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APPRENDRE A PARLER A L’ECOLE MATERNELLE
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UN ENJEU CIVIQUE ET INTELLECTUEL
La maîtrise de la langue orale est une condition majeure : du développement de la personne dans toutes ses dimensions de la capacité à trouver sa place parmi les autres du devenir citoyen Pensée et langage se construisent en étroite relation
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Pouvoir parler Le langage de l’adulte structure la vie de la classe, rythme les apprentissages, aide l’enfant à se construire. Il constitue une référence. Il ne se substitue pas à celui de l’enfant : respecter son espace de parole est un préalable incontournable
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et de laisser parler les enfants,
Si on se donne le temps d’écouter et de laisser parler les enfants, ils rentreront dans l’oral. Mireille Brigaudiot
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On ne parle pas tout seul
On apprend dans l’interaction : on s’exprime en entrant dans un échange On apprend à comprendre : le maître ou la maîtresse, ses camarades
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COMMUNIQUER Base de tout langage structuré
Penser sa classe pour permettre et favoriser la communication Adopter une posture qui induit la communication Ne pas s’en tenir au verbal.
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Quand apprend-on ? A chaque moment de classe
En s’imprégnant du langage de l’adulte En enrichissant le sien grâce aux interactions et aux relances en particulier. Dans des séances construites Le langage est une représentation du monde dans toutes ses composantes. Toutes les séances dans tous les domaines sont porteuses d’apprentissage langagiers qu’il faut identifier Dans des séances consacrées à la structuration de la langue
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Qu’apprend-on ?
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Un langage pour construire du sens : trois axes
Apprendre à communiquer de la PS à la GS Apprendre à apprendre de la PS à la GS. Apprendre à jouer avec les langages
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Apprendre à communiquer de la PS à la GS :
désigner, décrire, évoquer, interpréter… ……………..en relation avec un référent variable.
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Apprendre à apprendre de la PS à la GS : interroger,
mémoriser, débattre, expliquer, justifier… ……….sur des sujets multiples.
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Apprendre à jouer avec les langages :
Moduler Varier Détourner Recomposer… ..en tirant parti de tous les supports possibles ( corps, images, textes)
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La langue est aussi objet d’étude
Pour se préparer à apprendre à lire et écrire On apprend à distinguer les sons de la langue On aborde le principe alphabétique
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Quelles étapes dans la mise en fonctionnement du langage ? (1)
Difficultés à dégager un ordre précis Existence d’un ordre dans les différentes étapes (du gazouillis à l’expression verbale élaborée) mais : la durée de chacune de ces étapes est propre à chaque enfant pas de progression régulière et hiérarchisée Appropriation non linéaire des constructions syntaxiques Chevauchement des étapes Evolution de l’enfant dépendante de son expérience du monde transmise par son environnement Donc nécessité d’une observation de l’enfant par rapport à lui-même (non par rapport à un âge ou à une norme)
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Quelles étapes dans la mise en fonctionnement du langage ? (2)
PREMIERE ETAPE Les enfants : tentent et produisent des phrases simples de 2 à 5 mots sujet + verbe : « il mange » ; verbe à l’impératif + complément : « viens ici ! » ; sujet + verbe + complément : « moi je mange pas à la cantine » ; Ces phrases peuvent être juxtaposées ou coordonnées par des mots comme et, puis, alors : « il shoote dans le ballon et il va loin ». disposent d’un vocabulaire courant dont le contenu est variable selon les enfants ; sont capables de raconter une petite histoire (deux ou trois actions).
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Quelles étapes dans la mise en fonctionnement du langage ? (3)
DEUXIEME ETAPE Les enfants : tentent et produisent des phrases avec une complexité syntaxique constructions infinitives : V+Vinfinitif : « il veut rentrer dans sa chambre » ; « il peut aller le chercher » Pour+Vinfinitif: « papa sort sa clé pour ouvrir la porte » à+Vinfinitif: « elle donne à manger » Extraction avec « c'est, voilà, il y a ... qui, que » : « c’est le chien qui aboie » parce que : « le bébé ne boit pas parce qu’il a déjà bu son lait » quand : « ils sont contents quand ça roule » Si (supposition et condition) : « si le chat griffe le ballon il peut éclater » Que conjonction (« que » après un verbe conjugué) : « elle trouve que c’est drôle » ; « il faut que j’aide mes amis » ; « je veux qu’il me donne un bonbon » Qui (relatif simple) : « il sort du camion un canapé qui est très lourd »
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Quelles étapes dans la mise en fonctionnement du langage ? (3bis)
DEUXIEME ETAPE (suite) Les enfants : posent différents types de questions : quoi ? qui ? qu’est-ce que ?; utilisent à bon escient les temps du passé les plus couramment utilisés (passé composé); comprennent une chronologie simple (ensuite, alors), à partir de repères temporels comme : matin/soir ; hier/demain ; peuvent exprimer l’imaginaire (mots qui ne renvoient pas à des choses concrètes que l’on peut percevoir physiquement). Exemple : « j’espère que tonton viendra demain ».
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Quelles étapes dans la mise en fonctionnement du langage ? (4)
TROISIEME ETAPE Les enfants : tentent et produisent des phrases simples plus longues « il souffle mais il est trop fatigué il est épuisé alors il a une autre idée il va passer par la cheminée » diversifient et enrichissent leur répertoire des complexités syntaxiques Comme (= étant donné que) : « comme la cloche a sonné, ils sont rentrés dans la classe » tandis que, alors que, tellement que, sans que, surtout que, déjà que, sinon, etc. Gérondif : « il chante en marchant » interrogative indirecte : « je sais ce que, je vais voir comment, je (ne) sais (pas) si …» Que relatif : « elle ouvre le cadeau que son papa lui a donné » introducteurs temporels : dès que, après que, chaque fois que, pendant que, avant que, etc. Où relatif : « elle a trouvé le paquet où il y a les couches du bébé » pour que : « elle appuie un petit peu pour que le dentifrice sorte du tube » Puisque : « il va jouer tout seul puisque sa copine est partie » Comparatif « plus/moins/autant… que » : « Paul est plus grand que Pierre » discours indirect (paroles rapportées) : « elle dit de faire la vaisselle » ; « elle dit que je suis beau »
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Quelles étapes dans la mise en fonctionnement du langage ? (4bis)
TROISIEME ETAPE (suite) Les enfants : juxtaposent ou enchâssent plusieurs complexités syntaxiques dans une même phrase « ils veulent rester sur le trottoir y a plein de voitures qui passent » ; « ils restent sur le trottoir parce que y a plein de voitures qui passent » évoquent des événements non connus de leur interlocuteur, le discours est plus explicite ; disposent d’un vocabulaire plus étendu, plus spécialisé, comportant des mots plus abstraits, des synonymes ;
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Quelles étapes dans la mise en fonctionnement du langage ? (4ter)
TROISIEME ETAPE (suite) Les enfants : connaissent le contraire de mots et concepts différents (chaud/froid, différent/pareil) ; comprennent des relations spatiales telles que « à côté », « loin », « derrière », « dessus », gauche/droite ; définissent les objets en fonction de leur usage (par exemple : on mange avec une fourchette) ; posent des questions pour obtenir de l’information. Pour une bonne entrée dans l’écrit, il faut qu’au CP l’enfant puisse se situer dans la 3ème étape.
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Aider l’enfant à construire son langage et non seulement à l’utiliser
Du point de vue de la syntaxe Complexité, pronoms, temps, prépositions Du point de vue du lexique Catégories de mots, listes de mots
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Faire de l’entraînement au langage dans sa classe : comment procéder
Difficultés : On ne peut pas questionner l’enfant sur son langage. On ne peut pas procéder à des exercices de langage hors d’une situation en train de se vivre. L’observation se fait en situation MAIS impossible de se préparer à l’avance : les apports se font dans l’immédiat. Notre oreille n’est pas formée à capter la forme grammaticale des énoncés (en revanche elle est sensible aux « fautes » liées à la norme : j’ai peindu, j’ai mal la tête (?)…).
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En conséquence : repérer ce que dit l’enfant (forme syntaxique)
implique une écoute particulière, non naturelle (fatigante)
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Ce qu’il faut pouvoir proposer consciemment à l’enfant :
Faire de l’entraînement au langage dans sa classe : comment procéder ? (4) Ce qu’il faut pouvoir proposer consciemment à l’enfant : Des assertions plutôt que des questions ; Des « phrases » explicites : des mots pleins plutôt que des mots comme « ça, là… » qui renvoient à la situation immédiate, pas de gestes ; Des « phrases » syntaxiquement construites : phrases simples à plusieurs éléments, phrases simples juxtaposées ou coordonnées ; phrases complexes qui permettent l’expression de relations logiques et temporelles ;
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Faire de l’entraînement au langage dans sa classe : comment procéder
Faire de l’entraînement au langage dans sa classe : comment procéder ? (4bis) Des « phrases » organisées en discours, avec des relations de cohésion assurées par les temps des verbes, par les reprises des noms par des pronoms, ou par l’emploi des déterminants (article indéfini, défini, possessif, démonstratif : un/le/son/ce…). Et proposer des formulations qui s’appuient sur ce que dit l’enfant mais légèrement plus compliquées Des « phrases » complètes en elles-mêmes, qui n’attendent pas d’être complétées par l’interlocuteur ; l’enfant peut comprendre et reprendre ces constructions à son compte parce qu’elles se situent potentiellement dans sa « zone proximale » de développement langagier
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Qu’est-ce qui se construit dans le langage de l’enfant ?
A – Enfant de trois ans en difficulté (phrase syntaxe de deux mots) « cassé (v)oiture » Adulte 1 « elle est cassée ta voiture » feed-back en écho=reformulation= je t’ai compris-identification pour l’enfant- le message de l’enfant peut être passé aux autres. 2 « et pourquoi elle est cassée ? » relance, question ouverte, dont l’objectif est la provocation de la parole de l’enfant, la production de mots
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Enfant de cinq ans en difficulté (après une séance de jeux avec des cartons en salle de motricité)
« Moi il a fait une voiture au carton » Adulte 1 en aparté vers l’enfant « moi j’ai fait une voiture dans le carton » feed back en assistance vers l’enfant Silence de l’enfant 2 « Bon tu as fait une voiture avec le carton. C’est intéressant …et après ?... » renforcement (C’est intéressant) feed back conversationnel, pour provoquer la prise de parole. Feed back un peu au-delà des possibilités de l’enfant.
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Le meilleur feed back possible se situe un peu au-delà des possibilités du moment de l’enfant (cf VIGOTSKY) Le fait de corriger beaucoup trop la parole de l’enfant peut l’empêcher de reprendre la parole le feed back étant trop éloigné de ses compétences langagières.
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Les supports possibles
Tous les albums Pratique de l’album écho inspirée par P.Boisseau Les oralbums
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Pratique de classe de PS : album écho à la 1ère personne.
Objectifs syntaxiques : Pronom : Je Temps : présent, aller + infinitif Vocabulaire : marcher, sauter, monter, courir, lancer, passer, ramper, tapis, brique, latte, sac de riz, anneau, plot, sur, dans, par dessus, pour, sous.
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Je marche sur les briques.
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Pratique de classe de PS : album écho à la 1ère personne
Pratique de classe de PS : album écho à la 1ère personne. Je saute par dessus le tapis.
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Un autre exemple d'album écho à la 1ère personne
Un autre exemple d'album écho à la 1ère personne. Je cours pour aller poser l'anneau sur le piquet.
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Album écho à la 3ème personne
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Album écho à la 3ème personne
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