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La France Données sociales
Licence 1ère année Cours de sociologie UPJV Faculté de philosophie, sciences humaines et sociales Enseignant: Frédéric Lebaron
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Leçon 3 Stratification et mobilité sociale
Strates et classes: des notions différentes Stratification: hiérarchie(s) des strates, « groupes de statut », etc. Mobilité sociale: déplacement dans l’espace social (origine-arrivée). Un thème permanent du discours sur le monde social. Héritage. Reproduction sociale vs fluidité. Les types de mobilité: inter ou intra-générationnelle, ascendante/descendante, etc. Quelles données ? Enquêtes FQP de l’INSEE (depuis 1964, dernière en date: 2003)
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Leçon 3 Stratification et mobilité sociale
Références complémentaires: Dominique Merllié, Jean Prévot, La mobilité sociale, Paris, La Découverte, 1997, nouvelle édition. Claude Thélot, Tel père tel fils ? Position sociale et origine familiale, Paris, Dunod, 1982, réédité en 2004.
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Plan de la leçon 1. La mobilité intergénérationnelle
2. Mobilité et choix du conjoint 3. Evolutions récentes 4. Les facteurs de la mobilité sociale
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1. La mobilité intergénérationnelle
L’étude de la mobilité « peut se faire à partir de quatre types d'information présents dans l'enquête : le diplôme et la profession des ascendants, le diplôme de l'individu, la situation professionnelle en début de carrière et la situation professionnelle à la date d'enquête. Dans l'enquête FQP, la profession des parents est considérée au moment où l'enquêté finit ses études. A cette époque, les parents étaient déjà bien avancés dans leur carrière. C'est pourquoi, afin de comparer des générations ayant une ancienneté professionnelle proche, on compare la situation professionnelle en 2003 des personnes ayant entre 40 et 59 ans à celle de leurs parents » (INSEE).
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1. La mobilité intergénérationnelle
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1. La mobilité intergénérationnelle
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1. La mobilité intergénérationnelle
23 % des fils d'agriculteur sont eux-mêmes agriculteurs (ou étaient agriculteurs lors de leur dernier emploi), alors que ce groupe ne représente que 4 % des hommes de 40 à 59 ans. Plus de la moitié des fils de cadres sont eux-mêmes dans le groupe des cadres, tandis qu'un dixième des fils d'ouvriers y parviennent. A l'inverse, presque la moitié des fils d'ouvriers sont ouvriers contre un fils de cadre sur dix. Un tiers des filles de cadres sont cadres elles-mêmes, alors que seulement 4 % des filles d'ouvriers accèdent à ce statut ; 55 % de celles-ci sont employées et 21 % ouvrières.
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1. La mobilité intergénérationnelle
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1. La mobilité intergénérationnelle
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1. La mobilité intergénérationnelle
Parmi les hommes dont la mère était cadre, 57 % sont cadres ; cette proportion est de 23 % quand la mère était employée, 11 % quand elle était ouvrière et 17 % quand elle était inactive. Dans ces deux derniers cas, 40 % des fils sont ouvriers alors qu'ils ne sont que 5 % si leur mère était cadre. Des relations du même ordre se retrouvent pour les femmes : 36 % des femmes dont la mère était cadre ont ce niveau socioprofessionnel ; seules 5 % des filles dont la mère était ouvrière et 8 % de celles dont la mère était inactive ont atteint cette position sociale.
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2. Mobilité sociale et choix du conjoint
Mariage et mobilité sociale On considère dans le tableau qui suit les hommes mariés ou vivant en couple (français de naissance), classés en fonction de la profession de leur père et de celle du père de leur conjoint (hors non-réponses) en 2003:
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2. Mobilité sociale et choix du conjoint
Gr. Soc. Beau père Père du Mari 3 4 2 5 6 1 Ens. H 3. Cadre 27,8 18 16,5 11,1 19,2 7,3 100 4. P.I. 16,4 16,1 13,1 13,9 36 4,5 2. Art., com., Ce 8,3 13,4 20,7 11,8 33,1 12,3 5. Employé 14,9 16 14,7 38,9 8,1 6. Ouvrier 4,4 9,4 10 57,1 10,7 1.Agric. 1,5 4,2 6,3 32,6 44,3 Ens. 8,2 13 41,9 15,4
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2. Mobilité sociale et choix du conjoint
En 1993, 24,2% des hommes cadres (25-59 ans) étaient mariés à une femme cadre contre 1% des hommes ouvriers. 35,3% des hommes ouvriers étaient mariés à une femme employée, contre 16,7% des hommes cadres. 54,3% des agriculteurs étaient mariés à une agricultrice, contre 0,1% des cadres.
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2. Mobilité sociale et choix du conjoint
Forte « homogamie » encore aujourd’hui Conséquences de la hausse de l’emploi féminin ? Une condition de la mobilité ascendante des hommes (Merllié) ? Le « hasard » et la « nécessité »
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3. Evolutions récentes Comparaison entre deux enquêtes FQP: 1993 et 2003 (hommes français à la naissance) 1993: 35,1% d’immobilité sociale (identité de catégorie entre homme et père) 2003: 36,2% d’immobilité sociale Avant 1993, la comparaison entre enquêtes faisait apparaître une augmentation de la mobilité.
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3. Evolutions récentes La « mobilité structurelle » est la conséquence du changement global de la structure sociale. Ex: déclin du monde agricole et augmentation de l’emploi tertiaire. La « mobilité nette » est la mobilité qui ne résulte pas du seul changement structurel. « Fluidité sociale ». En augmentation lente mais régulière en France entre 1953 et 1993. De faibles différences de fluidité sociale selon les sociétés.
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4. Les facteurs de la mobilité sociale
L’ascension « interne » à l’entreprise et à la « boutique »: un modèle en déclin ? L’école, facteur d’immobilité… et de mobilité La moitié des hommes dont le père n'a obtenu aucun diplôme sont ouvriers alors que moins d'un dixième des enfants de diplômés de l'enseignement supérieur sont dans ce cas. La proportion de cadres augmente régulièrement avec le niveau de diplôme du père : de 8 % pour ceux dont le père n'a obtenu aucun diplôme à 58 % quand il a au moins une licence. On note une proportion assez élevée pour les personnes dont le père a le BEPC comme plus haut diplôme (41 % de cadres contre 19 % quand le plus haut diplôme est un CAP ou un BEP).
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4. Les facteurs de la mobilité sociale
Les femmes dont le père a au moins une licence sont un peu moins nombreuses que les hommes dans la même situation à être cadres (38 % contre 58 %), mais cette proportion est dix fois supérieure à celle des femmes dont le père n'a aucun diplôme. Deux tiers des hommes dont la mère a au moins une licence sont cadres contre un dixième des hommes dont la mère n'a obtenu aucun diplôme. Dans cette dernière population, on compte un ouvrier sur deux contre environ 10 % quand la mère a au moins le BEPC.
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4. Les facteurs de la mobilité sociale
L’insertion professionnelle est liée au niveau de diplôme. 57% des jeunes sortis avec un master de lettres et sciences humaines occupaient trois ans après leur diplôme un emploi de cadre contre 14% de l’ensemble de la génération (CEREQ, 2004). La moitié des jeunes sortis sans qualification occupe un emploi d’ouvrier, contre 24% en moyenne et 73% des détenteurs de CAP-BEP industriels. A qualification égale, des inégalités de genre, régionales, etc.
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4. Les facteurs de la mobilité sociale
Le poids de l’héritage culturel et des inégalités sociales face à l’Ecole Structures sociales et stratégies individuelles. Bourdieu-Passeron / Boudon
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Conclusions La mobilité sociale thème central des sociétés contemporaines à idéologie méritocratique (« ascenseur social », etc.) De puissants processus conduisent à des évolutions lentes et à de très fortes inerties. Un objet essentiel pour la sociologie des classes et des changements sociaux : la question des effets de la mobilité.
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