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Quel niveau de croissance pro-pauvres
au Maroc ? Douidich M. Haut-Commissariat au Plan
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Objet Mesurer le contenu pro-pauvres des phases de croissance, observées entre 1985 et 2007.
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Littérature Concepts de la croissance pro-pauvres:
le concept « absolu » qualifie la croissance de pro-pauvres si le revenu des pauvres croît, indépendamment de l’évolution des inégalités; le concept « relatif » considère la croissance comme pro-pauvres si les pauvres en bénéficient relativement plus que les non pauvres, c’est-à-dire si la croissance est accompagnée d’une réduction des inégalités.
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Méthodologie Concept et source des données
La croissance pro- pauvres est ici celle qui améliore la consommation des populations pauvres à un taux supérieur à celui des non-pauvres; Indicateur de niveau de vie: la consommation par habitant; Phases de croissance: délimitées par les périodes de référence des enquêtes sur le niveau de vie et la consommation des ménages, réalisées par le HCP entre 1985 et 2007: , et
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Mesure des indices d’une croissance pro-pauvres:
Décomposition de la variation de la pauvreté au cours de chaque phase en effets -croissance et -inégalité d’après l’approche de Shorrocks 1999; Mesure, selon l’approche de Kakwani et Son 2002, des indices du contenu pro-pauvres de la croissance, à partir des effets de la croissance et l’inégalité sur la pauvreté : indice de croissance pro-pauvres : calculé à partir de l’élasticité totale de la pauvreté et l’élasticité-croissance, il est, en présence d’une croissance positive, : > 1 : les pauvres bénéficient plus que proportionnellement de la croissance que les riches ; < 0 : la croissance génère une augmentation de la pauvreté. taux de croissance d’équivalent pauvreté : c’est le taux de croissance qui générerait la réduction observée de la pauvreté, en présence d’une stabilité des inégalités.
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Valeur de l’indices de pauvreté en %
Résultats Indice de la pauvreté Valeur de l’indices de pauvreté en % Elasticité totale de pauvreté Eléments explicatifs Indice de croissance pro-pauvres Taux de croissance d’équivalent pauvreté Taux de croissance enregistré Effet croissance Effet inégalité 1985 1991 Ratio 21 13,1 -7,9 -8,2 0,3 0,963 0,360 0,374 Profondeur 5,5 2,7 -2,8 -2,4 -0,4 1,167 0,432 Inégalité (sévérité) 2,2 0,8 -1,4 -1 1,400 0,518 2001 15,3 1,8 0,4 0.818 -0,132 -0,108 3,5 0,5 0.625 -0,176 Inégalité 1,2 0,37 0,17 0,2 0.459 -0,239 2007 8,9 -6,4 1,000 0,208 1,9 -1,6 -1,7 0,1 0,941 0,196 0,6 -0,6
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Commentaire des résultats en termes
de ratio de pauvreté
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Période Baisse de la pauvreté: de 36,7%, de 21,0 à 13,1%; Indice de croissance pro-pauvre < 1: consommation des pauvres améliorée à un taux inférieur à celui des non pauvres (hausse des inégalités). Taux de croissance d’équivalent pauvreté < taux de croissance observé, de 1,4 points pourcentage: faible rendement de la croissance en termes de baisse de la pauvreté. Croissance : pro-pauvres d’après le concept absolu, anti-pauvres d’après le concept relatif.
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Période Hausse de la pauvreté: de 16,8%, de 13,1% à 15,3% en passant par 16,5% en 1994; Indice de ‘récession pro-pauvres’ < 1: consommation des pauvres détériorée à un taux supérieur à celui des non pauvres (hausse des inégalités). Taux de récession d’équivalent pauvreté > taux de récession observé: impact excessif de la récession en termes de hausse de la pauvreté. Croissance anti-pauvres d’après les deux concepts: absolu, relatif.
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Période Baisse de la pauvreté: de 41,8%, de 15,3% à 8,9%; Indice de croissance pro-pauvres = 1: consommation des pauvres améliorée à un taux égal à celui des non pauvres (stagnation des inégalités). Taux de croissance d’équivalent pauvreté = taux de croissance observée: impact optimal de la croissance en termes de baisse de la pauvreté. Croissance : pro-pauvres d’après le concept absolu, juste pro-pauvres d’après le concept relatif.
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Taux de croissance totale en %
La croissance a été plus favorable aux populations pauvres, vulnérables et aisées qu’aux classes moyennes. 15 20 25 30 35 40 60 80 100 Percentiles Taux moyen de croissance % de ménages, du plus pauvre au plus riche, selon la dépense par tête Courbe d'incidence de la croissance entre 2001 et 2007 Taux de croissance totale en %
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Conclusions Entre 1985 et 2007, seule la période est nettement pro-pauvres. Les pauvres obtenaient, pour la première fois, au cours des années 2000, le même bénéficie proportionnel de la croissance que les non pauvres, en raison d’une stabilité des inégalités, due notamment au ciblage des investissements sociaux sur les localités pauvres (cas de l’INDH); La croissance de la consommation entre 2001 et 2007 a certes bénéficié, dans les mêmes proportions, aux pauvres et aux non-pauvres, mais elle a été moins élevée parmi les classes moyennes (2,9% par an), en comparaison avec les classes modestes (3,2%) et aisées (4,3%). Une mobilité sociale ascendante centrée non seulement sur les tranches inférieures de revenu, mais aussi sur les tranches intermédiaires, consolidera la croissance pro-pauvres constatée et développera, en même temps, le poids démographique et économique des clases moyennes.
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