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Publié parTimothée Bastien Modifié depuis plus de 6 années
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De l’analyse de processus d’identifications et de constructions identitaires dans la culture hip-hop
Axel Gossiaux Centre d’études de l’ethnicité et des migrations (CEDEM) Université de Liège, Belgique
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Introduction « Rap is somehting you do, Hip Hop is something you live » (KRS-One, « Hip Hop VS Rap », Sound of Da Police, 1993 / D.I.G.I.T.A.L., 2004) Existence de « facteurs et de forces qui définissent le hip-hop comme tout un mode de vie » ; a whole way of life (Forman, 2010 ; 2002) « les pratiques créatives du hip-hop […] imprègnent les processus de formation identitaire par lesquels les jeunes et les jeunes adultes se perçoivent, perçoivent les autres et le monde qui les entoure. Ceci n’inclut pas seulement les jeunes noirs et latinos aux États-Unis mais aussi d’autres ethnicités […] dont les jeunes blancs » (Petchauer, 2009, 947)
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Origines du hip-hop « Bien que le hip-hop soit aujourd’hui montré du doigt pour ses connotations violentes et misogynes, il reste associé à une jeunesse urbaine africaine- américaine défavorisée » (Lafleur et Martiniello, 2009, 104) Après plus de quarante ans d’existence, le hip-hop et le rap continuent « à être l’objet de nombreuses idées reçues » de par leur « histoire tumultueuse au cours de laquelle les outrances de certains rappeurs [les] disputent aux jugements péremptoires à [leur] sujet » (Pecqueux, 2009, 10-11) Le « Hip-hop a largement été négligé par l’élite politique et sociale, qui a fermé les yeux sur [cette] subculture étant donné son image négative associée à la violence, aux drogues, au sous-développement social et à la misogynie » (Mertens et al., 2013, 93)
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Origines du hip-hop La culture hip-hop serait un « puissant moyen d’expression des Noirs pauvres des villes états-uniennes, qui a suscité au niveau mondial un mouvement de jeunesse d’une importance considérable » et dont les éléments musicaux « sont une forme hybride nourrie par les relations sociales du South Bronx » et initiés par le sound system jamaïcain » (Gilroy, 2010 [1993], 59) The Holy Trinity of Hip-Hop Music
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« The Holy Trinity of Hip Hop Music »
Kool Herc Originaire de Kingston, initiateur des premières block parties dans le Bronx (août 1973) ; inventeur de la technique du « Merry-Go- Round » (carrousel) (Chang, 2015 [2005]) - Afrika Bambaataa Considéré comme « Le prédicateur de l’évangile des "quatre éléments" – le DJ-ing, le Mc-ing, la breakdance et l’écriture de graffiti » ; fondateur de l’Universal Zulu Nation (Chang, 2015, ) Grandmaster Flash « [Il] élaborait des théories sur la platine et la table de mixage […] et essayait de découvrir comment élaborer une science de la fabrication de beat et de l’animation des foules » (Chang, 2015, ) « The Message », The Message, Sugar Hill Records, 1982
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Etudes sur le hip-hop (Hip-Hop Studies)
Miller et al., The Journal of Hip-Hop Studies, 2014 ; George (1992), Rose (1994), Eric Dyson (1996), Forman (1997), Forman et Neal (2004), Chang (2005), Kitwana (2005), Charnas (2010) + West (♫ Sketches of My Culture, 2001) la culture hip-hop semble bel et bien devenue « une référence commune pour de nombreux groupes sociaux, référence susceptible également d’être mobilisée dans des secteurs économiques très divers ». Elle aurait « gagné des pans entiers du monde social, dans lesquels elle a désormais droit de cité » (Lafargue de Grangeneuve, 2008, 65) Dynamique d’appropriation du « blackness » tel que véhiculé par le hip-hop américain « les groupes minoritaires, vivant dans des contextes très éloignés de la réalité des États-Unis, se sont intéressés à l’histoire et aux luttes noires américaines afin de prendre en main leurs propres conditions d’existence » le label « black », « prend sens non seulement pour les "Noirs", mais également pour les Britanniques blancs […], les Américains blancs de classe supérieure, les Japonais, les Juifs israéliens […], les Palestiniens vivant en Israël, les "Blacks, Blancs, Beurs" en France » (Djerrahian, 2010, 20, 22)
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Eléments de cadrage pseudo « essential blackness » ?
« Il faut ici se demander comment une forme exhibant et glorifiant sa propre malléabilité et son caractère transnational peut être considérée comme l’expression d’une essence africaine-américaine authentique » (Gilroy, [1993], 59) « Cette subculture [la musique noire] apparaît souvent comme l’expression d’une essence raciale, alors qu’elle constitue, en réalité, un acquis historique élémentaire, issu d’un ensemble d’expressions culturelles et politiques qui porte sur le monde un regard critique, du point de vue de sa transformation émancipatrice ». Il s’agirait d’une « contre-culture spécifique de la modernité », c’est-à-dire « une culture capable de défier les séparations illusoires de la modernité » (Gilroy, 2010 [1993], 62, 67 ; Chivallon, 2002, 54)
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Eléments de cadrage Gilroy, The Black Atlantic (1993) [L’Atlantique noir. Modernité et double conscience] « perspective explicitement interculturelle et transnationale » (2010 [1993], 34) « aucun registre culturel développé par la diaspora noir n’est pur ; tous s’inspirent des diverses sources issues du contact particulier entre les mondes africain et européen » (Chivallon, 2002, 54)
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Peace, love, having fun and unity
Eléments de cadrage Contre-culture de la modernité ? Exemple : Afrika Bambaataa et Universal Zulu Nation (ou Zulu Nation) « La culture hip-hop se voit à l’origine théorisée comme une issue possible aux problèmes sociaux. Cette mise à distance [de la violence des gangs] ouvre la voie à sa mise en politiques » (Lafargue de Grangeneuve, 2008, 11) « Êtres jeunes et libres dans le Bronx était un acte artistique révolutionnaire. Libérer ces besoins vitaux sur le plan social était la façon la plus sûre d’éviter la mort collective » Bhambatha (Thompson, 2008) Bambaataa « se mit à construire sa propre nation zouloue, organisée comme un gang mais unifiée par la musique » (Fernando, 2000 [1992], 37) Peace, love, having fun and unity
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Eléments de cadrage Contre-culture de la modernité ?
« idée communément admise selon laquelle la musique rap et le hip-hop seraient intrinsèquement porteurs d’une fonction de résistance politique et d’engagement contestataire » (Aterianus-Owanga et Moulard, 2016, 7) The Sugarhill Gang, « Rapper’s Delight », Sugar Hill Records, 1979 Grandmaster Flash & The Furious Five « The Message », The Message, Sugar Hill Records, 1982 « le plaisir gratuit de la rime et du rythme, puis la dénonciation des conditions de vie dans les quartiers délaissés » (Pecqueux, 2009, 92) certaines distinctions au sein du hip-hop ont émergé en s’articulant autour d’« orientations discursives et idéologiques différentes [dirigées] vers des perspectives et pratiques socioculturelles très variées » (Forman, 2010, 4)
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