance des probabilités = seuil de preuve régularités statistiques du monde = expérience du juge ou des jurés = règles/normes de droit © Dr E. Didier 60 60

61 croyances antérieures
Cerveau prédicteur et droit minimisation de l'erreur de prédiction importance des croyances croyances antérieures incarnent la structure causale du monde sont formées par l'erreur de prédiction générée par l'exposition de leurs prédictions à la rétroaction perceptuelle du monde réel importance pour A, J, T importance de la génération d'une multiplicité d'hypothèse/de croyances antérieures cf Heuer, Structured Analytic Techniques for Intelligence Analysis (2011) cf Porter, Dangerous decisions: A theoretical framework for understanding how judges assess credibility in the courtroom (2011) tendances de l'inférence perceptuelle à utiliser ses connaissances antérieures pour prédire et supprimer l'input sensoriel reçu par le système ex.: « je crois que j'ai vu… » nécessaire de former les croyances antérieures d'une manière qui se prête à l'inférence perceptuelle problème des métaphores en droit, comme outils de création de concepts, et exemples de ces concepts « J'eus l'impression qu'il y avait là un homme sur lequel on pouvait compter lorsqu'il avait donné sa parole. » (Chamberlain, 1938) 61 © Dr E. Didier 61

62 caractère itératif de la procédure
Cerveau prédicteur et droit minimisation de l'erreur de prédiction perception comme processus itératif caractère itératif de la procédure choix d'une hypothèse prédiction révision de l'hypothèse selon l'erreur de prédiction nouvelle prédiction sur la base de l'hypothèse révisée jusqu'à ce que la prédiction ne puisse être amélioré décisions difficiles concernant l'ajustement excessif (= élimination du bruit) les attentes concernant les niveaux de bruit deux manières de minimiser l'erreur changer le modèle changer l'input : échantillonner plus soigneusement points de basculement d'exclusion qu'est-ce qu'une itération ? besoins modèle commercial? analyse et design gestion de la configuration et du changement environnement mise en œuvre planification Initiale test déploiement évaluation une itération est une séquence distincte d'activités fondée sur un plan établi et des critères d'évaluation résultant en un produit (interne ou externe) exécutable © Dr E. Didier 62 62

63 but de la minimisation de l'erreur :
Cerveau prédicteur et droit minimisation de l'erreur de prédiction droit comme outil de minimisation de l’erreur but de la minimisation de l'erreur : utiliser activement des hypothèses pour prédire ce qui arrivera ensuite, et trouver des manières de minimiser l'erreur de prédiction qui en découle problème de l'ajustement des données et du modèle : ajustement excessif (= élimination du bruit) ajustement parfait des données impossible, car toujours un bruit résiduel (bruit > 0) → toujours un doute ↔ « doute raisonnable » en droit causes du « doute raisonnable » causes cachées bruit perceptuel : voir question concernant circonstances de la collecte des faits MAIS juge explique rarement QUOI ou POURQUOI du « doute » (= bruit) → importance des règles de minimisation de l'erreur de prédiction fonction de la définition en droit ex. contrat, délit civil procédure d'appel en droit fonctions de l'A et du J pour minimiser l'erreur de prédiction : A: offre des hypothèses (demandeur/défendeur) J: « conclue » et condamne/ordonne d'indemniser ↔ le droit est l'équivalent sociologique des mécanismes cognitifs biologiques 63 © Dr E. Didier 63

64 Cerveau prédicteur et droit minimisation de l'erreur de prédiction
« mise au point » du mécanisme de minimisation de l'erreur de prédiction : certaines attentes rapide et automatiques sont accompagnées d'un coût supportable d'inférence erronée ex. illusions intégration sensorielle se fonde sur un compromis entre les précisions aux niveaux bas/élevés des hiérarchies perceptuelles nécessaire de conserver un équilibre général entre la confiance dans les signaux provenant du monde et la confiance dans ses propres croyances antérieures dépend de ses propres précisions attendues, qui peuvent être difficiles à optimiser minimisation de l'erreur de prédiction est un test incrémentiel de la réalité liée à la pénétrabilité et à l'impénétrabilité cognitives pénétrabilité dépend de la capacité de prédiction du haut vers le bas à corréler la texture spatio-temporelle de l'input sensorielle de bas niveau test de la réalité s'appuie sur l'architecture hiérarchique de la preuve fondée sur des sources de preuves sensorielles distinctes et indépendantes © Dr E. Didier 64 64

65 Cerveau prédicteur et droit surprise
déplacement en dehors des états dans lequel on s'attend à se trouver, en raison d'une probabilité peu élevée de se trouver dans l'un de ces états ↔ mesure du caractère surprenant de certains résultats intuitivement, cette mesure (= quantité) devrait être basse pour les résultats très probables ex. lever du soleil le matin élevée pour les résultats peu probables ex. absence de lever de soleil le matin = un événement fort probable, comme la levée du soleil demain, n'est pas surprenant → surprise = fonction déclinante de la probabilité diminue à mesure que la probabilité augmente impossible d'évaluer directement si un état particulier est surprenant ou non oblige à faire une moyenne sur un nombre infini de copies de soi-même → erreur de prédiction est utile parce qu'elle limite la surprise minimisation de l'erreur de prédiction faite en sorte que l'erreur de prédiction s'approche de la surprise (= informations reçues de l'environnement) surprise entropie informations (bit) 65 © Dr E. Didier 65

66 Cerveau prédicteur et droit surprise surprise en droit
très important en droit : probabilité d'un « élément » de preuve déterminée par les règles juridiques concernant cet «élément» = « états attendus » ex. gants de OJ → fonction de A/J consiste à comprendre ces états attendus pour créer la surprise (défendeur) créer des attentes (demandeur) définir les attentes (J) États attendus par la poursuite? la défense? le juge? © Dr E. Didier 66 66

67 Cerveau prédicteur et droit action
La minimisation de l'erreur de prédiction fait que l'erreur de prédiction approche la surprise (= informations reçues de l'environnement) l'input sensoriel devient une preuve plus convaincante pour le modèle interne du monde minimisation de l'erreur de prédiction = augmentation de l'information mutuelle → le système a besoin d'une manière de modifier l'input qu'il reçoit pour assurer qu'il peut demeurer dans le cadre des états qu'il anticipe action = moyen de modifier l'input pour demeurer dans les états anticipés ↔- minimisation de l'erreur de prédiction → association étroite entre la perception et l'action pour la minimisation de l'erreur différence entre les contraintes pour la perception et pour l'action en ce qui concerne la minimisation des erreurs de prédiction : perception : bande plus large d'attributs sensoriels interagissant sur des échelles spatio-temporelles multiples doit souvent se dispenser de croyances antérieures pour rester ouvert à de nouvelles situations action : bande plus étroite d'attributs sensoriels échelles spatio-temporelles moins nombreuses doit être limité par davantage de croyances antérieures ne peut pas se permettre beaucoup de bruit en ligne ↔ complémentaire/contradictoire → quelles conséquences pour la gestion de la preuve ? rôle de l'action en droit comment T, A, J peut changer l'input en demeurant dans les états attendus ? voir droit de la preuve 67 © Dr E. Didier 67

68 Cerveau prédicteur et droit action révision des croyances
révision de la croyance dépend de la minimisation de l'erreur de prédiction dans toute la hiérarchie corticale nous pouvons être piégés par des fausses croyances parce que celles-ci peuvent expliquer l'erreur de prédiction plus efficacement dans toute la hiérarchie donnent un meilleur contrôle de l'input sensoriel que les croyances véridiques qui sont en concurrence fausses croyances : expliquent mieux l'erreur de prédiction/l'input sensoriel que les croyances véridiques concurrentes genre de dissonance qu'on peut ressentir dans les cas de pénétrabilité ou d'impénétrabilité cognitive j'ai une croyance fausse ou bizarre, et j'ai une croyance raisonnablement bien fondée que cela est impossible ex. je sais que je suis interné à l'hôpital psychiatrique ex. je sais que la main en caoutchouc me trompe habituellement nous résolvons cette dissonance en intervenant sur le monde au moyen de l'inférence active si l'inférence active est gênée pas de solution persistance de la dissonance ex. Outreau: dissonance résolue par la fausse adhésion du T à la théorie policière de l'affaire T injustement condamné pour le crime ex. projection par réalité virtuelle dans un pantin en bois 68 © Dr E. Didier 68

69 Cerveau prédicteur et droit optimisation
optimisation par : optimisation du signal + informations contextuelles venant d'autres populations neuronales - pour T : ce qui est surprenant ex. « il y aura du sang » ce qui n'est pas surprenant ex. sergent Moll (versait le Zyklon dans les chambres à gaz à Auschwitz) témoin véridique : événements sont indépendants - somme de surprises ? témoin non véridique : pas d'un prévisibilité par ce que avait prévu la réponse probable de A ou J ? corrélé par les indices de véracité dans les modèles d'entre revue (AVE/SVA et ACFC) ? crédibilité, spécificité du contenu, détails du contenu: reproduction spontanée, suffisance des détails, enchâssement dans le contexte contenu concernant la motivation : reconnaissance de l'erreur, empathie avec le criminel rôle du droit : il n'y aura pas d'accident si vous ne brûlez pas le feu rouge « Je n'ai jamais été responsable de la supervision réelle de la tuerie (…) Il est possible que certains d'entre eux aient été abattus par moi, mais c'était un nombre réduit en comparaison et j'aimerais savoir si Hoess m'a jamais vu le faire. » (Moll, 1945) 69 © Dr E. Didier 69

70 Cerveau prédicteur et droit protection du soi
« Pour en protéger l'intégrité, le cerveau essaye désespérément, mais de manière experte, de contenir les effets à long et à court terme des causes environnementales sur l'organisme. Ce faisant, émerge une représentation du monde riche et feuilletée. C'est une image superbe, et qui incite à l'humilité, de l'esprit et de notre place dans la nature. » Hohwy, The predictive mind (2014) © Dr E. Didier 70 70

71 Quelles sont ses attentes en matière d’erreurs de prédiction :
Cerveau prédicteur et droit attentes individuelles sur la précision de l'erreur de prédiction Le bruit et l'incertitude dans les signaux venant du monde varient selon les états du monde et de l'organisme inférence sur la variabilité est déterminée par nos attentes en matière de variabilité selon le contexte nous devons avoir des attentes en ce qui concerne la variabilité des ensembles de données pour décider de la suffisance ou de l'insuffisance de la coïncidence pour assurer une inférence perceptuelle confiante et efficace, nous devons générer des attentes concernant la précision des erreurs de prédiction modèle interne des précisions dans le monde différences/variations individuelles d'inférences perceptuelles les enfants font mieux que les adultes dans l'évaluation des attributs sensoriels individuels parce qu'ils n'ont pas encore « appris » à intégrer ceux-ci e ex. « il faisait pipi tout blanc » → que pouvons-nous apprendre des « autres » moins bien intégrés ? En droit : problèmes en ce qui concerne : J et procédure : mettre rarement en doute leurs attentes concernant les ensembles de données législation : idem (sauf règlements de nature technique) Quelles sont ses attentes en matière d’erreurs de prédiction : - maintenant ? - dans 1 mn? 71 © Dr E. Didier 71

72 différence entre percepts et concept ?
Cerveau prédicteur et droit inférence perceptuelle percepts et concepts différence entre percepts et concept ? percepts : modèles internes riches en détails, à horizon de prévision court concepts : modèles internes pauvres en détail, à horizon de prévision plus long MAIS entre les deux : représentations dans lesquelles nous pouvons être plus incertains dans certains contextes qualifiés de « percepts » dans d'autres contextes, qualifié de « concept » mouvement graduel de la variance à l'invariance via échelles spatio-temporelles de régularités causales pas de différence catégorique entre perception et expérience, et croyances et pensées → unité entre droit et cognition différences de degré, pas de nature © Dr E. Didier 72 72

73 Cerveau prédicteur et droit inférence perceptuelle inférence perceptuelle et minimisation de l’erreur de prédiction inférence perceptuelle permet au système de minimiser l'erreur de prédiction ordonne les hypothèses selon leur probabilité postérieure, sans inférence perceptuelle hypothèse hiérarchique ayant la probabilité postérieure la plus élevée est projetée pour tester activement le monde sur la base de l'hypothèse, le système peut prédire le changement de l'input sensoriel si l'hypothèse est correcte input sensoriel est modifié par les mouvements échantillonnage sélectif des inputs sensoriels conformes à nos prédictions nous prédisons que ces sensations minimisenront l'incertitude qui persiste quant à nos hypothèses si la prédiction est confirmée : cycle continu infirmée : hypothèse génératrice des prédictions est rejetée en faveur d'une hypothèse plus plausible qui minimise mieux l'erreur de prédiction → on peut tester la véracité de l'hypothèse en testant par agence (= action) si l'input change effectivement de la manière prédite fonction du contre-interrogatoire Le Caravage, L’incrédulité de St Thomas (1601) Un minimisateur d'erreur de prédiction bien connu… © Dr E. Didier 73 73

74 inférence perceptuelle est déterminée par
Cerveau prédicteur et droit inférence perceptuelle inférence perceptuelle et minimisation de l’erreur de prédiction inférence perceptuelle est déterminée par exactitude, et précision de l'erreur de prédiction © Dr E. Didier 74 74

75 nous communiquons la précision postérieure de notre estimation
Cerveau prédicteur et droit inférence perceptuelle inférence perceptuelle et minimisation de l’erreur de prédiction ce que nous nous rapportons mutuellement dans la communication n'est pas l'expérience consciente parce que celle-ci est privée nous communiquons la précision postérieure de notre estimation introspection pour faire rapport sur les paramètres intéressants ex. « J'ai vu monsieur Méchant entrer avec un fusil » confiance dans notre estimation ex. « Je suis certain que… », « Je pense que… » © Dr E. Didier 75 75

76 Inconscient & inattentif
Cerveau prédicteur et droit inférence perceptuelle inférence perceptuelle et minimisation de l’erreur de prédiction conséquences juridiques : schéma des dimensions statistiques de la perception consciente : statistiques du premier degré (états et paramètres modèles) inexactes => exactes (horizontalement) statistiques du second degré (certitude du modèle) : imprécises => précises (verticalement) cf 2013 ONCA 80; 2014 ONCA 610: manque de fiabilité (=/= absence de crédibilité) du témoin oculaire quelle combinaison optimale est offerte par la preuve recueillie ? peut être offert au procès ? nécessaire de planifier l'optimisation de la collecte de la preuve par l'enquêteur, le T par A par J précis Conscient & attentif statistiques du 2e degré (états et paramètres modèles) Inconscient & inattentif imprécis inexact exact statistiques du 1er degré (états et paramètres modèles) © Dr E. Didier 76 76

77 préparer/prévoir les éléments de preuve
Cerveau prédicteur et droit inférence perceptuelle inférence perceptuelle et minimisation de l’erreur de prédiction préparer/prévoir les éléments de preuve structures ex. incendie chez C. : bruits, odeurs (goudron et plastique en train de brûler), couleur (camions de pompiers> flammes), etc. cascades ex. que se passe-t-il si odeurs sans couleurs ? à optimiser selon la juridiction du tribunal → modèles de preuve pour les clients ex. propriétaires, banques, assureurs, etc. © Dr E. Didier 77 77

78 Puis-je croire mes propres yeux?
Cerveau prédicteur et droit inférence perceptuelle alternance inférence perceptuelle/active organisme a besoin de alterner entre les inférences perceptuelles et actives évaluer les précisions de manière optimale pour équilibrer efficacement l'échantillonnage sensoriel et la confiance en les croyances antérieures équilibrer la complexité de ses modèles par rapport à leur exactitude et leur utilité pour l'inférence active tout ces processus impliquent une dépendance à l'égard du contexte, et dépendent des apprentissages antérieurs Puis-je croire mes propres yeux? © Dr E. Didier 78 78

79 inférence perceptuelle est biaisée :
Cerveau prédicteur et droit inférence perceptuelle dissonance conceptuelle inférence perceptuelle est biaisée : erreur de prédiction > croyances antérieures conceptuelles erreurs de prédiction imposées par la hiérarchie sont supprimées même si cela cause une erreur perceptuelle le système perceptuel préfère rejeter l'explication d'un input sensoriel précis au moyen d'un modèle conceptuellement implausible plutôt que laisser inexpliquées des preuves sensorielles précises (synchronie) ex. Fortitude: Hitler était en dissonance cognitive car s'il n'a croyait pas au débarquement dans le Pas de Calais il avait perdu la guerre même chose en droit de la preuve : balance des probabilités = ce qui correspond le mieux aux préjugés du juge rarement test scientifique de la causalité sauf si Dem ou Déf peut se permettre un long procès ex. procès de OJ → T peut commettre une erreur de bonne foi si cette erreur lui dictait par son propre système de suppression des erreurs de prédiction il ne l'a PAS vu consciemment parce que l'input sensoriel été supprimé → quel était le modèle fautif du T ? 79 © Dr E. Didier 79

80 Cerveau prédicteur et droit perception et agence
moyens différents de faire la même chose unifiés dans un cadre unique de minimisation de l'erreur action = tester l'hypothèse utilisée pour prédire l'état du monde action peut créer une minimisation de l'erreur de prédiction qui est beaucoup plus forte beaucoup plus rapide forme une impression rapide de ce que peut être l'ordre des hypothèses, puis est l'hypothèse envisagée comme la meilleure dans l'observation passive je dois attendre les observations fortement prédites par l'hypothèse que la simple observation passive 80 © Dr E. Didier 80

81 Cerveau prédicteur et droit perception et agence
même chose pour A, J : modifier : input : percept/action modèle : explication ou bien : changer de perspective/de percepts prendre une autre perspective (autre T) © Dr E. Didier 81 81

82 erreur de prédiction est utilisée pour contrôler l'action
Cerveau prédicteur et droit perception et agence proprioception et interoception erreur de prédiction est utilisée pour contrôler l'action ordre aux muscles de bouger tant qu'il y a erreur de prédiction selon le schéma moteur les libertés de mouvement permises par le squelette input sensoriel de interoception : états d'excitation, battements du cœur proprioception toucher vision, etc. action se produit si l'input proprioceptif contradictoire est prévu comme étant plus précis que l'input proprioceptif réel © Dr E. Didier 82 82

83 Cerveau prédicteur et droit modèle du monde
modèle du monde inclut : états recherchés flux complets d'états sensoriels anticipés patrons de développement patrons d'apprentissage représentations de soi et de sa trajectoire dans le monde jurisprudence et codes = minimisation de l'erreur de prédiction : si vous faites X, vous aurez la conséquence Y © Dr E. Didier 83 83

84 Cerveau prédicteur et droit tromperie et détection
être agent = optimiser les précisions attendues à l'égard de la proprioception = élément-clé de la tromperie la détection © Dr E. Didier 84 84

85 Cerveau prédicteur et droit exploration, créativité et droit
comportements exploratoires → hiérarchie perceptuelle profond des complexes incarnant des représentations sur de longues échelles temporelles → nécessaire d'apprendre des attentes très complexes, et dépendantes du contexte, de flux sensoriels → nécessité des lois pour canaliser cette créativité ex. sociétés commerciales, contrats © Dr E. Didier 85 85

86 un autre clou dans le cercueil de la « liberté d'action » → pour A, J:
Cerveau prédicteur et droit phénotype, états anticipés et « liberté d'action » toutes les créatures sont dotées de croyances antérieures qui les lient à des états anticipés → toutes les créatures du même phénotype (= similaire) partagent les mêmes croyances antérieures en ce qui concerne ce que devrait être leur input sensoriel - explique pourquoi nous tendons à trouver ces créatures dans certains états et non pas dans d'autres les phénotypes sont des prédicteurs (modèles) d'états de surprise peu élevés = notre phénotype détermine les états dans lesquels nous nous attendons, en moyenne, à nous trouver ↔ nous ne choisissons pas nos désirs mais nos désirs nous choisissent un autre clou dans le cercueil de la « liberté d'action » → pour A, J: quels sont les états moyens de CE type de T ? Qu’est-ce que c’est? © Dr E. Didier 86 86

87 → nous sommes fondamentalement conservateurs
Cerveau prédicteur et droit phénotype, états anticipés et « liberté d'action » nous sommes fondamentalement « conservateurs » la prophétie que nous nous retrouverons dans un état induit l'erreur de prédiction qui a pour effet que nous nous retrouvons dans cet état → nous sommes fondamentalement conservateurs nous sommes fondamentalement conservateurs = nous tendons, en moyenne, à nous trouver dans certains états sensoriels et non pas dans d'autres © Dr E. Didier 87 87

88 Cerveau prédicteur et droit précision et complexité
notre attente en ce qui concerne la précision des erreurs de prédiction dépend de : la profondeur de notre échantillonnage du monde, et l'étendue de notre utilisation des croyances antérieures sélection bayésienne du modèle de prédiction : pénalité implicite pour l'excès de précision ou l'excès de complexité nos processus perceptuels et inférentiels actifs sont biaisés plutôt en faveur des inputs sensoriels précis que des inputs sensoriels imprécis → corrobore Pennebaker sur les indices de tromperie : excès de généralisation en est un indice utiliser la minimisation de l'erreur de prédiction comme modèle pour la tromperie ? ex. vidéos de Bagosora et Carmelly → le droit est-il un mécanisme de minimisation de l'erreur de prédiction ? Si vous agissez d'une certaine manière, vous devriez avoir tel résultat © Dr E. Didier 88 88

89 un autre clou dans le cercueil de la « liberté d'action » → pour A, J:
Cerveau prédicteur et droit phénotype, états anticipés et « liberté d'action » toutes les créatures sont dotées de croyances antérieures qui les lient à des états anticipés → toutes les créatures du même phénotype (= similaire) partagent les mêmes croyances antérieures en ce qui concerne ce que devrait être leur input sensoriel - explique pourquoi nous tendons à trouver ces créatures dans certains états et non pas dans d'autres les phénotypes sont des prédicteurs (modèles) d'états de surprise peu élevés = notre phénotype détermine les états dans lesquels nous nous attendons, en moyenne, à nous trouver ↔ nous ne choisissons pas nos désirs mais nos désirs nous choisissent un autre clou dans le cercueil de la « liberté d'action » → pour A, J: quels sont les états moyens de CE type de T ? Qu’est-ce que c’est? © Dr E. Didier 89 89

90 Cerveau prédicteur et droit liage
de C. Koch, in le système perceptuel n'est pas intéressé par la vérité en tant que telle intéressé par le mécanisme le plus efficace pour minimiser autant d’erreurs de prédiction, en moyenne, que possible © Dr E. Didier 90 90

91 Cerveau prédicteur et droit liage liage perceptuel et non-perceptuel
perception = ordonnancement et synthèse des représentations des attributs sensoriels liage = modèle imaginaire interne à caractère statistique formé par le modèle génératif du monde dans le cerveau dépend des associations apprises liage perceptuel ↔ meilleure explication de l'input sensoriel d'un modèle de cause commune prédisant des attributs sensoriels selon une perspective à la première personne liage non perceptuel ↔ meilleure explication de l'input sensoriel d'un modèle de cause commune plus élevée dans la hiérarchie prédisant des attributs sensoriels plus indépendants de la perspective ex. liage de traits du visage : travesti, albinos Quel est le liage ? Pourquoi est-il surprenant ? 91 © Dr E. Didier 91

92 Cerveau prédicteur et droit liage liage perceptuel
liage ↔ la preuve favorise l'hypothèse d'une cause commune plutôt que l'hypothèse de causes indépendantes liage lorsque la cause de deux attributs sensoriels est réputée être commune plutôt que indépendantes des attributs sont prédits (= projeté) vers le bas dans la totalité de la hiérarchie corticale ex. si c'est rouge et ça monte et ça descend, c'est probablement un ballon = prédiction que la rougeur et l'objet rebondissant se produisent en même temps dans le temps et dans l'espace –qu' ils sont liés en général, l'input sensoriel et prédit avec davantage de succès sur la base de l'hypothèse du liage cf Dehaene, Reading in the brain (2009) conséquences négatives peuvent être : impénétrabilité cognitive créativité ballon rouge ondissant impénétrabilité cognitive : objet impossible créativité : impotence causée par le tabac © Dr E. Didier 92 92

93 Cerveau prédicteur et droit liage hiérarchie perceptuelle
la hiérarchie perceptuelle relie tous les descripteurs ensemble dans une structure causale statistique mode de présentation de l'objet déterminé par sa place dans la structure causale du monde et non pas par une simple agglomération de propriété cf Huckvale, Hierarchical prediction (2002) ↔ définition structurelle, fondée sur les causes ↔ le cerveau construit un modèle du monde doté d'une description unique du rôle causal et référentiel de chaque objet de perception = minimisation hiérarchique de l'erreur de prédiction La prédiction opère à plusieurs niveaux composantes de la scène objets en déplacement dans la scène variations des forme des objets positions relatives des sous-composantes des objets modifications des émetteurs, des angles de prises de vues discours 93 © Dr E. Didier 93

94 Cerveau prédicteur et droit liage
les attributs sont liés aux objets qui leur conviennent parce qu'au niveau le plus élevé de la hiérarchie perceptuelle il existe des représentations des régularités causales gouvernant les objets cf structures des représentations sémantiques en droit : contrat innommé ≤ contrat à cause de caractéristiques spécifiques (droit des contrats/des obligations) quels sont les représentations de T, A, J ? explication cognitive de la tromperie ex. Fortitude : utilisation stratégique de la preuve Quel genre de contrat ? © Dr E. Didier 94 94

95 Cerveau prédicteur et droit liage
sélection entre les hypothèses est fondée sur la régularité statistique les attributs liés ont tendance à voyager ensemble dans le temps et dans l'espace improbable de trouver synchronisés dans l'espace et le temps des attributs qui ne sont pas ensemble habituellement ex. illusion de la main en caoutchouc pour illustrer l'utilisation des indices spatio-temporelles pour essayer de lever l'ambiguïté des inputs sensoriels © Dr E. Didier 95 95

96 pour A, J : reconstruction de l'univers mental du T
Cerveau prédicteur et droit liage liage et minimisation de l’erreur de prédiction minimisation de l'erreur de production permet le renversement du « problème du liage » (comment lier les attributs sensoriels) pour A, J : reconstruction de l'univers mental du T ex. « j'entraînais mon peloton sur des BMP » MAIS peut être dangereux : imagination → cf théorie de l'utilisation stratégique de la preuve (rétention des faits) pour l'interrogatoire est-ce que T est capable de/veut faire le liage ? © Dr E. Didier 96 96

97 Cerveau prédicteur et droit chevauchement temporel et spatial
on attribue une pondération supérieure au chevauchement temporel des percepts qu’à leur chevauchement spatial nous avons de fortes attentes antérieures de causes communes lorsqu'il y a un chevauchement spatio-temporel ex. bombardiers + explosions = guerre © Dr E. Didier 97 97

98 Cerveau prédicteur et droit inférence de la cause commune
inférence de cause commune = recherches de causes cachées derrière l'écran de l'input sensoriel pourquoi l'hypothèse de la cause commune l'emporte sur l'hypothèse des causes différentes ex expérience de la main en caoutchouc précision relative accordée aux signaux proprioceptifs sur la position de mon bras et à l'information extéroceptive (visuelle et tactile) suggère une cause commune synchrone de mes sensations la précision des signaux sur la position de mon bras est beaucoup plus faible que la précision des signaux synchrones extéroceptive sont rejetés en choisissant l'hypothèse de la cause commune © Dr E. Didier 98 98

99 Cerveau prédicteur et droit complexité vs simplicité
biais contre les hypothèses complexes, en faveur des hypothèses simples (moins de niveaux et de paramètres) si les deux hypothèses peuvent expliquer l'input sensoriel, il vaut mieux opter pour la plus simple dans ce cas, donne lieu à une inférence illusoire vers une cause cachée superficielle pour que cet appel à la complexité par rapport à la simplicité fonctionne, il est essentiel de le limiter à une situation particulière rasoir d'Occam pour A, J : explication la plus simple est habituellement, mais pas nécessairement, la meilleure 99 © Dr E. Didier 99

100 Cerveau prédicteur et droit attention
rôle de l'attention dans l'optimisation de la précision de la minimisation de l'erreur de prédiction choix rapide de l'hypothèse correcte en raison de la basse probabilité antérieure de l'hypothèse concurrente attention accroît le contraste devient de plus en plus nécessaire à mesure que l'ambiguïté du liage augmente © Dr E. Didier 100 100

101 Cerveau prédicteur et droit attention
attention = optimisation des précisions attendues dans la minimisation de l'erreur de prédiction → maximisation de la précision + force du signal ↔ augmentation de la tension en cas de résultats imprévus → attentes fondées sur les régularités/irrégularités apprises ou innées ↔ planifier les régularités/irrégularités innées + laisser parler T (pour connaître ses régularités apprises) + aller en profondeur dans le contexte (pour maximiser les effets des irrégularités inattendues) attentes de signaux d'inputs forts, lorsque cette force a davantage de précision fondées sur les régularités apprises ou innées s'il y a plusieurs T: percepts ≠ ex. T1: vision ; T2: toucher → n'ont pas vécu les mêmes choses = ex. poupées: vision, toucher → ont vécu les mêmes choses l'attente module la force de l'input ressenti → synallagmatique ? © Dr E. Didier 101 101

102 Cerveau prédicteur et droit attention
effort de minimisation de l'erreur de prédiction est sélectif attention = processus d’optimisation de la précision des erreurs de prédiction dans la hiérarchie d'inférences perceptuelles nécessite l'apprentissage de patrons de bruit de précision variables selon l'état puis l'utilisation de ces croyances antérieures pour établir le gain sur l'erreur de prédiction cf jurisprudence cf statistiques sur le risque dans les libérations conditionnelles attention dirigée là où l'indice fournit de l'information sur le but devant être visé par l'attention indices juridiques (éléments de la définition juridique) ex. si vous avez un consentement mutuel sur un échange d'actions ou d'objets, vous avez probablement un contrat 102 © Dr E. Didier 102

103 Cerveau prédicteur et droit attention attention endogène et exogène
attention endogène = dirigée vers quelque chose attention exogène = attirée par quelque chose ex. stimulus abrupt comme un bruit fort , un mouvement soudain caractère abrupt = force du signal signal plus fort = signal plus précis régularités dans la nature : les signaux plus forts sont plus précis le système visuel connaît son propre bruit en l'absence de preuve contraire, il opte pour des solutions simples, des bords contrastés, un bon Gestalt ce que nous voyons ≠ version retravaillée du contenu de la rétine = chose que nous construisons ou imaginons à partir de description statistique du contenu d'une image Quoi? Écoute moi! 103 © Dr E. Didier 103

104 Cerveau prédicteur et droit attention attention endogène
échantillonnage sélectif de stimuli de haute précision anticipée conserve une hypothèse pendant si longtemps que l'efficacité de la minimisation de l'erreur et maximisée prolonge l'inférence active sur la base des précisions prédites s'assure que le sujet ne retourne pas trop tôt aux inférences perceptuelles s'accompagne d'une moindre sensibilité aux changements dans l'environnement « j'ai vu X » = je n'ai pas vu Y parce que mon attention était fixée autre part (sur X) quel est le modèle du monde qui a attiré mon attention ? © Dr E. Didier 104 104

105 Cerveau prédicteur et droit attention attention exogène
assure qu'on ne manque pas les stimuli de haute précision qui n'ont pas été prédits assure qu'on ne passe pas trop de temps dans les inférences actives prolonge les afférences perceptuelles sur la base de prédictions de précisions assure qu'on ne s'appuie pas trop sur l'inférence active 105 © Dr E. Didier 105

106 lien étroit entre l'attention et l'afférences perceptuelles :
Cerveau prédicteur et droit attention attention, inférence perceptuelle et conscience lien étroit entre l'attention et l'afférences perceptuelles : attention vaque d'un objet intéressant un autre lorsque l'intérêt du premier est épuisé → pour retenir notre attention un objet doit offrir quelque chose de nouveau, surtout s'il y a de fortes émotions à l'extérieur ↔ optimisation des précisions lien étroit mais opposition totale entre les fonctions de la conscience et l‘attention conscience = synthétiseur attention = analyseur ne sélectionne pas l'information résume l'information concernant le corps et l'environnement détecte les anomalies et les erreurs prise de décision langage inférence des états internes d'autres animaux établissement d'objectifs à long terme construction de modèles récursifs pensée rationnelle © Dr E. Didier 106 106

107 Cerveau prédicteur et droit attention précison anticipée et bruit
précision attendue est un élément essentiel de afférences perceptuelles inférences actives attention = optimisation de la précision dans la minimisation hiérarchique de l'erreur de prédiction afférences perceptuelles doivent se concentrer sur des signaux précis et fiables échantillon bruyant → peu de confiance dans l'inférence un échantillon avec une faible variation est bon pour l'inférence le bruit et la certitude dépendent de l‘état le mécanisme de prédiction de l'erreur (MPE) doit prendre en considération la fiabilité ou la précision de ses estimations sensorielles afférences perceptuelles fautives si le MPE ignore la fiabilité des signaux sensoriels → doit évaluer la précision des signaux sensoriels entrants anatomie : groupes de neurones constituant des unités d’erreurs à chaque niveau, ∆+ ou ∆- le gain sur l'erreur de prédiction l'erreur de prédiction précise est autorisée à un niveau plus élevé que l'erreur de prédiction imprécise cf Juripragmatique, 456 même chose en droit : discussion de poids/pondération (= degré de précision de l'erreur de prédiction valeur probante (= percepts) de la preuve par A et J durant l'audience est-ce que J ↔ noyau du neurone ? cf Juripragmatique, 51,58 Potentiel d’action 107 © Dr E. Didier 107

108 Combien de passes effectuées par l'équipe au maillot blanc ?
Cerveau prédicteur et droit attention aveuglement par manque d’attention sommes des pondérations = 1 si le gain d'un signal est augmenté, il doit être réduit sur les autres signaux attention accordée à un input sensoriel particulier est sélectionnée même si les données sont recueillies de façon continue pour tous les sens aveuglement inattentionel = attention sur une tâche provoque aveuglement sur autre stimulus qui serait saillant autrement ex. vidéo sur l'inattention ex. vidéo sur la substitution d'individu rien d'autre anticipé → faible minimisation de l'erreur de prédiction Combien de passes effectuées par l'équipe au maillot blanc ? 108 © Dr E. Didier 108

109 Cerveau prédicteur et droit attention conséquences pratiques pour A, J
perception consciente = résultat de l'inférence perceptuelle inconsciente ce qui est conscient est le résultat de l'inférence (conclusion) perception consciente est déterminée par l'hypothèse sur le monde qui prédit le mieux les inputs, et obtient la probabilité postérieure la plus élevée ↔ théorie de l'affaire soutient hypothèse selon laquelle le droit est l'extension culturelle (= consciente) des mécanismes cognitifs inconscients états conscients = représentations du monde qui fournissent actuellement la meilleure prédiction de l'input sensoriel possible en principe d'un avoir une perception consciente sans attention méditation consciente? opposé de la manipulation des souvenirs ; cf Lotus → former les T, J ? © Dr E. Didier 109 109

110 Cerveau prédicteur et droit attention conséquences pratiques pour A, J
attention = optimisation des précisions attendues dans l'inférence perceptuelle hiérarchique quelle hiérarchie de l'afférences perceptuelles dans une certaine situation selon la preuve externe/neutre/scientifique ? Modèles théoriques des preuves ex. infractions en matière de pêche : odeurs + toucher + proprioception d'autre (poisson) [= présence de poisson] > proprioception de soi (AP) [= venir/monter à bord] sauf pour infraction concernant monter à bord attention = apprentissage des régularités de précision dans la nature quelle place pour les explications alternatives du monde ? ex. techniques d'analyse du renseignement chemins visuels différents (vitesses et fréquences spatiales) → permettent le traitement de la saillance d'un stimulus avant le contenu de celui-ci dans le traitement des stimuli émotionnels : traitement rapide du stimulus saillant (pourrait modifier l'optimisation des attentes de précision) peut être distingué de la classification perceptuelle plus lente ex. arme notée plus immédiatement que le visage ? 110 © Dr E. Didier 110

111 Cerveau prédicteur et droit imprécision
Patron des imprécisions peut être appris crée des attentes de précision dans les signaux sensoriels relatifs aux états du monde davantage d‘imprécision attendue → dans l‘inférence perceptuelle : importance plus élevée accordée aux attentes du haut vers le bas moindre importance accordée aux signaux du bas vers le haut croyances antérieures permettent au liage de préciser les représentations des attributs sensoriels particuliers, et exploiter les précisions attendues ex. rouge + rond + monte et descend → ballon rond si incertitude dans la situation de liage > attentes → liage illusoire 111 © Dr E. Didier 111

112 Cerveau prédicteur et droit imprécision en salle d’audience
système sensoriel exposé à un signal très puissant devrait : s'attendre à une précision élevée accroître le gain sur l'erreur de prédiction associée avec le signal expliquer la préférence d’input sensoriell: attention du système saisi par le signal ex. qu'avez-vous vu à Erbil en août 2014 ? fonction des régularités apprises : règle juridique nous avons l'attention parce sans elle que les bruits dépendants de l'état nuiraient à l'inférence perceptuelle quels percepts pour des crimes/actes terroristes particuliers ? ex. décapitation de Sotloff : proprioception, toucher (tueur) ex. déportation des juifs : proprioception, odeurs (Carmelly) NOTE : toucher = passif (Sotloff) ; actif (tueur de Sotloff) proprioception = passive (Carmelly, Sotloff) ou active (tueur de Sotloff) → analyser la situation et développer des questions pour l'interrogatoire utiliser des questions à la voix passive/active vérifier la voix (active/passive) employée par T 112 © Dr E. Didier 112

113 équilibre convenable à trouver entre
Cerveau prédicteur et droit imprécision équilibrage entre inférences perceptuelle et active équilibre convenable à trouver entre minimisation de la surprise dans l'inférence perceptuelle et minimisation de l'erreur de prédiction en effectuant un échantillonnage sélectif du monde passant de l'inférence active à l'inférence perceptuelle au besoin MAIS pour déterminer comment le monde doit être échantillonné sélectivement, l'hypothèse sur le monde doit être raisonnablement fixe je ne peux pas savoir comment me déplacer dans le monde si mes hypothèses sur le monde changent en permanence ex. guerre : croyances > percepts © Dr E. Didier 113 113

114 comment les attentes modulent la perception
Cerveau prédicteur et droit pénétrabilité et impénétrabilité cognitives dans certains cas : impénétrabilité de la perception à des niveaux d'attentes plus élevés comment les attentes modulent la perception → ∆+ de l'incertitude et définition plus générale de la pénétrabilité pénétrabilité cognitive (= changement dans l'expérience consciente causé par un changement dans le foyer de l'attention) très diversifiée : perception visuelle de base, intégration multisensorielle, échelle perçue des objets, effets attentionnels input est incertain, bruyant, ambigu vos croyances déterminent dans une certaine mesure ce que vous percevez : pénétrabilité cognitive ne déterminent pas dans une certaine mesure ce que vous percevez : impénétrabilité cognitive 114 © Dr E. Didier 114

115 Cerveau prédicteur et droit pénétrabilité et impénétrabilité cognitives
croyances (= attentes antérieures) peuvent déterminer le contenu perceptuel à des niveaux très profonds, surtout si niveau élevé d'incertitude on tente de trouver la meilleure signification possible d'une information de basse qualité en donnant pondération élevée à des croyances existantes → pour un marteau, tout est un clou ↔ fondement de la désinformation : Fortitude quels risques/opportunités pour les démocraties multiculturelles ? pour les dictatures religieuses/politique ? ex. Nazis,ISIL expérience consciente = fiction ou réalité virtuelle construite pour garder à distance l'input sensoriel pour A,J: impénétrabilité cognitive des cultures ? pénétrabilité cognitive du J concernant le témoignage du T (J doit/peut il être pénétrable ou impénétrable ?) ex. procès des génocidaire Hutu au Canada fonctions de A pour modification des croyances antérieures du J ? → comment éduquer le juge dans des domaines nouveaux ? ex. échec des procès pour crimes de guerre au Canada Mungwarere : acquitté Mugesera: expulsé 115 © Dr E. Didier 115

116 meilleur argument pout l’impénétrabilité cognitive:
Cerveau prédicteur et droit pénétrabilité et impénétrabilité cognitives meilleur argument pout l’impénétrabilité cognitive: croyance de haut niveau est incapable de modifier l’inférence perceptuelle même les inférences que le precepteur sait être illusoires problème: croyances de niveau chargeant de contenu théorique l’expérience perceptuelle ex. culture: ex. Jiufs sont des porcs et des singes, Noirs sont stupides, Hommes blancs sont conservateurs, etc ex. Réalité virtuelle influence synchronique/diachronique des croyances sur l’expérience perceptuelle ↔ dehumanization, objectification Juif = "stück"? 116 © Dr E. Didier 116

117 Cerveau prédicteur et droit pénétrabilité et impénétrabilité cognitives
Exemple: ventriloque source des deux stimuli, auditif et visuel, est perçue comme co-localisée entre eux co-location est pondérée de manière optimale selon la précision de l’estimation de chaque stimulus son M O U V E N T © Dr E. Didier 117 117

118 Cerveau prédicteur et droit patrons dans le bruit
précision de l'erreur de prédiction dépend de l'état certains états sont associés régulièrement à un bruit plus élevé que d'autres les niveaux de bruit sont des régularités de la nature qui peuvent être appris les modèles internes de prédiction de l'erreur accomplisse de fonctions simultanément : inférence statistique du premier degré de ce que rapporte l'erreur de prédiction estimation de la moyenne inférences statistiques du second degré de la précision de l'erreur de prédiction estimation de la variance l'effort émis là où on s'attend à ce que le signal erreur de prédiction soit précis en droit : règles de preuve capacité juridique ex. âge, compétences mentales : alcooliques, utilisateurs de stupéfiants ex. les gens en état d ébriété ont davantage d incertitudes sensorimotrices que ceux qui sont sobres © Dr E. Didier 118 118

119 Cerveau prédicteur et droit patrons dans le bruit croyances ˃ percepts
dans une situation hors de contrôle, les croyances sont privilégiées parce que l'imprécision est plus importante que ce qui est attendu (= bruit) ex. Protocole des Sages de Sion objet du droit/de la jurisprudence : augmentation de la pénétrabilité des inputs perceptuels bruyants au moyen de la minimisation de l'erreur de prédiction ↔ minimisation des erreurs perceptuelles ex. : contrats spéciaux, justice lors du procès, droit de la preuve, etc. ; contre ex. : mariage homosexuel, abus du pouvoir discrétionnaire de l'exécutif, etc. ex. si elle porte une robe blanche et il y a un échange de « oui » ça doit être un contrat de mariage avec toutes ses conséquences - Nazi propaganda - Kangura Magazine (1994) © Dr E. Didier 119 119

120 Cerveau prédicteur et droit hypothèse gagnante
L'hypothèse gagnante en ce qui concerne le monde est celle qui produit le meilleur équilibre entre tous les paramètres. © Dr E. Didier 120 120

121 Cerveau prédicteur et droit hypothèse gagnante pondération
à mesure que la précision de l'estimation d'un percept augmente (ex. visuel) la pondération de l'estimation d'un autre percept (ex. auditif) diminue, ce qui déplace l'estimation intégrée du côté de l'estimé visuel (et vice versa) variations à estimer en termes de précision attendue, afin de pondérer la preuve sensorielle dans des termes bayésien optimaux → applicable à la déposition du T ? Ex. fait confiance à son ouïe > ou < sa vision minimisation de l'erreur perceptuelle en pondérant : différence entre les inférences perceptuelles/actives ∆ de précision ∆ de complexité ∆ de niveaux hiérarchiques ∆ de contexte des interactions causales ∆ du niveau d'incertitude → équilibrage, problème de probabilité, compromis, pour expliquer les erreurs de perception ↔ variables pour évaluer la fiabilité de la preuve du T, MAIS pourquoi les compromis fait par le J devraient-ils être plus importants que ceux du T ? ↔ qui est dans la meilleure situation pour juger l'input sensoriel ? à moins d'avoir de bonnes raisons de douter de la fiabilité/véracité du T, le J ne devrait pas intervenir ex. différence dans l'origine de la lumière (néon/mercure) explique la différence dans les couleurs de l'automobile pour les yeux la nuit 121 © Dr E. Didier 121

122 Cerveau prédicteur et droit hypothèse gagnante compromis
pour permettre une certaine quantité de perception erronée pour expliquer de manière efficace le rejet d'autres inputs sensoriels entre la précision et l'imprécision entre les niveaux élevés et bas de la hiérarchie perceptuelle équilibre crucial à optimiser entre l'inférence perceptuelle passive et l'inférence active © Dr E. Didier 122 122

123 vision pour la perception ≠ vision pour l'action
Cerveau prédicteur et droit limites des inférences dans les systèmes perceptuels limites structurelles rôle fonctionnel de l'inférence active = augmenter la confiance dans l'hypothèse les structures à l'intérieur du système perceptuel le protègent contre certaines catégories d'illusions ex. illusion d'Ebbinghaus affecte le système visuel mais pas le système moteur ↔ vision pour la perception ≠ vision pour l'action → conséquences concernant la vision pour le T véridique/ non véridique, selon l'objet de la perception ↔ vision pour perception = concentrée sur le contexte tout entier action = concentrée sur objet spécifique vision pour la perception ≠ vision pour l'action cf Grossman sur la vision en tunnel et les autres distorsions perceptuelles lors du combat ↔ système visuel ventral (où) ≠ dorsal (quoi) © Dr E. Didier 123 123

124 Cerveau prédicteur et droit limites des inférences dans les systèmes perceptuels limites structurelles système perceptuel peut tolérer une marge assez importante d’erreurs de perception, sous la forme d’illusions, dans la mesure où : avantages sous-jacents, comme traitement rapide et automatique, et illusions ne filtrent pas et n'accroissent pas à long terme les coûts des erreurs de prédiction d'autres inférences perceptuelles et actives de nombreuses illusions ne génèrent que des variantes transitoires et localisées de la minimisation de l'erreur de prédiction et peuvent donc être limitées le système perceptuel n'est pas intéressé par la vérité en tant que telle intéressé par le mécanisme le plus efficace pour minimiser autant d’erreurs de prédiction, en moyenne, que possible © Dr E. Didier 124 124

125 illusions ↔ tromperie placée par T/désinformation (cf Fortitude) ?
Cerveau prédicteur et droit limites des inférences dans les systèmes perceptuels limites structurelles effets incapacitant des petites erreurs d'ajustement récalcitrantes qui provoquent des cascades incapacitantes d'erreurs de fonctionnement ex. SSPT? illusions ↔ tromperie placée par T/désinformation (cf Fortitude) ? → analyse de la tromperie comme une forme d'illusion ? limite à la profondeur de la recherche des estimations de confiance avant que le système ne cesse de fonctionner probable que très rapidement le système devra croire qu'il a raison en ce qui concerne l'estimation de la confiance par conséquent s'il y a un problème de l'optimisation des précisions, il sera alors difficile le mécanisme de minimisation de l'erreur de prédiction de corriger la situation au niveau institutionnel abus de droit ; détournement des institutions celui ou celle qui s'attend en permanence à ce que son signal sensoriel soit plus bruyant qu'il ne l'est, tend à se piéger dans ses propres interprétations bizarres de l'input et trouve difficile de rectifier ces interprétations → préjugés, théorie de complot 125 © Dr E. Didier 125

126 les individus qui s'attendent à une précision trop grande
Cerveau prédicteur et droit limites des inférences dans les systèmes perceptuels variations individuelles la minimisation de l'erreur de prédiction dépend d'un bon équilibre entre la confiance dans l'input sensoriel, et le retour aux croyances antérieures les individus qui s'attendent à une précision trop grande tendent à échantillonner le monde trop en détail cherchent des estimés sensoriels de bas niveau plus précis dans des situations où d'autres toléreront une certaine précision sacrifient la représentation de structure causale à haut niveau (↔ ne sont pas guidés autant par les croyances antérieures au niveau) sont plus dépendants de leur sens (attributs sensoriels à niveau) que ceux dont les précisions attendues sont mieux optimisées dans le système général de minimisation de l'erreur de prédiction les individus qui s'attendent à une imprécision trop grande par rapport à l'optimal s'attendent à ce que le monde soit plus bruyant et incertain qu'il ne l'est ont tendance à sous-échantillonner le monde se fondent moins sur leurs sens et davantage sur leurs croyances antérieures pour arriver à des estimés sur le monde sont davantage prisonniers d'un monde intérieur que ceux qui ont des attentes plus optimales en ce qui concerne les précisions attendues 126 © Dr E. Didier 126

127 incertitudes perceptuelles nombreuses
Cerveau prédicteur et droit limites des inférences dans les systèmes perceptuels essais dans la réalité incertitudes perceptuelles nombreuses les difficultés d'inférence et d’apprentissage en ce qui concerne les précisions attendues sont relativement récalcitrantes difficiles à apprendre difficiles à réviser quand elles n'ont pas été apprises correctement contenu perceptuel inattendu ou incertain d'une manière imprévue information a posteriori de tiers, ou preuve ultérieure d'erreur, dans une inférence perceptuelle nous devons tester la véracité de l'inférence perceptuelle dont nous soupçonnons le caractère erroné : test de la réalité réengage l'inférence selon une hypothèse révisée à la lumière d'autres informations idéalement cette information nouvelle devrait rectifier la perception principes fondamentaux pour l'évaluation de la véracité de la preuve ? cf le tribunal épistémologique © Dr E. Didier 127 127

128 ex 2. passant suspicieux à la maison de train de brûler
Cerveau prédicteur et droit limites des inférences dans les systèmes perceptuels essais dans la réalité ex 1. présence d'une deuxième personne avec campeur décédé à Sand Banks rien de notable sur le site ex 2. passant suspicieux à la maison de train de brûler enquête prouve la cause accidentelle de l'incendie © Dr E. Didier 128 128

129 → énumérer systématiquement les meilleurs inputs sensoriels pour
Cerveau prédicteur et droit limites des inférences dans les systèmes perceptuels essais dans la réalité POUR A, J : multiplicité de source de preuves existence de source de preuves indépendantes facilite le test de la réalité même si les précisions attendues sont inférieures à l'optimalité dans un domaine sensoriel, elles pourraient en principe être corrigées par la preuve fournie par d'autres sources sensorielles → énumérer systématiquement les meilleurs inputs sensoriels pour des catégories d'actions des types de tribunaux ex. tribunal maritime : ouïe < proprioception < vision ? © Dr E. Didier 129 129

130 Problème de la source unique contaminée d'inférence perceptuelle
Cerveau prédicteur et droit limites des inférences dans les systèmes perceptuels essais dans la réalité Problème de la source unique contaminée d'inférence perceptuelle le problème persiste dans un canal sensoriel à l'égard duquel il n'y a pas d'autres sources de l'information sensorielle pertinente les contenus émotifs, d'agence, proprioceptifs, corporelles et relatifs au soi sont fréquemment susceptibles d'illusions ex . autisme prédisposition génétique pour s'attendre à ce que le monde soit plus bruyant que la plupart des gens ne s'y attendent environnement incertain ex. guerre ↔ plus grande non – crédibilité du T dans contexte de grande imprévisibilité autres problèmes de développement sensibilité individuelle de T, C, L ou même J → erreur de prédiction devient inattendue de manières difficiles à exposer au test de réalité solutions possibles : liste d'avertissements pour A émotions agence corps contenus relatifs au soi liste des erreurs probables pour compagnies d'assurance, police, inspecteurs d'incendie, etc. formation du juge pour comprendre incapacité de l'affaire prédiction correcte des erreurs sans intention malhonnête ni incapacité personnelle prise en compte systématique de l'influence de culture/religion (ex. anges) coutumes sociales (ex. rôle des parents, anciens, prêtres/chamanes, etc.) éducation 130 © Dr E. Didier 130

131 opposé : transformer handicap en avantage ?
Cerveau prédicteur et droit limites des inférences dans les systèmes perceptuels essais dans la réalité opposé : transformer handicap en avantage ? percepteur qui attend des erreurs de prédiction très précise augmente le bien sur l'erreur de prédiction de bas en haut et se fonde relativement davantage sur les sens que sur les croyances antérieures, par rapport à percepteur qui s'attend à ce que le monde soit plus bruyant conduit le percepteur à échantillonner le monde davantage et plus longtemps, à faire appel moins fréquemment aux paramètres de haut niveau, afin de généraliser au-delà des inférences sensorielles particulières ; et donc de s'appuyer moins sur les influences contextuelles dans les tentatives de résoudre les incertitudes dans l'input cerveau développé de manière typique : biaisé en faveur de l'apprentissage généraliste par interpolation courbe d'accordement large cerveau autiste : biaisé en faveur de l'apprentissage particulariste courbe d accordement étroite cf indices linguistiques de la tromperie selon Pennebaker, etc : moins d'inputs sensoriels davantage de généralisation → les autistes seraient-ils meilleurs pour découvrir les menteurs ? apprentissage = révision à plus long terme des hypothèses compte-tenu des erreurs de prédiction → quelles sont les erreurs de prédiction typiques de T (ex. BMP, "il ya aura du sang") J A → le J/A/interrogateurs peut-il pré–orienter les erreurs de prédiction de T ? ↔ aspect positif de l'entrevue par l'utilisation stratégique de la preuve 131 © Dr E. Didier 131

132 Effets de l'accumulation des erreurs de prédiction pour A, J, T ?
Cerveau prédicteur et droit limites des inférences dans les systèmes perceptuels effets de l’accumulation d’erreurs de prédiction Effets de l'accumulation des erreurs de prédiction pour A, J, T ? système neuronal plus intéressé à supprimer l'erreur de prédiction qu'à obtenir une représentation exacte du monde véracité sacrifiée pour maximiser la cohérence globale ↔ limitations inhérentes de déposition de W représentations du monde de A et J quelle différence pour l'évaluation de la crédibilité de T ? → devrait n'y en avoir aucune : information pas fiable MAIS pas d intention de tromper → portée de l'absence de crédibilité devrait être limitée à l'information spécifique mal perçue David Marshall: a passé 11 ans en prison pour un meurtre qu'il n'a pas commis ; a reçu 270 000 $ de la Nouvelle-Écosse David Milgaard: a passé 23 ans en prison pour un meurtre qu'il n'a pas commis ; a reçu 10 M de $ de la Saskatchewan © Dr E. Didier 132 132

133 Cerveau prédicteur et droit essais dans la réalité et tribunal épistémologique
« Le test de réalité ressemble un peu à s'engager dans un tribunal épistémologique. Une partie de l'inférence perceptuelle est placée dans un contexte de doute et interrogé à la lumière d'autres preuves corroboratives ou contradictoires. De la même manière, dans un tribunal une prétention du défendeur fait l'objet d'un interrogatoire compte-tenu des témoins corroboratifs ou contradictoires. Il est essentiel pour un procès que les témoins soient indépendants. C'est pour ça que les témoins ne doivent pas être autorisés à parler de l'affaire dans le couloir ou à rencontrer le défendeur avant d'être introduits pour déposer. Si les témoins ne sont pas indépendants en ce qui concerne l'affaire, on ne peut pas faire confiance à leurs preuves. De même, le juge doit être impartial et le jury a besoin d'être indépendant aussi. Par exemple, les membres du jury ne doivent pas avoir de préjugés et ne doivent pas avoir accès aux nombreux rapports des médias avant le commencement du procès ; et le juge n'a pas le droit d’influencer de témoignages. Si le juge le jury ne sont pas indépendants en ce sens, on ne peut pas leur faire confiance pour évaluer et soupeser la preuve d'une manière équitable. Cela impose une certaine architecture de preuves au système juridique : des vérifications et des contrepoids sont en place pour assurer l'indépendance. L'équité est violée quand ceux-ci font défaut. Je pense que la même chose s'applique en ce qui concerne le test de réalité dans le cerveau – bien entendu, l'objectif de la minimisation de l'erreur de prédiction consiste à maximiser le modèle bayésien de preuve au moyen d'une architecture de preuve particulière. Des sources différentes de preuves doivent être des témoins indépendants en ce qui concerne l’événement en question, et une attente élevée est nécessaire pour évaluer de manière équilibrée la preuve provenant des niveaux moins élevés. Si la preuve d'une source sensorielle (par exemple l'ouïe) est influencé par la preuve d'une autre source (par exemple la vision) alors ce qu'on entend ne doit pas être utilisé comme guide pour tester la réalité. Disons que vous auriez pu avoir vu un chien. Vous ne devriez pas utiliser ce que vous avez entendu pour supporter cette inférence perceptuelle si l'estimé auditif lui-même est causé en partie par l'inférence perceptuelle que vous avez vu un chien (c'est comme demander à un autre témoin ce que vous devriez témoigner). De même, si vous ne pouvez pas décider ce qui se trouve devant vous, vous ne devriez pas vous fonder exclusivement sur les attentes de plus haut niveau pour déterminer l'inférence perceptuelle (c'est comme demander au juge ce que vous devriez témoigner) » (Hohwy, The Predictive Mind, 2014) © Dr E. Didier 133 133

134 Cerveau prédicteur et droit essais dans la réalité et tribunal épistémologique
« Les cas intéressant de pénétrabilité ressemblent aux affaires sommaires devant les tribunaux. Un verdict doit être rendu rapidement et les jurés laissent leurs préjugés influencer le verdict qu'ils communiquent au juge, davantage que la preuve des témoins. De même, l'erreur de prédiction de bas niveau qui est transmise vers le haut à travers la hiérarchie en cas d'incertitude est moins influencée par les causes réelles dans le monde, et davantage influencée par les prédictions d'hypothèses favorisées – par nos préjugés. À nouveau, nous constatons que la pénétrabilité et l'impénétrabilité cognitive semblent être liées de manière inextricable au test de la réalité et à l'inférence bayésienne. C'est ce que suggère fortement le cadre du codage prédictif et, avec celui-ci, la notion de hiérarchie perceptuelle. Il s'agit là d'un point de vue attirant parce qu'il fournit une explication épistémologique au problème de l'impénétrabilité cognitive. Dans l'analogie entre la minimisation des erreurs de prédiction et le tribunal, je me suis concentré sur l'inférence perceptuelle et je n'ai pas dit grand-chose sur l'inférence active. L'inférence active peut cependant être facilement adaptée. Une affaire judiciaire est engagée très activement avec la preuve dans sa tentative de faire une inférence (atteindre un verdict) en situation de l'incertitude (c'est-à-dire lorsqu'il y a peu de confiance dans les deux hypothèses). Tour à tour, le poursuivant et la défense interrogent la preuve compte-tenu de leurs hypothèses différentes sur ce qui s'est passé. L'hypothèse qui, non seulement est la mieux soutenue par la preuve mais aussi qui permet avec le plus grand succès d'interroger la preuve, est finalement jugée la plus fiable. Tout comme pour l'inférence active dans le cerveau, le poursuivant et la défense doivent assumer une hypothèse sur le monde et rechercher activement des preuves conformes à leurs hypothèses respectives – sans compter leur rôle crucial dans la convocation de témoins experts (et dans la sélection du jury) » (Hohwy, The Predictive Mind, 2014) © Dr E. Didier 134 134

135 Cerveau prédicteur et droit essais dans la réalité et tribunal épistémologique
« Une condition fondamentale pour un tribunal bayésien optimal est que les rapports des témoins soient indépendants sur le plan des probabilités dans l'affaire en question. Si le témoin A dit que le voleur était Monsieur Méchant mais ne le dit que parce qu'il l'a entendu dire par le témoin B, on ne doit pas traiter sa déposition comme corroborative de l'accusation contre Monsieur Méchant. Autrement dit, à condition que la question en litige soit que Monsieur Méchant est le voleur, la probabilité d'obtenir la déposition du témoin A ne devrait pas être affectée par l'obtention d'un autre rapport (rapport B) ni par n'importe quel autre état des affaires (B) dépendant des faits (A) en question (e.g., Bovens and Olsson 2000: 690). J'ai prétendu dans le chapitre 7 que cet exigence d'indépendance conditionnelle s'applique également à ce qui se passe dans le cerveau, et que ceci motive l'enchâssement de l'information associé avec la modularité, de Fodor (Fodor, 1983). Le point fondamental est que cette exigence d'indépendance s'applique alors également entre les esprits en interaction. Les processus qui donnent lieu aux estimations de chaque individu doivent être conditionnellement indépendants les uns des autres. Si ce n'est pas le cas, leur intégration optimale bayésienne est compromise. L'indépendance conditionnelle dans le cerveau est rendue possible par la structure organique de celui-ci, qui empêche les flux d'information dans les voies de traitement des parties les plus basses de la hiérarchie corticale – en neurosciences, on appelle cela la ségrégation fonctionnelle. Cela n'est pas très différent de la salle d'audience dans laquelle des témoins sont retenus dans des pièces séparées et empêchés de se parler au téléphone. Mais alors que ce type de ségrégation peut être obtenu dans un organe corporel contrôlé génétiquement comme le cerveau, ou dans le monde ordonné du système juridique, cela est beaucoup plus difficile à établir dans les interactions fluides entre individus sur une base quotidienne. » Hohwy, The Predictive Mind, 2014) © Dr E. Didier 135 135

136 métaphore du « tribunal de la perception »
Cerveau prédicteur et droit essais dans la réalité et tribunal épistémologique métaphore du « tribunal de la perception » ↔ continuité droit–cognition ↔ nécessité de corrrélats neuronaux des opérations juridiques le droit et la cognition sont, de manière quintessentielle, fondés sur la preuve minimisation de l'erreur de prédiction pour maximiser la preuve selon le modèle bayésien au moyen d'une architecture de preuves particulière principe de l'autonomie (= pas d’influence) des : inférences perceptuelles (↔ témoin) attentes de plus haut niveau (↔ juge) © Dr E. Didier 136 136

137 ↔ isolation verticale : flux de perception
Cerveau prédicteur et droit essais dans la réalité et tribunal épistémologique nécessité de : architecture de la preuve dans les systèmes cognitifs/juridiques protection des flux de preuves ↔ isolation verticale : flux de perception ↔ isolation horizontale : niveaux plus ou moins élevés de traitement l'architecture de preuves impose des limites sur les modulations verticales et latérales pas de liberté totale © Dr E. Didier 137 137

138 analogie entre les contextes neuronal et juridique
Cerveau prédicteur et droit essais dans la réalité et tribunal épistémologique validité de l’analogie des contextes neuronal/juridique analogie entre les contextes neuronal et juridique est-il raisonnable de décrire le tribunal comme un mécanisme bayésien ? réponse semble être positive une grande partie de la théorisation bayésienne est effectuée dans des termes quasi juridiques (Bovens and Hartmann 2003) effort concerté pour reformuler les idiomes juridiques en termes bayésiens et analyser la jurisprudence en conséquence cf Lagnado, Fenton et al. 2012 MAIS voir Saini, A formula for justice (2011) © Dr E. Didier 138 138

139 Cerveau prédicteur et droit essais dans la réalité et tribunal épistémologique analogies à débattre
tribunaux administratifs des niveaux moins élevés multiplicité des niveaux d’appel niveau de preuve peu élevé en matières civiles libertés publiques fardeau de preuve seuil de la preuve en matière civile en matière pénale MAIS contra : utilisation limitée devant les tribunaux des percepts autres que la vision et l'ouïe, comme: toucher, goût, odorat (voir soldats dans le camp concentration) proprioception (voir tueurs Hutu) quelle utilisation par les tribunaux de l'interoception et du soi ? © Dr E. Didier 139 139

140 Cerveau prédicteur et droit mentalisation
mentalisation = compréhension d'autrui quel est le cadre de la minimisation de l'erreur de prédiction pour la mentalisation ? mentalisation = exercice concernant les inférences causales sur les causes cachées = prédiction du comportement d'autrui sur la base du nôtre = minimisation de l'erreur de prédiction MAIS l'inférence perceptuelle fonctionne très mal dans la mentalisation : pas de relations réciproques solides entre les attributs sensoriels de surface et les états mentaux grande sensibilité au contexte dans l'interprétation linguistique influence des états mentaux comme paramètres descendants sur les comportements, dans de multiples échelles temporelles lorsque l'incertitude croît on devrait se fonder moins sur les sens est davantage sur la connaissance du contexte → tester le T sur ce qu'il/elle ne connaît pas très bien en détail (= connaissance du contexte) connaît bien en détail (= information perceptuelle) → quels sont les seuils d absence de fiabilité ? © Dr E. Didier 140 140

141 Cerveau prédicteur et droit mentalisation
même chose pour : jury : imputation de l'état mental si la prédiction est avérée ↔ « coupable ou non coupable ? » interrogatoire préalable et contre-interrogatoire → rôle du droit comme cadre pour minimisation de l'erreur de prédiction ex. droit des contrats mentalisation ex. interrogatoire préalable, contre-interrogatoire © Dr E. Didier 141 141

142 Cerveau prédicteur et droit modèle de l'espace neuronal global (ENG)
Modèle de l'espace globale neuronal (EGN) mécanismes alternatifs corticaux capables d'intégrer les propriétés de supervision, de capacités limitées et de réentrée permet un traitement plus efficace de l'information en raison de non limitation à un sous éléments des circuits non conscients capacité de partage flexible par de nombreux processeurs corticaux capacité d être rapporté verbalement cf Dehaene, Consciousness and the brain (2014) unité phénoménale (= consciente) = liage en un champ conscient unifié (= champ phénoménal unitaire) des sensations percepts (vision, son, proprioception, etc.) émotions pensées accès conscient = franchissement du seuil d accumulation de la preuve dans un espace de travail global distribué cf onde cérébrale P300 (Dehaene, Consciousness and the brain (2014)) ignition globale: hypothèse sur le monde peut mieux expliquer l'input qu'une concurrente (= probabilité postérieure plus élevée) est modulés par les niveaux attendus de bruit et d'incertitude établit des seuils d'ignition dans l'espace global contenu perceptuel rendu disponible aux systèmes consommateurs dans tout le cerveau pour guider la prise de décision et l'action utiliser pour la théorie générale des obligations ? ex. personne, cause, propriétés, dommage, etc. Processeur s activés automatiquement neurones de l'espace de travail processeurs mobilisés dans l'espace de travail 142 © Dr E. Didier 142

143 la localisation incarnée du soit normale est
Cerveau prédicteur et droit perturbation de l'incarnation maladies mentales et handicaps cognitifs la localisation incarnée du soit normale est fragile stable temporairement seulement maladie mentale/traumatisme → pas de régularités statistiques fiables sur lesquelles T puisse se fonder → minimisation de l'erreur de prédiction > connaissance du monde handicaps cognitifs: voir IV-2. Problèmes de communication © Dr E. Didier 143 143

144 prévalence des désordres dépressifs majeurs :
Cerveau prédicteur et droit perturbation de l'incarnation maladies mentales prévalence des désordres dépressifs majeurs : 5–12 % pour les hommes 10–25 % pour les femmes risque de schizophrénie morbide pendant la vie ≈ 7–8/1,000 incidence de l'autisme dans le monde occidental ≈ 60–70/ (semble croître) s’applique à J, jury T A → risque élevé de handicaps mentaux en salle d audience limitation de capacité de vicariance du J, jury notion de “sens commun" cf 2014 ONCA 610 (MacDonald) concernant le témoignage du témoin oculaire © Dr E. Didier 144 144

145 très facile de perturber notre perception corporelle
Cerveau prédicteur et droit perturbation de l'incarnation perturbations Conception antérieure du corps joue un rôle très important et influent dans l'inférence perceptuelle très facile de perturber notre perception corporelle illusion du corps complet participant touché dans le dos : caméra enregistre depuis l'arrière et transmet à des lunettes vidéo pour donner l'impression que le participant est debout devant lui-même toucher sur le dos est ressenti comme localisé sur ce corps virtuel en face du participant échange de corps par échange de perspective visuelle participant debout à gauche, expérimente par l'intermédiaire des lunettes la perspective visuelle de l'expérimentateur debout à droite expérience comme si occupait le corps de l'expérimentateur, se serrant la main à lui-même corps en bois petite caméra attachée sur la tête d'une poupée articulée donne la perspective de voir à partir du front de la poupée touchers synchrones sur le ventre de la poupée et celui de la personne créent l'illusion d être touché sur un estomac en bois © Dr E. Didier 145 145

146 → nécessité de corroboration → limites des systèmes juridiques
Cerveau prédicteur et droit perturbation de l'incarnation conséquences en salle d’audience diminution de la crédibilité du T qui reconnaît son incertitude, même si l'absence de fiabilité est réelle et il est très facile de perturber la certitude perceptuelle → nécessité de corroboration → limites des systèmes juridiques © Dr E. Didier 146 146

147 Cerveau prédicteur et droit conclusion
cerveau = miroir de la structure causale du monde esprit = traqueur de vérité mécanisme optimisé de manière à récapituler de manière fiable la structure du monde « Je suis un modèle du monde que j'habite (= modèle de soi) qui, par définition, ne peut être un modèle de votre monde à vous. » nombreux parallèles entre droit/esprit prédictif soutiennent l'hypothèse selon laquelle le droit est notre mécanisme social/culturel de cognition sciences cognitives comme fondement du droit comparé ? 147 © Dr E. Didier 147


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