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Publié parJacqueline Boudet Modifié depuis plus de 10 années
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Savoirs scientifiques et croyances religieuses
J.L. Wolfs
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Plan 1. Bref historique des positionnements entre sciences et
croyances religieuses (Rem: science antique, médiévale / science « moderne ») - 1.1 Sciences – christianisme - 1.2 Sciences – islam 2. Six grandes manières de concevoir les positionnements entre sciences et croyances religieuses 3. Pistes de réflexion pédagogiques et didactiques
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Bref historique des positionnements entre sciences et croyances religieuses
Rapports sciences – christianisme: 1e phase (1e - 4e siècles): attitudes contrastées → globalement indifférence, méfiance, voire rejet à l’égard des textes des auteurs grecs → chez certains: ouverture (ex: Clément d’Alexandrie)
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Bref historique des positionnements entre sciences et croyances religieuses
Remarque importante: à partir du 3e siècle, la science gréco-romaine connaît un déclin prononcé… 2e phase (5e - 16e siècles): différentes formes « d’alliance », où la « science » est considérée au service de l’écriture - 5e s. Saint-Augustin e : recherche de savoirs nouveaux (issus des traductions arabes) - 13e : redécouverte d’Aristote, tentatives de concilier foi et raison (ex. Saint Thomas d’Aquin)
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Bref historique des positionnements entre sciences et croyances religieuses
3e phase (16e- 19e s): essor scientifique important et autonome par rapport à la religion: - au début, relative indifférence et tolérance de la part de l’Eglise ex. Copernic ( ) - ensuite, oppositions très dures: - Index (1559) + condamnations - Affaire Galilée (1633) - Mise à l’index: Descartes (1663), l’Encyclopédie (1758) - Opposition au darwinisme…
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Bref historique des positionnements entre sciences et croyances religieuses
Rem: (19e s.): chez certains, tentatives de faire « concorder » sciences et Ecritures 4e phase (20e s.): relations +/- apaisées, avec des postures différentes ex: Chanoine Lemaître ex: Teilhard de Chardin
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Bref historique des positionnements entre sciences et croyances religieuses
Rapports sciences – islam Au départ, un intérêt important pour les sciences: - traduction de textes grecs vers l’arabe et le syriaque (8e et 9 s.) - introduction de savoirs nouveaux venant de Chine et des Indes - création de savoirs nouveaux par les savants arabes en mathématique, astronomie, médecine, pharmacie
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Bref historique des positionnements entre sciences et croyances religieuses
Une phase de repli et de stagnation (à partir du 12e s.) - Raisons externes (ex: conflits avec la Mongolie…) - Raisons internes: oppositions entre courants « rationalistes » et « dogmatiques » et tournant théologique fondamentaliste vers le 12e s… Une phase d’isolement par rapport aux grandes découvertes qui se font en Europe entre les 16e et 19e siècles, puis contact brutal avec la « modernité » Aujourd’hui: quelle attitude adopter face à une science perçue par certains comme « occidentale » ?
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2. Six grandes manières de concevoir les positionnements entre sciences et croyances religieuses
(1) Le rejet de la science au nom de conceptions de type « fidéiste » (fides) → Idée de primauté de la foi sur la raison ou la science Ex: une partie des chrétiens des premiers siècles Ex: Mouvement dit du « Réveil » Ex: Créationnistes littéralistes
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(2) Le concordisme dit « classique »
2. Six grandes manières de concevoir les rapports entre sciences et croyances religieuses (2) Le concordisme dit « classique » Postulat « Le livre de la Parole et le livre de la Nature ne sauraient se contredire, puisque leur auteur est le même (Dieu) » → Tendance à lire le « livre de la Nature » en fonction du « livre de la Parole »
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2. Six grandes manières de concevoir les rapports entre sciences et croyances religieuses
Modalités, variantes: - recherche d’une « alliance » entre sciences et Ecritures sous l’autorité de ces dernières ; - chercher à confirmer par la science ce que les Ecritures révèlent ; - … → Attitude longtemps dominante au sein de l’Eglise. → Attitude encore fort présente au sein du monde musulman. Raisons ?
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2.2. Six grandes manières de concevoir les rapports entre sciences et croyances religieuses
(3) Le concordisme dit inversé Principes généraux: Chercher à établir des concordances entre sciences et croyances religieuses, en partant non pas des Ecritures ou d’une tradition révélée, mais d’une démarche qui se présente comme « scientifique ». Vouloir trouver Dieu à travers la « science », quitte à créer une pseudo-science pour tenter d’y parvenir (ex: dessein intelligent)
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- Idée de « théologie naturelle »: Kepler, Newton, Leibniz, Cantor…
2.2. Six grandes manières de concevoir les rapports entre sciences et croyances religieuses Exemples: - Idée de « théologie naturelle »: Kepler, Newton, Leibniz, Cantor… - Aujourd’hui: « dessein intelligent » - …
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2.2. Six grandes manières de concevoir les rapports entre sciences et croyances religieuses
(4) Autonomie de la science par rapport aux croyances religieuses Postulat de base « En sciences, la nature s’explique par la nature » Long processus d’autonomisation de la science - Précurseurs: ex. Guillaume D’Occam (14e s.) - Science « moderne »: Galilée, Descartes… → causes « efficientes » / causes « ultimes »
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2. Six grandes manières de concevoir les rapports entre sciences et croyances religieuses
Caractéristiques de la science - réfutabilité ; - principe de parcimonie ; - non finalisme. Implications La science exclut la question de l’existence ou non existence de Dieu (par choix méthodologique) → La science ne peut ni confirmer, ni infirmer l’existence de Dieu
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(5) Relations autres que concordistes Définition:
2.2. Six grandes manières de concevoir les rapports entre sciences et croyances religieuses (5) Relations autres que concordistes Définition: recherche d’une forme de conciliation, voire de complémentarité ou d’articulation entre sciences et religions, tout en reconnaissant qu’il existe une différence de nature profonde entre les deux registres.
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- idée de séparation des magistères
2.2. Six grandes manières de concevoir les rapports entre sciences et croyances religieuses Principes: - idée de séparation des magistères Ex: « Nous n’avons pas à chercher dans les Ecritures un enseignement proprement dit de l’astronomie (…) et l’intention du Saint-Esprit et de nous enseigner comment l’on doit aller au ciel et non comment va le ciel… » (Galilée) - distinction entre raison « pure » et raison « pratique » (Kant) ou entre registres de « l’explication » et de la « signification » (Feltz).
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2.2. Six grandes manières de concevoir les rapports entre sciences et croyances religieuses
(6) Critiques rationalistes (au nom de la raison ou de la science) de conceptions religieuses Principes de base: - La science s’est construite par ruptures et dépassements par rapport à un premier niveau d’explication mythologique ou religieux (Cf. Condorcet, Comte, Bachelard…).
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2. Six grandes manières de concevoir les rapports entre sciences et croyances religieuses
- Les religions ou certaines de leurs formes particulières d’expression (passées ou présentes) sont perçues comme freins ou obstacles au développement de la science, voire à l’émancipation de l’humanité. Rem: excès à certaines périodes: - « scientisme » (19e s.) - cas extrême: persécutions « au nom de la science » (cas de l’U.R.S.S.)
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3. Pistes de réflexion pédagogiques et didactiques
(1) Apprendre à distinguer les différents registres discursifs Ex: « explication » / « signification » (Feltz, 2008) Ex: Mythes / philosophie / « logothéiques » / sciences de la nature / sciences humaines (Dasseto, 2009) → notamment la distinction entre savoir et croyance
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3. Pistes de réflexion pédagogiques et didactiques
(2) Accompagner l’enseignement des sciences d’une dimension épistémologique et historique Caractéristiques de la démarche scientifique: - réfutabilité, parcimonie, non finalisme - caractère construit du savoir scientifique - statut et rôle des « modèles » - … Dimension historique + valoriser l’apport des différentes cultures (Eviter de placer l’élève dans des conflits de loyauté)
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3. Pistes de réflexion pédagogiques et didactiques
(3) Mieux connaître les différents registres de conviction → Ex: Cours de « Philosophie et histoire comparée et culturelle des religions » Ex: en France: cours de philosophie + enseignement des « faits religieux » (Cf. Libre blanc sur le dialogue interculturel, Conseil de l’Europe, 2008)
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