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Publié parMathilde Thibodeau Modifié depuis plus de 5 années
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Nos Flamands sont-ils donc francophones?
Comment situer la langue et la littérature françaises en Belgique? Reine Meylaerts KULeuven, Belgium ‘Situating French – Situer le français’, 20th and 21st Century French and Francophone Studies International Colloquium, University of Miami, 30/3-1/4/2006
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Comment parler des lettres francophones en Belgique ?
autodéfinition = question centrale depuis plus de 170 années modalités d’existence: « Existe-t-il? » depuis l’époque romantique: une littérature (‘nationale’!) se définit selon la coïncidence entre un territoire, une langue et une nation Belgique = cadre géo-politique multilingue et multiculturel (flamand – francophone) modèles d’analyse, nos programmes académiques s’inspirent du modèle ‘national’, sont monolingues
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Comment parler des lettres francophones en Belgique ?
Catégories intervenant dans une définition identitaire ‘belge’ participent de la situation plurilingue et multiculturelle dans laquelle les phénomènes littéraires luttent pour l’imposition d’une identité légitime La littérature francophone de Belgique ‘doit’ se positionner v.-à-v. de la littérature flamande
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Comment parler des lettres francophones en Belgique ?
privilégier la piste ‘interbelge’ La Flandre = aubaine et tendon d’Achille jeter une lumière nouvelle sur le fonctionnement et l’autodéfinition des faits littéraires et leur diversité en Belgique
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La Légende d’Ulenspiegel (C. De Coster, 1867)
- Le weerwolf est pris, il est pris, le meurtrier! Béni soit Ulenspiegel! Longue vie à notre frère Ulenspiegel! Lang leven onsen broeder Ulenspiegel. Et c’était comme une révolte populaire.
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“Les Villages” (E. Verhaeren, Toute la Flandre, 1911)
De lieu en lieu avec leurs murs et leurs toits rouges, Ils se mirent depuis des siècles dans l’Escaut; Au moindre vent qui vient des nuages, là-haut, Mille coqs d’or, sur les clochers, luisent et bougent. C’est là que vit et bat, parmi les champs féconds, Le très vieux coeur de Flandre au pouls massif et rude; Que les petites gens tassent leurs habitudes Et font tranquillement les besognes qu’ils font.
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“Toccata de l’été flamand” (C. Melloy, Enfants de la terre, 1934)
Bleu de ciel et blond de blés, Voici l’été de retour. La kermesse fait le tour Des dimanches pavoisés. (…) Chaque village est un Breughle: Festin des gras et des maigres, Rixes, rires et cris aigres, Et complaintes de l’aveugle! Eh! Les fanfares, soufflez! Bières, jaillissez des bondes!
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“La Quinzaine littéraire: Georges Eekhoud”.
Tout le pays flamand et tout le peuple flamand vivent dans les mots français qu’il [Georges Eekhoud] assemble avec obstination, (...). [I]l est (...) le Flamand absolu et intégral (...). (Giraud, Albert. Revue Belge. (1er juillet 1927):85)
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Littérature ‘belge’ ? inspiration ‘flamande’ + langue française = ‘mythe nordique’ (Klinkenberg 1981) la formule de succès d’une littérature ‘nationale’ ‘belge’, également à Paris écrivains ‘belges’ = Flamands francophones comme Maeterlinck, Verhaeren, Rodenbach, Elskamp, Eekhoud, … nés en Flandre, écrivant en français ‘flamand’ = ‘francophone’ = ‘belge’
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Littérature belge 1880-1940? La Flandre: aubaine et tendon d’Achille
concepts ‘Flandre’ / ‘Flamand’ / ‘flamand’: acception géographique, historico-culturelle, pas du tout linguistique définition fait abstraction de la littérature en langue flamande définition problématique!!: cf. luttes linguistiques et émancipation socio-culturelle de la Flandre
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Conséquences littéraires?
Progressivement: impossibilité de faire abstraction de la littérature en langue ‘flamande’ impossibilité de définition d’une littérature ‘belge’ selon la formule du mythe nordique impossibilité pour les Flamands d’écrire en français sur la Flandre
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Position des écrivains flamands francophones?
Camille Melloy: Flandre Occidentale ( ) Flamand néerlandophone: ‘flamand’ = langue maternelle école secondaire en français: parfaitement bilingue produit des rapports socio-linguistiques de l’époque en théorie: choix de langue littéraire est totalement ouverte quelle langue d’écriture?
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Position des écrivains flamands francophones?
Le choix d’une langue littéraire un des points chauds autour desquels se construisent des positions identitaires jamais neutre vu le potentiel conflictuel que véhiculaient les concepts de ‘langue’, ‘littérature’ et ‘culture’ dans cet environnement plurilingue
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“Un poète de langue française. Camille Melloy. 1891-1941”
Camille Melloy n’a cessé d’user couramment du flamand, traduisant ou écrivant directement en cet idiome ses propres œuvres, entretenant avec les écrivains de Flandre un commerce amical et spirituel basé sur un échange abondant en néerlandais. Le choix du français fut donc, de la part du poète, l’objet d’une prédilection spontanée, ne comportant aucune ignorance, aucun dédain de l’autre langue. Nous pouvons y voir une préférence de culture, le fruit d’un humanisme latin, l’orientation naturelle d’une âme par la tradition spirituelle du catholicisme lettré. (Davignon 1941 :122)
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“Un poète de langue française. Camille Melloy. 1891-1941”
Ni le poète, ni le prosateur et encore moins le traducteur n’ont sacrifié la vraie tradition de la langue française à des adaptations douteuses ou des assimilations hasardées. Ce Flamand, inexplicable dans son terroir et ses aïeux, est tout français d’accent, de rythme, de forme. (Davignon 1941 :125)
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« La vie littéraire » M. Pierre Maës (sic) est l’un de ces jeunes intellectuels – de plus en plus rares, hélas ! – qui aiment certes avec ferveur la Flandre et sa langue, mais comprennent, admettent que le Français (sic) mieux que le Thiois, est propre à faire entrer dans le grand commerce littéraire international des idées, les sensations, les sentiments des poètes nés au bord de l’Escaut. Il n’est pas de ces étranges patriotes flamands, de ces « nationalistes », (…) qui reprochent amèrement à Rodenbach, à Verhaeren, à Maeterlinck, à Van Lerberghe, à Grégoire Le Roy d’avoir écrit en français et qui refusent de reconnaître que le succès de leurs œuvres a fait plus pour la gloire de la Flandre que le labeur obscur de cent écrivains s’exprimant, même avec talent, en néerlandais. (Rency s.d., s.l.)
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« La vie littéraire » Au surplus, M. Pierre Maës est bien loin d’ignorer ou de dédaigner les productions de notre littérature thioise. Il a traduit, et fort bien traduit, Le Bourriquet, un âpre et puissant roman de Cyriel Buysse, le Maupassant flamand. Voilà qui vaut mieux tout de même que de s’enfermer derrière la muraille de Chine d’un particularisme linguistique ridiculement suranné. (Rency s.d., s.l.)
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‘Littérature belge’ après 1940?
Les écrivains flamands monopolisent ‘la Flandre’ et boudent ‘la Belgique’ ‘flamand’ / ‘Flamand’ = de langue flamande Littérature belge = lettres francophones de Belgique ‘belge’ = ‘francophone’ Positionnement v.-à-v. de la France
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