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Economie monétaire et bancaire
Licence professionnelle Commercialisation Produits et Services Financiers Julien Hay – 2016/2017
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Introduction – Mise en perspective de la monnaie
Rôle central de la monnaie/argent dans nos économies: Ressource essentielle du secteur bancaire Collecte; Prêt; Placement Aucun autre équivalent en tant qu’intermédiaire dans les échanges « Pas d’économie de marché sans monnaie » Incidence sur le fonctionnement de nos économies Crise bancaire de 2008: prêts immobiliers douteux aux USA Monnaie comme une évidence pour tout le monde, qui ne pose plus question Monnaie paraît exister depuis longtemps et pour toujours Pourtant: Monnaie: construction sociale récente Monnaie: élément fondé sur la confiance Monnaie: une notion évolutive de la monnaie coquillage à la monnaie cryptographique (bitcoin et ethereum)
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Introduction – Mise en perspective de la monnaie
Le bitcoin, monnaie trublion (Le Monde, 20/9/13, Marie Charrel) Quatre points saillants de l’article: Le bitcoin: un moyen de paiement de plus en plus largement accepté Une monnaie sur le point de changer le monde: « les bitcoins échappent à toutes les règles monétaires classiques » « cette technologie est susceptible d’ébranler le monopôle des acteurs bancaires sur les modes de paiement » Place de la confiance dans la monnaie Le fonctionnement du bitcoin rend impossible la création de faux bitcoin le succès du bitcoin s’expliquerait par la méfiance/défiance envers le système bancaire Forte volatilité du cours du bitcoin, qui pourrait freiner son développement, voire même conduire à sa disparition
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Objectifs et structuration de l’intervention
Mettre en avant différents éléments essentiels de la monnaie afin: De mieux comprendre ce qu’elle est (ou pas), comment elle fonctionne; De remettre en question quelques idées reçues; De souligner sa dimension sociale et psychologique, en particulier le fait que tout système monétaire et bancaire réside sur la confiance Modalités de contrôle des connaissances: questions de cours, 1 heure.
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Objectifs et structuration de l’intervention
Introduction – Mise en perspective de la monnaie Séquence 1 – Qu’est ce que la monnaie? Séquence 2 –D’où provient la monnaie? Séquence 3 – Comment la quantité de monnaie est-elle contrôlée? Séquence 4 – Quelle est l’incidence de la monnaie sur le fonctionnement de l’économie? Séquence 5 – La confiance: élément à la base de la monnaie et du système bancaire
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Séquence 1 – Qu’est ce que la monnaie
Définition et mesures de la monnaie
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1 – Définition de la monnaie
Monnaie: terme générique composée d’un ensemble d’actifs différents, qui remplissent suffisamment bien les trois fonctions suivantes, complémentaires: Fonction 1 – intermédiaire des échanges Monnaie = « équivalent général » des biens et services Monnaie = actif liquide par excellence (échange très rapide, acceptation générale comme moyen de paiement, pour toute sa valeur faciale) Fonction essentielle: facilitation des échanges => développement de l’activité économique Fonction 2 – Unité de compte La monnaie est reprise pour exprimer la valeur de tous les autres biens Fonction 3 - réserve de valeur Monnaie conserve son pouvoir d’achat sur une certaine durée Fonction primordiale: la fonction 1 découle de la fonction 3
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2 – La composition de la monnaie
2 remarques essentielles: La monnaie va au delà des seuls moyens de paiements Les frontières de la monnaie sont de plus en plus difficiles à délimiter, à mesure que les innovations monétaires et financières se développent. 2.1. Les moyens de paiements Distinction monnaie manuelle, scripturale et électronique Trois formes convertibles entre elles La monnaie manuelle Monnaie tangible Distinction monnaie divisionnaire (métallique) et monnaie papier (billet) Emission par une banque spécifique: la Banque Centrale De la monnaie en métal précieux à la monnaie fiduciaire
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2.1.2. La monnaie scripturale
Soldes créditeurs des comptes courants détenus dans les banques Monnaie immatérielle « Scripturale » car manipulation au moyen d’un jeu d’écriture Des supports divers et variés: Emis par les débiteurs: Chèque, virement sur ordre, carte bancaire, paiements sans contact (certains) Emis par les créanciers: Avis de prélèvement, titre interbancaire de paiement Emise par les établissements de crédit (cf. séquence 2)
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2.1. Les moyens de paiements (suite)
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2.1.3. Les monnaies électroniques
Différence avec monnaie scripturale: associés à des comptes spécifiques, qui ne sont pas des comptes courants Multitude d’agents émetteurs Plus difficiles à qualifier, car récentes et évolutives, on y distingue: 1 – la monnaie électronique détenues via des instruments de paiements variés, en la possession du détenteur Cartes dédiées (ex. Monéo, Izly), cartes prépayées 2 – la monnaie électronique stockée à distance sur un serveur (« monnaie de réseau » ou « cyber-argent »): Paypal Pas d’unité de compte propre 3 – Les monnaies cryptographiées (bitcoin…) Unité de compte propre
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Le cas des monnaies cryptographiées: le bitcoin est-il une monnaie comme les autres?
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2.2. Les moyens d’épargne 2.2.1. De proches substituts de la monnaie
Fonction de réserve de valeur Fonction de moyen de paiement moyennant une transformation en monnaie, effectuable facilement et dans un délai très court (quasi immédiat). Distinction actifs liquides non négociables et actifs liquides négociables.
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2.2.2. Les actifs liquides non négociables
Ensemble des créances à vue ou à court terme (<2 ans) déposées dans des banques, contre perception d’un intérêt et remboursables à leur valeur nominale Pas de risque de capital Livrets ordinaires (versement d’intérêts, soumis à l’impôt) Comptes épargne Livrets privilégiés (versements d’intérêts, exonération fiscale) Livret A, Compte Epargne Logement Placements à court terme contractuels Plan Epargne Logement
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2.2.3. Les actifs liquides négociables
Titres de créances émis par différentes institutions qui cherchent à se financer à court et moyen terme (<7 ans). Rémunération fixée librement par l’émetteur de la créance Titres non remboursables par l’émetteur avant le terme prévu mais négociables par le détenteur sur un marché secondaire Transformation en moyen de paiement aisée et rapide Existence d’un risque de capital: valeur faciale fluctue davantage que les autres actifs monétaires, mais suffisamment de stabilité Distinction en fonction de l’émetteur Certificats de dépôts: émetteurs: Banques Bons du Trésor négociables: Etats Billets de Trésorerie: Entreprises Mix des 3: OPCVM Monétaires Non prise en compte des actions (titres de propriété, valeur est fluctuante)
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2.3. Récapitulatif des différentes formes de monnaie (cf. figure 1)
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3 – Les mesures de la monnaie
Pourquoi mesurer la quantité de monnaie en circulation dans l’économie? Masse monétaire reflète la capacité de dépense des agents économiques Objectif de politique monétaire: « Pas trop peu de monnaie dans l’économie mais pas trop non plus! » (cf. séquence 4) Différents agrégats permettent de mesurer la masse monétaire M1: agrégat monétaire étroit qui regroupe l’ensemble des moyens de paiement (pièces, billets, dépôts à vue) M2: agrégat intermédiaire (=M1 + dépôts à terme de moins de 2 ans ou dont le préavis est inférieur ou égal à 3 mois) M3: agrégat monétaire au sens large =M2+ actifs négociables
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Figure 2 Moins liquide Plus liquide
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Zone euro (milliards d’euros)
Tableau 2: Composition des agrégats monétaires dans la zone euro, en mars 2016 (source : Banque Centrale Européenne, avril 2016) Zone euro (milliards d’euros) % de M3 Billets et pièces en circulation 1051,5 9,6 + Dépôts à vue 5715,1 51,9% = Agrégat M1 6766,6 61,5% + Dépôts à terme < 2 ans 1426,9 13% + Dépôts avec préavis < 3 mois 2163,4 19,7% = Agrégat M2 10356,9 94% + Actifs négociables 611,1 6% = Agrégat M3 10998,4 100%
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Définition de la masse monétaire:
La masse monétaire est assimilée à M3. Elle recouvre les actifs liquides susceptibles d’être convertis immédiatement en monnaie sans risque sensible en capital et qui représentent donc des moyens de paiement, effectifs ou potentiels, sans effet de plus value ou de moins value Conclusion: La masse monétaire est donc plus large que les simples moyens de paiements (regroupés dans M1)
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Séquence 2 – D’où provient la monnaie?
Les établissements de crédit et la création monétaire
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1 – Introduction
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1 - Introduction Commentaires du graphique précédent:
Un constat: la quantité de monnaie dans une économie n’est pas fixe. Deux questions essentielles? D’où vient la monnaie? Comment est-elle créée? En fonction de quoi évolue-t-elle
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1 – Introduction Zone euro (milliards d’euros) %age de M3 Emetteurs Billets et pièces en circulation 1051,5 9,6 Banque Centrale Européenne + Dépôts à vue 5715,1 51,9% Banques de dépôts = Agrégat M1 6766,6 61,5% + Dépôts à terme < 2 ans 1426,9 13% + Dépôts avec préavis < 3 mois 2163,4 19,7% = Agrégat M2 10356,9 94% + Actifs négociables 611,1 6% Entreprises, Etats, Banques de dépôts = Agrégat M3 10998,4 100%
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1 - Introduction Commentaires quant au tableau précédent:
Une faible partie de la masse monétaire est divisionnaire, et émise par la banque centrale La majeure partie de la masse monétaire est scripturale, et inscrite sur des comptes hébergés dans des banques => Mise en avant du rôle essentiel des banques de dépôts dans le mécanisme de création monétaire
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2 – Le rôle des établissements de crédit dans la création monétaire
2.1. Le bilan comptable simplifié d’un établissement de crédit Passif (partie droite): les ressources (dettes) de la banque, selon leur provenance Actif (partie gauche): les créances de la banque (ce qu’elle détient sur les autres) Modèle économique de la banque: Les ressources doivent être rémunérées et génèrent donc des coûts Les éléments de l’actif rapportent des revenus. Objectif de la banque: réaliser des profits, en faisant en sorte que les revenus tirés de l’actif couvrent les coûts associés au passif
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Tableau 4 Actif Passif
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Tableau 4 Actif (utilisation des fonds: créances de la banque) Passif
(source des fonds de la banque: dettes de la banque)
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Tableau 4 Actif (utilisation des fonds: créances de la banque) Passif
(source des fonds de la banque: dettes de la banque) Comptes-chèques de la clientèle Dépôts de la clientèle non assortis de moyens de paiement (PEL, CEL…) Emprunts sur les marchés financiers (certificats de dépôts, obligations…) Emprunts interbancaires Capitaux propres (fonds propres, bénéfices)
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Tableau 4 Actif (utilisation des fonds: créances de la banque) Passif
(source des fonds de la banque: dettes de la banque) Réserves et encaisses de monnaie centrale Comptes-chèques de la clientèle Dépôts de la clientèle non assortis de moyens de paiement (PEL, CEL…) Titres (Etat) / Actions (entreprises) Prêts à la clientèle (ménages, entreprises) Emprunts sur les marchés financiers (certificats de dépôts, obligations…) Prêts interbancaires Emprunts interbancaires Autres actifs (capital physique, immeubles, mobilier…) Capitaux propres (fonds propres, bénéfices)
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Tableau 4 Passif: engagements de la banque ; créances détenues sur la banque par d’autres agents Dépôts monétaires de la clientèle: comptes courants, dépôts sans moyens de paiement Emprunts sur les marchés financiers: certificats de dépôts Emprunts interbancaires: engagements de la banque envers les autres banques Fonds propres = capitaux propres ou valeur nette de l’entreprise Solde entre le total des actifs et le total des engagements de la banque. Provenance: capital collecté à travers l’émission d’actions, bénéfices mis en réserve Rôle de couverture contre le risque d’une chute de la valeur de l’actif
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Tableau 4 Actif: créances détenues par la banque sur d’autres agents
Réserves et encaisses de monnaie centrale (cf. séquence 3) Avoirs monétaires émis par la Banque Centrale (BC) Dépôts sur un compte bancaire à la BC Encaisse: monnaie divisionnaire non remise aux clients Généralement non rémunérées Motifs de détention des réserves: Raisons opérationnelles: fourniture de monnaie divisionnaire à leurs clients; opérations de compensation interbancaire Raisons réglementaires: la BC peut exiger des banques qu’elles détiennent un certain montant de réserves (réserves obligatoires)
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Tableau 4 Actif (suite) Titres / Actions:
Créances sur les Etats et les entreprises Engendrent des revenus (perception d’intérêts) Prêts bancaires à la clientèle Dettes des acteurs économiques sur les banques Prêts interbancaires: engagements des autres banques envers la banque Autres actifs: tout ce qui est matériel et que les banques détiennent en propre
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2.2. Le processus de création et de destruction monétaire
Idée reçue au sujet des prêts bancaires: « les dépôts font les crédits » (= l’argent prêtée par une banque est de l’argent qu’elle a collecté au préalable) Idée en petite partie vraie… Toutefois, l’essentiel de l’argent prêté par une banque est de l’argent qu’elle a créé. En réalité, au niveau de l’ensemble des banques, ce sont « les crédits qui font les dépôts ». Existence d’un pouvoir particulier et exclusif des établissements de crédit de créer la monnaie scripturale à travers l’acquisition d’actifs (de créances) non monétaires (crédits, devises, créances financières, actifs réels) Principe fondamental: « Les banques créent de la monnaie en monétisant des actifs qui ne sont pas de la monnaie »
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2.2.1 La création monétaire par l’octroi d’un crédit
Exemple: A sollicite un crédit de 1000 euros à sa banque, qui le lui accorde Modalité du prêt: remboursement in fine On néglige les intérêts Retranscription des opérations comptables dans un bilan simplifié en forme de T: seules les variations de postes par rapport au bilan initial apparaissent
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Sollicitation et acceptation du crédit (Figure 4)
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Sollicitation et acceptation du crédit (Figure 4)
Emprunt bancaire de A: +1000 Crédit bancaire de A: +1000
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Sollicitation et acceptation du crédit (Figure 4)
Compte courant: + 1000 Emprunt bancaire de A: +1000 Crédit bancaire de A: +1000 Compte courant de A:
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Sollicitation et acceptation du crédit (Figure 4)
Constat: Le prêt octroyé consiste en une création de monnaie ex nihilo Ce sont les crédits qui font les dépôts, et non l’inverse: les banques créent de la monnaie en octroyant des crédits aux agents économiques Monnaie scripturale créée sur la base de la confiance Compte courant: + 1000 Emprunt bancaire de A: +1000 Crédit bancaire de A: +1000 Compte courant de A:
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La destruction de monnaie: le remboursement du crédit Figure 5 – Remboursement de prêt In fine, l’entreprise A restitue à sa banque les 1000 euros empruntés.
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La destruction de monnaie: le remboursement du crédit Figure 5 – Remboursement de prêt In fine, l’entreprise A restitue à sa banque les 1000 euros empruntés. Compte courant: Compte Courant de A: 0
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La destruction de monnaie: le remboursement du crédit Figure 5 – Remboursement de prêt In fine, l’entreprise A restitue à sa banque les 1000 euros empruntés. Emprunt bancaire de A: 0 Compte courant: Crédit bancaire de A: 0 Compte Courant de A: 0
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La destruction de monnaie: le remboursement du crédit Figure 5 – Remboursement de prêt In fine, l’entreprise A restitue à sa banque les 1000 euros empruntés. => Le remboursement a éteint la créance de la banque sur l’entreprise A. La disparition de la créance s’est accompagnée d’une baisse de monnaie pour le même montant. Emprunt bancaire de A: 0 Compte courant: Crédit bancaire de A: 0 Compte Courant de A: 0
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Figure 6 – Monétisation de créances sur l’extérieur
Création de monnaie lors de l’acquisition de devises par la banque Figure 6 – Monétisation de créances sur l’extérieur
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Figure 6 – Monétisation de créances sur l’extérieur
Création de monnaie lors de l’acquisition de devises par la banque Figure 6 – Monétisation de créances sur l’extérieur Devises: -100£ (-150€) Compte courant: +150 €
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Figure 6 – Monétisation de créances sur l’extérieur
Création de monnaie lors de l’acquisition de devises par la banque Figure 6 – Monétisation de créances sur l’extérieur Devises: -100£ (-150€) Devises: +100£ (+150€) Compte courant: +150 € Compte courant: +150 €
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2.2.4. Création de monnaie lors de l’acquisition de titres d’Etat
Figure 7 – Monétisation de titres de dette publique
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2.2.4. Création de monnaie lors de l’acquisition de titres d’Etat
Figure 7 – Monétisation de titres de dette publique Titres d’Etat Titres d’Etat:
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2.2.4. Création de monnaie lors de l’acquisition de titres d’Etat
Figure 7 – Monétisation de titres de dette publique Compte courant Titres d’Etat Titres d’Etat: Compte courant
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3 – Les contreparties de la monnaie
Enseignement de la section 2: M3 dépend en grande partie de la création ou de l’achat de créances par les banques => L’agrégation des bilans des banques commerciales et de la banque centrale aboutit à un bilan consolidé, faisant apparaître M3 au passif. L’actif de ce bilan consolidé est appelé contrepartie de M3 et synthétise l’ensemble des créances monétisées par le secteur bancaire, c’est-à-dire qui ont été le support de création de monnaie. On identifie les trois sources principales de création monétaire, par ordre d’importance: Le secteur privé de l’économie, à travers les ménages et les entreprises; Le secteur public de l’économie, à travers l’Etat; L’extérieur (le reste du monde)
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3 – Les contreparties de la monnaie
Tableau 5 - Contreparties de M3 dans la zone euro en septembre 2014 Types de créances Montant (milliards d’euros) Créances nettes sur l’extérieur (devises) 1 277,4 Concours au secteur privé 12 708,9 Crédits 10645,1 Titres / Actions 2063,8 Concours au secteur public (crédits / titres) 4049,4 Ressources non monétaires des établissements bancaires (à déduire) 7027,9 Divers (à déduire) 9,4 Total 10998,4 (=M3)
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4 – La masse monétaire, une variable endogène du système économique
Enseignements section 2 de la séquence 2: L’octroi d’un nouveau crédit bancaire augmente la masse monétaire (MM) toute chose égale par ailleurs (TCEPA). Inversement, le remboursement d’un crédit bancaire diminue la MM, TCEPA =>MM (et plus particulièrement la quantité de monnaie scripturale) augmente s’il y a plus de crédits nouveaux octroyés que de crédits remboursés. MM diminue sinon.
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4 – La masse monétaire, une variable endogène du système économique
Intérêts de la création de monnaie scripturale à partir de la monétisation de créances: La création de monnaie scripturale permet d’adapter la masse monétaire aux besoins de financement qui résultent du niveau d’activité économique. Monnaie est donc une variable endogène du système économique, qui résulte essentiellement des besoins de financement des acteurs économiques. Hausse croissance économique Hausse activité des entreprises Hausse besoin de financement des entreprises Hausse crédits octroyés Hausse masse monétaire
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Séquence 3 – Comment la quantité de monnaie est-elle contrôlée?
Le rôle de la banque centrale
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1 - Introduction Système bancaire hiérarchisé
Distinction Banque Centrale / Banque de 2d rang Banque centrale (BC) = banque des banques Banque de 2d rang (B2R)= Banque commerciale = Etablissement de crédit Banque centrale (BC): banque particulière, généralement publique, régulant le système bancaire Cf Tableau 6: Zone euro: Banque Centrale Européenne (BCE) Etats-Unis: Réserve Fédérale (FED) Royaume-Uni: Banque d’Angleterre …
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2 – Banque centrale et monnaie centrale
2.1. Les fonctions d’une banque centrale BC: généralement publique mais également indépendante du pouvoir politique Trois fonctions habituelles: Contrôle du financement de l’économie (émission de la monnaie divisionnaire, contrôle de l’évolution de la MM) Surveillance et gestion des systèmes de paiement (compensations interbancaires) Surveillance de la solidité du système bancaire et financier (stress test, respect des ratios prudentiels Bâle 1, 2 et 3) Autres fonctions, selon les zones monétaires: Politique du taux de change BCE: « Maintenir la stabilité des prix » FED: « Croissance de la MM doit permettre conjointement un taux d’emploi maximum, des prix stables et des taux d’intérêts peu élevés »
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2 – Banque centrale et monnaie centrale
2.2. Le bilan simplifié d’une banque centrale
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Tableau 7 – Bilan simplifié d’une banque centrale
Actif Passif
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Tableau 7 – Bilan simplifié d’une banque centrale
Actif Créances que détient la BC sur les autres agents économiques Passif Créances que détiennent les autres agents économiques sur la BC
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Tableau 7 – Bilan simplifié d’une banque centrale
Actif Créances que détient la BC sur les autres agents économiques Passif Créances que détiennent les autres agents économiques sur la BC Monnaie manuelle en circulation Réserves des B2R (monnaie manuelle en attente de remise aux clients, avoirs monétaires sur compte courant à la BC)
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Tableau 7 – Bilan simplifié d’une banque centrale
Actif Créances que détient la BC sur les autres agents économiques Passif Créances que détiennent les autres agents économiques sur la BC Avoirs nets en or et en devises Monnaie manuelle en circulation Opérations de politique monétaire (prise en pension de titres d’Etat, octroi de prêts aux B2R) Réserves des B2R (monnaie manuelle en attente de remise aux clients, avoirs monétaires sur compte courant à la BC)
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Tableau 2 – Le bilan simplifié d’une banque centrale
Passif Monnaie manuelle en circulation titres de créances du détenteur de monnaie sur la BC Réserves essentiellement des avoirs déposés par les B2R sur un compte courant à la BC Actif Avoirs nets en or et en devises: créances de la BC sur le reste du monde Opérations de politique monétaire: toutes opérations que peut effectuer une BC pour influencer la taille de son passif, c’est-à-dire la quantité de monnaie centrale
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2.3. La monnaie centrale Monnaie centrale:
Monnaie créée directement par la BC = Monnaie manuelle en circulation + Réserves des B2R à la BC = Valeur du passif simplifié de la BC Monnaie essentiellement à l’usage des B2R, et qualifiée de liquidité bancaire Monnaie centrale sert aux B2R à réaliser leurs transactions entre elles. C’est la monnaie qu’elles s’échangent sur le marché interbancaire. Seule une faible part de la monnaie centrale apparaît dans la MM, le reste n’apparaît pas dans le système monétaire des acteurs économiques (ménages, entreprises).
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Figure 8 – Masse monétaire et monnaie centrale
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2.3. La monnaie centrale (suite)
La suprématie de la monnaie centrale Dans un système monétaire: Chaque banque crée sa propre monnaie scripturale Les banques sont tenues d’assurer la conversion de sa monnaie dans celles des autres Pour assurer cette conversion, l’usage d’une monnaie commune entre les banques est nécessaire. Cette monnaie est la monnaie centrale. La monnaie centrale a une suprématie sur les autres formes de monnaie. Elle unifie et assure le bon fonctionnement du système monétaire, en permettant la convertibilité des différentes formes de monnaie entre elles.
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2.3. La monnaie centrale (suite)
Le contrôle de la quantité de monnaie centrale par la BC La suprématie de la monnaie centrale en fait un instrument de politique monétaire. La BC contrôle la quantité et le prix de monnaie centrale, à travers ses opérations de politique monétaire (cf. actif du bilan simplifié). En contrôlant le prix et la quantité de monnaie centrale, elle rend plus ou moins facile la création monétaire par les banques et contrôle ainsi indirectement la masse monétaire.
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3. La relation entre la quantité de monnaie centrale et la masse monétaire: la base monétaire et le « multiplicateur » Résultat fondamental Existence d’une relation croissante (facteur multiplicateur) entre la quantité de monnaie centrale et la MM Signification de cette relation: MM est fonction de la quantité de monnaie centrale émise par la BC. Plus il y a de monnaie centrale et plus les B2R peuvent créer de la monnaie. Monnaie centrale est qualifiée de « base monétaire »: sa quantité sert de base à la MM => Mise en avant du rôle déterminant de la BC dans la détermination et le contrôle de la MM
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4. Le contrôle de la création monétaire par la BC
4.1. Le contrôle de la masse monétaire au moyen de la quantité de monnaie centrale Rappel (autre formulation) du résultat fondamental de la section 3 La quantité de monnaie centrale en circulation dans l’économie limite le pouvoir de création monétaire des B2R, et ainsi la croissance de la MM En fait, les B2R ont besoin de détenir de la monnaie centrale pour assurer différentes opérations essentielles à leur activité: Répondre aux demandes de retrait en espèces de leurs clients; Procéder aux opérations de compensations interbancaires; Respecter les exigences de réserves obligatoires. Leurs besoins sont croissants avec la quantité de monnaie qu’elles créent. Compte tenu de la quantité limitée de monnaie centrale, les banques doivent en conséquence limiter et adapter la quantité de monnaie qu’elles créent.
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4.2. Le contrôle de la masse monétaire au moyen du prix de la monnaie centrale: la politique des taux directeurs La BC peut choisir de ne pas restreindre la quantité de monnaie centrale mais d’en influencer son prix. La BC définit des taux directeurs, que l’on peut interpréter comme le taux d’intérêt auquel les B2R peuvent acquérir de la monnaie centrale quand elles en ont besoin. La hausse de ces taux limite la progression de la MM selon l’enchainement suivant (Fig.9)
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4.3. Le contrôle de la masse monétaire au moyen de la réglementation prudentielle
L’augmentation de la MM, via la création de monnaie scripturale, va de pair avec une augmentation de la taille des bilans des banques Les ratios de solvabilité (% de fonds propres sur engagements des banques) donnent une limite inférieure à ne pas dépasser, et par conséquent freinent le pouvoir de création monétaire du système bancaire. Ex: si l’exigence de ratio Fonds propres Engagements est de 10%, un système bancaire qui détient 100 milliards d’euros de fonds propres ne pourra détenir des engagements supérieurs à 1000 milliards d’euros.
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Séquence 4 – Quelle est l’incidence de la monnaie sur le fonctionnement de l’économie
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Money and Inflation – An International Comparison 1980 - 1996
1 – L’incidence de la monnaie sur le niveau des prix de l’économie: monnaie et inflation 1,000 100 10 1 Rate of Money Supply Growth (%, log scale) Rate of Inflation Per Year (%, log scale) Sources: International Monetary Fund, International Financial Statistics Yearbook, 1997 & International Financial Statistics (December 1998). Note: The money supply data are the actual growth rate of the money supply minus the growth rate of real GDP. Argentina Brazil Australia Switzerland France Thailand Belgium Canada Malaysia United States Germany Japan Italy Pakistan Chile Turkey South Africa Hungary Zambia Kenya Venezuela India Uganda Portugal Indonesia Syria Philippines Ecuador Poland Israel Ghana Mexico Money and Inflation – An International Comparison
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1 – L’incidence de la monnaie sur le niveau des prix de l’économie: monnaie et inflation
Observation de la figure précédente: corrélation positive entre évolution du niveau des prix dans une économie et évolution de la masse monétaire Quid de la causalité? La masse monétaire augmente-t-elle en réponse à la hausse des prix? Les prix augmentent-ils du fait de la hausse de la masse monétaire? Niveau des prix et masse monétaire sont-ils positivement reliés à un troisième facteur, qui n’apparaît pas sur la figure?
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1 – L’incidence de la monnaie sur le niveau des prix de l’économie: monnaie et inflation
Etude de la période d’hyperinflation en Allemagne dans les années 1920 (cf. Mishkin, p. 633): 1921: Financement des dépenses publiques par la création monétaire plutôt que par une hausse des impôts: 1923: Hausse des dépenses publiques, financées par de la création monétaire
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1 – L’incidence de la monnaie sur le niveau des prix de l’économie: monnaie et inflation
L’étude du cas allemand semble montrer qu’une hausse de la masse monétaire conduit à une hausse du niveau des prix Théorie quantitative de la monnaie Résultat fondamental: le niveau des prix s’accroît lorsque la quantité de monnaie augmente plus vite que la quantité de biens et services en circulation dans l’économie, et diminue dans le cas contraire.
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1 – L’incidence de la monnaie sur le niveau des prix de l’économie: monnaie et inflation
Billet yougoslave de 1993 Billet du Zimbabwé en 2009 Actualité: politique de « quantitative easing » (assouplissement quantitatif) de la FED de 2010 à 2014 (et de la BCE à partir de 2014) pour enrayer la spirale déflationniste de l’économie
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2 - L’incidence de la monnaie sur le niveau d’activité de l’économie
Politique monétaire expansionniste (baisse des taux directeurs) Baisse des taux d’intérêt dans l’économie Hausse des dépenses d’investissement dans l’économie (et hausse de la masse monétaire) Hausse du PIB (effet multiplicateur keynésien) Une politique monétaire expansionniste peut avoir un effet stimulant sur le niveau d’activité économique (PIB): figure 11
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2 - L’incidence de la monnaie sur le niveau d’activité de l’économie
Politique monétaire expansionniste (baisse des taux directeurs) Baisse des taux d’intérêt dans l’économie Hausse des dépenses d’investissement dans l’économie (et hausse de la masse monétaire) Hausse du PIB (effet multiplicateur keynésien) Une politique monétaire expansionniste peut avoir un effet stimulant sur le niveau d’activité économique (PIB) Pour autant, cette transmission n’est pas systématique En période de crise économique grave, les agents économiques peuvent être si pessimistes qu’une baisse des taux d’intérêt n’entraine aucun hausse significative de l’investissement.
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2 - L’incidence de la monnaie sur le niveau d’activité de l’économie
A défaut de pouvoir relancer à coup sûr l’économie, la politique monétaire doit surtout veiller à maintenir la stabilité des prix dans l’économie, afin d’éviter que l’économie ne s’enfonce dans l’hyperinflation ou la déflation
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L’inflation (figure 12)
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La déflation
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Séquence 5 – La confiance à la base de la monnaie et du système bancaire
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1 – Le lien fondamental entre confiance et monnaie
Confiance et monnaie métallique: la loi de Gresham Confiance et monnaie divisionnaire: la monnaie « fiduciaire » Confiance et monnaie scripturale: la création monétaire par l’octroi de crédit
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2 – Le lien fondamental entre confiance et système bancaire
Mouvement de défiance des clients à l’égard des banques: le bank run ou l’hypothèse d’un retrait massif des dépôts des épargnants Cf. l’appel de Cantona en 2010 Mouvement de défiance des banques entre elles: la crise de liquidités de 2008 Problème: refus des banques de se prêter de la monnaie centrale entre elles, par crainte de faillites de l’une d’entre elles => blocage du financement de l’économie => difficultés pour les entreprises Solution: Le plan de sauvetage des banques: Société de prise de participation de l’Etat (SPPE) et la société de financement de l’économie française (SFEF)
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