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ESH ECE 1 Camille Vernet Nicolas Danglade 2017-2018
Chapitre 2 – La monnaie et le financement de l’économie Partie 3. La monnaie dans les théories économiques ESH ECE 1 Camille Vernet Nicolas Danglade
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3.1 La masse monétaire en circulation dépend-elle de l’offre (de la banque centrale) ou de la demande de monnaie (des emprunteurs) ? 3.2 La création de monnaie a-t-elle un impact sur l’activité réelle ? (ou uniquement sur le niveau général des prix) 3.3 Débats sur la nature de la monnaie : la monnaie, uniquement une réponse aux limites du troc ?
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3.1 La masse monétaire en circulation dépend-elle de l’offre ou de la demande de monnaie ?
Les banques de second rang créent de la monnaie scripturale : elles ont l’initiative de la création monétaire La banque centrale régule la création de monnaie de second rang par la politique monétaire Les banques commerciales réagissent à la demande de monnaie La banque centrale est à l’origine de l’offre de monnaie Laquelle des deux sources prime sur l’autre ? L’offre ou la demande de monnaie ?
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3.1.1 Monnaie exogène et approche du multiplicateur de crédit
Monnaie « exogène » : la (création) monnaie a son origine à l’extérieur des activités de l’économie « réelles » (production de biens et services) La quantité de monnaie en circulation dépend des découvertes de métaux précieux : cas d’une monnaie convertible La création de monnaie est déterminée par la politique de la banque centrale
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Quantité de monnaie en circulation
Émission de monnaie par les banques commerciales Offre de monnaie par la banque centrale Quantité de monnaie en circulation Idée « monnaie exogène » : en contrôlant la quantité de monnaie centrale, la BC contrôle l’émission de monnaie par les banques commerciales, et donc la quantité de monnaie en circulation
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Le modèle du multiplicateur de crédit :
La quantité de monnaie en circulation est un multiple de la base monétaire (monnaie centrale) Base monétaire (monnaie émise par la banque centrale) Quantité de monnaie en circulation : pièces, billets et dépôts multiplicateur de crédit
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Une banque A possède 1000 de réserves à la BC
Modèle du multiplicateur de crédit : la quantité de monnaie en circulation est un multiple de la base monétaire ? Une banque A possède 1000 de réserves à la BC La BC impose 20% de réserves obligatoires Elle utilise 800 pour accorder des crédits A garde en réserves obligatoires 200 Achats = dépôts dans une nouvelle banque B pour 800 B garde en réserves obligatoires 160 Une banque B accorde pour 640 de crédits Etc …
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1 / coef de réserves obligatoires
multiplicateur = 1 / coef de réserves obligatoires Le coef de réserve obligatoire est fixé par la Banque centrale Dans notre cas, m = 1 / 0,2 = 5 Pour une quantité de monnaie centrale de départ de 1000 5000 (=1000X5) quantité de monnaie circule
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Dans ce modèle, plus le % des réserves obligatoires sera élevé, plus la quantité d’achats et de dépôts diminuera de période en période (et inversement) En agissant sur ces réserves obligatoires, la BC agit sur la création monétaire des banques commerciales : relation mécanique qui va de la base monétaire vers la masse monétaire
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Dépôts (dans les banques commerciales, pièces et billets
Masse monétaire Dépôts (dans les banques commerciales, pièces et billets Base monétaire
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3.1.2 Monnaie endogène et approche du diviseur de crédit
La « monnaie endogène » : les banques commerciales répondent aux demandes de crédit des entreprises Les entreprises s’endettent pour produire (rôle des anticipations) Puis elles remboursent leurs dettes (la loi du reflux dans la théorie de la banking school) Une fois que les banques ont accordé des crédits, elles se préoccupent de récupérer la monnaie centrale nécessaires aux règlements interbancaires
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Approches de la banking school, keynésienne, post-keynésienne (Minsky), régulationniste (Aglietta, Orléan)
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Modèle du diviseur de crédit
Demande de crédit par un agent (ex:5000) Une banque commerciale finance le crédit Elle connaît ses fuites hors circuit (20%) et se refinance en monnaie centrale (le coût du refinancement : le taux d’intérêt) La quantité de monnaie centrale s’ajuste à la demande de refinancement (1000) La quantité de monnaie centrale est un diviseur de la masse monétaire en circulation
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Quel modèle à la portée explicative la plus grande ?
Primauté de l’offre de monnaie / origine exogène de la monnaie Versus Primauté de la demande de monnaie / origine endogène de la monnaie
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Bilan BCE
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Rôle des anticipations des emprunteurs : des conventions financières (André Orléan)
Hausse taux d’intérêt mais hausse demande de crédit = quand les AE sont très optimistes, la politique monétaire calme difficilement l’emballement du crédit Baisse taux d’intérêt mais baisse demande de crédit =quand les AE sont très pessimistes, la politique monétaire est inefficace (trappe à liquidité)
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La masse monétaire réagit plus à la demande qu’à l’offre de monnaie
En période « normale », la hausse de la base monétaire suit celle de la demande de monnaie (diviseur de crédit) Mais dès que les anticipations des agents deviennent pessimistes, la politique monétaire réagit en ouvrant le robinet du crédit : pourtant la demande de monnaie ne réagit pas; l’offre de monnaie n’a pas d’impact sur la demande (et donc sur la masse monétaire)
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3.2 La création de monnaie a-t-elle un impact sur l’activité réelle ?
La monnaie est neutre L’évolution de la quantité de monnaie en circulation a un effet sur le niveau général des prix, pas sur les prix relatifs des biens et services La monnaie est active L’évolution de la quantité de monnaie a des effets sur l’activité réelle Dichotomie entre sphère réelle et sphère monétaire Pas de dichotomie entre sphère réelle et sphère monétaire Dichotomie forte Dichotomie faible Refus de la Dichotomie
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John Stuart Mill (1806-1873) : la monnaie est « insignifiante »
3.2.1 La monnaie est neutre : la monnaie « voile » et la dichotomie forte John Stuart Mill ( ) : la monnaie est « insignifiante » Jean-Baptiste Say ( ): « la monnaie n’est que la voiture de la valeur des produits » Jean-Baptiste Say utilise la métaphore du « voile monétaire » Comme la monnaie ne compte pas : aucune différence entre économie de troc et économie monétaire Les produits s’échangent contre des produits
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Fonctionnement de la Sphère réelle ?
Allocation des ressources = marchés du travail du capital du B&S les prix exprimés sont des prix relatifs Par exemple: 2 pommes valent 4 poires Donc 1 pomme vaut 2 poires Impact sphère monétaire ?
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Allocation des ressources = marchés
du travail du capital du B&S Les prix exprimés sont des prix relatifs Par exemple: 2 pommes vaut 4 poires 1 pomme vaut 2 poires Admettons que la quantité de monnaie soit multipliée par deux durant la nuit (David Hume) Départ 1 pomme vaut 1 euros 1 poire vaut 0,5 euros Arrivée 1 pomme vaut 2 euros 1 poire vaut 1 euros Est-ce que les prix relatifs ont changé ? Est-ce que l’allocation des ressources est différentes ?
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Si la variation de la quantité de monnaie affecte le niveau général des prix, comment expliquer l’apparition de l’inflation? La théorie quantitative de la monnaie Irving Fisher ( ): M.V = P.T M est la quantité de monnaie, V la vitesse de circulation de cette monnaie, P le niveau général des prix T le volume des transactions Si V est stable et que M ne fait pas varier T , Comment évolue P si M augmente ?
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Apparition de l’inflation ?
Si la hausse de M (quantité de monnaie en circulation) est plus que proportionnelle à celle de T (la production) alors hausse du niveau général des prix (inflation) Théorie quantitative de la monnaie : la variation du niveau général des prix est la conséquence de la variation de la quantité de monnaie
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Conséquence: la banque centrale doit contrôler l’offre de monnaie pour que la masse monétaire (base monétaire + dépôts + billets et pièces) n’augmente pas plus vite que la production Nous sommes bien dans une conception exogène de la monnaie
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3.2.2 La monnaie est exogène mais elle a des effets sur l’économie réelle
La banque centrale agit sur l’offre de monnaie en circulation (monnaie exogène) mais : La hausse de l’offre de monnaie peut avoir des effets uniquement transitoires : l’approche monétariste La hausse de l’offre de monnaie peut avoir des effets durables et nocifs : l’approche autrichienne Conclusion: il faut que l’émetteur de l’offre de monnaie soit prudent !
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La hausse de l’offre de monnaie peut avoir des effets uniquement transitoires : l’approche monétariste Milton Friedman (prix Nobel 1976) La BC augmente l’offre de monnaie à court terme mais plus que proportionnellement à la hausse de la production Cela fait augmenter l’inflation (théorie quantitative) : les prix et les salaires augmentent Les salariés confondent hausse de leur salaire nominal et hausse de leur pouvoir d’achat Hausse de la demande = hausse activité = baisse chômage Effet de court terme sur l’activité réelle
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Progressivement, les salariés « découvrent » l’inflation et constate qu’elle est supérieure à la hausse de leur salaire nominal Demande de rattrapage salariale La hausse des salaires fait augmenter le coût du travail = baisse de la production et de la demande de travail L’activité économique retourne à son niveau de départ Pendant ce temps, l’inflation a augmenté
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Pour Friedman : Toute politique monétaire trop expansionniste peut avoir un effet de court terme mais à long terme il ne reste que de l’inflation « L'inflation est comme l'alcoolisme. Lorsqu'un homme se livre à une beuverie, le soir même cela lui fait du bien. Ce n'est que le lendemain qu'il se sent mal » (1968)
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Pour Friedman : La banque centrale doit fixer une hausse de la masse monétaire qui correspond à celle de la production = son seul objectif est la stabilité du NGP À court terme: effet réel de l’offre de monnaie À long terme : aucun effet réel de l’offre de monnaie = conception faible de la dichotomie
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Les nouveaux classiques et l’hyper-neutralité de la monnaie
Robert Lucas (prix Nobel 1995) Les agents ne découvrent pas la réalité des prix car ils savent à l’avance qu’une politique monétaire expansionniste produit de l’inflation Anticipation rationnelle (vs anticipation adaptative) Ils réagissent immédiatement et non progressivement L’effet de court terme sur l’activité disparaît` La monnaie est super-neutre : dichotomie forte
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La hausse de l’offre de monnaie peut avoir des effets durables et nocifs : l’approche autrichienne Friedrich Hayek (Prix Nobel 1974) Sur le marché des fonds prêtables : offre et demande de capitaux se rencontrent = le taux d’intérêt « naturel », qui exprime les préférences des agents pour le présent / avenir = l’épargne finance les projets Mais si on rajoute à l’épargne, la création monétaire = excès d’offre de financement = le taux d’intérêt passe au dessous du taux naturel
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Conséquence : incitation à investir et à augmenter les capacités de production
Mais c’est un « faux » signal Dès que les capacités productives sont installées = surinvestissement = crise de surproduction Conséquence : Il faut limiter la création monétaire pour ne pas perturber le marché des fonds prêtables et financer l’économie par l’épargne
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Ludwig von Mises (1881-1973) dénonce « l’idée hérétique de la prétendue neutralité de la monnaie »
Critique de l’approche dichotomiste : la monnaie est « active »
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Monnaie exogène ou endogène ?
Banque centrale Monnaie centrale Refinancement Banques commerciales Crédit pour les investisseurs
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Monnaie exogène ou endogène ? Quel est le sens de cette relation ?
Banque centrale Monnaie centrale Refinancement Banques commerciales Crédit pour les investisseurs (activités éco.)
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Monnaie exogène ou endogène ? Quel est le sens de cette relation ?
Banque centrale Monnaie centrale Monnaie endogène Refinancement Banques commerciales Monnaie exogène Crédit pour les investisseurs (activités éco.)
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Approche dichotomiste de la monnaie ?
La création de monnaie ? Aucun effet sur les choix des agents Des effets sur les choix des agents Un effet uniquement nominal : hausse du NGP Si taux de crédit < taux d’intérêt naturel : Risque de surinvestissements
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Théorie quantitative : la hausse de M n’a aucun impact sur T
La monnaie est exogène : primauté de l’offre de monnaie par la banque centrale Monnaie neutre Monnaie active Dichotomie forte Dichotomie faible Pas de dichotomie Théorie quantitative : la hausse de M n’a aucun impact sur T Si d.M>d.T : inflation Monétaristes: la hausse de M a un effet réel passager mais à LT, si d.M>d.T : inflation Autrichiens : la hausse de M (crédit monétaire) produit un effet réel mais = surinvestissement (crise) Nouveaux classiques : la hausse de M a un effet immédiat, si d.M>d.T : inflation
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Dichotomie entre sphère réelle et sphère monétaire
La monnaie est neutre L’évolution de la quantité de monnaie en circulation a un effet sur le niveau général des prix, pas sur les prix relatifs des biens et services La monnaie est active L’évolution de la quantité de monnaie a des effets sur l’activité réelle Dichotomie entre sphère réelle et sphère monétaire Pas de dichotomie entre sphère réelle et sphère monétaire Dichotomie forte Dichotomie faible Refus de la Dichotomie Conception exogène de la monnaie Théorie quantitative Nouveaux classiques monétaristes Autrichiens Keynésiens, néo et postkeynésiens, régulationnistes
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3.2.3 La monnaie active La monnaie n’a pas son origine à l’extérieur des activités économiques: elle émerge des activités économiques Refus de la neutralité / dichotomie Conséquence: le fonctionnement du système monétaire a des conséquences sur le fonctionnement de l’économie
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Au 19ième siècle Thomas Tooke : la banking school
Critique la convertibilité totale de la monnaie La création de monnaie vient des demandes des entrepreneurs = demande de crédit Phases d’optimisme : hausse crédit / hausse de l’activité / hausse des revenus et des dépenses
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Karl Marx « rien de plus niais que le dogme d’après lequel la circulation implique nécessairement l’équilibre des achats et des ventes (…). Personne ne peut vendre sans qu’un autre achète ; mais personne n’a besoin d’acheter immédiatement parce qu’il a vendu » Les vendeurs peuvent thésauriser une partie de la monnaie
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J.M.Keynes : Tooke + Marx Le circuit monétaire de production : le crédit est une avance monétaire = les entreprises qui empruntent financent une activité / qui génère des revenus / fait augmenter la demande : les entreprises peuvent alors rembourser leurs prêts Face à l’incertain, les agents peuvent vouloir garder leur argent sous forme liquide = retraite d’une partie de la masse monétaire des échanges = effet dépressif sur activité = les revenus obtenus par les producteurs ne permettent pas de rembourser les prêts
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Minsky : Keynes + Tooke Il existe un cycle de crédit = anticipations des agents Optimisme : prophéties auto-réalisatrices qui renforcent les croyances = croissance Paradoxe de la tranquillité Retournement = crise Conclusion: le système financier et intrinsèquement instable = il faut le réguler
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Remarque : conception de la monnaie, financement et taux d’intérêt
La monnaie est endogène La monnaie est exogène Le financement des projets d’investissement = le crédit bancaire Le financement des projets d’investissement = l’épargne Le taux d’intérêt : sert à ajuster la demande de monnaie des agents Politique monétaire = réguler l’activité économique Le taux d’intérêt : égalise l’offre (épargne) et la demande (investissement) de fonds prêtables Politique monétaire = réguler l’inflation ou empêcher faux signal
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Chapitre 2 - Travail de mobilisation de connaissance
Partie 1. Le financement de l’économie Partie 2. Création monétaire et évolution des formes de la monnaie Partie 3. La monnaie dans les théories économiques
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Partie 1. Le financement de l’économie
Le fonctionnement du système financier : pour faire quoi ? Les différentes formes de l’intermédiation Les avantages de l’intermédiation Les risques de l’intermédiation Agir pour éviter la diffusion des crises financières L’action du PDR: portée et limites Agir pour éviter apparition des crises financières
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Partie 2. Création monétaire et évolution des formes de la monnaie
Les mécanismes de la création monétaire dans les systèmes monétaires contemporains La hiérarchie du système monétaire = la création de monnaie par les banques commerciales fait face à deux contraintes : le risque de défaut et les fuites hors circuit Cf partie 3: les keynésiens insistent sur le risque de défaut ; les autres économistes insistent sur la contrainte de refinancement (la politique monétaire sur le crédit a un impact sur le coût du refinancement)
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Évolution des formes de la monnaie
Monnaie marchandise Monnaie métallique (pièces) Monnaie scripturale dans un système de monnaie convertible : elle circule grâce aux lettres de change Les lettres de change vont se transformer en billets de banque (Palmstruch) Monnaie papier : billets émis par la BC Monnaie scripturale (avec cours forcé) Monnaie électronique
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Cours forcé et émis par la BC qui en a le monopole
Retour sur Palmstruch Lettre de change : certificat de dépôt de monnaie métallique Au porteur Valeur faciale = valeur du dépôt Sans nom Valeur faciale = valeur du dépôt Les billets circulent entre des personnes différentes (ce qui compte « nom de la banque » pas celui du porteur) Billet de banque : certificat de dépôt de monnaie métallique Innovation Palmstruch : la banque émet plus de billets qu’elle n’a de dépôts) = elle « créé » de la monnaie sous forme de billets Billet de banque : papier monnaie Cours forcé et émis par la BC qui en a le monopole
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Partie 3. La monnaie dans les théories économiques
La conception d’une monnaie exogène et neutre La conception d’une monnaie exogène et active La conception d’une monnaie endogène et active
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Monnaie neutre Monnaie exogène
Monnaie active Monnaie neutre La variation de quantité de monnaie a un impact sur l’activité économique La hausse de la quantité de monnaie = uniquement effet nominal (inflation) Le crédit bancaire: une avance de production Le crédit bancaire: si le taux est < taux naturel = un faux signal Monnaie exogène (le financement de l’éco passe par l’épargne) Les banques commerciales au cœur de la dynamique du circuit monétaire de production = monnaie endogène L a BC doit faire en sorte que le crédit bancaire ne perturbe pas l’allocation du capital par le marché des fonds prêtables
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La conception d’une monnaie active et endogène :
la création de monnaie affecte la production et la croissance (rôle de l’avance monétaire) la dynamique de la création monétaire dépend de la demande de crédits des investisseurs et de l’activité des banques commerciales + risque de thésaurisation = chute dépense
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La conception d’une monnaie active et exogène :
les choix d’investissement/production future des agents s’expriment sur le marché des fonds prêtables = taux d’intérêt naturel ; la création de monnaie de crédit est influencée par la politique de la banque centrale ; mais si le taux directeur < taux naturel = faux signal = crise de surproduction
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La conception d’une monnaie neutre et exogène :
La monnaie est « insignifiante » / « voile » Mais la création de monnaie peut provoquer de l’inflation La banque centrale doit contrôler l’inflation
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3.3 Débats sur la nature de la monnaie
3.3.1 La conception fonctionnaliste (ou naturaliste) de la monnaie : les trois fonctions de la monnaie en font un instrument d’échange plus efficace que le troc 3.3.2 La monnaie une institution centrale des économies de marché
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Fonctions de la monnaie : Unité de compte Intermédiaire de l’échange
3.3.1 La conception fonctionnaliste (ou naturaliste) de la monnaie : les trois fonctions de la monnaie en font un instrument d’échange plus efficace que le troc Fonctions de la monnaie : Unité de compte Intermédiaire de l’échange Réserve de valeurs Dans la théorie fonctionnaliste (ou naturaliste) de la monnaie = ces 3 fonctions donnent un avantage à l’échange monétaire par rapport à l’échange sous forme de troc = Passage économie de troc à économie monétaire
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Unité de compte = étalon de mesure des biens et services
Imaginons un marché où l’on troc : 1 pomme = 2 poires 1 pomme = 4 bananes 1 poire = ? bananes Il faut à chaque bien nouveau calculer les nouveaux prix relatifs = coûts de transaction ! Dans un marché où il aurait 1000 prix, il faudrait sur chaque étiquette afficher 999 prix des autres biens Avec la monnaie : plus facile de comparer les biens entre eux
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Intermédiaire de l’échange = la monnaie est un moyen de paiement général
Imaginons un troc Problème : la double concordance des désirs qui freine l’échange : coût de transaction ! Avec la monnaie, il est possible de dissocier l’acte d’achat de l’acte de vente (décaler dans le temps l’achat)
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Réserve de valeur : le pouvoir d’achat est mis en réserve et il est transférable dans le temps
Beaucoup d’actifs jouent ce rôle, mais seule la monnaie est totalement « liquide »; La monnaie peut être immédiatement utilisée (pas nécessaire de la convertir)
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Théorie fonctionnaliste : résumé
La monnaie serait apparue comme un instrument permettant de dépasser les limites du troc L’échange monétaire est plus efficace que le troc car coûts de transaction plus faibles Les « fonctions » de la monnaie expliquent son apparition La monnaie sert à faciliter les échanges
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3.3.2 La monnaie une institution centrale des économies de marché
L’approche fonctionnaliste : une approche très réductrice et critiquable de ce qu’est la monnaie
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Idée d’un passage troc / monnaie est fausse
Le passage du troc à la monnaie dans les économies marchandes : une fable ! Dans le modèle fonctionnaliste : l’échange marchand préexiste à la monnaie ; le troc se présente comme un échange marchand sans monnaie ; la monnaie facilite alors les échanges en éliminer les problèmes posés par le troc Or travaux historiens et anthropologues : il n’y a pas de société marchande sans monnaie Idée d’un passage troc / monnaie est fausse Cette histoire est une fable !
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L’anthropologue Maurice Godelier étudie la société traditionnelle des Baruya de Papouasie-Nouvelle-Guinée (entre 1967 et 1988) Avec les autres tribus : le sel est utilisé comme monnaie pour acheter des marchandises que les baruya ne fabriquent pas À l’intérieur de la tribu : le sel n’est pas une monnaie et l’échange de barre de sel s’inscrit dans des règles/normes traditionnelles (pour compenser des préjudices …); aucun échanges marchands ; Une société qui réalise des échanges marchands utilise une monnaie Une société dans laquelle les échanges marchands sont inexistants n’utilise pas de monnaie
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Les fonctions de la monnaie existent mais elles ne servent pas à remplacer le troc par la monnaie : la monnaie n’est pas une solution au troc Pour découvrir la nature de la monnaie, il faut aller au-delà de ces fonctions « économiques » (unité de compte, intermédiaire échange, réserve de valeur) ?
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À partir des travaux de Karl Marx (Le Capital, 1864)
La monnaie socialise le travail privé : la monnaie est une institution collective À partir des travaux de Karl Marx (Le Capital, 1864) Il faut distinguer le fonctionnement des sociétés traditionnelles et celui des sociétés modernes
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Dans les sociétés traditionnelles :
Un ordre social hiérarchisé Chaque individu a une position assignée La valeur que la société donne à chaque activité individuelle est connue à l’avance
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Dans les sociétés modernes:
L’ordre social est ouvert Les position sociales ne sont pas assignées La valeur des actions individuelles (travail) n’est pas connue à l’avance Les entrepreneurs agissent sans savoir à l’avance ce que leurs choix vont donner Comment les individus découvrent-ils la valeur de leurs actions/projets ?
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Comment les individus découvrent-ils la valeur de leurs actions/projets ?
Lorsqu’ils présentent leur travail sur le marché = la valeur de leur travail est exprimée en unité monétaire, le prix La monnaie : le langage numérique de la valeur La monnaie : un même langage/ une même échelle de comparaison interindividuelle; La marchandise qui joue le rôle de« l’équivalent général » (K.Marx)
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La monnaie permet d’exprimer la valeur que la société donne à un travail = la monnaie socialise le travail privé Plus la division du travail augmente, plus la société se complexifie, plus ce rôle est essentiel
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Dans une société moderne où les individus deviennent de plus en plus autonomes, la monnaie permet de construire du lien social La monnaie, comme le langage, fournit un rapport d’appartenance à une collectivité : elle est une institution extérieure aux individus qui s’impose à eux et leur fournit un cadre commun pour évaluer leurs actions La monnaie est un bien public : comme le langage, elle utilisée par tous, mais elle n’appartient à personne
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3.3.2.3 L’appropriation privée de la monnaie
La monnaie : un actif qui permet de régler ses dettes Parmi l’ensemble des actifs, la monnaie a une caractéristique particulière: c’est l’actif le plus liquide La liquidité absolue fournit une autonomie absolu à celui qui détient de la monnaie (détenir du cash = liberté absolue) = un pouvoir sur la société = désir illimité d’acquisition de monnaie = Détruit la monnaie comme bien public
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Conséquence : la monnaie a une nature ambivalente
La monnaie, à la fois : Un bien public n’appartenant à personne, mais utilisé par tous Un bien privé que chaque personne cherche à accumuler et à s’accaparer
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D’où vient cette acceptation ?
Enjeu du fonctionnement du système monétaire : la nature de bien public de la monnaie ne doit pas être remise en cause sinon le langage dans lequel s’exprime la valeur disparaît D’où vient cette acceptation ? Pourquoi les membres d’une collectivité considèrent/admettent que la monnaie est l’expression légitime de la valeur ?
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3.3.2.4 Les trois dimensions de la confiance dans la monnaie
La monnaie utilisée doit être considérée comme l’expression légitime de la valeur Les agents doivent avoir confiance dans le système monétaire = avoir confiance dans la monnaie comme bien public D’où vient cette confiance ?
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Trois dimensions de la confiance : Michel Aglietta (2016) « La monnaie
Trois dimensions de la confiance : Michel Aglietta (2016) « La monnaie. Entre dettes et souveraineté »
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D’autres références de M.Aglietta
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Pourquoi les membres d’une collectivité acceptent une monnaie comme expression légitime de la valeur ? Pourquoi acceptent-ils que cette monnaie socialise le travail privé ? Pourquoi acceptent-ils qu’elle joue son rôle de bien public ?
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Confiance dans le répétition (régularité) des règlements des dettes par la monnaie
La confiance dans la monnaie vient de l’expérience quotidienne de ceux qui l’utilisent = confiance méthodique
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Confiance dans la capacité de la banque centrale à assurer le bouclage du système des paiements ; éviter les crises bancaires ; rôle du PDR La confiance dans la monnaie vient du « bon » fonctionnement du système bancaire = confiance hiérarchique
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Confiance dans la capacité de la politique monétaire à soutenir la croissance et le progrès, l’enrichissement collectif ; éviter inflation, déflation, chômage, … La confiance dans la monnaie vient de la capacité de l’autorité politique à utiliser la politique monétaire pour agir dans l’intérêt de la collectivité = Confiance éthique
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Action de la banque centrale : bon fonctionnement du système financier
Action du pouvoir politique : la monnaie source decroissance et bien être éthique Action de la banque centrale : bon fonctionnement du système financier Niveaux de confiance hiérarchique Expérience quotidienne des échanges méthodique
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La nature de la monnaie ? Définition de la monnaie M.Aglietta
« La monnaie est l’institution qui donne, via les paiements, une valeur sociale à l’initiative privée en vue de la production de marchandises pour autrui » Pour que cette définition soit opérationnelle, il faut les 3 dimensions de la confiance dans la monnaie
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Nature de la monnaie La monnaie est un bien public
Fonction : La monnaie socialise le travail privé La monnaie : instrument par lequel s’expriment les valeurs des tâches réalisées par des individus (division du travail) Dans une société complexe : la monnaie produit du lien social Par le prix exprimé en unité monétaire : les individus « découvrent » la valeur que la société donne à leurs actions La monnaie doit être légitime Confiance dans la monnaie - Méthodique - Hiérarchique - Ethique Sinon crise monétaire
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Débat sur la nature de la monnaie
L’approche fonctionnaliste L’approche institutionnaliste La monnaie : facilite les échanges La monnaie : un bien public Plus pratique que le troc pour échanger car : unité de compte, intermédiaire de l’échange et réserve de valeur = la monnaie permet des coûts de transaction plus faibles La monnaie permet aux membres d’une collectivité complexe (DT) d’exprimer la « valeur » de leurs activités = la légitimité de la monnaie pour réaliser cette tâche = confiance dans la monnaie
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Conclusion La monnaie n’est pas un simple instrument réduisant les coûts de transaction de l’échange marchand Les anthropologues montrent que les sociétés marchandes s’appuient toujours sur la monnaie (versus la fable du troc) La monnaie est une institution essentielle des sociétés marchandes (modernes) qui permet de socialiser le travail privé : c’est un bien public La légitimité de la monnaie comme bien public, repose sur une confiance méthodique, hiérarchique et éthique
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