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Publié parMarguerite Drouin Modifié depuis plus de 11 années
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Unité d'enseignement Sciences Humaines et Sociales IFSI Les concepts de base en psychologie analytique BRUNO DESWAENE, Docteur en psychologie, Psychanalyste, MCF-PAST en Psychologie, Laboratoire de Psychologie appliquée « Stress, santé, Société, EA4298 » Université de Reims
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Introduction La psychologie clinique et pathologique est, de très loin, la plus connue du grand public. C'est la plus médiatisée. Elle s'intéresse à ce que chaque être humain a de particulier que ce comportement soit normal (ressort de la psychologie clinique) ou qu'il soit pathologique (ressort de la psychologie pathologique). Elle s'intéresse aux désordres mentaux présentés par des individus particuliers, à leurs histoires singulières, uniques et tente d'en tirer des lois générales (par exemple, la psychanalyse). Définition La psychologie clinique est la science de la conduite humaine, fondée principalement sur l'observation et l'analyse approfondie de cas individuels, aussi bien normaux que pathologiques. La psychopathologie est l'étude des troubles mentaux tant en ce qui concerne leur description que leur classification, leurs mécanismes et leur évolution". Bruno DESWAENE 2009 LES CONCEPTS DE BASE EN PSYCHOLOGIE ANALYTIQUE
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La psychologie clinique suit trois grands objectifs : - La connaissance et la compréhension de la personne totale en situation et en interaction, ce qui passe par la recherche ; - L'établissement de diagnostics, par l'observation, l'analyse, l'entretien, les tests... ; - L'intervention, essentiellement par les psychothérapies. Comme chacun peut le faire dans la vie quotidienne, le psychologue clinicien se pose beaucoup de questions sur le fonctionnement d'un individu, sa personnalité, ses motifs d'agir, ses réactions à une situation particulière... Mais, alors que dans la vie courante on répond à ces questions par le bon sens, le clinicien fait appel à certaines règles, c'est- à-dire qu'il suit une méthode scientifique. En psychologie clinique, on peut distinguer 4 méthodes de recherche : l'étude de cas, l'étude corrélationnelle, l'étude normative et l'expérimentation (Huber, 1993). Bruno DESWAENE 2009
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L'étude de cas L'étude de cas est l'observation approfondie et prolongée d'un individu dans le but d'une étude aussi exhaustive que possible des caractéristiques associées à sa condition et de leurs relations. L'étude corrélationnelle L'étude corrélationnelle permet de répondre à la question de savoir si, de quelle façon et dans quelle mesure, deux ou plusieurs variables sont associées. Bien sûr, comme en psychologie différentielle, l'établissement de corrélations nécessite un grand nombre de sujets. Cette méthode n'a donc rien à voir avec l'étude de cas qui est par définition basée sur un individu unique. L'étude normative Dans l'approche normative, on étudie un groupe représentatif d'individus ayant une certaine caractéristique.L'étude normative est intéressante lorsqu'on veut comparer des catégories de personnes, lorsqu'on se demande par exemple s'il y a des différences du point de vue psychopathologique entre les sexes, entre personnes de différents niveaux socioculturels... Cependant, et comme les deux méthodes précédentes, l'étude normative permet d'établir une conjonction entre deux variables mais n'autorise pas à conclure sur la causalité de l'une sur l'autre.
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L'établissement de diagnostics Le diagnostic en psychologie clinique, ou psychodiagnostic (Huber, 1993) est le résultat final d'un processus complexe qui distingue 5 fonctions : 1) la description, Il s'agit de décrire un individu et sa situation, sa façon de se comporter et ses problèmes. Elle part des plaintes qui ont motivé la consultation, de la demande qui en émerge, et essaie, de façon progressive, de les situer dans leur contexte. 2) l'explication, Elle comporte l'analyse du développement et des causes du problème (pathogénèse et étiologie). La pathogénèse (i.e. le développement des troubles) cherche à situer le début, le développement des troubles et ses conditions. L'étude de l'étiologie (ie les causes du problème) vise à repérer les facteurs qui sont la "cause" en distinguant les facteurs qui ont déterminé l'apparition ou l'acquisition du trouble de ceux qui en déterminent la persistance. problèmes d'adaptation, tels les troubles anxieux et la dépression.troubles anxieuxdépression 3) la classification, La classification du trouble le situe en fonction d'un système de classification (le DSM III par exemple) et en suivant des règles, les critères diagnostiques, dans la classe correspondante (par exemple phobie, dépression, obsession...). 4) Le pronostic : Il concerne la question de l'évolution du trouble. Quelle sera son évolution spontanée, justifie-t-elle une intervention et si oui, laquelle ? L'intervention peut alors être choisie parmi l'hospitalisation, la médication, la psychothérapie, la combinaison de deux ou plus de ces éventualités...
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L'évaluation : L'évaluation peut porter sur le processus thérapeutique en cours (ce qui peut aboutir à un changement de thérapie si l'évaluation est négative) ou sur le résultat de l'intervention à la fin de celle-ci ou après un certain laps de temps. Ceci permet de mettre en évidence et de qualifier les changements survenus, leur maintien, leur augmentation ou leur diminution. L'établissement de diagnostics se fait généralement par le biais de la confrontation de différentes sources d'informations. On obtient ces informations par de multiples méthodes dont les principales sont probablement l'entretien clinique, que nous allons aborder longuement, et les tests. L'entretien clinique En psychologie, on peut également distinguer une clinique à mains nues et une clinique instrumentale ou armée. La clinique armée se pratique avec des outils, par exemple les tests. Par opposition, dans la clinique à mains nues en général, et dans l'entretien clinique en particulier, le psychologue n'emploie aucun instrument, ou plutôt, il est son propre Instrument. Dans l'entretien clinique, contrairement à l'examen clinique, on ne fait que regarder, écouter et parler : on ne touche pas le corps du patient. Il s'agit d'un entretien purement verbal.
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L'entretien clinique Dans l'entretien clinique, il y a deux personnes qui échangent des paroles, mais ces deux personnes n'occupent pas des positions symétriques.Parce qu'il s'agit d'un entretien avec un professionnel, le patient ne parle généralement pas comme il le ferait avec un ami ou un voisin. Et même s'il le fait, le clinicien lui, ne l'entend pas de la même oreille. Le terme qui prévaut pour caractériser l'entretien clinique est non- directif. Le clinicien doit interférer le moins possible avec ce discours tel qu'il s'organise spontanément, il ne doit pas entraver la parole mais la faciliter. Cela suppose qu'il n'a pas de curiosité intempestive, encore moins de désir inquisiteur d'extorquer la vérité. Ce qui importe, ce n'est pas seulement ce qui est dit, mais la manière et le moment où c'est dit. Le clinicien n'a pas non plus de hâte de communiquer ce qu'il comprend, l'important est de le communiquer au moment profitable pour le patient, c'est- à-dire au moment où il peut l'entendre. Cette attitude a été qualifiée par Freud de neutralité bienveillante. Et la neutralité bienveillante n'est pas à confondre avec l'indifférence. Etre neutre, c'est d'abord ne pas émettre de jugement, de critique, de désapprobation. Etre neutre, ce n'est pas ne rien éprouver, c'est parvenir à ne pas communiquer même involontairement de signes trahissant ce qu'on éprouve. On peut aller plus loin et dire que la neutralité, ce n'est pas seulement ne pas laisser paraître ce qu'on éprouve, c'est prendre conscience de ce qu'on éprouve et n'être pas gouverné par des réactions non contrôlées dans la compréhension du patient et dans la réponse qu'on lui donnera.
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LES PROCESSUS AGISSANT DANS L'ENTRETIEN CLINIQUE L'identification: C'est en cherchant à pénétrer le sens du langage du patient, en employant ses mots, en se représentant son entourage et son passé, que le psychologue réussira peu à peu à sentir de l'intérieur les problèmes de l'interlocuteur, et il deviendra ainsi plus apte à lui parler un langage que ce dernier pourra recevoir, car sa personnalité est respectée. Il ne s'agit pas de se demander "Que ferais-je à sa place ?" mais de chercher à ressentir intuitivement sa sensibilité, c'est-à-dire imaginer "Que pourrais-je faire si j'étais lui pour résoudre ce problème ?". On parle de compréhension empathique. Pour cela, il est nécessaire de prendre en compte les différences qui existent entre le psychologue et le patient : différence de sexe, d'âge, de statut social, de race, de culture..., de fragilité psychologique. La projection: La projection de soi-même sur l'autre constitue une barrière qui sépare le sujet de la compréhension d'autrui. La personne se répète en se projetant elle-même : la perception et l'écoute perdent alors leur fonction d'ouverture vers l'autre, car le sujet se voit lui-même partout. Certains agressifs pensent que les autres personnes sont hostiles, certains généreux que les autres sont bons... Il est nécessaire que le psychologue supprime cette attitude afin d'être entièrement disponible pour chercher à s'identifier à l'autre, pour comprendre ces conflits. Pour l'un et l'autre interlocuteur, la projection des souvenirs, des affects et de la représentation de soi-même, sont des oblitérations de la personnalité et des problèmes de l'autre.
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LES PROCESSUS AGISSANT DANS L'ENTRETIEN CLINIQUE Si l'on arrive à les maîtriser, alors le clinicien devient capable de chercher et d'entendre l'autre, d'écouter et de parler son langage, de faire des propositions ou des suggestions qui peuvent avoir un sens pour lui. Le contre-transfert: Le contre-transfert est l'ensemble des réactions inconscientes du clinicien à la personne de son interlocuteur et plus particulièrement au transfert de celui-ci. Le contre- transfert est une réponse au transfert du sujet : ils s'influencent mutuellement. La sérénité : Celui qui vient consulter ou qui a été convoqué, vient parce qu'il a ou pose des problèmes. Il est nécessaire que celui qui mène l'entretien puisse faire face à ces problèmes avec sérénité. La bienveillance : La bonté est nécessaire à celui qui mène un entretien clinique. Parfois, un individu est antipathique par ses actions passées ou son contact présent ; cependant, la sympathie bienveillante est absolument indispensable pour comprendre l'autre et se permettre d'ouvrir ses propres horizons, sa propre pensée. Même si l'on est en total désaccord avec les actes d'un interlocuteur, il est nécessaire pour le comprendre d'avoir une sympathie bienveillante envers la complexité de ces processus psychiques et celle de son entourage, ce qui permet de laisser de côté ses propres certitudes. Pour pouvoir mener des entretiens, il faut s'être entraîné à mettre de côté ses propres certitudes afin d'être disponible pour la pensée de l'autre.
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LES PROCESSUS AGISSANT DANS L'ENTRETIEN CLINIQUE Le contre-transfert: La haine : Celui qui mène un entretien le mènera d'autant mieux qu'il aura lui-même bien compris et analysé les sentiments de haine qu'il aura refoulés ; c'est ce qui permet de percevoir la signification agressive de quelques comportements. La connaissance de ses propres pulsions agressives aide à l'acceptation des hostilités manifestes et à leur compréhension. De plus, le patient peut vivre une relation positive simultanément, parce qu'il s'est libéré de sa haine dans l'entretien ; ou bien il pourra créer une relation positive avec le clinicien parce que celui-ci a pu supporter son agression sans le rejeter ni le détruire et il aura ainsi perdu une partie de son aspect terrifiant. La parole du patient peut évoquer une situation passée que le clinicien a eue avec son père, sa mère, ses frères, ses soeurs... Celui-ci peut inconsciemment réagir comme il l'a fait autrefois ou comme il aurait voulu le faire, mais alors il n'est plus disponible pour l'identification, l'empathie, qui lui permet de comprendre l'autre ; il est emporté par sa propre subjectivité et devient inadéquat pour mener un entretien efficace pour le patient ou pour lui-même.
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LES PROCESSUS AGISSANT DANS L'ENTRETIEN CLINIQUE Le transfert Le transfert est la répétition d'une relation d'objet du passé à l'égard d'une personne présente. Il s'agit d'un processus psychique totalement inconscient. Une personne va vivre des sentiments, prendre des attitudes, ressentir des craintes, employer des moyens de défense et avoir certains comportements, comme elle les a eus dans son enfance ou sa jeunesse, avec certaines personnes de son entourage avec qui elle a vécu une relation très impliquante (ses parents par exemple). Elle va déplacer cette relation sur une autre personne. La situation de l'entretien clinique favorise particulièrement l'apparition d'attitudes transférentielles : en effet, le clinicien est disponible pour l'autre, il écoute avec une neutralité bienveillante dans un lieu clos, avec un temps consacré pour leur entretien et ils se trouvent ainsi protégés du monde extérieur. Ces deux facteurs permettent la régression et l'apparition rapide du transfert. Il est nécessaire de percevoir le transfert qui s'opère chez le patient pour lui permettre de le dépasser et pour contrôler son propre contre-transfert qui peut répondre inconsciemment à la demande transférentielle. Le transfert possède trois aspects principaux : le transfert positif, le transfert négatif et la résistance par le transfert.
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LES PROCESSUS AGISSANT DANS L'ENTRETIEN CLINIQUE Le transfert positif: Le transfert positif est celui où la relation aimante pour un parent de l'enfance se répète et prend le clinicien comme substitut. Ce transfert est souvent nécessaire pour aller plus le plus loin possible lors d'un entretien. Le transfert positif est efficace pour que la personne qui demande de l'aide puisse s'identifier, pour qu'il puisse s'observer lui-même, pour comprendre ses attitudes, ses comportements et ses émotions afin ensuite de les maîtriser. Le transfert négatif : Le transfert négatif est basé sur toutes les formes de haine : l'hostilité, la colère, l'esprit critique systématique, la peur du jugement négatif, du rejet, voire même de la persécution. Ce transfert est nuisible quand il est non exprimé et non surmonté ; il empêche toute authenticité dans la relation. La peur de l'autre peut être la projection de sa propre agressivité sur lui, et c'est l'occasion d'en prendre conscience? Dans la vie, quand on agresse les autres parce qu'on a peur d'eux, on provoque toujours une réaction d'hostilité, qui vient confirmer les angoisses inconscientes, tandis que, dans l'entretien clinique, l'agression sera reçue par la neutralité bienveillante du psychologue qui va chercher à analyser cette attitude, ce qui peut permettre l'évolution du sujet, et lui faire comprendre sa relation avec son entourage. La résistance par le transfert : Parfois le transfert, par son intensité ou sa permanence, empêche l'entretien de se poursuivre, pousse à la rupture ou au passage à l'acte.
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LES TESTS MENTAUX Les tests mesurant l'intelligence et ses différents aspects sont utilisés en clinique principalement pour évaluer le niveau intellectuel global, le niveau du développement intellectuel, la présence d'(in)aptitudes spéciales (verbale, pratique, mathématique...) et d'éventuelles détériorations mentales, fonctionnelles ou organiques. Dans le cas d'une consultation chez un psychologue scolaire pour l'échec scolaire plus ou moins subit d'un enfant, il est important de déterminer si le niveau intellectuel de l'enfant est normal et donc si la cause de l'échec est à chercher ailleurs. Un test comme la WAIS (Wechsler Adult Intelligence Scale permet d'évaluer le niveau intellectuel global et d'établir un profil (grâce aux différents subtests) pouvant donner des indications cliniques intéressantes. De plus, le clinicien pourra particulièrement s'attacher à observer l'attitude du sujet face à la situation de test qui lui est proposée (angoisse, amusement...). Des tests plus spécifiques sont utilisés pour l'étude de problèmes particuliers comme les problèmes de mémoire, de pensée conceptuelle... Les tests utilisés plus spécifiquement en psychologie clinique sont de deux sortes : les questionnaires de personnalité et les tests projectifs. Les questionnaires de personnalité comprennent un nombre de questions plus ou moins grand (de 30 à 300 environ) auxquelles le sujet doit généralement répondre par oui ou par non. La fidélité de ces instruments ne pose pas de problème, mais leur validité est souvent problématique. Il convient donc d'en faire un usage critique.
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LES TESTS MENTAUX (suite) Ces questionnaires peuvent être répartis en deux grands groupes : ceux qui évaluent l'ensemble de la personnalité et son adaptation (comme le MMPI), et ceux qui portent sur des domaines et problèmes relativement spécifiques : agressivité, anxiété, dépression, problèmes sexuels... Les tests projectifs sont basés sur l'hypothèse projective selon laquelle les réponses qu'y fait le patient sont déterminées principalement par ses processus inconscients révélant ainsi les désirs, conflits, défenses..., à la faveur de la structuration faible ou ambiguë des planches ou phrases utilisées comme stimulus. Dans les deux tests les plus connus, le Rorschach et le TAT, il s'agit de présenter respectivement des tâches d'encre et des personnages en situation, et d'inviter le sujet à raconter ce qu'il voit, ce qu'il veut. Les conditions de validité des méthodes diagnostiques Afin de fournir des informations valables pour un diagnostic et une évaluation, on est en droit d'exiger d'une méthode qu'elle soit objective, sensible, fidèle, valide et utile. Certaines de ces conditions sont identiques à celles que l'on a pu étudier lors de la présentation de la méthode des tests dans le cours sur la psychologie différentielle, cela pourra servir de rappel.
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Les conditions de validité des méthodes diagnostiques (suite) L'objectivité du procédé est sa première qualité. Il faut entendre par là que le résultat auquel parvient l'examinateur ne dépend pas de sa seule subjectivité, mais pourrait, pour l'essentiel, être retrouvé par d'autres examinateurs. Une façon d'y parvenir est de standardiser le procédé en en uniformisant, dans une mesure adéquate, les conditions d'application et d'évaluation. La sensibilité, finesse discriminative ou sélectivité, est la capacité de différencier les sujets. Un test peu sensible ne permettra que des différenciations ou des classifications grossières. Il ne permettra par exemple, qu'une classification en sujets doués et peu doués, là où un instrument sensible aurait permis de les situer sur une échelle continue comprenant plus de 100 unités. La fidélité du procédé est sa capacité à donner le même résultat lorsqu'il est appliqué plusieurs fois dans les mêmes conditions aux mêmes individus La validité d'un procédé est sa capacité de diagnostiquer ou d'évaluer ce qu'il prétend diagnostiquer ou évaluer. L'utilité d'un procédé diagnostique se définit par l'importance de l'information qu'il fournit pour une prise de décision, par ce qu'il apporte en plus de ce que l'on sait déjà. Il faut effectivement remarquer qu'un procédé objectif, sensible, fidèle et valide n'est pas forcément intéressant pour le clinicien chargé du diagnostic, car il pourrait fournir des informations de qualité mais peu pertinentes.
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Les conditions de validité des méthodes diagnostiques (suite) Le processus de jugement diagnostique est un processus complexe, séquentiel, d'investigation et de vérification comportant des moments ou phases, et qui se termine par une synthèse du problème qui doit être communiquée au demandeur. De façon schématique, on pourrait le représenter en distinguant 4 moments (Huber, 1993) : - dès le tout début de la rencontre, une première impression se forme de manière plus ou moins consciente et oriente, avec la demande plus ou moins explicite du patient, la formation des hypothèses de départ concernant le problème et le but du diagnostic ; - une stratégie et des méthodes d'investigations se précisent et sont mises en oeuvre pour recueillir des informations concernant le problème ; - les informations ainsi obtenues sont organisées progressivement et conduisent à une intégration et une synthèse finale décrivant et expliquant le problème, et permettant ainsi de faire des prédictions de prendre des décisions ; cette synthèse finale doit être formulée de façon à être comprise par celui à qui s'adresse le diagnostic, sous forme de rapport ou lors d'un entretien faisant le point de la situation A ce niveau, il est important de mentionner l'influence, mise en évidence par la recherche en psychologie sociale, des erreurs de jugements que l'on peut commettre lors de la perception d'autrui..
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Les conditions de validité des méthodes diagnostiques (suite) L'effet halo consiste dans le fait qu'une évaluation d'un trait de comportement ou de personnalité peut être biaisée par la première impression, l'impression générale que nous avons, ou encore un autre trait marquant, qui irradient sur les autres caractéristiques. C'est cet effet halo qui fait qu'une personne belle ou qui présente bien, sera également perçue comme intelligente ou digne de confiance. Chaque fois que les variables ont une connotation morale, l'effet halo est plus grand, car une attitude générale d'approbation ou de désapprobation envers un sujet colore chaque jugement singulier concernant ses vices et ses vertus particuliers. L'effet de clémence est la tendance à surestimer les qualités désirables et à sous- estimer les qualités indésirables, à laisser le bénéfice du doute. Cet effet se manifeste surtout chez le clinicien prudent. Il faut également noter que l'on y est d'autant plus enclin que le sujet nous ressemble. L'erreur logique prend son origine dans un savoir antérieur, une idée, un préjugé que nous avons sur la relation entre deux traits. Lorsqu'on "sait" par exemple que "l'ambition et la méfiance vont toujours de pair", on a tendance à estimer la méfiance d'un individu comme plus élevée lorsqu'on sait qu'il est ambitieux que lorsqu'on ignore cet aspect des choses.
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L'intervention en psychologie clinique Le conseil psychologique: le conseil psychologique est très proche du conseil donné dans la vie courante par une personne de confiance mais s'en distingue par son caractère professionnel. On peut le caractériser comme une intervention d'échange relativement ponctuelle. Il vise l'explication d'un problème plus ou moins spécifique, la communication et la discussion d'informations permettant au consultant de voir plus clairement une situation de réalité et de décider de la façon dont il pourrait résoudre le problème qu'elle lui pose. Dans ce contexte, la fonction du conseil psychologique est de faciliter un processus de prise de décision du demandeur. C'est ce qui se passe dans les centres de consultation pour les problèmes dans les domaines scolaire, professionnel, familial... Cette démarche peut s'avérer insuffisante et le psychologue conseiller peut alors être conduit à approfondir et à amplifier l'analyse des problèmes et des possibilités de résolution, par exemple enconseillant une psychothérapie. L'intervention de crise: L'intervention de crise, que l'on doit distinguer des interventions d'urgence psychiatrique, poursuit deux buts : 1) résoudre des problèmes de vie intenses et urgents qui dépassent les capacités de maîtrise d'un individu (malade ou bien portant), comme les moments critiques d'une maladie (interventions, invalidités...) ou des événements de la vie (décès, accident, divorce, attentat...) ; 2) soulager les souffrances de la personne en crise et prévenir les conséquences négatives (médicales, sociales et psychologiques) C'est donc une intervention psychologique ponctuelle
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L'intervention en psychologie clinique L'intervention psychothérapeutique: Elle se distingue du conseil psychologique et de l'intervention de crise par son objectif plus large et plus complexe, par un travail plus long et plus approfondi qui implique une interrogation sur soi et une mise en question de soi-même plus poussées. "La psychothérapie est un processus interactionnel conscient et planifié visant à influencer des troubles du comportement et des états de souffrance qui, dans un consensus (entre patient, thérapeute et groupe de référence), sont considérés comme nécessitant un traitement, par des moyens psychologiques (par la communication) le plus souvent verbaux, mais aussi non verbaux, dans le sens d'un but défini, si possible élaboré en commun (minimalisation des symptômes et/ou changement structurel de la personnalité), moyennant des techniques pouvant être enseignées sur la base d'une théorie du comportement normal et pathologique" (Strotzka, 1978, dans Huber, 1993, p.231). Parce qu'elle est par nature interactionnelle, la psychothérapie peut être influencée par des facteurs provenant des deux individus concernés, le patient et le thérapeute. Des études ont montré que, plus que le patient lui-même ou le thérapeute lui-même, le facteur le plus important semble être le lien thérapeutique entre patient et thérapeute, c'est-à-dire l'investissement de leur rôle, la résonance empathique etl'affirmation mutuelle. L'INCONSCIENT: Utilisé souvent pour connoter lensemble des processsus non présent dans le champ de la conscience. Il faut intégrer cela dans la perception de la 1ère topique de FREUD à côté du préconscient du conscient
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Notions -clefs Le Ca le Moi et le Surmoi font partie de la seconde topique freudienne Le Ca :lieu psychique en relation avec la pulsion et le refoulement. On peut le qualifier de réservoir des pulsions Le Moi: instance psychique qui permet dinscrire le sujet dans la réalité externe (sociale). Il permet au sujet de situer dans le présent avec un sentiment dactualité. Le moi est dans une relation de dépendance avec le ça et le surmoi Le Surmoi: instance psychique de la personnalité qui intègre la fonction critique. Cette instance est assimilable à celui dun juge, dun censeur à légard du moi. Freud voit dans la conscience morale, lauto- observation, la formation didéaux, des fonctions du surmoi. Les psychoses (paranoïa, schizophrénie, mélancolie, manie etc) est une perturbation primaire de la relation libidinale à la réalité que la théorie psychanalytique voit le dénominateur commun des psychoses Les névroses:perturbations psychiques en lien avec la libido naltérant pas le rapport à la réalité La perversion. Structure psychique au travers de laquelle lautre sujet est investi au même titre que tous les objets permettant daccéder à la jouissance
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L'intervention en psychologie clinique (suite) Une psychothérapie poursuit un certain nombre de buts. Parmi les types de buts, qui sont par ailleurs assez difficiles à répertorier, on distingue généralement : - les buts fixés pour la séance ; ils sont spécifiques, à court terme et centrés sur le processus thérapeutique. L'observation de la règle d'association libre ou l'augmentation de l'exploration de soi en sont des exemples. - les buts à réaliser entre les séances ; ils sont également spécifiques et, à court terme, centrés sur le temps entre les séances, par exemple se risquer dans des situations évitées antérieurement, tenter des solutions nouvelles... - les buts post- thérapeutiques ; de nature plus globale et à long terme, ils se rapportent à la fin de la thérapie : réalisation de soi, amélioration de la capacité de communication... Si les buts à court-terme peuvent varier d'une technique thérapeutique à l'autre, les objectifs à long terme sont souvent convergents bien que décrits dans des termes parfois très différents. Le symptôme:Un symptôme représente une des manifestations subjectives d'une maladie ou d'un processus pathologique, tel qu'exprimé par le patient. En général, pour une pathologie donnée, les symptômes sont multiples. L'acte manqué: action qui n'atteint pas le résultat visé mais un autre, et non due au hasard* mais ayant valeur de symptôme*, où le désir* inconscient......
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L'intervention en psychologie clinique et pathologique (suite) Les thérapies psychanalytiques: Selon la psychanalyse, on peut dire que les troubles psychiques de l'adulte ont leur origine dans des conflits psychiques de l'enfance. Ces conflits ont été refoulés dans l'inconscient à cause de l'anxiété qu'ils comportaient. Ils n'ont donc pas pu trouver de solution adéquate et persistent et interfèrent avec les tâches de la vie d'adulte. Le patient essaie inconsciemment de résoudre ces conflits dans les situations de vie adulte qu'il ne connaît pas en fonction du conflit infantile non résolu. Selon la théorie thérapeutique de la psychanalyse, le traitement devra donc permettre au patient de prendre conscience du conflit psychique infantile refoulé et d'intégrer les pulsions de son psychisme adulte. Cette prise de conscience s'opère grâce au transfert dans lequel la dynamique conflictuelle resurgit et peut alors être compris grâce à l'interprétation du psychologue. Ce travail du thérapeute et du patient rencontre les résistances du patient qu'il s'agit de démasquer et de dissoudre. L'accès au matériel et au processus inconscient se fait par la méthode de l'association libre, de l'analyse des rêves et des actes manqués, pendant lesquels les résistances sont affaiblies ce qui laisse l'inconscient se manifester plus clairement. L'activité du thérapeute consiste à rendre possibles ces processus et à les interpréter de façon à permettre au patient de retravailler ses problèmes en vue de les résoudre de façon adéquate à la situation présente. C'est une activité d'écoute, de compréhension, d'interprétation, de communication et aussi de soutien.
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L'intervention en psychologie clinique et pathologique (suite) Les thérapies familiales et systémiques: Selon ces conceptions, les problèmes et les troubles psychiques sont moins l'expression de traits de personnalité d'une personne, que le résultat de troubles de la communication dans le système psychosocial, la famille par exemple, dont elle fait partie. Le patient n'est par conséquent qu'un symptôme de ces communications ou le porteur de ces symptômes. Il en résulte que l'effort thérapeutique ne doit pas porter sur le seul patient mais bien sur le système psychosocial dans lequel il vit et qui devient ainsi le véritable patient qu'il s'agit de modifier. Le changement visé par les thérapies systémiques est celui des communications ayant lieu dans le système, le plus souvent la famille, et des règles qui les gouvernent. Les techniques thérapeutiques se basent principalement sur l'entretien avec le groupe familial au cours duquel le thérapeute repère les interactions et les alliances et pointe les rôles joués par chacun dans l'équilibre du système. Il s'agit donc de techniques plutôt actives et directives. On indique une thérapie familiale lorsqu'il y a un problème familial important (conflit, dépendance, abus), que ce problème a une incidence significative sur des troubles psychosomatiques (anorexie mentale, asthme...), des troubles dépressifs, des comportements délinquants..., et que la famille est accessible à ce genre d'intervention.
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