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Publié parClarisse Herault Modifié depuis plus de 9 années
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Astolphe de Custine contre les mauvaises langues : sexualité, société et cancans sous la Restauration Lundi 24 Novembre 2014 17h Dr Andrew Joseph COUNTER King’s College London Cycle de conférences SCIENCES POUR TOUS Andrew J. Counter, Maître de conférences en études françaises au King’s College London, est invité par l’université dans le cadre du programme d’accueil des chercheurs étrangers et est accueilli au laboratoire POLEN par Corine Legoy durant le mois de novembre 2014. Il est l’auteur d’un ouvrage sur l’héritage dans la culture française du XIX siècle (Inheritance in Nineteenth-Century French Culture : Wealth, Knowledge and the Familly, 2010) et de nombreux articles sur les mœurs de ce même siècle. Ces travaux d’historien du XIX siècle intègrent la production littéraire contemporaine, notamment romanesque (Balzac, Maupassant et Zola).. Centre International Universitaire pour la Recherche 1 Rue Dupanloup – Orléans http://www.univ-orleans.fr/recherche Contact : drp.dupanloup@univ-orleans.fr Cancans, potins, ragots... le langage soutenu semble parfois faire défaut pour nommer cet élément honni et pourtant fondamental du discours social. Cette conférence tentera de mettre au jour certains de ses effets et de ses fonctions, et les rapports qu’il peut entretenir avec le langage dit « littéraire », en se penchant sur un fait divers historique et les commérages qu’il a engendrés. Le 28 octobre 1824, Astolphe, marquis de Custine, se fait passer à tabac par une bande de soldats, pour avoir proposé un rendez-vous galant à l’un d’entre eux. Cette violence, qu’on qualifierait de nos jours d’ « homophobe », a fait de Custine un homosexuel notoire ; le scandale, même étouffé par les autorités, a beaucoup retenti dans la haute société de la Restauration, qui, perpétuellement à l’affût d’une histoire croustillante, a su conjuguer indignation morale et plaisir malveillant – mais retrouve-t-on jamais l’un sans l’autre ? – en commentant l’affaire. De ces commentaires (propos de salon, lettres échangées entre amis, annotations de journaux intimes...) deux retiennent l’attention par leur sophistication relative : les romans Olivier d’Henri de Latouche et Armance de Stendhal (eux-mêmes inspirés d’un roman antérieur, Olivier, ou le secret de la duchesse de Duras). Ici, nous nous permettrons de considérer ces derniers d’abord comme des commérages littéraires dont le langage même est emprunté aux cancans mondains ; mais aussi comme les expressions d’une certaine animosité de classe, qui cherchent de surcroît à amplifier ces cancans au plus grand chagrin des privilégiés du faubourg Saint-Germain. Ils sont cependant bien plus que cela : ces romans, qui se déroulent dans une atmosphère de paranoïa tant sexuelle que politique, sont aussi des fables qui enseignent le pouvoir oppressif des potins. Les textes sont donc susceptibles de fournir de précieux aperçus, et qui ne sont pas d’intérêt purement historique, sur la fonction sociale des commérages, ces rappels à l’ordre qui régissent les comportements et imposent des normes – et cela surtout en matière de sexualité.
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