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Xavier Timbeau xavier.timbeau@ofce.sciences-po.fr
ECO1 Introduction à l’économie Amphi 6 Eléments de comptabilité nationale Xavier Timbeau
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Le principe Comment ajouter ensemble des pommes et des oranges et des individus différents ? Nous avons tous une métrique, différente, pas comparable d’un individu à l’autre ce prix relatif aura un sens s’il est défini en équilibre général : il représente le taux marginal de substitution, égal entre tous les agents si on est dans un équilibre paréto optimal Demande parfaite information, libre échange, parfaite concurrence, marchés complets, droits de propriété parfaits (pas d’externalités) Si on mesure les prix de marché, on peut supposer que l’on révèle les TMS de chacun (égaux) La variation du PIB, somme de toutes les valeurs de marché, donne un indicateur sur la variation du bien être.
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Le principe p ∫(𝑑(𝑝)− 𝑝 ∗ )𝑑𝑝 q
Si on accepte les prix de marché comme révélant une information cohérente, mesure pertinente des taux de substitution mesure marginale : on mesure donc une partie du surplus du consommateur Le niveau ne s’interprète pas, ce n’est pas un surplus. En revanche, les variations de l’utilité sont approximées par les variations de la somme pondérée c’est une valorisation marginale Dans une analyse coût bénéfice, on cherche à approcher le surplus complet p surplus ∫(𝑑(𝑝)− 𝑝 ∗ )𝑑𝑝 Ce que l’on mesure p*.dq q
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Les trois approches du PIB
L’approche production (GDP) PIB = ∑VA = ∑CA - ∑CI (pour éviter les doubles comptes) Il faut également ajouter les impôts et retrancher les subventions : PIB aux prix de marché PIB = ∑VA + taxes- subv La source des données est l’appareil productif la production des entreprises (CA) et leur bilan (CI), Les enquêtes de production, … L’approche demande PIB = C + I + X – M + ∆S Le PIB demande doit coïncider avec le PIB production La source des données est la somme des demandes (emplois) finaux Comptes des ménages, enquêtes de consommation, ventes (CA) de la distribution, recettes de TVA ou d’accises Pas besoin de connaître les CI L’approche revenus (GDI) Le processus de production (compte de production) génère des revenus (dit primaires): Salaires; Profits; Revenus de la propriété, intérêts, dividendes PIB = W + + R La source sont les comptes des agents (déclaration fiscales)
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La première approche: la production
Le problème: Comment mesurer l’activité avec une granularité géograpphique variable En agrégeant En évitant les doubles comptes et les non comptes La production est la somme des valeurs ajoutées La production d’une firme (le chiffre d’affaire) n’est pas additive La production de 2 firmes n’est pas la somme des production A fabrique des autos, B fabrique des pneus pour A La production de A+B = production de A Le bon concept est la valeur ajoutée L’entreprise est une boite noire dans laquelle entre des matériaux (achats), du travail (salaire), du capital (investissements) et dont il sort des biens produits et de l’argent. La valeur ajoutée est la valeur de la production moins la valeur des inputs hors le travail et la capital CA = VA + Inputs VA = Salaires+revenu de la propriété+coûts financiers La valeur ajoutée est additive VA(A+B) = VA(A) + VA(B) La somme de toutes les valeurs ajoutées de toutes les entités produisantes d’un territoire est le Produit Domestique Brut
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Construction du PIB : Pourquoi la valeur ajoutée
La consommation intermédiaire et la valeur ajoutée Le PIB est la somme des valeurs ajoutées : zéro double compte Année N Entreprise A Entreprise B output 1 000 PIB 2 000 Année N+1 Entreprise A Entreprise B Entreprise C pneus 200 input voitures 1 000 output somme des outputs 2 200 Consommations intermédiaires PIB 2 000
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La deuxième et la troisième approche
Le revenu final est (presque additif) On définit des agents qui reçoivent un revenu (état, ménages, extérieur) Pour ces agents les revenus sont additifs A l’exception des revenus de transfert: le revenu consolidé est additif La demande (finale) est additive On évite les doubles comptes en ne regardant que les consommations qui ne donnent pas lieu à production (les consommations non intermédiaires) Trois approches qui reposent sur des sources différentes La production est connu à travers les déclarations (obligatoires) des unités de production Marche bien dans les économies centralisées avec un bon contrôle de l’information (URSS, USA et France) Le revenu est connu au travers de la perception des impôts et les déclarations de revenus Lié à l’impôt sur le revenu ou à l’impôt sur les sociétés Marche bien dans les économies au système fiscal développé et moderne (France, RU, USA) La demande finale est connue à travers un vieux système fiscal (excises, droits de douane, TVA) La version moderne repose sur l’exploitation de données commerciales
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Les trois approches en France
En milliards d’euros, prix courants 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Produit intérieur brut (approche production) 1 655,6 1 718,0 1 798,1 1 886,8 1 933,2 1 889,2 1 932,8 Valeur ajoutée au prix de base 1 485,7 1 539,9 1 606,3 1 689,8 1 735,1 1 704,6 1 738,0 + Impôts sur les produits 188,4 196,3 204,0 209,5 210,6 200,9 210,3 - Subventions sur les produits -18,6 -18,2 -12,1 -12,5 -16,2 -15,5 Produit intérieur brut (approche demande) Dépense de consommation finale 1 330,7 1 385,8 1 441,8 1 501,6 1 549,6 1 562,6 1 604,1 + Formation brute de capital 318,1 343,1 375,1 414,4 424,3 360,9 374,1 + Exportations de biens et services 432,8 452,9 485,9 506,7 521,0 440,9 492,2 - Importations de biens et services 426,1 463,8 504,7 535,9 561,7 475,2 537,5 Produit intérieur brut (approche revenus) Rémunérations des salariés 868,8 900,5 939,2 977,0 1 007,3 1 008,8 1 030,0 + Excédent brut d'exploitation et revenu mixte brut 563,0 581,3 613,8 655,5 668,5 632,3 653,4 + Impôts sur la production et les importations 257,7 269,8 279,9 290,3 293,7 288,7 291,7 - Subventions d'exploitation -34,0 -33,6 -34,9 -36,0 -36,2 -40,6 -42,3
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Consommation de capital fixe: un input particulier
CCF, consumption of fixed capital (CFC) Dépréciation (depreciation) Usure du capital au cours de son utilisation Passage du temps, usure Concept physique Amortissement du capital pour calculer le profit Concept financier ou fiscal Obsolescence pour divers facteurs : technologie, chgt dans le système de prix Concept économique: unité de capital non rentable qui a une valeur résiduelle nulle Coût d’usage du capital (user cost of capital) uc = dépréciation + coût d’opportunité + (autres coûts de possession) – gains en capital (r++t-cg)*V Exemples Maison voiture vs scooter Dépréciation/km scooter>dépréciation/km voiture; uc/kmscooter > uc/kmvoiture Éducation A partir de la CCF on définit une valeur ajoutée nette (opposée à la valeur ajoutée brute) Un Produit Intérieur Net; opposé à un Produit Intérieur Brut
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Les prix, partage volume/valeur
Mesure des valeurs : facile mais en cas d’inflation peu pertinent Définition du volume: 𝑃𝐼 𝐵 𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 est tel que 𝑑𝑃𝐼 𝐵 𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑃𝐼 𝐵 𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 = 𝑑𝑃𝐼 𝐵 𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑃𝐼 𝐵 𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 −𝑖𝑛𝑓𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 Inflation est l’évolution d’une constante, qui sert de base au calcul du PIB une année donnée L’inflation est estimée par l’évolution de la valeur d’un panier de biens fixé Panier moyen du consommateur On peut avoir autant d’indice d’inflation que de catégorie de consommateurs 𝑝 𝑃𝐼𝐵 .𝑃𝐼 𝐵 𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 =𝑃𝐼 𝐵 𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 ;𝑖𝑛𝑓𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛= 𝑑𝑝 𝑃𝐼𝐵 𝑝 𝑃𝐼𝐵
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En dynamique: le revenu de Hicks
La notion de revenu selon Hicks: le niveau de consommation qui laisse le stock de capital inchangé (le reste de ce qui est produit est investi pour compenser la dépréciation du capital) et qui permet de soutenir ce flux de consommation indéfiniment Si on consomme aujourd’hui son capital, c’est au détriment de sa consommation future La consommation d’aujourd’hui doit être diminuée de la consommation de demain (actualisée) On maximise 𝑊= 0 ∞ 𝑒 −𝜌.𝑡 .𝑢 𝐶 .𝑑𝑡 sous contrainte 𝑑𝐾 𝑑𝑡 =𝑄−𝐶−𝛿.𝐾 𝑒𝑡 𝑄=𝑓(𝐾) Weitzman obtient (sous différentes hypothèses dont la linéraité de 𝑢) 𝑅 𝐻𝑖𝑐𝑘𝑠 = 𝐶 + 𝑝 𝑘 . 𝑑𝐾 𝑑𝑡 =𝐶+𝑑𝑊 𝑝 𝑘 = 𝜕𝑊 𝜕𝐾 La démonstration est exposée dans Dasgupta, P. (2001). Human Well-Being and the Natural Environment (p. 351). Oxford: Oxford University Press. Weitzman, M. L. (2003). Income, Wealth, and the Maximum Principle. Cambridge, MA: Harvard University Press.
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Une application de 𝑪+𝒅𝑾
Si une centrale nucléaire explose Le PIB va diminuer dans un premier temps (moins d’électricité) puis va augmenter (secours, réparations et reconstruction): les économistes sont fous ! La consommation finale des ménages: diminuera initialement parce moins d’électricité est produite, Ensuite le prix réel de l’électricité ou les impôts seront plus élevés parce qu’il faudra plus (de travail, de capital) pour continuer à consommer. Peut être moins de chômage, mais plus de travail pour le même résultat, i.e. moindre efficacité Si on calcule 𝐶+𝑑𝑊 On actualise la perte de consommation future (𝑑𝑊) et on l’ajoute à la consommation courante On soustraie la valeur de la centrale perdue, des dommages environnementaux comme mesure de ce que l’on a perdu (en consommation actualisée) Si on est dans les bonnes conditions, la perte de valeur (Centrale+Environnement) est la somme actualisée des consommations futures
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