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Analyse financière du professionnel
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LE CANEVAS D’ANALYSE FINANCIERE
Sommaire 1 L’ENTREPRISE CAS PRATIQUE LE CANEVAS D’ANALYSE FINANCIERE 2 3 Trois parties : L’ENTREPRISE : A partir de deux diapositives, il s’agit d’appréhender les points principaux caractérisant une entreprise. Dans une première étape l’entreprise est abordée selon ses deux composantes que sont les immobilisations et le cycle de production. Dans un deuxième temps, il s’agit de faire le lien entre la liasse fiscale et l’entreprise. LE CANEVAS D’ANALYSE FINANCIERE : Le compte de résultat et le bilan seront examinés en détail. Le compte de résultat permettra de définir les soldes intermédiaires de gestion et de définir ce qu’est la rentabilité d’une entreprise, première étape de l’analyse financière. Le bilan permettra de détailler les besoins de trésorerie au travers du FDR, du BFR et du SNT : l’analyse des grands équilibres du bilan permettra d’aborder la deuxième étape de l’analyse financière : la solvabilité. Les retraitements et l’examen du SNT moyen donneront une vision plus conforme à la réalité de l’entreprise. L’importance des ratios sera relativisée pour la clientèle de professionnels. CAS PRATIQUES : 2 cas d’application pour mettre en pratique le canevas d’analyse financière.
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L’ENTREPRISE
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L’ENTREPRISE Schéma général d’une entreprise
IMMOBILISATIONS Structure de l’entreprise Achats Encaissements Transformation PROFIT Fonctionnement Facturation Stockage STRUCTURE DE L’ENTREPRISE : LES IMMOBILISATIONS : Elles sont le « socle » nécessaire à la réalisation de l’activité : les immobilisations permettent à l’entreprise de produire. Donc, elles ne font pas partie du « cycle de production » de celle-ci, et ne sont pas destinées à être vendues (lorsque c’est le cas leur traitement comptable est différencié). Les immobilisations sont des biens DURABLES dans l’entreprise : par définition, elles y ont une durée de vie supérieure à un an. Leur financement doit être adapté à leur nature : durée, capacité de remboursement. LE CYCLE DE FONCTIONNEMENT DE L’ENTREPRISE : Ce cycle représente l’activité quotidienne et récurrente de l’entreprise. Celui qui est ici représenté est celui d’une entreprise de production. Selon les types d’activité, il faudra donner une importance plus ou moins grande à certaines étapes du cycle : en activité commerciale, la notion de transformation sera inexistante, alors que la notion de stockage de marchandises sera essentielle, pour une entreprise ayant pour clientèle des particuliers, il y aura simultanéité entre facturation et encaissement alors que, à l’inverse, une entreprise travaillant avec des collectivités locales aura un délai important entre ces deux étapes, certaines activités de transformation nécessitent un stockage de produits finis tel que représenté dans le schéma, mais également un stockage de matières premières situé entre les achats et la transformation, d’autres activités de transformation ont des ventes antérieures à la production (transformation) : ventes sur commandes permettant d’éviter le stockage de produits finis, les activités de services ont un nombre d’étapes beaucoup plus restreint : pas ou peu d’achats, pas de stockage, une étape de « transformation » plus ou moins restreinte ne nécessitant que peu de matériel de production en général. Chacune des étapes du cycle de production peut générer des besoins de financement plus ou moins importants. Le banquier se devra de les appréhender (leur montant, leur évolution) et de comprendre comment l’entreprise fera face à ces besoins. Lorsque la banque interviendra dans ce type de financement elle devra avoir conscience du risque inhérent en considérant que la banque n’a pas pour vocation de tout financer : certains besoins sont finançables par la banque, d’autres par l’entreprise elle-même. La durée des financements et leurs modes de remboursements seront partie intégrante de l’analyse. Livraison Ventes
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L’ENTREPRISE Analyse économique
Quels sont les informations (hors données chiffrées) dont vous avez besoin pour avoir une bonne connaissance de l’entreprise de votre client ?
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L’ENTREPRISE Analyse économique : jeu de rôle
Monsieur Soulet est client à titre privé de la Banque. Vous avez rendez-vous chez lui dans le but de découvrir son activité professionnelle. PRÉPAREZ, EN SOUS-GROUPES, L’ENTRETIEN DE DÉCOUVERTE À L’AIDE DU CANEVAS D’ANALYSE ÉCONOMIQUE. Activité : artisan charpentier Date de naissance : 12 juillet 1959 Marié sous le régime de la communauté légale, 2 enfants (10 et 15 ans) Patrimoine personnel : résidence principale d’une valeur de 280 k€ avec hypothèque à hauteur de 80 k€. Voir la fiche papier « Canevas d’analyse économique SOULET ».
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L’ENTREPRISE Ses composantes
Créons ensemble une entreprise L’ensemble des besoins de l’entreprise permet de reconstituer le bilan. Celui-ci détaille, d’une part, le patrimoine de l’entreprise : tout ce qu’elle possède est repris dans l’actif. La somme de la valeur des différentes composantes représente la valeur comptable de l’entreprise (total de bilan). Cette valeur comptable est théorique puisque la valorisation d’une entreprise tient compte d’éléments bien plus larges que les données bilantielles. Parallèlement, le passif détaille l’origine des fonds qui ont servis à financer l’ensemble des éléments de l’actif. De ce fait, la somme des éléments figurant au passif doit être identique au total de bilan figurant à l’actif. Les postes principaux du bilan sont : Quels sont nos besoins ? PASSIF CAPITAL : fonds apportés par les associés. En entreprise individuelle, le compte de l’exploitant enregistre les mouvements de fonds entre l’exploitant et l’entreprise. RESULTAT : c’est le montant du résultat comptable issu du CR. ENDETTEMENT MOYEN ET LONG TERME : dettes à plus d’un an auprès des banques (et autres dans certains cas). FOURNISSEURS : dettes auprès des fournisseurs qui accordent un délai de paiement. DETTES FISCALES ET SOCIALES : dettes auprès de l’Etat. ENDETTEMENT COURT TERME : dettes à moins d’un an auprès des banques (c’est la ligne de découvert). TOTAL DE BILAN ACTIF IMMOBILISATIONS : durée de vie supérieure à un an, nécessaire à l’exploitation, n’a pas vocation à être vendu pour produire du chiffre d’affaires. Poste très fluctuant en fonction du type d’activité. Fonds de commerce pour un commerçant ; matériel roulant, machines outil pour un artisan. STOCKS : essentiellement 3 catégories de stocks : matières premières, marchandises, produits finis ou en cours de production. CLIENTS : l’ensemble des factures émises dans l’année et non encore payées. Notion de délai de paiement. DISPONIBILITES : argent disponible à la banque (compte créditeur et placements de trésorerie), ou en caisse. TOTAL DE BILAN
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Cas PUZZLY Liasses fiscales
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CAS PRATIQUE
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CAS PRATIQUE Le cas GLAYZE
Mettez en application l’analyse financière de cette entreprise
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CANEVAS D’ANALYSE FINANCIERE
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ANALYSE FINANCIERE Sommaire (1)
Les documents comptables : démarche générale Le compte de résultat : - analyse de l’activité et de la rentabilité - le chiffre d’affaires - la marge - les AACE - la VA - l’EBE - EBE et CAF - les autres SIG - EBE et rentabilité - approche financière de la CAF
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ANALYSE FINANCIERE Sommaire (2)
Le bilan : - analyse financière - le FDR - analyse du FDR - le BFR - analyse du BFR - la SNT - analyse de la solvabilité Synthèse : - les retraitements - le SNT moyen - canevas d’analyse - les ratios
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LES DOCUMENTS COMPTABLES Démarche générale
Analyse des postes les plus importants en montants en € Analyse des évolutions en % Comparaison avec les données sectorielles Dans un premier temps il s’agit de repérer les éléments principaux de la liasse par un examen rapide de celle-ci. Une pratique régulière permet d’ailleurs d’avoir une idée préalable de ce que seront les principaux postes du bilan et du compte de résultat avant même d’avoir vu la liasse : Un commerçant aura un fonds de commerce et un stock représentant une part prépondérante du total de bilan. Le financement de ces deux éléments se traduira par un endettement bancaire dans les premières années d’exercice de l’entreprise, puis par un renforcement des capitaux propres qui devront « prendre le relais ». Une activité artisanale pourra nécessiter l’achat de matériels roulants ou de machines-outil que l’on retrouvera en immobilisations, avec pour contrepartie, un endettement bancaire MLT : les financements seront ici récurrent et proportionnels à l’accroissement de l’activité. Une entreprise travaillant exclusivement avec une clientèle de particuliers sera payée sans délai de paiement et aura donc un poste clients inexistant : parallèlement, ses besoins de trésorerie éventuels ne pourront s’expliquer que par le financement d’un autre élément d’actif (stocks, immobilisations parfois) ; si tel n’est pas le cas, le découvert pourrait financer les pertes de l’entreprise ! Dans le compte de résultat, certains postes pourront être appréhendés avant même d’avoir pris connaissance des chiffres : le nombre de personnes travaillant dans l’entreprise permettra d’approcher le niveau de chiffre d’affaires (une entreprise artisanale de 4 personnes fera un chiffre d’affaires d’environ 500 K€ : si celui-ci est de 3 M€, il sera nécessaire d’en avoir l’explication : sous-traitants, personnel intérimaire …) De même, il y aura une corrélation directe entre le nb. de personnes travaillant dans l’entreprise et les charges de personnel. L’examen des principaux chiffres de la liasse permet d’aller à l’essentiel et de confirmer (ou d’infirmer) les points caractérisant l’entreprise, points qui doivent être connus à l’issue de « l’analyse économique ». La liasse fiscale d’une entreprise de professionnel est, dans la très grande majorité des cas, assez simple : quelques éléments sont suffisants pour caractériser l’entreprise. Il est nécessaire de les mettre en valeur en ne s’attardant pas sur les « détails ». C’est l’enjeu de cet examen rapide de la liasse fiscale. Analyse des postes les plus importants en montant : ne pas s’attarder sur ce qui est inférieur à 5–10 k€. Raisonner en k€. Exception : les frais financiers devront être analysés quel que soit leur montant. Analyse des évolutions : une forte variation tant en montant qu’en pourcentage (rapporté au CA) DOIT être expliquée. Il est également INDISPENSABLE d’en appréhender les conséquences à court et moyen terme. Comparaison avec les données sectorielles : chiffres des bases de données de la banque (fiches sectorielles), ou des CGA, ou autres. Les ratios : ils permettent également une analyse comparative. Leur importance est bien moindre qu’en entreprise. Les ratios
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LE COMPTE DE RESULTAT Analyse de l’activité et de la rentabilité
A partir du compte de résultat But : la rentabilité récurrente de l’entreprise Le Compte de Résultat (CR) est le support de cette première partie de l’analyse financière. Ce document reprend l’ensemble des éléments caractérisant l’activité de l’entreprise durant l’exercice comptable écoulé, pour aboutir au profit dégagé par celle-ci. La rentabilité d’une entreprise (immédiate ou à moyen terme), est un impératif. Le profit permet bien entendu, la rémunération directe ou indirecte des dirigeants-actionnaires, mais aussi le remboursement des crédits, l’autofinancement du développement de l’activité, le renforcement de la structure financière. Par ailleurs, une entreprise dont la rentabilité est importante pourra, en général, plus facilement faire face à un imprévu ... Or quoi de plus prévisible qu’un imprévu dans la vie d’une entreprise ! Nous ferons la différence entre la rentabilité comptable de l’entreprise (le résultat net) et sa rentabilité récurrente directement liée à son activité. Bien entendu, la deuxième aura notre faveur dans l’analyse, puisque le remboursement des crédits que nous avons consentis doit être récurrent et non simplement les « bonnes années ». Cette analyse de l’activité sera constamment à relier avec l’analyse économique de l’entreprise : les chiffres figurant sur le CR ne sont que le reflet de ce qui s’est passé dans l’entreprise durant l’année. La cohérence entre ces données et ce que nous a dit le dirigeant durant l’entretien doit être contrôlée, et une explication doit être trouvée en cas de divergences. Pour faciliter l’analyse, les Soldes Intermédiaires de Gestion (SIG) permettent une comparaison plus aisée avec les exercices antérieurs, mais aussi avec d’autres entreprises comparables. Ces SIG seront à la base de l’analyse de la rentabilité. Lien permanent avec l’analyse économique
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LE COMPTE DE RESULTAT Le chiffre d’affaires
Son niveau - Son évolution Sa composition Sommes - nous surpris ? Son importance pour l’entreprise L’analyse du chiffre d’affaires (CA) est, classiquement, la première étape de l’analyse des documents comptables. Le CA est la somme des factures éditées dans l’année pour leur montant hors taxes (sauf pour les entreprises non assujetties à la TVA ou dont le CA représente les factures effectivement payées ; cas exceptionnel). Un CA est donc exprimé HT comme la totalité des chiffres de la liasse fiscale à l’exception des postes « clients » et « fournisseurs » dans le bilan. Le CA sera analysé par son montant à rapporter au nombre d’employés : en négoce, le CA/personne sera sensiblement plus important qu’en activité artisanale. Il sera également nécessaire de tenir compte du niveau de sous-traitance et de l’importance du travail temporaire. L’évolution du CA sera à rapprocher du niveau d’inflation général, et de l’évolution dans le secteur d’activité (on raisonnera alors en terme de part de marché). Le CA sera également à considérer selon ses différentes composantes : certaines activités de l’entreprise ont un niveau de rentabilité largement supérieur à d’autres. Le CA d’une pharmacie s’analyse en différenciant la part médicaments de celle de la para-pharmacie. Chez un garagiste, le CA réparations et celui concernant le négoce de véhicules doivent être séparés puisque les incidences en sont très différentes : besoin de main d’œuvre qualifiée pour le premier, besoin de stocks à financer pour le second. La part de CA à l’export doit également être examinée : contraintes organisationnelle dans l’entreprise, niveau de rentabilité différent … Enfin, certaines activités voient le prix de leurs produits varier fortement d’une année sur l’autre ; plus qu’un examen de l’évolution du CA, il sera intéressant d’analyser la variation des quantités vendues. L’évolution de l’activité ne doit pas être une surprise pour le banquier : le dirigeant a dû en parler et justifier les fortes variations, un matériel a pu être financé, permettant la prise d’un nouveau marché … Notons enfin qu’en activité de négoce, le niveau de CA est essentiel puisque, avec la marge, ils constituent les deux éléments essentiels du suivi de l’entreprise et de sa rentabilité. Pour les activités de transformation, le CA, sans pour autant être un indicateur secondaire, est moins prépondérant dans la formation du profit. Ici encore, le dirigeant doit en avoir une vision claire. Le chef d’entreprise attache une grande importance à l’évolution du CA, tant il est vrai que son quotidien est souvent fait de recherche de nouveaux marchés. Il a alors une vision plus ou moins claire des conséquences que peuvent avoir un accroissement de l’activité pour l’entreprise. Si le lien entre niveau d’activité et rentabilité est souvent fait par le dirigeant, celui-ci néglige souvent les besoins de trésorerie qui peuvent être issus d’une hausse de CA de 40% avec accroissement des délais de paiement clients ! La rentabilité Les conséquences de son évolution Les besoins de trésorerie
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LE COMPTE DE RESULTAT La marge
Marge commerciale - Marge industrielle Définitions Marge et variation de stocks Evolution : en € - en % Marge = marge commerciale + marge industrielle. La marge peut être différenciée en marge commerciale (activité de négoce) et marge industrielle (activités de transformation). La majorité des entreprises ayant les deux types d’activité, leur marge est la somme des deux. Dans la pratique on prendra : Marge = CA – (achats + variation de stocks). On fera alors une approximation sur des postes normalement peu importants en montants que sont la production immobilisée et la production stockée. La marge commerciale est un indicateur essentiel des activités de négoce (diapositive suivante). Marge commerciale = vente de marchandises – coût d’achat des marchandises vendues Sur la liasse 2050 : FC – (FS+FT) La marge industrielle tiendra compte de la production effective de l’exercice, y compris la production non vendue : Marge industrielle = (production de biens et services + production stockée + production immobilisée) – coût d’achat des mat 1° Sur la liasse 2050 : (FF+FI+FM+FN) – (FU+FV) Marge et variation de stocks : sur le CR, la variation de stocks de marchandises (ou de mat. 1°) est affecté d’un signe inverse à l’évolution de ce même stock : ainsi, une augmentation de stocks correspondra à une variation de stock négative sur le CR. En effet, les postes de variation de stocks sont comptabilisés dans les postes de charges. De ce fait, seule une baisse de stocks est une charge effective pour l’entreprise et donc affectée d’un signe « + ». A l’inverse, une augmentation de stocks consiste en un enrichissement de l’entreprise et est affecté d’un signe « – » pour venir en déduction de la charge. Dans la pratique, ce sont les logiciels de retraitement de bilan qui procèdent à ces calculs évitant les erreurs de signe. L’analyse de l’évolution de la marge tiendra compte du fait qu’une faible évolution aura un impact important sur la rentabilité : il ne sera pas étonnant de voir une marge augmenter de 2% par an sur 3 ans alors que le résultat net bondira de 30% sur la même période de 3 ans. La variation de la marge sera analysée au regard de la politique vis à vis des clients (augmentation sensible des prix de vente sur un marché porteur, maintien du prix ou baisse de celui-ci pour conquérir de nouvelles parts de marché), mais également vis à vis des fournisseurs (pression sur les fournisseurs en situation de faiblesse, difficultés d’approvisionnement entraînant une hausse des matières 1°). Notons enfin que le calcul de la marge tient compte de la valorisation des stocks qui reste un éternel sujet de discussion en comptabilité ! Comparaison au secteur d’activité
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LE COMPTE DE RESULTAT Marge et commerce
Politique de vente - Politique d’achat Gamme - Stocks Concurrence Marge commerciale Compétitivité Image de marque Produits innovants Dans une activité commerciale, la marge est le reflet de la politique de l’entreprise. Au niveau des ventes, une faible concurrence, un produit innovant, un atout concurrentiel majeur, peuvent amener l’entreprise à majorer ses prix de vente, et donc, à accroître sa marge. Une marge importante peut également être considérée comme rémunérant un service apporté au client : stocks importants, emplacement central, produits en exclusivité … A l’inverse, l’entreprise peut souhaiter maintenir des prix bas dans le but d’accroître sa part de marché pour, à terme, pouvoir augmenter le prix. La politique d’achat influence également le niveau de marge. Dans certaines activités (telles que la profession de fleuriste), c’est le poste achats qui sera déterminant : qualité des produits mais également prix d’achat très fluctuant. Un bon achat permettra d’accroître la marge tout en maintenant un prix de vente compétitif. Bien entendu, ces considérations peuvent être transposées aux activités de transformation ; leur portée est cependant moins grande, en ce sens que l’activité artisanale bénéficie de « leviers » plus nombreux qui résident dans le processus de transformation. Celui-ci permet au dirigeant d’entreprise artisanale d’exercer son savoir-faire pour augmenter sa rentabilité par une meilleure organisation du travail, une utilisation plus appropriée des intrants … leviers moins efficients en activité commerciale puisque la majeure partie des charges est constituée des achats de marchandises, et que le processus de transformation est inexistant. La marge commerciale peut être exprimée de manières différentes : en montant (en €), en taux : taux de marge (%) = (Prix de Vente HT – Prix d’Achat HT) / Prix d’Achat HT taux de marque (%) = (Prix de Vente HT – Prix d’Achat HT) / Prix de Vente HT coefficient multiplicateur = Prix de Vente TTC / Prix d’Achat HT. L’application de ce coefficient au prix d’achat HT permet au commerçant d’obtenir le prix de vente affiché au client. A un coefficient de 3 (et une TVA à 19,6%) correspond ainsi un taux de marge de 151% et un taux de marque de 60%. Avec le CA, la marge est l’indicateur de référence du commerçant (et donc du banquier). Taux de marge Taux de marque Marge commerciale : 1° étape de la rentabilité
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LE COMPTE DE RESULTAT Les AACE
AACE = consommations intermédiaires Frais liés à la production Frais commerciaux Frais administratifs Leur évolution : en € - en % du CA Sur la liasse 2050 : ligne FW Les Autres Achats et Charges Externes (AACE) (anciennement Travaux Fournitures et Services Extérieurs - TFSE) représentent un poste hétérogène qu’il convient d’analyser en détail lorsque son montant est élevé ou que son évolution d’une année sur l’autre est importante. Il peut se diviser en trois parties : frais liés à la production : énergie, sous-traitance, personnel intérimaire, loyers de crédit-bail … frais commerciaux : publicité, études de marché, indemnités kilométriques … frais administratifs : loyers des locaux, frais téléphoniques, honoraires comptable ou conseil juridique … Les AACE peuvent représenter un poste de charge important lorsque l’entreprise souhaite faire appel à la sous-traitance ou au personnel intérimaire (pour des raisons d’organisation par exemple). Un loyer important payé à une SCI familiale détenue par le dirigeant pourra être considéré comme une rémunération indirecte de celui-ci. Le financement des immobilisations par crédit-bail augmentera de manière artificielle les AACE par rapport à une entreprise finançant par crédit classique (qui aura alors des frais financiers et des amortissements). Dans ces trois cas de figure, un retraitement est envisageable pour faciliter la lecture des documents comptables. Le détail partiel des AACE figure dans l’annexe 11 de la liasse 2050. Leur composition parfois
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LE COMPTE DE RESULTAT La valeur ajoutée
Définition Evolution : en € - en % Comparaison au secteur d’activité VA = Marge - AACE La Valeur Ajoutée (VA) exprime, comme son nom l’indique, la création de valeur apportée par l’entreprise. En théorie, une entreprise dont la VA serait inexistante (ou négative) n’aurait pas de raison d’être et devrait disparaître à terme. Classiquement il est fait état des entreprises agricoles dont la VA est négative car les subventions d’exploitation n’y sont pas intégrées. Cette norme comptable est à l’origine de cette anomalie : en agriculture, les subventions sont retraitées et intégrées au CA (et donc à la VA). C’est à partir de la VA que l’on entre réellement dans l’entreprise : avant, il s’agissait de considérer des postes de charges extérieurs à celle-ci (achats à des fournisseurs, AACE). Après la VA, les charges sont liées à l’organisation interne de l’entreprise : personnel de l’entreprise, rémunération du ou des dirigeants, présence ou non d’immobilisations, mode de financement de celles-ci (auto-financement ou emprunt), politique de provisionnement. De même que la marge était un indicateur essentiel pour le commerçant, la VA sera l’indicateur phare chez l’artisan. La VA de l’entreprise sera comparée à celle de la moyenne du secteur d’activité (fiches sectorielles) ; la VA/personne est un indicateur souvent utilisé, en particulier lorsque le personnel varie d’une année sur l’autre. Une trop faible VA peut être issue d’un recours important à la sous-traitance, d’un processus de fabrication peu sophistiqué (et donc faible apporteur de valeur). Elle peut aussi provenir d’un rapport de force déséquilibré avec le client : le prix de vente est alors trop faible pour permettre une VA suffisante. Selon les types d’activité, la VA aura un niveau différent : le commerce aura le niveau de VA le plus faible (20 à 40% peut donner un ordre d’idée). On comprend d’ailleurs aisément qu’un intermédiaire, par nature, n’apporte qu’une valeur restreinte par rapport au fabricant qui transforme fortement la matière première qu’il achète. la fabrication de biens aura un niveau de VA intermédiaire (40 à 60%). les activités de service ont normalement la plus forte VA (plus de 50%). Dans ce types d’entreprise, il s’agit plus de payer la « matière grise » (et donc les charges de personnel) plutôt que la matière première (située en amont de la VA). De plus, les charges de personnel seront plus importantes car le niveau de formation des salariés y est plus élevé, en moyenne.
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LE COMPTE DE RESULTAT L’EBE
Définition EBE et secteur d’activité EBE et rémunération du dirigeant EBE = VA + subvention d’exploitation – impôts et taxes – charges de personnel Sur la liasse 2050 : VA + FO – FX – FY - FZ Dans la pratique le poste « subvention d’exploitation » sera, soit inexistant, soit retraité et intégré au CA. Notons par ailleurs que les impôts et taxes n’incluent pas l’Impôt sur les Sociétés (IS) qui n’est pas considéré comme étant lié à l’exploitation proprement dite, mais au résultat comptable ; ce poste FX comprend essentiellement la taxe professionnelle et la taxe d’apprentissage. L’EBE est classiquement défini comme le résultat dégagé par les opérations récurrentes d’exploitation de l’entreprise, à l’exclusion de la politique de financement des immobilisation (emprunts ou non), des règles d’amortissements de ces mêmes immobilisations, de la politique de provisionnement pour risques et charges, de la volonté des actionnaires de distribuer des dividendes, et enfin des éléments exceptionnels de l’exercice comptable. En ce sens, il est un critère de comparaison très pertinent, ne prenant en compte que la performance économique de l’entreprise durant l’exercice. De plus, l’EBE servira de base à l’analyse de la rentabilité de l’entreprise (Cf. ci-après). Insistons sur le fait que l’EBE d’une entreprise à l’IR et celui de la même entreprise à l’IS ne sont pas comparables puisque le premier comprend la rémunération du dirigeant (qui n’a pas été comptabilisée en charge), contrairement au second. L’analyse financière, nous le verrons, s’en trouve sensiblement modifiée. Comme l’ensemble des SIG, l’EBE sera analysé en volume (€), mais aussi en valeur relative (EBE/CA, en %). Il sera fonction du secteur d’activité. Ainsi, tendanciellement, une entreprise nécessitant, pour son activité, de gros investissements en matériels, devra avoir un EBE important pour faire face aux charges d’amortissements de ces matériels. Notons enfin que l’EBE peut être calculé à partir du Résultat d’exploitation : EBE = REX + dotations aux amortissements et provisions – Reprises sur amortissements et provisions + Autres charges – Autres produits. 1° approche de la rentabilité
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LE COMPTE DE RESULTAT EBE et CAF
Définition de la CAF Deux notions proches EBE : privilégie l’approche par les flux financiers CAF : privilégie l’approche comptable Pour information, le calcul de la CAF peut se faire de deux manières différentes : Méthode soustractive Méthode additive E B E + Autres produits d’exploitation - Autres charges d’exploitation +/- Quote-part des opérations en commun + Produits financiers - Charges financières + Produits exceptionnels (hors produits des cessions d’immobilisations et reprises sur provisions exceptionnelles) - Charges exceptionnelles (hors VNC des immobilisations cédées et dotations exceptionnelles aux amort. et prov.) - Participation des salariés - Impôts sur les bénéfices (IS) Résultat net (RN) HN + Dotation aux amortissements et provisions +GA+GB+GC+GD+GQ+HG - Reprises sur amortissements et provisions - (FP+GM+HC) + VNC des immobilisations cédées + HF - Produit de cession des immobilisations - HB EBE et CAF permettent d’appréhender la rentabilité Dans la pratique, la méthode additive sera employée en simplifiant la formule : CAF = RN + amortissements et provisions +/- PV de cessions. Pour faire le lien entre CAF et EBE, on prendra : CAF = EBE – frais financiers – IS (méthode soustractive simplifiée). L’analyse de la rentabilité peut tout autant se faire par l’EBE que par la CAF. Le choix fait de l’EBE se justifie par une volonté d’approche par les flux financiers effectifs (les mouvements sur le compte bancaire) plutôt que par des éléments purement comptables (les amortissements). Or, dans un soucis de simplification, le calcul de la CAF se fait par la méthode additive qui utilise la notion d’amortissement.
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LE COMPTE DE RESULTAT Les autres SIG
Résultat d’exploitation Résultat courant Définitions Significations Résultat exceptionnel Résultat net Résultat d’exploitation (RE) = EBE – dotations aux amortissements et provisions + reprises sur amortissements et provisions +/- autres produits d’exploitation Sur la liasse 2050 : GG = EBE – (GA+GB+GC+GD) + FP + (FQ-GE) Résultat courant (RC) = RE + produits financiers – charges financières Sur la liasse 2050 : GG + (GH+GP) - (GR+GI+GS+GT+GQ) Le RC tient compte du poids des charges financières. Il est intéressant de calculer, à ce stade le ratio suivant : Charge financière/EBE (retraité du prélèvement du dirigeant pour les entreprises à l’IR). Ce ratio ne doit pas dépasser un seuil qui selon les Etablissements bancaires est fixé entre 20 et 40%. Résultat exceptionnel = produits exceptionnels – charges exceptionnelles Sur la liasse 2050 : HI = (HB+HA+HC) - (HF+HE+HG) Le résultat exceptionnel mesure les opérations non liées au cycle d’exploitation de l’entreprise (à son activité de base). Par définition, ces activités ne doivent pas se reproduire chaque année, sinon elles devront être retraitées dans le cycle de production de l’entreprise et être intégrées au résultat d’exploitation. Résultat net = RC + résultat exceptionnel – participation des salariés – impôts sur les sociétés Sur la liasse 2050 : HN = Résultat Courant + HI – HJ - HK Le Résultat Net est fondamentalement différent selon que l’entreprise est au régime fiscal de l’IR (transparence fiscale : le prélèvement du dirigeant et l’impôt sur le revenu n’ont pas encore été déduits), ou au régime fiscal de l’IS (la rémunération du dirigeant ainsi que l’IS ont été déduits). Le résultat net sert de base au calcul du résultat fiscal après quelques modifications (réintégrations et déductions détaillées page 9 des annexes). Pour une entreprise soumise à l’IS, ce résultat net sera soit distribué en dividendes, soit il confortera les capitaux propres de l’entreprise. En entreprise à l’IR, la part du résultat net non prélevée par le dirigeant renforcera le « compte de l’exploitant ».
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LE COMPTE DE RESULTAT EBE et rentabilité
L’analyse de la rentabilité à partir de l’EBE L’EBE sert à payer : les frais financiers le remboursement en capital des crédits MLT si IR : le prélèvement du dirigeant (Cohérence budget du ménage) si IS : l’IS et les dividendes éventuels L’analyse de la rentabilité de l’entreprise s’effectue à partir de l’EBE et en considérant que celui-ci doit être suffisant pour payer : les frais financiers les remboursements en capital des CMLT le prélèvement du dirigeant (IR) ou l’IS et les dividendes éventuels (IS) Si tel n’est pas le cas, l’entreprise ne sera pas considérée comme rentable et la poursuite de la relation commerciale sera à remettre en cause. Si tel est le cas, alors l’entreprise sera considérée comme rentable : le « solde » ainsi déterminé (EBE – Frais fi. – Rembt en K – Prlt ou IS et dividendes) viendra renforcer les capitaux propres de l’entreprise et donc sa solidité financière. L’analyse peut se faire exactement de la même manière à partir de la CAF : on considèrera alors que la CAF doit être suffisante pour payer : - les remboursement en capital des CMLT le prélèvement du dirigeant (entreprise à l’IR) ou les dividendes éventuels (entreprise à l’IS) Le « solde » s’appellera alors l’autofinancement net. Bien entendu, cette analyse n’a pas pour seule vocation de déterminer la situation minimale dans laquelle un « solde » faiblement positif, voire proche de zéro, permettra seulement de considérer que l’entreprise est rentable. Gardons à l’esprit que plus le « solde » ainsi déterminé est important, plus l’entreprise aura la capacité d’auto-financer son développement, de faire face aux imprévus, de renforcer sa structure financière. Une entreprise en phase de développement se doit d’être plus que « simplement rentable » : l’EBE doit être largement suffisant pour payer les 3 postes ci-dessus, et le « solde » qui en résulte, doit permettre d’autofinancer une part significative des besoins liés au développement. Bien évidemment, en cas de demande de financement, l’analyse de la rentabilité doit se faire en tenant compte des charges de remboursement liées à ce crédit. Le solde permet : - d’auto-financer le développement de l’entreprise - de renforcer sa structure - d’accroître la capacité d’épargne du dirigeant
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LE COMPTE DE RESULTAT Approche financière de la CAF
La CAF doit assurer La couverture des annuités d’emprunt Le prélèvement du dirigeant (IR) La distribution des dividendes (IS) La couverture partielle de la croissance de l’entreprise (Autofinancement net) L’autofinancement net représente le flux financier réellement conservé par l’entreprise. Il lui permettra de renforcer ses capitaux propres et donc sa solidité face aux imprévus, et d’autofinancer son développement. Classiquement, la CAF est divisée en 3 parties : la CAF de maintien qui permet le renouvellement des immobilisations : elle est représentée principalement par les dotations aux amortissements de l’exercice, la CAF de développement permettant d’autofinancer son développement, la CAF risque principalement représentée par les dotations nettes aux provisions. Cette partie de la CAF doit être relativisée par la politique plus ou moins prudente de l’entreprise en la matière.
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LE BILAN Analyse financière
besoins durables besoins cycliques - trésorerie analyse du passé compréhension du présent anticipation de l’avenir gestion du risque Analyse de la structure de financement de l’entreprise Après l’analyse de l’activité et de la rentabilité, nous passons à l’analyse de la structure financière de l’entreprise au travers de l’examen détaillé du bilan. Cette analyse va nous amener à vérifier la solvabilité de l’entreprise. La structure financière de l’entreprise nous permettra de déterminer l’équilibre entre les différents modes de financement, et par voie de conséquence, la solidité financière de l’entreprise, seule à même de lui permettre de faire face aux imprévus. La situation actuelle de l’entreprise, que l’on peut appréhender au travers de l’examen du bilan (après retraitement éventuel, nous le verrons), est issue d’une histoire plus ou moins longue de celle-ci. La compréhension de ses évolutions nous permettra d’anticiper les évolutions et donc de mieux maîtriser le risque. La détermination de grandeurs structurelles telles que le FDR, le BFR et le SNT, nous aidera dans notre démarche, tant il est vrai que prendre du recul face à la masse de données chiffrées des documents comptables est une nécessité en analyse financière. L’analyse de la solvabilité nous amènera à différencier le court terme (moins d’un an), du moyen terme (plus d’un an), et à expliciter l’importance de cette distinction. Cependant, le lien entre les deux modes de financement restera de mise, puisque le canevas d’analyse concerne également les crédits de trésorerie et les crédits d’investissement.
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LE BILAN Le FDR Définition Mode de calcul FDR et CCA stables
Le Fonds De Roulement (FDR) est le montant des ressources stables non utilisées pour financer les immobilisations nettes. Ce « surplus » de ressources stables servira à financer une partie des besoins de financement liés au cycle de production (notion de « bas de bilan »). FDR = (fonds propres (FP) + comptes courants d’associés (CCA) stables + endettement MLT ) – immobilisations nettes Les Fonds Propres (FP) ou Capitaux Propres (CP) sont constitués par le capital de l’entreprise (compte de l’exploitant en EI), les réserves et le résultat de l’exercice. Les Comptes Courants d’Associés (CCA) sont considérés comme stables lorsqu’ils sont appelés à rester dans l’entreprise pour une durée importante. Cette notion reste subjective : c’est au banquier à décider s’il intègre les CCA aux ressources stables ou non, en fonction des discussions qu’il aura eues avec le dirigeant, et de manière plus générale, en fonction de la vision qu’il aura de l’entreprise. En analyse financière, la mise en place d’un crédit d’investissement pourra être conditionnée au blocage des CCA jusqu’à l’amortissement complet de celui-ci. Le cas des CCA débiteurs reste peu fréquent : les « remonter au niveau des immobilisations peut être également nécessaire. L’endettement Moyen et Long Terme (CMLT) concerne bien entendu l’endettement bancaire à plus d’un an, mais également les autres dettes à plus d’un an. Les immobilisations nettes peuvent être retraitées des « non valeurs » (il en sera alors de même pour les ressources stables). Les causes de variation du FDR : Les variations du FDR Augmentation du FDR - augmentation des ressources propres - apport en compte courant stable (à analyser) augmentation des quasi fonds propres - emprunt MLT nouveau - désinvestissement Diminution du FDR - diminution des ressources propres remboursement de compte courant stable (à analyser) – (CCA débiteur : rare) - prélèvement de l’exploitant – distribution de dividendes - remboursement d’emprunt - investissement
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LE BILAN Analyse du FDR FDR et secteur d’activité
Les conséquences d’un FDR insuffisant Les causes d’un FDR insuffisant L’importance du niveau du FDR sera plus ou moins grande selon les secteurs d’activité. En effet, certaines entreprises ont un cycle de production qui nécessite un BFR important (ce peut être le cas d’un commerce dont le stock de marchandises représente 50% du total de bilan). Dans ce cas, le FDR sera essentiel puisqu’il aura pour fonction de financer une partie de ce BFR, la banque n’ayant pas pour vocation à en financer la totalité. Citons également le cas des entreprises dont une partie des immobilisations ne sont pas amortissables (fonds de commerce par exemple). Par définition, après quelques années d’exercice, l’augmentation du FDR doit compenser les remboursements du crédit ayant financé cette immobilisation : en théorie, une fois le crédit remboursé, le FDR doit représenter au moins la valeur de cette immobilisation. Un FDR négatif signifie qu’une partie des immobilisations est financée par du « bas de bilan », situation qui ne saurait perdurer. En effet, une ligne de découvert pourrait, en théorie, financer une immobilisation ; cependant, l’entreprise serait alors dans une situation particulièrement « inconfortable » puisqu’une ligne de découvert peut être dénoncée par la banque à tout moment sous réserve du respect d’un délai de 60 jours. Quelles seraient alors les alternatives pour l’entreprise ? Apport des associés ou de l’entrepreneur individuel du montant à rembourser ou vente du matériel : deux solutions non satisfaisantes qui font qu’une immobilisation DOIT, dans la très grande majorité des cas, être financée par des ressources stables. Un FDR négatif a, fréquemment chez le professionnel, pour conséquence immédiate, une tension de trésorerie amenant le dirigeant à retarder ses paiements fournisseur dans un premier temps. Puis, lorsque les fournisseurs se sont manifestés, les utilisations sur le compte bancaire sont en dépassement de l’autorisation de découvert. La dernière étape peut alors être un retard de règlement des dettes fiscales et sociales : le dépôt de bilan n’est pas loin ! Cette situation de FDR négatif est d’autant plus inquiétante que, chez le professionnel, elle est majoritairement issue d’une rémunération trop importante du dirigeant par rapport à la rentabilité récurrente de l’entreprise. Le FDR négatif sera alors généralement financé par un accroissement de la ligne de découvert. Celle-ci financera alors les pertes de l’entreprise (une rémunération trop importante est en effet assimilable à une situation de pertes) ! A l’inverse, plus le FDR est important, plus les bases financières seront solides. Le BFR sera alors financé en grande partie par le FDR : la dépendance vis à vis des tiers (fournisseurs, banque, créanciers de manière générale) sera diminuée puisque le FDR (rappelons-le) représente un surplus de ressources stables. De plus, cette situation favorable incitera la banque à donner plus facilement un accord à un demande de financement d’investissement ce qui maintiendra un FDR élevé. Enfin, un FDR important est le signe que l’équipe dirigeante souhaite s’impliquer financièrement dans l’entreprise : les causes principales d’un FDR important sont en effet un apport en CCA stable, ou le fait de garder au sein de l’entreprise une partie des bénéfices puisque ceux-ci ne sont pas systématiquement prélevés ou distribués en dividendes.
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BFR = besoins d’exploitation – ressources d’exploitation
LE BILAN Le BFR Définition Mode de calcul Les variations du BFR Le Besoin en Fonds de Roulement (BFR) est la partie des besoins liés au cycle de production qui n’est pas financée par les tiers inscrits dans ce cycle : BFR = besoins d’exploitation – ressources d’exploitation Dans la pratique, BFR = (clients + stocks) – (fournisseurs + dettes fiscales et sociales). Classiquement, on divise le BFR en deux parties : le BFR d’Exploitation (BFRE) qui est lié aux besoins issus du cycle d’exploitation proprement dit. C’est celui que nous venons de définir. S’y ajoute le BFR Hors Exploitation (BFRHE) qui comprend les éléments patrimoniaux non liés à l’exploitation et non destinés à rester durablement dans l’entreprise. Ce peuvent être les créances ou dettes d’IS, les CCA non stables, le capital souscrit appelé et non versé. Les montants entrant dans le calcul du BFRHE sont souvent minimes en entreprise professionnelle expliquant l’approximation consistant à intégrer le BFRHE dans le BFRE (ce que nous avons fait ci-dessus). Cependant des CCA non stables importants réduiront sensiblement le BFR alors qu’ils ne sont effectivement pas considérés comme étant partie prenante du cycle d’exploitation. Nous aurons bien entendu : BFR = BFRE + BFRHE Les causes de variation du BFR : Augmentation du BFR - alourdissement des stocks - allongement des délais clients - diminution des délais fournisseurs - diminution des acomptes reçus - augmentation des acomptes versés - augmentation des créances diverses Diminution du BFR - allégement des stocks - réduction des délais clients - allongement des délais fournisseurs - augmentation des acomptes reçus - diminution des acomptes versés - augmentation des dettes diverses
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LE BILAN Analyse du BFR BFR et secteur d’activité
Analyse du niveau du BFR Qui doit financer le cycle de production ? Le niveau de BFR est directement fonction du cycle d’exploitation. Dans la majorité des cas, plus celui-ci sera long, plus le BFR sera important. De même, la date d’arrêté du bilan influencera fortement le niveau du BFR pour une activité saisonnière : une entreprise faisant 50% de son CA entre novembre et décembre et étant payée avec un délai de 60 jours aura, en général, un BFR plus important si le bilan est arrêté au 31 décembre que s’il est arrêté au 28 février. Dans certains cas, le BFR doit, par essence, être inexistant (BFR<0). Ainsi, dans la grande distribution : le poste client est inexistant, les clients payant sans délai, le stock, important, est financé en totalité par les fournisseurs qui accordent des délais de règlement importants, supérieurs à la durée de rotation des stocks (le poste fournisseurs est en général supérieur aux stocks). Le niveau du BFR n’est ainsi pas un indicateur en soi : son importance est liée à de nombreux facteurs et doit être analysé pour représenter un indicateur significatif de la santé de l’entreprise. L’analyse du BFR doit s’accompagner du calcul des principaux délais qui ont entraîné sa constitution : délais de rotation des stocks, de paiement clients, de règlement fournisseurs ou organismes sociaux : - délai de rotation des stocks de marchandises (en jours) = {stocks de marchandises/achats de marchandises} x 360 - délai client (en jours) = {créances clients/(CA TTC)} x 360 - délai fournisseurs (en jours) = {dettes fournisseurs/(achats TTC)} x 360 - délai organismes sociaux (en mois) = {dettes auprès des organismes sociaux/charges sociales} x 12 Rappelons que les postes « créances clients » et « dettes fournisseurs » sont les seuls à être exprimés TTC sur la liasse fiscale. De ce fait, le calcul des délais clients et fournisseurs doit se faire à partir d’un CA et d’un poste achats TTC eux aussi. Nous pouvons prendre CA TTC = CA HT + TVA collectée, et Achats TTC = Achats HT + TVA récupérable ; on peut également faire une approximation et prendre arbitrairement une TVA de 19,6%. Le financement du BFR est au cœur de l’analyse de la solvabilité. Ce besoin doit à la fois être auto-financé par l’entreprise elle-même, et en cas d’insuffisance, l’entreprise devra avoir recours à un financement bancaire à court terme adapté à l’objet financé. Le rapport entre la part auto-financée et les crédits bancaires à court terme est fonction des types de financements (financement du poste client ou des stocks), des volumes en jeu, de la rentabilité de l’entreprise, de son âge …
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LE BILAN Le SNT Définition du SNT la couverture partielle du BFR
SNT et compte client Le Solde Net de Trésorerie (SNT) est la partie du BFR non financée par le FDR : SNT = FDR – BFR (Pour vérification, il est également possible de calculer le SNT de la manière suivante : SNT = Disponibilités – CT) Dans la pratique, le SNT correspond aux besoins de trésorerie financés par crédit bancaires à court terme (la ligne de découvert ou de facilité de caisse). Un mode de vérification consiste à calculer le SNT selon une deuxième méthode équivalente : SNT = disponibilités – crédits court terme. L’intervention de la banque en crédit court terme viendra donc pallier au manque de FDR qui ne pourra pas couvrir la totalité du BFR. De même que l’un des rôles premier du banquier est de s’assurer de la capacité de remboursement de l’entreprise à qui l’on prête, il est indispensable de connaître l’objet du financement que l’on consent à son client. En crédit d’investissement, la banque connaît en général ce qu’elle finance(ne serait-ce que pour des raisons de prise de garantie). Cette constatation est moins vraie en court terme : avons-nous toujours conscience de ce que finance une ligne de découvert de 4 k€ accordée à un client restaurateur ? La trésorerie reste le clignotant le plus utilisé par l’analyste de risque. En effet, elle est la conséquence de tout ce qui se produit dans l’entreprise. L’image de l’entonnoir illustre bien cette situation : le haut de l’entonnoir représente les nombreux évènements, prévus ou non, qui rythment le quotidien de l’entreprise et le bas de l’entonnoir est la trésorerie. De plus, la réalisation d’un événement aura des conséquences presque immédiates sur l’évolution de la trésorerie (et donc du compte courant de l’entreprise). C’est cette rapidité qui permet au banquier de réagir au plus vite et donc de gagner en efficacité. Rappelons qu’à l’inverse, les données figurant sur les documents comptables sont connues de la banque avec un décalage de plus d’un an : en effet, un bilan arrêté au 31 décembre résultera de l’activité de l’entreprise durant toute l’année et sera remis à la banque, au plus tôt, en mai de l’années suivante. Ces deux caractéristiques essentielles font de l’analyse de la trésorerie le pivot de l’analyse de la solvabilité. Que finance le besoin de trésorerie ?
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LE BILAN Analyse de la solvabilité
SNT et poste client (SNT < 70% CL) 3 critères risque liquidatif (CP > 20% TB) structure des ressources stables (CMLT+CB < 1 à 1,5 x CP) Capacité d’endettement Capacité de remboursement Une fois les 3 grandeurs définies (FDR, BFR, SNT ou SNT moyen), il s’agit d’analyser la solvabilité de l’entreprise. La solvabilité d’une entreprise peut se définir comme sa « capacité à rembourser ce qu’elle doit à ses créanciers, en temps et en heure ». Cette définition est articulée en deux parties tout aussi importantes l’une que l’autre ; cependant, notons que la deuxième partie de la définition est régulièrement oubliée. Or, les problèmes de trésorerie d’une entreprise (dont nous avons vu qu’ils sont tellement importants) peuvent souvent se résumer à un problème temporel. Paradoxalement, nombre de dirigeants d’entreprise ne comprennent pas la « rigidité » de leur banquier face au paiement d’une échéance alors qu’ils attendent un règlement important « d’ici peu ». La solvabilité sera analysée par l’examen de 3 critères principaux : le SNT a pour vocation, pour la majorité des entreprises professionnelles, de financer une partie du poste client : le SNT ne devra pas dépasser 70% du poste client mobilisable ; risque liquidatif : le total des FP (CCA stables inclus) devra représenter au moins 20% du TB ; structure des ressources stables : le total des FP (CCA stables inclus) devra représenter au moins 2/3 à 100 % des CMLT (+CBail éventuels)). A ces 3 critères de solvabilité, il faudra ajouter l’analyse de la capacité d’endettement et de remboursement de l’entreprise qui prendront toute leur importance lors de la mise en place d’un nouveau crédit d’investissement (à relativiser suivant la durée des financements et les besoins d’autofinancement de l’entreprise) : capacité d’endettement : CMLT / (CAF-prélèvements nécessaires) : doit rester inférieur à 3 – 4 années ; capacité de remboursement : annuités en capital des CMLT / (CAF-prélèvements nécessaires) : doit rester inférieur à 75 %. Le respect de ces 5 critères permettra de considérer que la structure financière de l’entreprise est suffisamment solide et équilibrée pour lui permettre de faire face à la majorité des imprévus et d’être solvable. Notons enfin la nécessité d’établir un lien entre FDR et BFR. Nous l’avons évoqué, le FDR finance une partie du BFR, les solde étant pris en charge par la banque par le biais de la mise en place d’une ligne de financement court terme. La part du BFR financée par le FDR est variable d’une activité à l’autre, d’une entreprise à l’autre. Néanmoins, une prise en charge du BFR par le FDR compris entre 30 et 50 % semble minimale. Cet ordre d’idée, très large, illustre la variabilité des situations. Lien FDR - BFR
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SYNTHESE Les retraitements (1)
Pourquoi retraiter ? CT - CMLT EENE Les principaux retraitements Crédit - bail La liasse fiscale, comme son nom l’indique, a été conçue pour déterminer le résultat fiscal de l’entreprise, résultat qui servira d’assiette de calcul de l’impôt (IS ou IR). De ce fait, certaines normes de présentation ne sont pas satisfaisantes pour la banque dans son analyse de risque de crédit. C’est l’objet des retraitements qui ont donc pour but une présentation des comptes de l’entreprise plus adaptée à l’analyse financière. Ces retraitements sont en général effectués par des logiciels qui, de plus, calculent les SIG, ainsi que le FDR, le BFR et le SNT. Nous envisagerons ici trois « retraitements » qui s’avèrent être les plus fréquemment utilisés et les plus importants chez le professionnel : - la séparation entre l’endettement court terme de l’entreprise (moins d’un an), de son endettement moyen et long terme (plus d’un an), - la prise en compte de la ligne d’escompte, - la prise en compte des financements en crédit bail. Par ailleurs, chaque situation particulière peut prêter à retraitement. Par exemple, l’emploi de personnel intérimaire (comptabilisé dans les AACE) peut être retraité dans les charges de personnel ; une subvention d’exploitation récurrente peut être comptabilisée dans le CA, une plus-value sur immobilisation récurrente peut également être ajoutée au CA … Autres
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SYNTHESE Les retraitements (2)
CT - CMLT 2033 : détail des comptes 2050 : annexe 8 CT – CMLT. Dans la liasse fiscale, l’endettement auprès des banques est regroupé dans un seul poste alors que la profession bancaire considère séparément le moyen-long terme et le court terme. Cette séparation et le positionnement en haut et bas de bilan constitue le premier retraitement. Notons que sur la liasse 2033, la ligne du bilan 195 « dont dettes à plus d’un an » ne reprend pas l’endettement à plus d’un an à l’origine (capital restant dû ou « CRD » des crédits d’investissements en cours), mais uniquement le « CRD » des crédits d’investissement pour lesquels il reste plus d’un an de remboursement. De ce fait, il conviendra d’ajouter à cette ligne 195 « dont dettes à plus d’un an » l’encours des crédits moyen et long terme à l’origine et qui arrivent à échéance dans le courant de l’année : cette information ne figure pas sur la liasse fiscale proprement dite et devra être recherchée sur le détail des comptes que la majorité des clients fournissent. Sur la liasse 2050, l’annexe 8 donne le détail de l’endettement qui nous est nécessaire à ce retraitement.
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SYNTHESE Les retraitements (3)
Effets Escomptés Non Echus (EENE) 2033 calcul du poste client moyen 2050 annexe 11 Effets Escomptés Non Echus (EENE). Lorsqu’une entreprise, payée par effets de commerce, décide de mobiliser son poste client par l’escompte de ses règlements clients auprès de sa banque, la créance de ses clients ne lui appartient plus, mais appartient à sa banque. C’est, exprimé de manière simplifiée, l’enjeu du « droit cambiaire ». De ce fait, la créance client qui apparaissait à l’actif du bilan est annulée lors de la remise à l’escompte ; de même, pour équilibrer les colonnes actif et passif, la ligne d’escompte consentie au client par la banque n’apparaît pas dans l’endettement court terme de l’entreprise, au passif. Le retraitement des EENE consiste alors à ajouter à l’endettement court terme, la ligne d’escompte, et le même montant au poste créances clients. La ligne d’escompte générant des frais financiers, elle peut être une explication de la différence qu’il peut y avoir entre le SNT et le SNT moyen. Sur la liasse 2033, la ligne d’escompte utilisée à la date d’arrêté du bilan n’est pas précisée. Il est nécessaire, pour le banquier qui ne gère pas le compte, de l’estimer au travers des informations fournies par le client (quel encours d’escompte utilise-t-il auprès de sa banque), ou de se faire communiquer le relevé de l’encours d’escompte de la banque octroyant cette ligne, ou enfin d’estimer le poste client moyen ainsi que la part de ce poste mobilisée auprès de la banque. Le calcul du SNT moyen reste enfin un excellent moyen d’apprécier l’utilisation moyenne de la ligne d’escompte. Sur la liasse 2050, l’encours d’escompte à la date d’arrêté du bilan doit figurer sur l’annexe 11. Il arrive parfois (souvent) que cette rubrique ne soit pas complétée ! Ici encore, les informations communiquées par le client (son comptable) et le calcul du SNT moyen sont d’excellents moyens d’estimer ce montant. 2033 – 2050 SNT moyen
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SYNTHESE Les retraitements (4)
Crédit bail Affectation des loyers (AACE) frais financiers (20-30%) amortissements (70-80%) Compte de résultat 2033 : tableau de rembt des loyers Crédit-bail. Le financement d’une immobilisation par crédit-bail plutôt que par crédit classique transfère la propriété du matériel à l’organisme financeur et non à l’entreprise. De ce fait, le matériel n’apparaît pas dans les immobilisations à l’actif, et le montant du crédit bail n’est pas repris dans l’endettement MLT au passif du bilan. Par ailleurs, un crédit-bail ne donne pas lieu à un remboursement avec échéances contenant une part en intérêts et une par en capital, mais au paiement d’un loyer. Dans le CR, ce loyer est comptabilisé dans les AACE (alors qu’un investissement financé par crédit classique crée des charges financières et des amortissements). Le retraitement du crédit-bail au CR consiste à réaffecter les loyers dans le poste frais financiers à hauteur de 20% (15 à 30% selon le taux d’intérêt pratiqué et la durée), et amortissements à hauteur du solde. Dans le bilan, il faut accroître les immobilisations nettes et l’endettement MLT de la valeur nette du bien financé (70 à 80% du total des engagements de crédit bail). Sur la liasse 2033, le montant des loyers restant dus n’est pas indiqué. Le tableau de remboursement des loyers est donc nécessaire ; une estimation pourra être faite en connaissant la durée restant à courir du crédit bail. Enfin, le détail des comptes peut apporter cette précision. Sur la liasse 2050, les engagements de crédit bail doivent figurer sur l’annexe 11. Il arrive également que cette rubrique ne soit pas complétée ! Bilan 2050 : annexe 11
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LE BILAN Le SNT moyen Les limites du SNT Mode de calcul du SNT moyen
Le SNT mesure le besoin de trésorerie à un instant t : la date d’arrêté du bilan. Prenons l’exemple d’une entreprise qui utiliserait, en moyenne, une ligne de découvert de 5 k€. Juste avant l’arrêté du bilan, un règlement client de 4 k€ serait encaissé sur le compte. Le SNT serait alors égal à –1 k€ : il ne représentera pas une image fidèle de ce qu’est l’entreprise en moyenne durant l’année. C’est la raison pour laquelle il est nécessaire d’effectuer calcul du SNT à partir des frais financiers (et non des données du bilan). C’est le SNT moyen. Son calcul se fait ainsi : l’ensemble des besoins de financement de l’entreprise (CMLT et CT) génère des frais financiers. La part des frais financiers issus des crédits à court terme est proportionnelle au montant moyen de ces crédit à court terme donc au SNT moyen que nous souhaitons calculer. - dans un premier temps calculons les frais financiers liés à l’endettement court terme : frais financiers CT = frais financiers totaux (du CR) – frais financiers des crédits MLT (détail sur le tableau d’amortissement ou sur les documents comptables de l’entreprise ou par approximation à partir de l’encours d’endettement MLT figurant sur le bilan), - dans un deuxième temps, déterminons un taux d’intérêt des crédits court terme. Ce taux est arbitrairement fixé par le gestionnaire de compte qui connaît l’entreprise et le niveau de taux auquel elle peut prétendre, - enfin, calcul de l’encours moyen : c’est le SNT moyen : SNT moyen = frais financiers CT / taux d’intérêt moyen des crédits court terme. La comparaison de ce SNT moyen avec le SNT trouvé à partir des données du bilan (FDR - BFR) permet de juger de la fiabilité du SNT issu du bilan. S’il y a une faible différence entre SNT moyen et SNT, nous considérerons que l’approximation liée à la définition du taux des crédits court terme en est la cause : le SNT est donc significatif. S’il y a une grande différence, il faudra en comprendre la cause (remise importante sur le compte juste avant la date d’arrêté du bilan, ligne d’escompte tel que nous le verrons dans les retraitements …) et éventuellement procéder au retraitement du SNT par le SNT moyen. L’analyse de la solvabilité se fera à partir du SNT moyen qui donne une image plus significative de ce qu’est effectivement l’entreprise. Interprétation du SNT moyen
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SYNTHESE Canevas d’analyse
Analyse économique Analyse financière Examen rapide du CR et du bilan Représentativité du bilan et CR : Les retraitements – Le SNT moyen Analyse de l’activité - Analyse de la rentabilité Analyse de la solvabilité Nécessité, en début de poste, de prendre de « bonne habitudes » et de respecter un plan (un canevas) qui permet de ne rien oublier et de respecter une logique d’analyse. L’analyse économique : son rôle primordial dans l’analyse de risque chez le professionnel. Sa position : préalable à l’analyse financière : analyser les chiffres sans connaître l’entreprise et ses dirigeants reste un leurre. L’examen rapide de la liasse : pour prendre du recul, aller tout de suite à l’essentiel, confirmer les informations de l’analyse économique. Le SNT moyen : avec une certaine habitude, la confrontation des frais financiers et de l’endettement de l’entreprise permet une approche quasi-immédiate du SNT moyen et de sa cohérence avec le SNT. Les retraitements : ils doivent être préalables à l’analyse financière proprement dite. Ils sont assez rares dans le monde du professionnel, mais leur oubli dans certains cas peut amener à une analyse totalement erronée de la qualité de l’entreprise. Analyse de la rentabilité (à partir du CR) et de la solvabilité (à partir du bilan). La prise en compte de certains ratios (clignotants) permet de vérifier certains points essentiels. Conclusion : accord de financement, refus, aménagement de la demande du client. Proposition commerciale : les conditions de la mise en place du crédit : taux, durée, garanties … Nous ne sommes plus dans l’analyse financière proprement dite, mais, d’une certaine manière, dans la négociation ! Conclusion Proposition commerciale
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SYNTHESE Les ratios Nombreux et d’utilité variable Quelques exemples
Critères de solvabilité Frais financiers / (EBE – prélèvements) VA / personne Délais de paiement client - fournisseur Délais de rotation des stocks La multiplication des ratios dans le monde de l’analyse financière n’est pas toujours un critère de qualité. Les documents comptables d’une entreprise professionnelle sont en effet suffisamment simples pour permettre une analyse rapide des points de force et de faiblesse de l’entreprise. Il n’est pas besoin ici d’une batterie de ratios pour démontrer la faisabilité du projet du client. Cependant, la pratique du métier permet de considérer que certains indicateurs sont plus pertinents que d’autres. En la matière, chacun se forgera sa propre pratique, et la qualité d’une analyse financière ne passe pas obligatoirement par l’emploi de tel ou tel ratio « obligatoire ». Voici une sélection non exhaustive des indicateurs les plus fréquemment utilisés : - frais financiers / (EBE-prélèvement du dirigeant) < 20-40% - VA / personne : Cf. fiche sectorielle - délais de paiement client. Pour une clientèle de particuliers : < 15 jours. Pour une clientèle d’entreprises : entre 30 et 70 jours. Pour une clientèle de collectivités locales : plusieurs mois. Grande variabilité de ces données selon le pouvoir de négociation de l’entreprise face à ses clients (cas de la grande distribution). - délais de paiement fournisseurs : de 0 à 70 jours. Au delà, se poser la question des difficultés de trésorerie amenant l’entreprise à bloquer tous ses règlements, situation qui a obligatoirement un terme. - délais de rotation des stocks : variable selon les produits et la saisonnalité ; chez le commerçant. - CAF / CA : 5 à 10% (plus de 10% pour les entreprises nécessitant des immobilisations amortissables importantes). CAF / CA
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