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Publié parAimé Poulin Modifié depuis plus de 6 années
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L’histoire de la langue française en 8 points de repère
1. Le temps des Gaulois : à 500 apr. J. C.) 2. Le temps des « barbares » : IIe - VIe 3. L’ancien français : IXe - XIIIe 4. Le moyen français : XIVe - XVe 5. Le français de la Renaissance : XVIe 6. Le français classique : XVIIe XVIIIe 7. Le français moderne : XIXe - XXe 8. Le français contemporain : XXIe
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3. L’ancien français : IXe - XIIIe
3.1. Le latin parlé n’est plus ce qu’il était Passage au « français » tournant du VIIIe et du IXe siècle : les lettrés (qui lisent et écrivent le latin) prennent conscience que ce qui se parle tous les jours n’est plus du latin. 813: première preuve de la « nouvelle langue » concile des évêques à Tours – les discours en latin ne sont plus compris des auditeurs: sermon prononcé en langue vulgaire, romane (proto-français) ou en tudesque (ancien allemand): « Et ut omelias quisque aperte transferre studeat in rusticam Romanam linguam aut Thiosticam, quo facilius cuncti possint intellegere quae dicuntur. » « Et que ces homélies, chacun s’efforce de les traduire en langue vulgaire romane ou germanique afin que tous puissent comprendre plus facilement ce qui est dit. » (Concile de Tours, article XVII)
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3. L’ancien français : IXe - XIIIe
À l’époque, le pays est multilingue: - le gaulois a totalement disparu; - la plupart des habitants parlent un dialecte « roman »; - la cour impériale de Charlemagne parle le dialecte germanique de la dynastie franque, le « francique » (aucune trace écrite); - Le latin est la seule langue écrite, pratiqué seulement par les lettrés. IXe – XIe: en latin, « nouvelle langue » nommée rustica romana (« langue romaine rustique/de la campagne ») XIIIe: romana lingua ou lingua gallica XIIe: en français, désignée par un adverbe, romanz (« à la manière romaine, ou romane ») XIIIe: françois/franceis (nord de Loire Ile-de-France, fief des rois de France)
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3. L’ancien français : IXe - XIIIe
XVIIIe et XIXe: vieux françois et ancien français Actuellement: ancien français = dialectes parlés et écrits entre IXe et fin du XIIIe, nord de la Loire. À l’oral: dialectes différents ex: Picardie: [k] = [tʃ]: [kəval] / [tʃəval] pour cheval À l’écrit: différences largement atténuées public de lecteurs et auditeurs de plusieurs régions
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3. L’ancien français : IXe – XIIIe Les Serments de Strasbourg (842)
3.2. Le premier « monument » de la langue française Échangés entre deux des petits-fils de Charlemagne (742?-814), Louis le Germanique ( ) et Charles le Chauve ( ) pour se jurer, par serment, assistance et fidélité contre leur frère ainé, Lothaire ( ) à propos du partage de l’Empire carolingien. - textes juridiques (traité de paix) qui témoignent pour la première fois de la notoriété conférée à la langue vulgaire = passage à l’écrit d’une langue qui était restée orale; - rédigés en langue romane et en langue germanique (insérés tels quels dans texte écrit en latin par Nithard, l’Histoire des fils de Louis le Pieux) = exemple fort du plurilinguisme de l’époque ancienne; - texte fondateur de deux communautés linguistiques et politiques, la France et l’Allemagne, écrit dans la nouvelle langue de nouveaux royaumes, les Serments institutionnalisent en même temps l’un et l’autre; - importants pour l’histoire de la langue française car contiennent de nombreux indices d’évolution : dans les parties en langue romane rares mots ou expressions qui soient encore du latin; pour l’essentiel, la langue est désormais différente.
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3. L’ancien français : IXe – XIIIe Les Serments de Strasbourg (842)
3.3. Quelles différences ? . Ordre des mots change: si saluarai eo cist meon fradre Karlo (« je soutiendrai mon frère Charles »); . Les cas disparaissent: pro deo amur // pro Dei amore (« pour l’amour de Dieu »); . … des voyelles et des consonnes aussi: christian, commun (adjectifs); salvament, dreit, plaid, vol (noms); populum poblo, directum dreit; . Le copiste a eu du mal à transcrire le son final affaibli qui deviendra –e muet: « frère » = fradra ou fradre; « Charles » = Karle ou Karlo indices de prononciations incertaines, faiblement articulées et mal identifiables à l’oreille; . Des futurs et des infinitifs modernes: salvarai, prindrai (en latin, salvabo, predehem); savir ( sapere), podir ( potere posse), salvar ( salvare); . Des possessifs et les démonstratifs eux aussi romans: ist di (« à partir de ce jour »), cist ( ecce iste), meon ( meum); . Le pronom sujet du verbe s’installe: si saluarai eo (« alors protègerai je »); il mi altresi fazet (« il à moi de même fasse ») . Le pronom indéfini « on » fait son apparition: si cum om per dreit son frara saluar dift (« Ainsi qu’on/tout homme par justice son frère protéger doit ») homo
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3. L’ancien français : IXe – XIIIe
3.4. Et du côté de la « littérature » ? Jusqu’au IXe siècle, toutes les œuvres littéraires étaient rédigées en latin: - IVe: Ausone ( ), Épitres; - Ve: Sidoine Apollinaire ( ), Lettres; - VIe: Grégoire de Tours ( ), Histoire des Francs. Les premières œuvres en très anciens français sont rares et très brèves: - fin IXe: Cantilène de sainte Eulalie (29 vers) probablement composée dans l’abbaye de Saint-Amand, près de Valenciennes; - fin Xe: Vie de saint Léger (240 vers), sans doute écrite par un Bourguignon, mais manuscrit attribué à un scribe provençal; - fin XIe: Vie de saint Alexis (625 vers), peut-être écrite en Normandie.
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3. L’ancien français : IXe – XIIIe
Cantilène de sainte Eulalie ( ) = suite de 29 vers sur la vie exemplaire d’une jeune fille martyrisée au IVe siècle Eulalie était une bonne jeune fille. Buona pulcella fut Eulalia. Elle avait le corps beau et l'âme plus belle encore. Bel avret corps, bellezour anima. Les ennemis de Dieu voulurent la vaincre; Voldrent la veintre li Deo inimi, Ils voulurent lui faire servir le Diable. Voldrent la faire diaule servir. Elle n'écoute pas les mauvais conseillers Elle no'nt eskoltet les mals conselliers qui lui demandent de renier Dieu qui demeure au ciel là- haut, Qu'elle Deo raneiet, chi maent sus en ciel, Ne por or ned argent ne paramenz Ni pour de l'or, ni pour de l'argent, ni pour des bijoux Por manatce regiel ne preiement. Ni par la menace ni par les prières du roi.
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3. L’ancien français : IXe – XIIIe
3.5. Au IXe siècle, la langue est déjà une affaire d’Etat De FRATREM à frère… et fraternel (XIIe) en passant par fradre (IXe) t (ou th ou tr) d Ø ESPATHA espethe épée VENUTA venude venue MATURUM madhur meür mûr ROTOMAGUS Rouen MUTARE mudhare mudher muer fraternel? Charlemagne et renaissance carolingienne renaissance du latin
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3. L’ancien français : IXe – XIIIe
À partir de Charlemagne l’histoire du français n’est plus celle d’un idiome qui vit et se transforme au rythme des besoins de ses usagers. Des instances supérieures (ecclésiastiques ou nationales) pour l’améliorer, la protéger, l’enrichir prennent son destin en main. Charlemagne se préfigure en gardien du « bon usage », comme l’Académie française, le grammairien Vaugelas, le Haut Comité de la langue française, la Délégation générale de la langue française. Habitude prise depuis Charlemagne = puiser dans latin ou grec enrichir le vocabulaire français se côtoient des formes savantes comme fragile (de FRAGILIS), hôpital (de HOSPITALIS) et fraternel (de FRATERNALIS) et des formes populaires comme frêle (issu du même latin FRA(GI)LEM), hôtel et frère.
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BIBLIOGRAPHIE MARCHELLO-NIZIA Christiane, 2003, « le français dans l’histoire », in M. Yaguello (éd.), Le grand livre de la langue française, Paris, Seuil, pp WALTER Henriette, 1988, Le français dans tous les sens, Paris, Robert Laffont.
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