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L’INFORMATION Thème: CONFERENCE DE L’ARGUMENTATION DANS

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1 L’INFORMATION Thème: CONFERENCE DE L’ARGUMENTATION DANS
UNIVERSITE DE BIALYSTOCK (POLOGNE) L’INFORMATION DANS Jean-Marie Andoh Gbakré Université Peleforo Gon Coulibaly Jean-Marie Andoh Gbakré Université Peleforo Gon Coulibaly Conférence présentée par :

2 Jean-Marie Andoh Gbakré
Animée par : Jean-Marie Andoh Gbakré Université Peleforo Gon Coulibaly

3 INTRODUCTION La neutralité et l’objectivité caractérisent l’information. L’argumentation, quant à elle, met en avant la position du sujet à propos d’un thème précis. Cela dit, comment l’information véhicule-t-elle tacitement la posture du sujet ? Apparemment contradictoires, ces deux notions partagent pourtant le même objectif, faire comprendre à l’auditoire un fait, et s’il le faut l’amener à réagir en fonction de son nouvel état cognitif. Une approche théorique situe la complicité de ces notions. Par la suite, le caractère du lien qu’elles entretiennent permet de révéler les possibles enjeux issus de leur fonctionnement interactif. Quels peuvent être les traces de l’argumentation dans l’information et les éventuels enjeux qui en découlent ? Si ce principe est validé en argumentation, l’information, tout en visant ce même but, s’exprime sous le couvert d’un voile. Cette hypothèse suppose que l’information fonctionne souvent avec des marques de l’argumentation.

4 A propos d’une éventuelle complicité entre l’argumentation et l’information
1 Cette réaction peut être l’objectif de communication visée par le locuteur. En ce moment, l’information porte un dessein subjectif tout en feignant le simple dire. Elle fait ainsi le jeu de l’argumentation. Il arrive souvent que l’informateur sélectionne les données. Si des raisons d’espace ou d’efficacité professionnelle justifient en partie ce type d’attitude, il revient souvent que les informations sélectionnées convergent avec dextérité à la défense d’une idéologie spécifique. En ce qui concerne l’information le niveau de croyance est apparemment absent ou du moins dissimulé. L’argumentation et l’information participent à la vie du langage. L’argumentation est le produit d’une pensée construite autour d’un fait. Le fait en question mobilise une certaine prise de distance par le sujet afin de laisser transparaître une logique d’objectivité. Le traitement des données doit pouvoir susciter chez l’auditoire un certain intérêt dans la mesure où celles-ci lui sont supposées être inconnues. L’information ne satisfait pas toujours un principe sacro saint de neutralité. Elle engage bien des fois l’avis du sujet de manière subtile. Un tel fonctionnement induit son accointance avec l’argumentation. Le locuteur est par ailleurs tenu par la stricte mesure de la prise de distance. Or, en pratique, l’information communiquée est susceptible de provoquer chez l’auditoire une réaction. L’argumentation associe au logos le plausible, le vraisemblable

5 2 L’information embrayée L’information embrayée L’information débrayée
Des traces de l’argumentation dans l’information 2 L’information embrayée 2.1 Pour montrer le fonctionnement de l’argumentation dans l’information, nous nous intéressons à deux aspects du système discursif: Il peut arriver par exemple que le locuteur lui-même se propose comme une preuve des faits à travers l’émission d’une opinion sous la forme d’une information. Une information est embrayée quand la subjectivité du locuteur est explicite. L’information, supposée être exempte des empreintes du sujet informateur, est malheureusement trahie par des outils linguistiques qui engagent la responsabilité de ce dernier. 2.1 L’information embrayée 2.2 L’information débrayée

6 b - a - La police a tiré sur les manifestants sous nos yeux.
Il est clair que le peuple ivoirien est fatigué de ses dirigeants. C’est ce que déclare ici le président de l’association des chômeurs : « Nous sommes fatigués de notre situation et nous ne voulons plus de ce gouvernement ». La police a tiré sur les manifestants sous nos yeux. Loin d’être neutre, l’information s’appuie sur un ‘je’ qui s’assigne la complicité d’une voix plurielle ‘nos’. L’informateur se dispose en une preuve des faits, autrement dit, il est ici le point de départ d’une argumentation. Contrairement à (a) ou le ‘nos’ embraye directement sur la posture du sujet énonciateur, ici, le locuteur principal tente de prendre plus de distance en laissant le soin à l’énonciateur « le président de l’association des chômeurs » d’affirmer sa position.

7 2 L’information débrayée L’information embrayée L’information débrayée
Des traces de l’argumentation dans l’information 2 2.2 L’information débrayée Par l’usage de verbes comme ‘’sembler’’, paraître’’ ou d’adjectifs indéfinis tels que ‘’un certain’’, ‘’plusieurs’’, ‘’une centaine’’, etc. le locuteur informe sur un fait avec une tendance de probabilité. C’est le cas par exemple avec l’estompage et les pronoms représentants. Une information est débrayée quand les marques subjectives s’effacent pour faire place à des outils linguistiques susceptibles de conférer au propos du locuteur de la neutralité. 2.1 L’information embrayée L’estompage est un « procédé par lequel l’auteur cherche à donner à la réalité décrite un aspect vague ». (H. Morier, 1961 : 460 ). Le problème cependant est que même débrayée, l’information peut toujours contenir des traces argumentatives. 2.2 L’information débrayée

8 c - Le peuple refuser au président Alassane Ouattara semble
Un troisième mandat. semble

9 2 L’information débrayée 2.2
Des traces de l’argumentation dans l’information 2 2.2 L’information débrayée Ce mode opératoire peut aussi s’observer avec les pronoms représentants. Pour parler des substituts abréviatifs tels que il, le, cela, etc. E. Benveniste utilise la notion de représentants. Selon lui, ces pronoms assurent « une fonction de ‘représentation’ syntaxique qui s’étend ainsi à des termes pris aux différentes ‘parties du discours’ ». (E. Benvensite, 1966 : 256)

10 d - Ils sont venus tôt ce matin crier leur
ras-le-bol à la place de la République. Les travailleurs de la société X ont fait savoir que sans le payement intégral de leurs primes, ils ne reprendraient pas le service.

11 2 L’information débrayée 2.2
Des traces de l’argumentation dans l’information 2 2.2 L’information débrayée Que ce soit avec les estompes ou les représentants, l’information bien que débrayée peut contenir des traces argumentatives.

12 3 Des possibles enjeux de l’information argumentée
Ce que J.M Gbakré précise en ces termes : « (…) le trajet de l’information est soumis à une dynamique de perception eu égard à ce que le dit peut-être favorable ou défavorable au grand public selon les circonstances. De telles réalités construisent souvent le prétexte d’une manipulation de l’information, et par ailleurs de l’auditoire dans un système de non-dit à découvrir ». (J.M Gbakré, 2018 : 16). En projetant un avis implicite, l’information argumentée permet au locuteur de dire sans dire. L’information argumentée est implicite. En plus de donner à entendre, le dire associe souvent un laisser entendre. L’information en elle-même est guidée par un enjeu formel d’objectivité. Mais, le locuteur la manipule souvent au but d’amener l’auditoire vers des effets souhaités.

13 « Nous avons commencé à 08H00, et là il est midi passé »
Au cours d’une conférence, le locuteur principal à 12 H 10 mn déclare à l’assemblée : « Nous avons commencé à 08H00, et là il est midi passé » C’est un plaidoyer soumis au bon entendement de l’assistance. L’information ici combine un enjeu inclusif de souhait implicitement motivé et supposé être validé par l’auditoire. En informant son auditoire qu’il est midi passé, le conférencier confie implicitement son affaiblissement et la nécessité pour lui de reprendre des forces à travers certainement un repas.

14 3 Des possibles enjeux de l’information argumentée
P. Charaudeau parle de ‘contrat entre des partenaires discursifs’. En effet : «  (…) les partenaires de l’échange (…) se trouvent alors dans une relation de réciprocité qui les oblige à reconnaître la finalité qui les relie, l'identité qui les caractérise, le propos qu'ils échangent, les circonstances qui les contraignent physiquement, et les rôles discursifs qui y sont attachés. C'est ce qui permet de dire que la relation dans laquelle se trouvent engagés les partenaires d’un acte langagier est d’ordre contractuel (…) ». P. Charaudeau (2015 : 2) Tant qu’elle vise à agir sur l’interlocuteur de manière subtile, l’information ne peut plus prétendre être limitée au caractère constatif qui instruit son fonctionnement. Elle rime avec l’argumentation par le simple fait qu’elle collabore à la même visée d’effet tacite envisagé. L’auditoire n’est donc pas censé adhérer au premier abord à la substance de l’information soumise à son appréciation. Parce que celle-ci envisage une finalité subséquente, elle négocie ses effets chez l’auditoire, tout comme l’argumentation le fait. P. Charaudeau (2005 : 37) souligne : « contrairement à la valeur de vérité qui s’appuie sur de l’évidence, l’effet de vérité s’appuie sur de la conviction, et participe d’un mouvement qui relève d’un savoir d’opinion (…) ».

15 Dans un spot télévisuel sur la poliomyélite avec l’image d’un enfant atteint par la maladie, un locuteur affirme : « j’ai négligé le vaccin contre la poliomyélite, aujourd’hui mon enfant en est victime » Ici, l’adresse du locuteur à l’auditoire universel, plus qu’une information, est une sensibilisation.

16 3 Des possibles enjeux de l’information argumentée
Or, dès l’instant où l’information est manipulée, elle ne respecte plus les clauses de la neutralité, elle fait le jeu de l’argumentation afin de respecter par exemple un enjeu bien déterminé. Dans ce même élan, selon le type d’information à transmettre et selon le caractère de l’auditoire qui est en face, l’information exige une certaine précaution. En somme, tant que dans une situation de communication un locuteur se permet de manipuler les données ou simplement de dire avec pour intention de laisser entendre, il informe dès lors son auditoire au contrat d’un objectif à atteindre. L’information fonctionne ainsi en interaction avec l’argumentation dans la mesure où elle vise un but précis. Certaines informations peuvent paraître choquantes ou osées, d’autres encore inadmissibles ou insensées. Et puisque c’est l’auditoire qui doit en apprécier la valeur, le locuteur les transmet en tenant compte de la sensibilité de son auditoire par rapport à l’effet souhaité ou à éviter.

17 CONCLUSION Cependant, dans leurs fonctionnements respectifs, il arrive que ces deux notions interagissent. Informer et argumenter sont en principe deux activités discursives différentes. Embrayée ou débrayée, l’information fait le jeu de l’intention implicite du locuteur et participe ainsi de l’enjeu fondamental de tout discours : communiquer et faire agir. L’une convoque les termes comme objectivité, neutralité, impartialité, etc. L’autre se définit à travers les verbes tels que influencer, convaincre, persuader, etc.

18 Merci de votre attention !


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