La gestion du stress professionnel, l’analyse des émotions, les attitudes cliniques Carine Cazalet Psychologue du travail CHU MARTINIQUE Poste : 05.96.55.24.55.

Présentation au sujet: "La gestion du stress professionnel, l’analyse des émotions, les attitudes cliniques Carine Cazalet Psychologue du travail CHU MARTINIQUE Poste : 05.96.55.24.55."— Transcription de la présentation:

1 La gestion du stress professionnel, l’analyse des émotions, les attitudes cliniques
Carine Cazalet Psychologue du travail CHU MARTINIQUE Poste :

2 Stress ? Qu’est ce que le mot STRESS évoque pour chacun d’entre vous ?

3 STRESS - DEFINITION Mécanisme de l’organisme visant à s’adapter psychologiquement et physiologiquement à un facteur externe représentant une menace pour l’équilibre interne. SGA : Système Général d’Adaptation Alarme Résistance Epuisement

4 Système Général d’Adaptation
1 PHASE D’ALARME « stress qui sauve » L’organisme va se mobiliser pour faire face à une agression inattendue en vue d’assurer la survie. 2 PHASE DE RESISTANCE « stress qui use » L’organisme met en place des mécanismes d’auto-régulation pour se défendre. 3 PHASE D’EPUISEMENT « stress qui tue » Le sujet va craquer, ses forces biologiques et psychiques l’abandonnent : maladies graves, BO…

5 Etat de stress Survient
lorsqu’il y a déséquilibre entre la perception qu’une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la perception qu’elle a des ressources pour y faire face.

6 Stress et pressions Lorsqu’une personne est soumise à des pressions excessives ne correspondant pas à ses besoins et à ses ressources, elle doit gérer des dissonances diverses à la fois sur le plan affectif, cognitif et relationnel. Si la personne ne peut pas s’adapter, le stress devient alors un élément pour ainsi dire chronique de sa vie quotidienne, menaçant sa santé physique et mentale. Le stress implique un processus incluent à la fois, la personne, l’environnement et leurs transactions. Le stress s’exprime dans un système constitué des activités au travail et hors travail.

7 3 types de stress Stress ponctuel/aigu Stress chronique
Stress post traumatique Traumatisme vicariant

8 Stress aigu ou ponctuel
Etat qui va permettre l’adaptation à une contrainte.

9 Stress chronique Etat au risque pathologique survenant en cas de déséquilibre prolongé lié à une exposition à des contraintes durables.

10 Stress post traumatique
Pathologie caractérisée par un état anxieux permanent et la reviviscence de l’élément traumatique initial.

11 3 variables/Etat d’alerte de l’organisme
Exemple : 1 évènement stressant Des tensions ressenties Des symptômes apparus : hypersudation, irritabilité et anxiété.

12 3 types de symptômes Psychologiques Comportementaux Physiques

13 Symptômes psychologiques
Aliénation / Agressivité / Anxiété spécifique ou diffuse / Insatisfaction dans la vie ou dans le travail / Cynisme/ Dépendance/ Solitude/ Désorientation / Diminution de l’estime de soi/ Fatigue/ Frustration/ Tension/ Désespoir/ Besoin de pleurer/ Hostilité/ Besoin de fuir ou de cacher/ Impatience/Incapacité d’expression des émotions/Inquiétude

14 Symptômes comportementaux
Agitation/Apathie/Reproches/Autoritarisme/Changement de comportement alimentaire/Difficultés de communication/Irritabilité/Troubles cognitifs/Diminution de la productivité/Impulsivité/Insomnies/Conflits interpersonnels récurrents/Régression/Repli/Prise de risque/Cris/Hurlements/Labilité émotionnelle/Jérémiades/Rigidité/Prise et/ou abus de substances/Absentéisme

15 Symptômes physiques Sécheresse gorge, bouche, yeux/ Grincement des dents/ Céphalées/« Boule » dans la gorge/Douleurs faciales, sinus, mâchoires, cou/ Douleurs fugitives dans la poitrine/Manque de souffle/Oppression thoracique/Gêne sous-sternale/Impression de vibrations ou de bruits dans les oreilles/ Douleurs dorsales/ Crampes et extrémités douloureuses/Douleurs articulaires/Faiblesse/Diminution de la lactation/ Douleur à la miction ou miction fréquente/Impuissance/diminution du désir sexuel/ Douleurs ou gênes pelviennes/ Règles irrégulières ou absentes ou douloureuses/ Anorexie-vomissements-ballonnements-constipation-diarrhées-spasmes intestinaux/ Aigreurs, brûlures d’estomac/ Tachycardie/ Etourdissements-vertiges/Tremblements /Bégaiements…

16 L’épuisement professionnel Burn out
Epuisement émotionnel Sentiment d’être envahi ou épuisé Désinvestissement de la relation Sentiments d’insensibilité et réponses impersonnelles aux soignés Diminution du sentiment d’accomplissement personnel Sentiment d’incompétence et de non réalisation de soi, perte de l’estime de soi.

17 Facteurs de stress Organisation du travail
Conditions de travail et contenu du travail Environnement de travail

18 Evaluation du stress par le NSS
Outil d’investigation des causes et des effets du stress chez une population d’IDE. 7 types de situations de travail stressantes : Environnement psychologique : Insuffisance de formation et de ressources et préparation insuffisante Accompagnement et mort des malades Incertitudes par rapport aux traitements administrés Manque de soutien Environnement social : Relations/conflits avec médecins, Relations/conflits avec autres IDE et supérieurs Environnement physique : Charge de travail, le manque de temps, le manque de personnel, l’affectation à des horaires imprévisibles.

19 Contraintes Psychologiques Organisationnelles (CPO)
NWI-R, permet l’évaluation des caractéristiques organisationnelles des unités de travail plutôt que de mesurer les caractéristiques individuelles. Evalue l’autonomie, le contrôle sur l’environnement de travail, les relations sociales IDE/médecins NWI-E, permet de compléter par l’évaluation : Des dysfonctionnements organisationnels Partage du sens du travail Soutien et reconnaissance de l’administration Contraintes liées au planning Temps consacré à l’organisation du travail en commun

20 Outil complémentaire NWI-OH, questionnaire cadre et IDE
Étendue sur 8 dimensions : Organisation qui permet la communication Soutien du cadre infirmier Effectif suffisant dans le service Interruptions dans le travail Discussion avec le personnel soignant Partage des valeurs de travail Soutien de l’administration Organisation qui permet le respect des congés.

21 Ressources Personnelles (concept de hardiesse et attitudes adoptées et favorisées) Institutionnelles Organisationnelles Sociales

22 Comment y faire face ? Différentes stratégies individuelles en lien avec les caractéristiques personnelles Ressources organisationnelles de l’environnement Stratégies / Style de coping Style centré sur la vigilance Style évitant Style centré sur les émotions Style centré sur le problème

23 Coping et mécanisme de défense
Les mécanismes de défense des soignants : Le mensonge La fuite en avant La rationalisation L’évitement La fausse réassurance L’esquive La dérision La banalisation L’identification projective

24 Stratégies de coping Le coping ou la capacité à faire face à une situation stressante est souvent l’expression d’un trait stable de la personnalité. Par exemple : les personnes endurantes ont le sentiment assez permanent de maîtriser personnellement les évènements. Pour eux, les situations problématiques sont souvent perçues comme des défis plutôt que comme des menaces.

25 Coping ? Ensemble des efforts cognitifs et comportementaux destiner à maîtriser, réduire ou tolérer les exigences externes qui menacent ou dépassent les ressources d’un individu. Le coping inclut l’évaluation cognitive (évaluation de la situation comme perçue et vécue), et les stratégies d’adaptation à proprement parler

26 Stratégies de coping Ces différentes stratégies sont donc fortement influencées par le type d’évènement. Il est donc nécessaire de tenir compte de ces 2 aspects : l’évènement La personnalité du sujet

27 Coping vigilant Ce type de réaction permet d’affronter directement la situation. En général, cela se traduit par une recherche d’informations et une demande d’aide et de conseils. Cette stratégie est souvent utilisée par des sujets moins anxieux et/ou permet d’éviter des situations anxiogènes.

28 Coping évitant Le sujet détourne son attention de la source de stress afin de réduire la tension émotionnelle. Ce coping semble plutôt efficace face à des situations stressantes de courte durée et/ou la situation est incontournable. Par contre, ce type de coping peut se révéler inefficace si il s’exprime par la fuite vers des conduites nocives comme le tabac, l’alcool et les médicaments ou si il s’exprime par une forme d’évitement ou de déni.

29 Coping centré sur l’émotion
Ensemble des stratégies cognitives qui visent à réduire la tension émotionnelle avec une prise de distance, une réévaluation positive de la situation et une maitrise de soi. Ces stratégies sont surtout utilisées lorsque la situation est incontrôlable (maladie grave, perte d’un proche…). Par contre, il peut se révéler inefficace et parfois même accentuer la situation de stress si le sujet ne se centre uniquement sur les émotions négatives vécues et ressenties.

30 Coping centré sur le problème
Cette stratégie permet de gérer le problème. Il s’agit de stratégies comportementales plutôt utilisées lorsque l’effort peut modifier la situation.

31 Mise en garde … Style privilégiant le coping évitant et le coping centré sur les émotions peut mener à l’épuisement professionnel.

32 Caractéristiques individuelles
Ressources personnelles : Croyances, anxiété-trait et hardiesse Concept de hardiesse : Engagement, contrôle et maîtrise, défi.

33 HARDIESSE Résultante de 3 caractéristiques personnelles : Engagement, Contrôle et Défi. L’engagement renvoie à un sens général de volonté, de détermination, de valorisation des activités courantes et des relations interpersonnelles. Il est défini comme une implication totale à l’interaction personne et environnement. Les personnes engagées ont tendance à s’impliquer pleinement dans les diverses activités ou situations rencontrées.

34 L’engagement L’engagement se base sur un sens social.
Il s’oppose à la dépendance sociale, à l’abandon et à la perte d’autonomie. C’est l’expression du développement des potentiels.

35 Contrôle et maîtrise Le contrôle se caractérise par la maîtrise de soi. Il s’agit d’une habileté à décider, à réaliser le choix de ses actions, à développer des capacités d’interventions personnelles sur les événements. Le sens de la maîtrise fait référence aux croyances que la personne peut influencer les évènements qui se présentent à elle. Elle se sent capable par son action et sa réflexion d’avoir une capacité à faire évoluer les situations. Le contrôle s’oppose à l’impuissance et à la manipulation.

36 Sens du défi Le défi se traduit par un enthousiasme devant les événements porteurs de changement, de développement personnel. Le défi suppose la curiosité, la souplesse adaptative, par l’anticipation de réalisation pleine d’intérêts. Le sens du défi se base sur des croyances centrées sur le changement plutôt que la stabilité normale. Le défi s’oppose à la méfiance mais aussi à la sécurité et à la stabilité.

37 La hardiesse Est une caractéristique protectrice de la santé.
Elle permet : De se protéger de l’épuisement professionnel, de la détresse psychologique De favoriser le bien être psychologique, de renforcer la qualité de vie au travail

38 HARDIESSE Les personnes hardies ont conscience qu’elles ont la possibilité d’avoir une influence sur les problèmes et une maîtrise des situations. Elles sont engagées dans l’action et vivent les évènements comme autant d’opportunités de développement personnel. Elles utilisent en priorité des stratégies d’adaptation actives et cherchent les soutiens de personnes favorisant la résolution des problèmes.

39 Les émotions Le mot émotion vient du latin « exmovere » ou « emovere » qui signifie « mouvement vers l’extérieur » ou « mettre en mouvement » ; ce qui nous met en mouvement à l’extérieur comme à l’intérieur de nous-mêmes. Il s’agit d’une manifestation physique liée à la perception d’un évènement dans l’environnement (externe) ou dans notre espace mental (interne). A chaque microseconde, notre cerveau reçoit des milliards d’informations relatives à la perception, au traitement et à la régulation des émotions

40 Les émotions Emotions fondamentales ou dîtes primaires desquelles dérivent toutes les autres émotions : 6 émotions de base : la colère, la peur, la joie, le dégoût, la tristesse et la surprise. Certains psychologues y ajoutent l’acceptation et l’anticipation. Les émotions primaires peuvent composer des émotions secondaires selon la façon dont les émotions primaires se composent 2 à 2. Par exemple : la honte serait un mélange de colère et de peur…

41 Les émotions Les émotions du soignant en milieu hospitalier :
Ambivalence émotionnelle Intelligence émotionnelle

42 AMBIVALENCE EMOTIONNELLE ET INTELLIGENCE EMOTIONNELLE
L’expression émotionnelle au sens large désigne « l’ensemble des modifications comportementales associées à une émotion. Elle se déclinent sur un mode gestuel, postural ou vocal ». (LAMMERTYN et L’HOTE) Le milieu professionnel impose des règles en matière d’expression qui vont être établis en fonction de la valorisation culturelle : la perte de la maîtrise des émotions peut être perçue comme un signe de faiblesse mais bien dosée elle peut rendre une personne plus humaine.

43 AMBIVALENCE EMOTIONNELLE ET INTELLIGENCE EMOTIONNELLE
Il existe donc des normes d’expression émotionnelle qui doivent être conformes aux exigences de son poste et de son rôle. LAMMERTYN et L’HOTE expliquent que cet écart entre l’émotion ressentie et l’émotion exprimée est un facteur de stress et d’insatisfaction professionnelle.

44 AMBIVALENCE EMOTIONNELLE
KING et EMMONS ont développé en 1990 le concept d’ambivalence dans l’expression émotionnelle qui se définit comme un conflit émotionnel et cognitivo-comportemental. Ce conflit va se manifester sous deux formes: Le désir d’exprimer mais la volonté de ne pas le faire Exprimer puis regretter

45 AMBIVALENCE EMOTIONNELLE
Les travaux de KING (1998) révèlent que les personnes ambivalentes dans leur expression : - se jugent elles-mêmes malhabiles à décrypter les émotions d’autrui, ce qui va finir par parasiter les relations interpersonnelles - ne vont pas avoir facilement recours à un support social dans le cadre d’une situation stressante.

46 INTELLIGENCE EMOTIONNELLE
Le travail en équipe est favorisé par le développement de l’intelligence émotionnelle des membres qui la composent. Peter SALOVEY nous explique que l’intelligence émotionnelle (I.E) peut se découper en quatre grandes compétences : Identifier ses émotions et celles des autres Comprendre ses émotions et celles des autres Exprimer correctement ses émotions et aider les autres à les exprimer. Gérer ses émotions et intervenir face à celles des autres.

47 Intelligence émotionnelle
Buts : Prendre de bonnes décisions et bien gérer ses priorités Bien communiquer et donc avoir des relations satisfaisantes Avoir une bonne image de soi et des autres.

48 Les émotions Difficultés liées à la régulation des émotions :
Conscience des émotions Compréhension des émotions Acceptation des émotions Capacité de contrôle sur comportements impulsifs Capacité de se comporter en conformité avec ses objectifs lorsque les émotions négatives sont ressenties Capacité d’utiliser des stratégies de régulation des émotions appropriées selon les situations

49 Réponses individuelles
Repérage de lieux de ressourcement Prendre soin de soi Activités personnelles Activités professionnelles

50 Autres réponses comportementales
Adapter sa posture professionnelle à chaque situation Adapter des modalités de communication aux personnes Réféchir à la « juste distance » et la proximité dans la relation au soigné Favoriser une communication aidante Travailler sur la représentation des situations, sur la reconnaissance de ses propres émotions et leurs utilisations avec la distance professionnelle Penser à évaluer les résultats de sa communication est essentiel.

51 BIBLIOGRAPHIE Être un soignant heureux : le défi
Claudine Carillo Stress et souffrance des soignants à l’hôpital Madeleine Estryn-Behar Distance professionnelle et qualité du soin Pascal Prayez Epuisement professionnel et burn out Didier Truchot Le burn out du soignant Michel Delbrouk

52 Le stress et vous ? Auto-évaluation :
Niveau de sensibilité à la frustrations et à l’inhibition Tendances compulsives et agressives Vulnérabilité à la surcharge de travail Capacité de résistance au stress