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Vieillissement, Raisonnement et résolution de problèmes

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Présentation au sujet: "Vieillissement, Raisonnement et résolution de problèmes"— Transcription de la présentation:

1 Vieillissement, Raisonnement et résolution de problèmes
P. Lemaire Aix-Marseille Université Licence 3 Année

2 Vieillir…Oh Vieillir…
Un médecin pendant sa promenade matinale, remarque une vieille dame assise sur un banc en train de fumer un cigare. Il va jusqu'à elle et dit : Je n'ai pas pu m'empêcher ma chère dame, mais je vous ai remarqué et je suis épaté de vous voir ! Quel est votre secret ?

3 Vieillir…Oh Vieillir…
Je fume des cigares dix heures par jour, dit-elle. Avant d'aller au lit, je fume un bon joint chaque soir. En dehors de cela, je bois une bonne bouteille de Jack Daniel’s toutes les semaines et je ne mange que de la malbouffe. Le week-end, je bois encore, je prends des pilules, je m'envoie en l'air et je ne fais pas d'exercice du tout.

4 Vieillir…Oh Vieillir…
Le médecin est estomaqué… C'est absolument incroyable ! Et quel âge avez-vous ?

5 Vieillir…Oh Vieillir…
Trente-quatre ans ! répond-elle

6 Plan 1- Rappels: Définitions, Tâches; variables (structure des problèmes; stratégies) 2 – Vieillissement et Raisonnement: Structure des problèmes; stratégies 3 – Vieillissement et Résolution de problèmes: Structure des problèmes; stratégies

7 Distinctions 2 types de problèmes : Bien définis Mal définis
Ex. 34 X 76 = ? Solution : 2584 Mal définis Ex. peindre un coucher de soleil Il existe au moins 2 types de problèmes : des problèmes bien définis et des problèmes mal définis. - un problème est dit bien défini lorsqu’un état initial et un état final sont clairement énoncés. La résolution d’un problème mathématique comme 34 X 76 est un pb bien défini car le produit correct 2584 représente un état final clair - un problème est dit mal défini lorsqu’il ne comporte pas d’état final clairement établi. Peindre un coucher de soleil est un problème mal défini car il n’existe pas d’état final du pb correspondant à un coucher de soleil dont il est possible de dire qu’il est terminé. Les psychologues ont surtout étudié des situation où les participants étaient confrontés à des problèmes bien définis. Solutions :

8 Raisonnement et résolution de problèmes : tâches
Tâche de production Tâche de vérification Proposer un problème et demander au sujet de trouver la solution Proposer un problème et une solution et demander au sujet de dire si la solution proposée est correcte ou incorrecte Exemple : S’il fait beau, je mets mon short. Il fait beau. Conclusion? Exemple : S’il fait beau, je mets mon short. Il fait beau. Conclusion: Je mets mon short. Vrai? Faux? Quels que soient les problèmes testés, les psychologues ont mis au point 2 types de tâches : des tâches de production et des tâches de vérification. Dans une tâche de production le participant voit un pb et doit trouver lui mm la solution. Dans une tâche de vérification, il voit un pb et une solution et doit dire si la solution proposée est correcte ou incorrecte.

9 Raisonnements et résolution de problèmes : Principaux phénomènes
Effet des caractéristiques des problèmes (structure logique, familiarité) Effet des stratégies utilisées

10 Evans (1977) Tâche de raisonnement déductif
Manipulation des règles logiques et de la formulation Dans la résolution de pb de raisonnement, l’effet de la structure des pb peut être illustrée grâce aux resultats rapportés par Evans (1977). Il a donné à des participants jeunes des pb de raisonnement déductif à résoudre. Ces pb se déroulent en plusieurs phases. Premièrement on leur présente une prémisse majeure puis une prémisse mineure et enfin une conclusion qu’ils doivent estimer juste ou fausse. Dans ces pb il faut distinguer validité et vérité. Une conclusion est valide si elle découle logiquement des prémisses et ne l’est pas si elle ne suit pas nécessairement les prémisses. La conclusion est vraie si les deux prémisses sont vraies. Dans notre exemple, il s’agit d’un énoncé valide et vrai Dans cette tâche Evans à fait varier les règles logiques et la formulation

11 « S’il fait beau, je mets mon short » (si A alors B)
Les règles logiques « S’il fait beau, je mets mon short » (si A alors B) Modus ponens (MP) : A ; B «or il fait beau » « donc je mets mon short » Modus tollens (MT) : non B ; non A «or je ne mets pas mon short » « donc il ne fait pas beau » Affirmation de la conséquente (AC) : B ; ??? «or je mets mon short » « ??? » Déni de l’antécédent (DA) : non A ; ??? «or il ne fait pas beau » 4 règles logiques sont possibles Avec la prémisses « S’il fait beau, je mets mon short », exemple de MP: «Il fait beau.» (conclusion valide: je mets mon short ») Exemple de MT: « Je ne mets pas mon short » (conclusion valide: « il ne fait pas beau ») Exemple de AC: « Je mets mon short » (conclusion valide: aucune) Exemple de DA: «Il ne fait pas beau.» (conclusion valide: aucune)

12 La formulation Si A, alors B Si A, alors non B Si non A, alors B
« S’il fait beau, je mets mon short » Si A, alors non B « S’il fait beau, je ne mets pas mon short » Si non A, alors B « S’il ne fait pas beau, je mets mon short » Si non A, alors non B « S’il ne fait pas beau, je ne mets pas mon short »

13 Effets de la structure des problèmes
MP DA AC MT Si A, alors B 100 69 75 Si A, alors non B 12 31 56 Si nonA, alors B 50 81 Si non A, alors non B 19 25 Prémisse 2 Prémisse 1 X X X X X X X X Tableau: Pourcentages de participants réussissant les jugements conditionnels en fonction du type d’énoncé (d’après Evans, 1977). Dans le tableau les dessins correspondent aux prémisses 2 et les chiffres aux pourcentages moyens de réussite. Les données montrent que les performances dépendent du type d’énoncé conditionnel et, donc de la structure des problèmes de raisonnement Les MP affirmatifs et négatifs sont les mieux réussis tandis que les modus tollens et déni de l’antécédent sont les moins bien réussis. X X X X

14 Effets de la familiarité Wason (1960)
Tâche des 4 cartes: Problèmes non familiers « Si une carte comporte un voyelle sur une face, alors elle a un nombre pair sur l’autre » 4 E E K 7 7 Un autre exemple d’effet de la structure souvent cité est celui de la tâche des 4 cartes de WASON (1960). Il a proposé cette tâche en 2 versions. Une version non familière que voici

15 Effets de la familiarité (2) Wason (1960)
Tâche des 4 cartes: Problèmes familiers « Si une personne boit une bière, alors elle doit avoir au moins 20 ans » Et une version familière que voilà

16 Effets de la familiarité sur raisonnement
Figure : Pourcentage de participants réussissant la tâche des 4 cartes de Wason selon la familiarité du contenu (d’après Johnson-Laird & Wason, 1973 et Griggs & Cox, 1982). Les résultats montrent clairement que le taux de réussite dans cette tâche dépend nettement de la familiarité des participants avec le contenu. Les participants familiers avec le contenu du problème ont pu se construire un modèle mental de la situation plus complet et plus riche, ce qui leur a permis de savoir quelle carte retourner pour tester la règle.

17 Résolution de problèmes et structure des problèmes
3x4 9x7 Taille des problèmes

18 Problème de l’échiquier mutilé Kaplan & Simon (1990)
Enfin un autre exemple, avec le problème de l’échiquier mutilé proposé par Kaplan & Simon (1990): « Vous avez un échiquier et 32 dominos. Chaque domino couvre exactement deux carrés adjacents sur l’échiquier (i.e., un carré blanc + un carré noir). Les 32 dominos couvrent donc les 64 cases de l’échiquier. Supposons que deux cases de l’échiquier ont été retirées sur des coins opposés de l’échiquier (i.e., en haut à gauche et en bas à droite). Est-il possible de placer 31 dominos sur l’échiquier de telle sorte à couvrir les 62 cases restants ? Si oui, comment pouvons-nous le faire ? Sinon, prouver que c’est impossible »

19 Problème de l’échiquier mutilé
Beurre Pain Le même énoncé était proposé avec cet échiquier. Lorsque les participants voyaient l’échiquier précédent la plupart d’entre eux échouait alors qu’ils réussissaient tous en voyant ce deuxième échiquier.

20 Raisonnements et résolution de problèmes: Principaux phénomènes
Effet des caractéristiques des problèmes (structure logique, familiarité) Effet des stratégies utilisées

21 Effets des stratégies sur le raisonnement verbal Reichle et al. (2000)
Le carré est au dessus du triangle Figure: Dispositif expérimental utilisé par Reichle et al. 2000) pour étudier l’effet des stratégies en raisonnement verbal. Les participants voyaient à l’écran d’ordinateur d’abord une phrase décrivant un arrangement d’objets (e.g., « Le carré est au dessus du triangle »), puis une image. Certaines images vérifiaient les énoncés, d’autres les falsifiaient. Quatre types de conditions étaient testées: Phrase vraie affirmative: la phrase était affirmative et l’image validait l’énoncé (« Le carré est au dessus du triangle »). Phrase fausse affirmative: la phrase était affirmative et l’image falsifiait l’énoncé (« le carré est au dessous du triangle). Phrase vraie négative: la phrase était négative et l’image validait la phrase (« le triangle n’est pas au dessus du carré »). Phrase fausse négative: la phrase était négative et l’image falsifiait la phrase (« Le triangle n’est pas en dessous du carré »). F V

22 Stratégies en raisonnement verbal Reichle et al. (2000)
Consignes pour la Stratégie Verbale « Lisez rapidement chaque phrase à son apparition. N’essayez pas de fabriquer une image mentale des éléments de la phrase. Essayez plutôt de lire la phrase suffisamment longtemps pour vous en rappeler jusqu’à ce que l’image apparaisse sur l’écran. Après l’apparition de l’image, décidez si la phrase décrit l’image. » Consignes pour la Stratégie Imagerie visuelle « Lisez chaque phrase attentivement et fabriquez mentalement une image du contenu. Ensuite, à l’apparition de l’image sur l’écran, décidez si la phrase décrit l’image. » Par ailleurs, les participants devaient d’abord utiliser l’une des deux stratégies disponibles, puis l’autre, sur l’ensemble des items. Ces deux stratégies étaient la stratégie verbale ou la stratégie visuelle. Pour la stratégie verbale, les participants recevaient la consigne suivante : «Lisez rapidement chaque phrase à son apparition. N’essayez pas de fabriquer une image mentale des éléments de la phrase. Essayez plutôt de lire la phrase suffisamment longtemps pour vous en rappeler jusqu’à ce que l’image apparaisse sur l’écran. Après l’apparition de l’image, décidez si la phrase décrit l’image. ». Pour la stratégie visuelle, ils recevaient la consigne suivante : « Lisez chaque phrase attentivement et fabriquez mentalement une image du contenu. Ensuite, à l’apparition de l’image sur l’écran, décidez si la phrase décrit l’image. »

23 Stratégies en raisonnement verbal: Résultats Reichle et al. (2000)
Figure : Temps (en ms) de raisonnement verbal selon le type de stratégie utilisée pour chaque condition (d’après Reichle et al., 2000). Les données laissent apparaître que, pour chaque type d’énoncé, les participants étaient plus rapides lorsqu’ils utilisaient la stratégie visuelle. Par ailleurs, la différence de temps entre stratégie visuelle et stratégie verbale était la plus importante pour les phrase vraies négatives et la plus faible pour les phrases vraies affirmatives. Ces données montrent donc qu’en raisonnement les stratégies utilisées par les participants affectent leurs performances.

24 Problèmes x Stratégies en estimation calculatoire Lemaire & Lecacheur (2002)
Figure:  Pourcentages moyens de déviation selon le type de stratégie et de problèmes dans la tâche d’estimation calculatoire de Lemaire et Lecacheur (2002). Note. PPU = Problèmes à petites unités (e.g., ) ; PGU = Problèmes à grandes unités (e.g., ). AI = Stratégie d’arrondi inférieur (e.g., résolu en faisant ) ; AS = Stratégie d’arrondi supérieur (e.g., résolu en faisant ). L’effet des stratégies a aussi été observé en résolution de pb arithmétiques. Dans leur étude, Lemaire et Lecacheur ont donné à des participants adultes et enfants des additions de deux nombres à trois chiffres comme Les participants devaient fournir le plus rapidement possible une somme approximative en utilisant d’abord la stratégie dite d’arrondi inférieur (i.e., arrondir les deux opérandes aux dizaines inférieures comme résoudre en faisant ) puis la stratégie d’arrondi supérieur (i.e., arrondir les deux opérandes aux dizaines supérieures comme résoudre en faisant ). La somme des chiffres des unités étaient grande dans certains problèmes (e.g., ) et petite dans d’autres problèmes (e.g., ). Les pourcentages moyens de déviation de la somme estimée par rapport à la somme exacte montre que la qualité des estimations variait en fonction des stratégies et du type de problème présentés.

25 Vieillissement, raisonnement déductif et structure des problèmes
Effets du vieillissement (1) Vieillissement, raisonnement déductif et structure des problèmes Raisonnement déductif : tirer des conclusions sur la base de prémisses

26 Problèmes de raisonnement déductif Salthouse (1991)
Problème à une prémisse C et D vont dans le même sens. Si C augmente, est-ce que D diminue? Problème à deux prémisses H et I vont dans le même sens; G et H vont dans un sens opposé. Si G augmente, est-ce que I diminue? Problème à trois prémisses W et X vont en sens opposé. V et W vont dans le même sens. X et Y vont en sens opposé. Si V augmente, est-ce que Y diminue? Figure : Exemple de problèmes de raisonnement déductif à une, deux et trois prémisses utilisé par Salthouse et ses collaborateurs (1989; 1992). Dans cette expérience, l’une des tâches utilisées par Salthouse (1991; 1992; 1993; Salthouse et al., 1989) était une tâche de raisonnement déductif. Dans cette tâche, les participants voyaient de une à trois prémisses et une question. Ils devaient dire si la réponse à la question est « oui » ou « non ». Le nombre de prémisses était manipulé afin de déterminer si les effets du vieillissement étaient plus importants sur les problèmes les plus complexes.

27 Raisonnement déductif: Performances
Figure : Pourcentages moyens de problèmes correctement réussis selon l’âge et le nombre de prémisses (d’après Salthouse, 1992). Les données présentées montrent qu’en effet, les problèmes les plus complexes sont davantage affectés par le vieillissement. L’interaction Age x Complexité montre que, pour les problèmes à une prémisse, il n’y a aucun effet du vieillissement, tandis que pour les problèmes à 2 et surtout à 3 prémisses, le nombre de problèmes de raisonnement déductif correctement résolus diminue avec l’âge.

28 Vieillissement, raisonnement inductif et structure des problèmes
Effets du vieillissement (2) Vieillissement, raisonnement inductif et structure des problèmes Inférence inductive : rechercher des règles générales à partir d’éléments communs à des cas particuliers. Supposons un jeune enfant qui se promène avec son père au bord de l’eau. Ils voient un oiseau blanc . Il dit « oiseau », son père lui répond « oui c un cygne ». Au deuxième cygne, l’enfant dit « oiseau », le père ajoute « oui, un cygne ». Un peu plus tard, l’enfant voit un oiseau blanc et dit « cygne », le père lui dit « très bien, c un cygne ». Après avoir vu plusieurs exemplaire de la catégorie signe et entendu son père les appeler cygne, l’enfant infère que ces oiseaux blancs sont des cygnes. Plusieurs tâches sont possibles pour étudier ce type de raisonnement. Par exemple, la tâche des 20 questions. Dans cette tâche, l’expérimentateur dispose en lignes et en colonnes devant le sujet un ensemble de cartes. Sur chaque carte est représenté un objet (un meuble ou un fruit). L’expérimentateur dit au sujet qu’il pense à une carte. Le sujet doit trouver la carte à laquelle pense l’expérimentateur. Pour cela le sujet pose des questions auxquelles l’expérimentateur ne peut répondre que par oui ou par non.

29 Tâche du repas empoisonné Arenberg (1982)
« Un repas comporte 4 plats (A,B,C,D). Par exemple entrée, viande, légume et dessert. Pour chaque plat, deux nourritures (1 ou 2) peuvent être choisies. Par exemple, il est possible de manger des crudités ou de la charcuterie en entrée, de la glace ou un fruit en dessert. Certains repas sont empoisonnés. Ceci peut être déterminé par le type de nourriture choisi pour chaque plat. Trouver le repas empoisonné en composant des menus dont on vous dira s’ils sont ou non empoisonnés. » Que se passe t il avec l’âge? Dans son étude de 1982, Arenberg rapporte l’évolution des performances avec l’âge à la tâche du repas empoisonné. Dans cette tâche les participants lisent la consigne suivante :

30 Tâche du repas empoisonné : résultats
Comme le montre les données, le nb de pb correctement résolus diminue de manière significative avec l’âge

31 Salthouse (1993): Test des matrices
(b) (c) (e) (f) (g) Salthouse (1993) a conduit plusieurs études relatives aux effets du vieillissement sur le raisonnement en utilisant le test avancé des matrices de Raven. Dans ce test, les participants voient des planches de 9 items dont un manque. Les 8 items présents entretiennent une relation que le participant doit découvrir afin de choisir lequel, parmi une série d’items possibles, respecte cette relation.

32 Tâche des suites numériques (Salthouse & Prill, 87)
Problème facile: ____ Problème moyennement facile: ____ Problème difficile: ____ Exemple de problème de raisonnement inductif testés par Salthouse & Prill (1987). Dans chaque problème, les participants voyaient 5 nombres présentés ensemble (présentation simultanée) ou l’un après l’autre (présentation séquentielle) et devaient donner le nombre qui continuait la série. 3types de pb étaient proposés: -des pb faciles -des pb moyennement difficiles -des pb difficiles Par exemple, les nombres 34, 97 et 32 continuaient respectivement les problèmes 1, 2 et 3.

33 Salthouse & Prill (1987) ? ? Problèmes Faciles 19 22 25 28 31
Problèmes Faciles ? Problèmes Moyennement Difficiles ? 34 97

34 Salthouse & Prill (1987) ? Problèmes Difficiles 84 66 52 42 36
Problèmes Difficiles ? 34

35 Salthouse & Prill (1987): Résultats
Figure : Temps moyens de résolution des problèmes (en sec) en fonction de la difficulté des problèmes (d’après Salthouse & Prill, 1987). Les résultats étaient les mêmes en présentations simultanée et séquentielles et font apparaître que les jeunes sont plus rapides que les âgés et d’autant plus rapides que les problèmes sont difficiles (les pourcentages de réponse correcte montraient les mêmes résultats).

36 Effets du vieillissement (3)
Vieillissement, résolution de problèmes et caractéristiques des problèmes

37 Clay (1954): Problème des tableaux numériques – Problème facile
Somme 10 9 8 Problème: Mettre un nombre dans chaque case de sorte que la somme en ligne et en colonne corresponde à la somme indiquée, sans utiliser d’autre nombres que les nombres disponibles. La taille des pb variait si bien que des tableaux de ptes taille correspondaient à des pb faciles et des tab de gde taille à des pb difficiles Nombres disponibles: 1,2,3,3,3,3,4,4,4

38 Clay (1954): Problème difficile
14 13 12 11 10 Nombres disponibles: 1,1,1,1,1,1,1,2,2,2,2,2,2,3,3,3,3,3,3,3,4,4,4,4,4

39 Data d’après Clay (1954) Lorsque Clay a examiné le pourcentage de réussites en fonction de l’âge des participants et de la difficulté des pb, il a observé que les jeunes avaient un taux de réussite supérieur aux âgés et que plus le pb était difficile, plus le taux de réussite diminuait. De manière plus interessante, la différence entre jeunes et âgés augmentait avec la difficulté croissante des pb. En conclusion, qu’il s’agisse du raisonnement inductif ou déductif ou qu’il s’agisse de la résolution d’autres catégories de problèmes, les études expérimentales comparant les performances des personnes jeunes et âgées ont montré que les personnes jeunes ont toujours de meilleures performances que les personnes âgées, que les jeunes comme les âgés sont fortement influencés par la structure du matériel et que l’effet de la structure du matériel est plus important chez les âgés que chez les jeunes. Comme les différents exemples d’études empiriques l’ont illustré, la structure du matériel correspond la plupart du temps à la difficulté du matériel. Il est donc aisément compréhensible que le matériel le plus difficile aboutisse à des performances plus faibles. Le plus intéressant néanmoins est qu’à mesure qu’augmente la difficulté, l’effet du vieillissement est plus important. Tout se passe comme si le vieillissement avait un effet délétère sur les performances en résolution de problèmes d’autant plus important que la difficulté du matériel à traiter augmente. Ceci correspond, exactement comme nous l’avons vu pour la mémoire, à l’interaction Age x Difficulté.

40 Vieillissement, raisonnement et stratégies

41 Tâche des 20 questions (Hartley & Wilson, 1983).
Condition 1 « Le sujet doit trouver la case cible dans un carré de 8x8 cases » Condition 2 Même tâche en temps limité à 60 sec. Condition 3 Même tâche pour un carré de 16x16 cases » Condition 4 Même tâche pour deux carrés de 8x8 cases. Hartley et Wilson (1983) ont testé 32 participants jeunes et 32 âgés à une variante de la tâche des 20 questions. Dans cette tâche, les participants devaient trouvé la case à laquelle pensait l’expérimentateur parmi plusieurs cases formant une grille. Pour cela, les participants devaient poser des questions à l’expérimentateur auxquelles il répondait soit par « oui » soit par « non ». Les auteurs ont testé les participants dans 4 conditions: (a) condition 1: le participant doit trouver la case cible dans une grille de 8x8 cases »; (b) condition 2: même tâche mais en temps limité à 60 secondes; (c) condition 3: le participant doit trouver un case dans une grille de 16x16 cases; (d) condition 4: le participant doit trouver deux cases dans une grille de 8x8 cases.

42 Hartley et Wilson (1983): Stratégie optimale
Figure: Nombre de participants ayant utilisé la stratégie optimale dans chaque groupe d’âge selon la condition (d’après Hartley & Wilson, 1983). Les auteurs ont par ailleurs examiné le nombre de participants utilisant les stratégies optimale, sub-optimale et non optimale. La stratégie optimale est celle qui divise l’incertitude par deux (e.g., la case se trouve-t-elle dans la moitié inférieure?), tandis que les deux autres stratégies réduisent moins l’incertitude (e.g., la case se trouve-t-elle dans la rangée du haut dans le quart supérieur? La case est-elle celle qui se trouve en haut à droite?). Les données montrent que les personnes âgées utilisent moins fréquemment la stratégie optimale que les personnes jeunes. En fait, Hartley et Wilson ont observé que la stratégie la plus utilisée par les personnes âgées était la stratégie suboptimale (voir aussi Hartley & Anderson, 1986). Cette étude suggère que, dans des tâches comme le raisonnement, les participants jeunes et âgés pourraient se différencier sur la base de variations stratégiques

43 FF-€ conv° strategies Ajouter la moitié Multiplier par 3
Ajouter la moitié du prix 100 FF -> =150 Diviser par 10 150/10=15 € Multiplier par 3 Multiplier le prix par 3 100 FF=100x3=300 Diviser le résultat par 20 300/20=15 € La question des stratégies a été assez largement étudiée dans le domaine de la résolution de problèmes arithmétiques. En 2001, avant le passage à l’Euro, Lemaire et Lecacheur ont conduit une étude sur les conversions inter-monnaies. Les participants devaient convertir en Euros des montants en Francs (ou vice versa). Dans une première condition, sur chaque problème, ils pouvaient choisir entre deux stratégies : la stratégie ajouter la moitié ou la stratégie multiplier par trois. La stratégie ajouter la moitié consistait à diviser le montant par 2, puis ajouter ce résultat au montant en Francs, puis diviser le résultat par 10 pour obtenir le montant en Euro. Par exemple, 100 F=15 Euros (100/2=50 ; =150 ; 150/10=15). La stratégie multiplier par trois consistait à multiplier le montant par 3, puis diviser le résultat d’abord par 2 puis par 10. Par exemple, 100 F=15 Euros (100x3=300 ; 300/2=150 ; 150/10=15). Dans une deuxième condition, ils devaient obligatoirement utiliser la stratégie ajouter la moitié pour résoudre tous les problèmes. Enfin, dans la troisième condition, ils devaient résoudre chaque problème en utilisant la stratégie multiplier par trois. La condition dans laquelle ils pouvaient choisir entre les deux conditions fournissait le pourcentage moyen d’utilisation de chaque stratégie et permettait d’étudier les effets du vieillissement sur l’utilisation ou les préférences stratégiques. Les deux conditions où les participants étaient forcés d’utiliser chacune des deux stratégies sur tous les problèmes fournissaient un temps moyen de calcul (et un pourcentage d’erreurs) et permettaient d’étudier les effets du vieillissement sur l’exécution stratégique. Lemaire & Lecacheur, 2002

44 Lemaire & Lecacheur,2001 Lemaire & Lecacheur, 2002
Figure X: Pourcentages moyens d’utilisation de la stratégie ajouter la moitié chez des participants jeunes et âgés dans la tâche de conversion Francs-Euros portant sur des petits ou grands montants (d’après Lemaire & Lecacheur, 2001). Les pourcentages moyens d’utilisation de la stratégie ajouter la moitié montrent que les adultes jeunes avaient tendance à utiliser plus fréquemment que les âgés la stratégie ajouter la moitié sur les petits montants uniquement. En d’autres termes, les jeunes et les âgés se différenciaient au niveau des pourcentages moyens d’utilisation des stratégies sur certains problèmes. Lemaire & Lecacheur, 2002

45 Lemaire & Lecacheur, 2001 Les temps moyens pour chaque stratégie montrent que le vieillissement affecte également l’exécution stratégique. Les données montrent - que les jeunes sont plus rapides (ils commettent aussi moins d’erreurs) que les âgés - et que la différence liée à l’âge est plus importante pour la stratégie la plus difficile, à savoir multiplier par trois

46 Dimensions stratégiques
Répertoire Distribution Changes Exécution Sélection Lemaire & Siegler, 95; Lemaire, 2010

47 Conclusions Effet des caractéristiques des problèmes et des stratégies utilisées Interaction Age x Problèmes Interaction Age x Stratégie Interaction Age x Stratégie x Problèmes Les performances des participants sont meilleures sur certains problèmes (i.e., les plus faciles à résoudre car soit requérant peu de ressources cognitives soit ayant fait l’objet d’apprentissages préalables). De plus, les performances sont meilleures lorsque certaines stratégies sont utilisées, en particulier sur certains problèmes. Cette interaction Age x Complexité montre que l’effet du vieillissement est plus important sur les problèmes les plus difficiles. Sur les problèmes les plus faciles, les différences jeunes-âgés sont soit faibles soit inexistantes. La différence jeunes-âgés augmente avec la difficulté de la stratégie. Cette interaction Age x Stratégie montre que les performances des participants âgés sont nettement moins bonnes que celles des jeunes lorsque la stratégie utilisée est difficile à exécuter En bref, les travaux sur le rôle modulateur de l’expertise dans le vieillissement permettent de conclure que, dans une certaine mesure, l’expertise aide à contrecarrer les effets délétères de l’âge, notamment lorsque les participants sont testés dans leur domaine d’expertise. Toutefois, les études ayant observé une modération des effets du vieillissement n’ont jamais pu conclure que l’expertise dans un domaine prémunit d’une détérioration des capacités cognitives générales.


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