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CNAM – TICs et économie numérique - MG – 2006 TICs et économie numérique TICs et économie numérique CNAM – Paris - EPT 208 2006 Michel Gensollen.

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1 CNAM – TICs et économie numérique - MG – 2006 TICs et économie numérique TICs et économie numérique CNAM – Paris - EPT 208 2006 Michel Gensollen

2 CNAM – TICs et économie numérique - MG – 2006 Economie de l'internet et des nouveaux médias (4) biens non-rivaux et dématérialisation Economie de l'internet et des nouveaux médias (4) biens non-rivaux et dématérialisation

3 CNAM – TICs et économie numérique - MG – 2006 The "information wants to be free" myth "There is another myth (…) which often confuses peoples' thinking about the economics of open-source software. It is that "information wants to be free''. This usually unpacks to a claim that the zero marginal cost of reproducing digital information implies that its clearing price ought to be zero. The most general form of this myth is readily exploded by considering the value of information that constitutes a claim on a rivalrous good -- a treasure map, say, or a Swiss bank account number, or a claim on services such as a computer account password. Even though the claiming information can be duplicated at zero cost, the item being claimed cannot be. Hence, the non-zero marginal cost for the item can be inherited by the claiming information."  The Magic Cauldron, Eric Raymond, 1999 l'information numérisée est-elle toujours non-rivale sur le marché ? non-rivalité technique et/ou économique biens non-rivaux et/ou permanents les stratégies de mise en valeur de l'information numérisée

4 CNAM – TICs et économie numérique - MG – 2006 Biens dématérialisés (numérisation) Les biens qui circulent entre producteurs et consommateurs sont dits informationnels dématérialisables (ou numérisables) si  à un moment quelconque ils peuvent être réduits à un fichier (suite de 0 et 1) sans perte de qualité ultérieure Dans tous les cas, le bien (ou le service) est [aujourd'hui] matérialisé  au moment de la phase initiale de production [sauf production automatique]  au moment de la phase finale de consommation [sauf interface directe avec système nerveux] La numérisation et la matérialisation demandent des équipements onéreux Le service initial peut être qualitativement modifié (au moins pour un temps)  le spectacle vivant (café concert, music hall,..) vs le même spectacle au cinéma

5 CNAM – TICs et économie numérique - MG – 2006 Trois modèles selon la maîtrise de la numérisation Trois cas sont possibles selon les positions relatives de la numérisation et du marché: 1 – la numérisation est interne au processus de production  le bien (ou le service) est fourni au consommateur sous forme matérielle  les gains de productivité sont obtenus par les producteurs et se retrouvent +/- dans les prix  cas du cinéma (où la reproduction du négatif joue le rôle de la duplication numérique) 2 – le bien se retrouve sur le marché sous forme de fichier numérique 3 - le consommateur numérise lui-même les biens qu'il achète ou qu'il produit  photo numérique (cas des musées, qui interdisent la photo pour protéger le modèle ancien)

6 CNAM – TICs et économie numérique - MG – 2006 Le marché des fichiers numériques Dans le cas (2) les consommateurs reçoivent des fichiers numériques  ces biens sont naturellement non-rivaux et peuvent circuler:  duplication sans coûts, diffusion sur des réseaux, retraitement des œuvres  ex du cinéma: on est passé des cassettes VHS (difficiles à copier) aux DVD (techniquement faciles à copier s'ils ne sont pas protégés) Les consommateurs ont dû s'équiper en matériel d'enregistrement / copie / stockage  de moins en moins onéreux mais difficiles d'emploi, avec des effets réseaux  ils consomment des supports et utilisent des réseaux de télécommunications Les producteurs refusent le modèle (2) et veulent rester au modèle (1)  freinent la fourniture de fichiers sur des plateformes légales (alors que les coûts de diffusion des fichiers sont moindre que ceux des supports physiques)  fournissent des fichiers verrouillés (DRM) mais protection technique inefficace  poursuivent leurs clients qui contournent les protections : Digital Millennium Copyright Act 1998  Pamela Samuelson (Berkeley) Contradiction entre les divers acteurs:  ceux qui vendent les équipements (et veulent que ceux-ci soient utiles)  ceux qui vendent les raccordements aux réseaux (opérateurs de réseaux)  ceux qui vendent les biens numérisés  les gestionnaires de droits / les auteurs / les interprètes

7 CNAM – TICs et économie numérique - MG – 2006 Biens techniquement non-rivaux : biens duplicables On parle de bien techniquement non- rival lorsque:  le bien peut être dupliqué pour un coût marginal très faible devant le coût de production  ou le service peut être rendu, pour la même qualité, à un grand nombre d'utilisateurs (un cours diffusé) Le bien est donc techniquement non-rival si :  le support est de coût négligeable (devant le contenu)  le duplicateur est un équipement de masse

8 CNAM – TICs et économie numérique - MG – 2006 Exclusion pour les biens techniquement non-rivaux Le progrès technique permet (rarement) la non- rivalité on peut la refuser par des moyens techniques  on peut exclure  en rendant la copie techniquement difficile  en interdisant la copie  il y a alors :  perte de welfare  mais rétablissement de mécanismes de marché  développement de monopoles Le refus de la non-rivalité est couteux:  au plan technique, les moyens pour empêcher la copie (DRM)  dégrade la qualité du service fourni  au plan juridique, les règles qui interdisent la copie  ne sont pas respectées parce qu'elles diminuent manifestement le welfare  réduisent l'estime qu'on a pour la loi

9 CNAM – TICs et économie numérique - MG – 2006 Biens économiquement non-rivaux Pour qu'un bien se comporte économiquement comme non-rival  il faut non seulement qu'il soit techniquement non-rival  i.e. copiable sans coût marginal et sans perte de qualité  il faut aussi que le support ne soit pas utile en lui-même (biens rivaux liés) il faut aussi que cette copie soit utile  pour ceux qui vont l'utiliser (les récepteurs de la copie)  si le bien n'est utile que pour un seul consommateur (bien "adressé") –sa non-rivalité technique est inutile –certains bien rivaux sont adressés (pas de vol à craindre, pas de marché d'occasion)  si le bien n'est utile que pour un petit nombre de consommateurs –les coûts de transaction entre l'émetteur et les récepteurs peuvent être élevés  pour ceux qui la réalisent (l'émetteur de la copie)  s'il existe des externalités négatives fortes –i.e. si l'utilité que chacun tire d'un bien –se réduit lorsque le bien est consommé par d'autres  dans le cas des informations, les externalités sont souvent élevées –positivement (chacun bénéficie du fait que chacun ait accès aux mêmes contenus) –négativement (si les agents sont en concurrence pour le partage d'une ressource)

10 CNAM – TICs et économie numérique - MG – 2006 Biens techniquement et économiquement permanents Un bien est techniquement permanent  si la consommation ne le détruit pas  Il s'agit par exemple d'un bien d'équipement (logement, voiture,..)  usure lente, coûts d'entretien, location, marché de l'occasion  il peut s'agir d'un bien informationnel sur support stable (DVD)  la permanence peut être techniquement refusée  supports rendus fragiles à dessein  obsolescence programmée Un bien est économiquement permanent si (en plus)  il n'y a pas d'externalités temporelles négatives fortes  c'est-à-dire si la consommation en t ne diminue pas l'utilité du bien  cf. les films, qu'on ne regarde pas plusieurs fois  il n'y a pas d'adressage temporel  c'est-à-dire si le bien n'est utile que pendant très peu de temps  cf. phénomènes de mode, méta-informations pour une opportunité éphémère,..

11 CNAM – TICs et économie numérique - MG – 2006 Les biens numériques : non-rivaux & permanents

12 CNAM – TICs et économie numérique - MG – 2006 Biens ordinaires, numériques et quasi-ordinaires (DRM)

13 CNAM – TICs et économie numérique - MG – 2006 Non-rivalité et permanence La numérisation transforme la musique enregistrée en fichiers Deux dimensions : non-rivalité et permanence  Les fichiers sont {techniquement-juridiquement} et/ou économiquement  non-rivaux et/ou permanents stratégies de protection D'où diverses stratégies de protection pour maintenir la valeur dans les contenus  les fichiers peuvent être inutilement non-rivaux  si personnalisés  si à externalités négatives : ostentation  les fichiers peuvent être inutilement permanent  si à utilité éphémère : mode stratégies de déplacement Et des stratégies de déplacement (recherche de la valeur dans des biens liés)

14 CNAM – TICs et économie numérique - MG – 2006 Stratégies génériques d'extraction de valeur Stratégies de protection (extraction de la valeur des contenus: P.v)  Protection technique par DRM de copie et/ou de péremption  Protection indirecte  niche: adaptation des produits (mais sur internet, des communautés étroites peuvent émerger)  mode: caractère éphémère (mais les fichiers se retrouvent vite sur les réseaux d'échange)  ostentation (peu utilisé)  sérialisation (définition d'une source homogène de biens, à commercialisations variées) Stratégies de déplacement (valeur dans des consommations liées: p.Z)  Déplacement vers la méta-information  la valeur est dans l'information sur les biens culturels  {information / apprentissage} : extraction de valeur difficile  Déplacement vers des produits liés  concerts, accès aux réseaux,…  livrets, partitions, coffrets, CD de luxe,…

15 CNAM – TICs et économie numérique - MG – 2006 La représentation des œuvres musicales Les acteurs ont des représentations diverses des œuvres musicales Bien d'expérience: représentation standard Ui ( qi )  bien économique comme un autre mais à utilité inconnue ex ante  les goûts sont fixes et inconnus (+ ou -) des producteurs Bien social Ui ( qj )  bien qui n'est pas consommé pour lui  mais en raison des relations sociales dont il est le support  imitation (avalanches), mode, ostentation… Bien culturel  bien dont l'utilité est inconnue même ex post à court terme  radicalement nouveau, il ne se place pas là où sont les consommateurs  mais les attire à lui (par formation d'un capital culturel correspondant)  trois sous-modèles:  Amateur  Amateur: Ui (qi / Ki) apprentissage éventuel de chaque consommateur (séparément)  Micro-culture  Micro-culture: Ui (qi / K) formation éventuelle d'une micro-culture  CreativeCommon  CreativeCommon: Yi (qi / Ki,K) œuvre circulante modifiée par les consommateurs


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