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Histoire du christianisme

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Présentation au sujet: "Histoire du christianisme"— Transcription de la présentation:

1 Histoire du christianisme
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2 Louis Rousseau

3 Question du cours 5 « L’organisation politique des Ordres religieux médiévaux reflète l’évolution sociopolitique de l’Occident et marquera en retour l’héritage politique des États comme de l’Église. » Démontrer la fécondité de cette hypothèse en commentant l’architecture du pouvoir au sein de l’Ordre de Cluny, celui de Cîteaux et celui des frères prêcheurs (dominicains). Louis Rousseau

4 Le gouvernement clunisien (909-1150)
Monastère de Cluny Abbé Un modèle impérial carolingien Modèle militaire autoritaire L’abbé de C. est un monarque égal au pape Libère les monastères du pouvoir laïc local Inspirera la réforme théocratique romaine de Grégoire VII ( ) Préfigure les monarchies absolues Visite monastères pour recevoir professions Règle conflits locaux Donne directives Monastère local A Prieur Monastère local A Prieur Monastère local B Prieur 2000 établissements moines 1130 Représentant de l’abbé de Cluny Pas d’autonomie Louis Rousseau

5 Abbaye de Cluny Louis Rousseau
Facteurs favorables à l’essor général du monachisme en Occident au début du XIIe siècle : L’effacement du pouvoir épiscopal en dehors des territoires appartenant à l’Empire Dans le territoire de la France (de concert avec la perte des droits régaliens au profits de l’aristocratie féodale Dans le Midi ou l’aristocratie laïque fait mainmise sur les sièges épiscopaux. Leurs enfant priorisent leur rôle militaire et profane au détriment de leurs responsabilité spirituelles et pastorales.Évêchés cédés aux plus offrants (Féodalisation des terres épiscopales) Requêtes religieuses fortes des laïcs auprès des « vraies personnes sacrées » que sont les moines Ceci leur attire en retour des bénéfices de la part des laïcs sous forme de donations Le secret de la prospérité de Cluny dépend moins de sa structure politique unificatrice de l’espace monastique, que de leur symbiose étroite avec la nouvelle société féodale : célébrations liturgiques impeccables +intercession efficaces en faveur des vivants et des morts. Accent spécial sur le culte des défunts en faveur desquels un office particulier était célébré chaque jours, en plus de la commémoration annuelle instituée au début du Xie s., le lendemain de la Toussaint. Les moines font circuler les « mérites » dans les réseaux lignagiers par la pratique de la vie claustrale et la célébration de nombreuses messes : contrats de « fraternité » (confraternitas) permet d’inscrire son nom sur le nécrologe d’un monastère ! « La croyance qui s’est le plus fortifiée entre le IVe et le Xie s. et qui a créé le terrain le plus favorable à la naissance du Purgatoire, c’est la pratique de la prière, et, plus largement des suffrages pour les morts. L’ensemble des fidèles y trouve de quoi satisfaire à la fois à sa solidarité avec ses parents et ses proches au-delà de la mort et l’espérance d’être à son tour, après la mort, bénéficiaire de cette assistance ». Le Goff, La naissance du purgatoire, 934-5 Louis Rousseau

6 Le gouvernement cistercien (1098-1350)
Un modèle consultatif féodal Abbaye-fille -mère A-f Abbaye-fille Abbé Abbaye-fille Abbé Abbaye de Cîteaux Abbaye-mère Abbé Abbaye-fille Abbé Abbaye-fille Abbé 4 Première abbayes-filles : Clairvaux (saint Bernard, premier abbé) La Ferté ((la moins féconde, 2 filles) Pontigny Morimond La gouvernance féodale : « la société féodale n’est ni plus anarchique ni plus arbitraire que la période antérieure, mais elle fait une place plus large aux pouvoirs locaux et à la consultation, dans la mesure où les souverains ne peuvent rien décider de quelqu’importance sans prendre conseil auprès des grands et où ces derniers à leur tour ont besoin du consentement de leurs vassaux pour s’engager dans des opérations politiques ou militaires d’une certaine envergure ». Vauchez, 2000, Le fonctionnement interne du monastère clunisien est régi par la « Charte de charité » (pacte d’amitié entre les moines) 338 monastères masculins en 1150 647 monastères en 1250 Horaire monastique type : « ..il fait encore nuit vers 2h30 du matin lorsque les moines se lèvent pour Vigiles, le premier office qui dure jusqu’à 5h. Après, certains lisent, d’autres s’assoient dans le cloître ou vont se changer, ou encore laver les mains. À 6h30 et jusque vers 8h45 se succèdent 4 offices : Laudes, puis, vers 7h15, Prime et Messe et enfin Tierce avant fr se réunir au Chapître. Dans cette salle se fait ce que l’on pourrait appeler le conseil d’administration du monastère. On y lit chaque jopur sur l’analogiu, (le pupître), un chapitre de la Règle de saint Benoît pour vérifier que la vie menée est bien conforme, on s’y confesse, on y apprend les événements extérieurs petits ou grands comme la naissance, le mariage ou la mort d’un parent. C’est aussi là que les novices sont convoqués pour la « pétition », c’est-à-dire s’ils sont admissibles ou pas encore comme moine. C’est après cette séance qui dure environ une demi-heure, jusque vers 9h15, qu’ils partent au travail jusque vers 14h. Vers 11h45, ils célèbrent un autre office, Sexte, soit à l’église s’ils travaillent à l’intérieur du monastère, soit là où ils se trouvent. Vers 14h15, un petit office a lieu, None, avant leur repas commun à 14h30. Tous ensemble, d’un seul côté de la grande table, car les frères ne doivent jamais se tourner le dos, ils mangent dans des écuelles que d’autres apportent - ceux-ci mangeront après en écoutant les textes lus par le lecteur dans une chaire. Devant eux un pichet : la juste de vin, de cervoise - l’ancêtre de la bière -, de cidre ou d’eau et une tasse à 2 anses. Ensuite un temps assez libre est laissé, occupé à différentes tâches avant les Vêpres vers 16h15. Les moines vont après cet office, boire ensemble au réfectoire avant d’aller s’asseoir dans le cloître pour la « collatio » : une lecture commentée suivie du dernier office, Complies, précédant le coucher vers 17h30. » De Gastyne, 26. Abbaye-mère visite annuelle des a-filles pour écouter doléances possibilité de déposer abbé des a-filles si déchu Droit de doléance de chaque moine Autonomie de chaque abbaye 4 abbés des 4 premières a-filles peuvent déposer l’abbé de Cîteaux Chapitre général annuel Grandes décisions concernant la vie de l’Ordre Tous les abbés décident collégialement : 1 abbé = 1 vote Louis Rousseau

7 Un moine mystique, prophète et intégraliste : Bernard de Clairvaux
Entre à Cîteaux avec oncles, frères, amis en 1112 pour retrouver l’esprit primitif du monachisme Abbé de Claivaux en 1115 Fait approuver l’Ordre des Templiers en 1128 1130 milite en faveur du pape Innocent II, plus saint que l’autre prétendant, Anaclet 1140, obtient la condamnation du maître parisien Abélard 1146, prêche pour la seconde croisade et convainc Louis VII Présent sur tous les fronts jusqu’à sa mort (1153) : contre hérésies, montée du pouvoir communal, etc « ..l’abbé de Clairvaux était fondamentalement un conservateur, dans le domine politique et social. Convaincu comme tous les clercs de son temps, du caractère providentiel de l’inégalité des classes sociales et hostile aux mouvements populaires, il voit le monde comme l’œuvre de Dieu à laquelle il serait présomptueux à l’homme de vouloir toucher : les riches doivent faire l’aumône, les pauvres accepter leur condition sans murmurer et le roi permettre à l’Église de remplir sa mission. Lorsque ces conditions sont remplies, l’ordre règne dans la société chrétienne. Avec saint Bernard apparaît pour la première fois dans l’histoire de l’Église de France un type d’homme appelé à un long avenir : le catholique « intégral » qui n’hésite pas à aller à contre-courant des tendances de son temps pour défendre et faire reconnaître au sein de la société le primat du spirituel. » Vauchez, 1988, Mystique de l’amour divin, de l’Incarnation Louis Rousseau

8 Le gouvernement des frères prêcheurs (dominicains (1228))
Un modèle égalitaire communal 4 définiteurs élus Maître général Province territoriale a Chapitre général : assemblée représentative formée par tous les provinciaux et des frères définiteurs élus par tous les couvents Élit le maître général et peut le déposer Adopte la législation commune Prieur provincial (3 ans) Chapitre provincial : repré- sentants élus de chaque couvent Couvent A Prieur élu pour 3 ans par tous les frères Droit de visite des supérieurs Droit électif de chaque frère Le prieur de son couvent Les membres du Chapitre provincial Les définiteurs du Chapitre général Le frère obéit d’abord à son prieur, puis au Provincial, puis, ultimement au Maître général Principe de subsidiarité : ne remontent au sommet que les problèmes non résolvables au niveau provincial « Un homme, une voix » Aux origines de la gouvernance démocratique occidentale : « À la différence des clunisiens et des cisterciens, les « frères prêcheurs » (Fils de Dominique de Calaruega ou Dominicains) et les « frères mineurs, pauvres et humbles (Fils de François d’Assise) n’aspirent pas à fuit le monde, mais recherchent la compagnie des hommes et des femmes pour les évangéliser par la parole et l’exemple, ce qui les conduit à s’installer au cœur des villes. Aussi n’est-il pas étonnant qu’ils subissent l’influence des institutions municipales et en particulier du régime communal qui atteint alors son apogée, tant en Italie centrale et septentrionale qu’en Flandres ou dans la basse vallée du Rhône. [..Leur désignation par le nom de « frères »] implique qu’il y a entre eux une égalité absolue, qui a pour fondement le désir de vivre en commun une expérience de fraternité évangélique dans le cadre d’une règle » (celle de saint Augustin) Vauchez, 2000, 33 « L’apport spécifique des canonistes du XIIIe s. a été d’étendre cette règle (« ce qui concerne tout le monde doit être discuté et approuvé par tout le monde ») au fonctionnement des ordres religieux en faisant de la consultation et du consentement de tous leurs membres le principe fondamental qui régissait leur fonctionnement interne. De là, elle passera dans le domaine des institutions publiques, et ce n’est peut-être pas un hasard si, dans les années au cours desquelles un dominicain, Robert Kilwardby, et un franciscain, John Peckam, se sont succédés sur le siège primatial de Canterbury -, se fait jour en Angleterre l’idée d’une véritable représentation nationale, seule habilitée à consentir à l’impôt demandé par le roi, qui doit devenir dès la fin du XIIIe s., un principe constitutionnel du royaume et se situe aux origines du régime parlementaire. » Vauchez, 2000, p. 35 Couvent B Prieur élu pour 3 ans par tous les frères Couvent etc Prieur élu pour 3 ans par tous les frères Louis Rousseau

9 La réponse à la contestation populaire : les frères mendiants
Après 1130, le clergé veut récupérer les revenus spoliés par l’aristocratie féodale, s’enrichit et se « sécularise » « indignité des prêtres » Poussée populiste multiforme qui se réclame d’une interprétation spiritualiste du christianisme et d’une authentique « vie évangélique » pour les prédicateurs Années 1170 : tendances hérétiques latentes des groupes contestataires s’accentuent sous l’influence de doctrines dualistes venues du monde byzantin. Impact sur : Mouvements contestataires du Languedoc : Rejet de l’Ancien Testament Contestation des pratiques et rites de l’Église catholique Contestation de tout le corps de croyances La Vérité de l’Évangile cathare: Lutte permanente entre Dieu (esprit) et Satan (matière) Il faut remplacer l’Église qui a tout faux Le croyant cathare va retrouver le monde lumineux du Bon après la mort à la seule condition d’adhérer à la foi (pas besoin du christ, des sacrements ou de l’Église Mandat d’Innocent III à son légat (17 novembre 1206) : « ..nous ordonnons et prescrivons à ta discrétion, par cet écrit apostolique, de t’occuper d’enjoindre - en rémission de leurs péchés - à des hommes éprouvés que tu verras propre à remplir cet office, qui n’hésiteront pas, en imitant la pauvreté du Christ pauvre, à aborder les gens méprisés dans une tenue méprisée mais avec un esprit plein d’ardeur, de leur enjoindre d’aller sans retard aux hérétiques et de les rappeler si bien de leur erreur, si le Seigneur veut bien le concéder, par l’exemple de leur agir et l’enseignement de leur dire. » Échec des prédicateurs cisterciens Dominique de Calaruega, chanoîne catalan, crée un groupe de prédicateurs qui adoptent le style de vie des parfaits cathares (1206) approuvée immédiatement par Innocent III Louis Rousseau

10 Chronologie cathare en Languedoc
« Face à cette montée de l’hérésie et de l’agitation religieuse (v.g. les Vaudois, laïcs qui prêchent la vie pauvre, font traduire l’Écriture en langue vulgaire, permettent aux femmes de prêcher), l’Église réagit le plus souvent de façon maladroite et inefficace. Aux Cathares, compte tenu de l’impuissance du comte de Toulouse, Raymond V, elle ne trouva à opposer que quelques « missions » de cisterciens, comme celle qu’accomplit en 1178 le cardinal Henry d’Albano, abbé de Clairvaux. Quand en 1203, Innocent III envoya l’abbé de Citeaux, Arnaud Amori, en Languedoc avec douze abbés et toute une suite de moines, il était trop tard pour remonter le courant. Si l’évêque espagnol Diègue d’Osma réussit en 1207, lors du colloque de Pamiers, à rallier à l’Église un certain nombre de Vaudois, dont Durand de Huesca et Arnaud de Campagna, les cisterciens n’obtinrent aucun succès décisif contre les cathares. Dans ces conditions, lorsque le légat pontifical Pierre de Castelnau fut assasiné à Saint-Gilles en 1208 par un écuyer de Raymond VI, le pape n’hésita pas à lancer un vibrant appel à la croisade, dirigée pour la première fois contre des populations chrétiennes, appel qui recueillit un large écho auprès des chevaliers de la France du Nord. En 1209, l’expédition militaire dirigée par Simon IV de Montfort, un seigneur de l’Île-de-France, contre les albigeois, s’abattit sur le Lanquedoc. Elle devait à terme entraîner l’extirpation de l’hérésie des régions où elle avait fini par s’imposer, mais au prix d’un traumatisme culturel et religieux aux conséquences profondes et durables. Rupture dramatique, mais qui était déjà en germe depuis que le catharisme s’était posé en adversaire et en rival de l’orthodoxie catholique, ce qui, dans la chrétienté des années 1200, ne lui laissait guère de chance. » Vauchez, 1988, 365. Louis Rousseau


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