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CHAPITRE 2 : LA STRATEGIE DES FIRMES
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I- DE LA STRATEGIE MULTINATIONALE A LA STRATEGIE GLOBALE
L’évolution des entreprises peut être appréhendée à partir de deux dimensions de l’intégration de leurs activités : l’intégration par la propriété des actifs et l’intégration par la coordination. Le niveau d’intégration le plus faible correspond à une situation où l’entreprise adopte une stratégie d’exportation à partir de bases nationales. La production est réalisée au niveau du pays d’origine et la demande étrangère est satisfaite via les exportations.
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I- DE LA STRATEGIE MULTINATIONALE A LA STRATEGIE GLOBALE
Multidomestique Une firme est dite « multidomestique » lorsqu’elle développe des implications dans plusieurs pays pour satisfaire les demandes locales. Il s’agit de la phase initiale du développement des FMN. Les filiales créées à cet effet, appelées filiales-relais par Michalet et Delapierre (1976), reproduisent fidèlement tout ou partie des productions de la maison-mère (ou société mère), avec éventuellement quelques modifications pour adapter les produits aux goûts et aux normes du pays d’installation. « Elles relaient, en effet, l’activité productive de la maison-mère, elles la prolongent et la reproduisent dans les divers pays hôtes ». On est ici dans le cadre d’une stratégie purement commerciale.
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I- DE LA STRATEGIE MULTINATIONALE A LA STRATEGIE GLOBALE
Filiale-atelier Accroissement de la coordination des activités avec la multinationalisation pour mettre en œuvre une stratégie productive. Cette stratégie a pour but de rationaliser la production par la création de filiales-ateliers. Chaque filiale-atelier se spécialise dans une activité spécifique i.e. qu’elle assure une fraction ou une étape du processus de production. Ce contexte favorise l’intensification des flux d’échanges intra-firmes i.e. une augmentation croissante de la circulation des matières premières et des produits semi-finis et finis d’un pays à l’autre entre les filiales-ateliers. La quête des plus bas coûts salariaux demeure une des principales motivations de la création des filiales-ateliers.
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I- DE LA STRATEGIE MULTINATIONALE A LA STRATEGIE GLOBALE
La firme globale se caractérise par un degré de coordination très élevé au sein de réseaux d’entreprises conservant leurs propres bases nationales. A ce stade, les FMN mettent en place une stratégie techno- financière ou stratégie de développement des « actifs intangibles ». Cette stratégie leur permet de diversifier leurs activités, i.e. de développer des activités tertiaires, de nouveaux modes de contrôle d’activités à l’étranger par la technologie, par le financement et par la commercialisation (sous-traitance, cession de marques, participations minoritaires…).
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I- DE LA STRATEGIE MULTINATIONALE A LA STRATEGIE GLOBALE
Par ailleurs, les FMN choisissent de localiser leur siège social dans les pays où la fiscalité et la réglementation du change sont très favorables (paradis fiscaux). Elles essaient aussi de limiter les « risques pays » en réduisant leurs immobilisations durables dans les pays d’implantation. En définitive, dans la stratégie commerciale, le monde est conçu par les FMN « comme un vaste marché qu’il faut couvrir le mieux et le plus complètement possible », d’où la création de nombreuses filiales-relais, « clones de la société mère ». Dans les stratégies productive et techno-financière, le monde est conçu par les FMN « comme la juxtaposition de zones offrant des conditions, des possibilités de production et des opportunités différentes », d’où la création de filiales-ateliers et la centralisation des activités techno-financières pour les exploiter au mieux.
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II- LA DIPP (DECOMPOSITION INTERNATIONALE DES PROCESSUS PRODUCTIFS)
Grâce à la décomposition des produits, les entreprises ont davantage développé leurs activés au niveau international. Plus un produit est complexe, plus il est constitué de composants qui peuvent être fabriqués indépendamment les uns des autres. Ces différents composants sont progressivement réunis en sous-ensembles, puis entièrement rassemblés lors de l’élaboration du produit final dans le cadre d’une opération d’assemblage. Cette décomposition du produit permet aux entreprises de fabriquer ou de faire fabriquer chacun des composants dans des pays différents.
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II- LA DIPP (DECOMPOSITION INTERNATIONALE DES PROCESSUS PRODUCTIFS)
La production est ainsi décomposée internationalement, d’où le nom de DIPP. L’opération d’assemblage constitue l’étape ultime où sera recomposé le produit final, pour ensuite être vendu sur les marchés. Selon Mucchielli, l’établissement d’un schéma général pertinent des déterminants de la délocalisation doit intégrer distinctement les trois niveaux d’analyse de la théorie éclectique et concevoir les modes de pénétration comme complémentaires dans le cadre d’une firme multiproduits ou simplement d’une DIPP. Cette approche synthétique de la FMN combine ainsi avantages compétitifs des firmes et avantages comparatifs des pays – englobant à la fois les coûts comparés et les avantages comparés des tailles et des dynamiques des demandes domestique et étrangère.
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II- LA DIPP (DECOMPOSITION INTERNATIONALE DES PROCESSUS PRODUCTIFS)
« La firme offre des produits et demande des facteurs de production pour les fabriquer. Pour rester compétitive, elle doit acquérir ces facteurs au coût le plus faible. Le pays offre des facteurs de production grâce à ses dotations de facteurs et à leur productivité (quantité et qualité des facteurs), il demande également des produits par l’intermédiaire des consommateurs. » (Mucchielli, 1985, 2001) « C’est la concordance ou la discordance entre les avantages compétitifs de firmes et les avantages comparatifs de pays qui va inciter la firme à exporter ou à se délocaliser ». (Mucchielli, 1985, 2001)
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III- STRATEGIE DES FIRMES ET ESSOR DU COMMERCE INTERNATIONAL
A- L’INFLUENCE DE LA STRATEGIE DES FIRMES SUR LA CROISSANCE DES ECHANGES En passant de la stratégie multidomestique à la stratégie des filiales-ateliers puis globale, les FMN concourent de plus en plus à dynamiser le commerce international. Plus précisément, l’impact des FMN sur le commerce international doit être apprécier à trois niveaux : l’importance des flux d’échanges, leur orientation et leur nature. L’avènement et l’essor de la DIPP a eu comme principale conséquence un accroissement significatif des flux d’échanges internationaux de pièces détachées, de produits intermédiaires (semi-finis) d’une part, et à des réexportations de produits finis après assemblage (montage) d’autre part. Ce commerce international se fait entre filiales de la FMN ou bien dans le cadre de son réseau de sous-traitance et d’accords inter-firmes. Ainsi, les FMN, du fait de leur caractère profondément extraverti – importance et croissance des M et des X –, dopent les échanges internationaux.
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III- STRATEGIE DES FIRMES ET ESSOR DU COMMERCE INTERNATIONAL
Les FMN, en opérant une redistribution des activités productives entre les pays, modifient l’orientation du commerce international et la division internationale du travail (DIT). Les FMN ont été les principaux acteurs de la nouvelle DIT qui se substitue à l’ancienne DIT : produits primaires des pays du Sud contre produits manufacturés des pays du Nord. L’apparition des NPI a ainsi été favorisée par les délocalisations d’activités industrielles dans les PED (uniquement quelques pays d’Asie du Sud Est et d’Amérique latine). Les FMN ont engendré un changement dans la nature même du commerce international. En effet, une fraction importante et de plus en plus croissante du commerce mondial est réalisée au sein ou entre les FMN.
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III- STRATEGIE DES FIRMES ET ESSOR DU COMMERCE INTERNATIONAL
B- COMMERCE INTRA-FMN ET EXTRA-FMN On parle de commerce intra-FMN lorsque les échanges s’opèrent au sein de la FMN, i.e. de filiale à filiale ou entre maison-mère et filiales. Certains auteurs parlent de « commerce international fermé », d’autres (de réseau du) de commerce captif (constitué par le maillage des relations de filiale à filiale ou entre maison-mère et sociétés affiliées, R. Sandretto). En 1992, le Centre des Nations unies sur les FMN estimait déjà que le commerce intra-FMN représentait près de la moitié des M et des X des Etats-Unis. Le commerce extra-FMN désigne les échanges entre une maison-mère ou filiale d’une FMN et une entreprise à activité exclusivement nationale. Si l’on fait la somme du commerce inter-FMN (entre société mère et filiales ou entre filiales de firmes indépendantes) et du commerce extra-FMN, on obtient l’ensemble du commerce international impulsé par les FMN. Ce commerce international impulsé par les FMN représentait 92 % du commerce extérieur total des Etats-Unis en (Statistiques plus récentes, voir TD).
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