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Publié parToussaint Lecocq Modifié depuis plus de 10 années
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La deixis, les expressions et éléments déictiques
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Programme 9.3. Qu’est-ce que la pragmatique? Notions de base
11.3. Les modes de référence: anaphore, noms propres, deixis 16.3. Les éléments déictiques I: pronoms personnels, on, démonstratifs 18.3. Marie-Célie Agnant 23.3. Les éléments déictiques II: deixis temporelle et spatiale. L’acte d’énonciation et le temps 25.3. Sur les temps verbaux. Histoire vs discours 30.3. Le point de vue I 1.4. Le point de vue II. Le devoir I (à faire et à rendre au plus tard le 16/4) 6.4. Anouchka Vasak 8.4. Anouchka Vasak ( vacances de Pâques) 20.4. Discours rapporté et la polyphonie du texte I 22.4. Discours rapporté et la polyphonie du texte II 27.4. Exclamations, adverbes de phrase et autres éléments langagiers référant à la situation d’énonciation 29.4. Explication du devoir I. Le devoir II (à faire et à rendre au plus tard le 14/5)
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Définition Les éléments et expressions déictiques sont des élements langagiers au moyen desquels le discours s’ancre dans la réalité où les participants de l’événement énonciatif (le locuteur et l’allocutaire) vivent
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Exemples d’expressions déictiques
pronoms personnels (je, tu, nous, vous, on) adjectifs et pronoms démonstratifs Deixis spatiale et temporelle (adverbes et locutions adverbiales, temps verbaux)
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1) Pronoms personnels « personne » = (au sens traditionnel) une catégorie grammaticale qui comprend trois séries (1ère, 2e et 3e personne) qui se présentent tous au singulier et au pluriel En français, la personne est indiquée au moyen de pronoms et de la conjugaison du verbe Sont déictiques les pronoms de la 1ère et de la 2e personne (qu’on appelle parfois pronoms indexicaux)
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Sur l’interprétation des pronoms déictiques
Dans les situations de tous les jours, l’identification des référents des déictiques ne pose pas problème, puisque la situation d’énonciation est présente L’interprétation devient plus exigeante quand il s’agit de discours écrits (textes); l’identification des référents présuppose qu’on arrive à déterminer « l’espace spatio-temporel » dans lequel la déicticité fonctionne, autrement dit, on doit savoir quels sont le lieu et le moment auxquels l’énoncé est ancré
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Exemple Dans un formulaire de mandat de paiement:
« J’autorise la société X à prélever sur mon compte la somme de Y francs. » (Ducrot & Schaeffer, 729) - à qui réfère le je? réponse: le formulaire met en place un espace spatio-temporel qui se modifie selon l’identité du signataire (le signataire « remplit la place » de je)
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Terminologie shifters (angl.) ( en finnois: « shifterit »)
français: embrayeurs (le phénomène : embrayage) - Le référent des embrayeurs change selon la situation d’énonciation
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Fiction, texte fictionnel
auteur locuteur ---- allocutaire lecteur (narrateur) (narrataire) texte - Le lecteur construit, au moyen du matériel fourni par le texte, un monde auquel les déictiques sont ancrés
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Le pronoms déictiques dans un récit fictionnel
Je et différentes situations d’énonciation (textes de Laclos, Beckett, Proust, Camus) vous, tu (Camus, Butor, Marivaux) on syntaxiquement: 3e personne sémantiquement: pronom indéfini (« flou référentiel ») (Yourcenar, Flaubert) demande une interprétation active de la part du lecteur
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On déictique on peut remplacer aussi bien la 1ère que la 2e personne
Exemples de l’usage quotidien? « On arrive! » (= je) « Alors? On s’en va comme ça? On ne dit même pas merci? » (Sartre) « Alors, petite, on va se coucher? » (vrt. « Il est mignon le bébé. ») = emploi hypocoristique - (Céline)
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2) Les expressions démonstratives
adjectifs et pronoms démonstratifs Ne sont pas toujours déictiques, car les emplois anaphoriques sont possibles: « Il a rencontré un fleuriste. Celui-ci lui a dit de venir voir son jardin. » (cf. « Celui-ci n’est pas arrivé chez lui! »)
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Adjectifs (= déterminants) démonstratifs
Les démonstratifs qui déterminent un nom ne sont pas dans un rapport aussi direct avec la réalité extralinguistique que les pronoms, qui sont indépendants ; quand nous disons « Regarde cet homme! » nous avons déjà classifié l’entité en question (l’homme) dans une catégorie donnée
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Adjectifs démonstratifs
ex. Camus, La Chute: cherchez les éléments démonstratifs Remplacez-les par des éléments plus purement déictiques
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Les démonstratifs Question: le référent doit-il toujours être présent dans la situation d’énonciation pour qu’on puisse utiliser une expression démonstrative comme déictique? v. Beckett, Molloy: « Cet homme qui vient chaque semaine […]» ex. Du Bellay « ce mespris », « ce cœur », « cest honneste désir » Le locuteur présente une situation qui est actuelle pour lui dans son esprit comme si elle l’était également pour l’interlocuteur/ l’allocutaire
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3) Deixis spatiale et temporelle
La deixis spatiale ancre l’énonciation dans le lieu où se trouve le locuteur (sa position dans l’espace) ex. ici, voici, là; verbes comme venir, partir etc. (dont le sens se détermine par rapport à la position du locuteur) ex. Viens ici! (Viens là.) ex. Voici mon fils. (quand on présente qqn) cf. comme indication temporelle : « Tu réclamais le soir ; il descend ; le voici. » (Baudelaire) ; Voici la pluie. cf. comme indication textuelle (cataphorique) : Cette question, la voici. « Voici. Je m’appelle Jean Valjean. » (Hugo)
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Expressions temporelles déictiques
Adverbe complètement vide de sens conceptuel : maintenant (comme ici) Adverbe avec un sens conceptuel (le moment de référence inclut en lui des moments passés et futurs, puisque 24 heures) : aujourd’hui (cf. demain, hier) ex. Maintenant, allons voir si tout va bien là-bas. Aujourd’hui, allons voir si tout va bien là-bas. Aujourd’hui, nous irons voir si tout va bien là-bas. ?Maintenant, nous irons voir si tout va bien là-bas.
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Oppositions entre expressions déictiques et non déictiques
ici en ce moment maintenant dans une semaine il y a deux jours aujourd’hui à cet endroit à ce moment une semaine plus tard deux jours auparavant ce jour-là
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Exemples Je suis ici en ce moment/ maintenant.
J’étais/ il était à cet endroit à ce moment. Dans une semaine, tout sera fini. Une semaine plus tard, tout serait fini. Il y a deux jours, j’étais encore malade. Deux jours auparavant, il était encore malade.
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Deixis temporelle : l’énonciation et le temps
En plus d’adverbes et locutions adverbiales déictiques, les verbes ont on rôle essentiel dans l’expression de la deixis temporelle Le temps du verbe est une catégorie déictique en soi, car c’est au moyen du temps verbal que le locuteur ancre son énoncé dans le « fleuve du temps » et au point de repère le plus important, à savoir le moment d’énonciation
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Deixis temporelle : l’énonciation et le temps
1) « J’arrose les fleurs. » 2) « J’ai arrosé les fleurs » 3) « J’arrosais les fleurs. » La différence entre 2 et 3 ? - dans chacun des deux énoncés l’événement indiqué se situe à un moment qui précède le moment d’énonciation - la différence s’explique au moyen du moment de référence (= moment de point de vue)
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Terminologie moment de l’énonciation = puhehetki
moment de référence/ de point de vue = viittaushetki, näkökulmahetki moment de l’action/ de l’événement = tapahtumahetki
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Schémas: « J’ai arrosé les fleurs. » E
E = moment de l’énonciation, R = moment de référence, A = moment de l’action « J’ai arrosé les fleurs. » E R A « J’arrosais les fleurs. »
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Le présent le moment de l’événement indiqué et le moment de l’énonciation coïncident (ou, du moins, le locuteur présente dans son énoncé que ces deux moments coïncident) Avec les verbes performatifs cela est le plus évident: quand je dis : Je promets de venir. la promesse (= l’acte) se réalise au moment où je prononce l’énoncé
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Le présent Utilisé souvent au sens du futur
ex. Je pars dans une heure. Pourquoi le locuteur choisit-il le présent au lieu du futur ? - Il ne se contente pas d’informer l’allocutaire sur l’événement mais fait entendre que le départ/ le voyage a, d’une certaine manière, déjà commencé (au moins dans sa tête) ; l’énoncé peut par exemple impliquer que le locuteur est pressé de partir
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Oral vs écrit Dans un situation d’énonciation orale le moment présent (= le moment d’énonciation) est le même pour le interlocuteurs Quand il s’agit d’énonciation écrite, la réception de ce qui est énoncé est toujours postérieur au moment d’énonciation Le « contrat » entre l’auteur et le lecteur : comme lecteurs, nous « faisons semblant » de partager le moments d’énonciation du locuteur ; nous nous transférons au moment d’énonciation du locuteur (cf. les textes de Beckett et de Céline)
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Le présent dans une lettre
Quand j’écris dans une lettre « Je te souhaite de bonnes vacances! » je me projette au temps du destinataire de la lettre, c’ést-à-dire au moment où il lit ma lettre Cf. le roman épistolaire (roman par lettres) ex. Montesquieu, Lettres persanes
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Adresses au lecteur « Or cette réponse de mon père demande quelques mots d’explication. » (Proust, À la recherche du temps perdu) les situations d’interaction fictionnelle entre le narrateur et le narrataire varient selon l’oeuvre: chez Balzac: la situation est clairement visible chez Flaubert: cette interaction est « effacée »
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Le présent historique Le moment d’action précède le moment d’énonciation (ex. Voltaire, Candide) le temps de point de vue et le temps de l’énonciation coïncident, le temps de l’action est antérieur par rapport à eux (cf. passé simple: le temps de point de vue et le temps de l’action coïncident); « l’impression de ‘présence qu’il [le présent] communique est due au transfert du temps du point de vue, du cadre événementiel vers le cadre énonciatif (…) » E R A « présent historique » (un faux présent) R passé simple A
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Les temps déictiques E R présent A R passé composé R futur
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Les temps du passé E R imparfait A passé simple R pqp A
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Exemples Marie a dansé toute la nuit. Marie dansa toute la nuit.
SUITE POSSIBLE DE CHACUN DES DEUX ÉNONCÉS ?
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Suites 1. Marie a dansé toute la nuit. C’est pourquoi elle est fatiguée. 2. Marie dansa toute la nuit. a) Elle ne se sentait pas fatiguée. Le temps passa vite. b) Le lendemain, elle se réveilla tard. « énoncés de discours » vs « énoncés historiques »
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Les modes/ plans d’énonciation
E. Benveniste, « Les relations de temps dans le verbe français ». Problèmes de linguistique générale I. Paris, Gallimard 1966. énoncé historique, « histoire »: le locuteur présente son énoncé sans l’attacher à son moment d’énonciation énoncé de discours: le locuteur présente son énoncé de façon à le lier clairement à son moment d’énonciation
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« Discours » Allusions au moment d’énonciation
Le moment de point de vue coïncide avec le moment d’énonciation Éléments déictiques Les temps du verbe : présent, passé composé, futur, imparfait plan embrayé NE PEUT PAS ÊTRE IDENTIFIÉ À L’ORAL!
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« Histoire » Pas d’allusions à la situation d’énonciation, pas d’éléments déictiques LE MOMENT DE POINT DE VUE DANS LE PASSÉ Pas de 1ère ou 2e personne imparfait, passé simple, conditionnel (futur du passé), plus-que-parfait plan non embrayé (= plan débrayé) SE RENCONTRE EN GÉNÉRAL SURTOUT DANS L’ÉCRIT, MAIS RAREMENT SOUS UNE FORME PURE
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