Ethique de l'autre homme. 1. Emmanuel Lévinas (1906-1995) remet en question la philosophie de Hegel et celle de Kant. Hegel soutient que le but premier.

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1 Ethique de l'autre homme

2 1. Emmanuel Lévinas (1906-1995) remet en question la philosophie de Hegel et celle de Kant. Hegel soutient que le but premier de l’homme est de dominer autrui. Les guerres, les luttes, tous les conflits en seraient la preuve. Kant comprend que l’être humain a le désir de dominer autrui et nous invite à le considérer autrement. La loi morale doit être cherchée et appliquée par l’homme qui se soucie d’autrui. Mais Emmanuel Lévinas pense que l’expérience de la seconde guerre mondiale remet tout cet enseignement en question. Comment l’Allemagne, pays phare de la philosophie, patrie de Hegel, de Kant, de Nietzsche, de Heidegger, a-t-elle pu produire le nazisme ? L’écriture de Totalité et Infini 1961 répond à cette interrogation.

3 2. Critique de La Phénoménologie de l’Esprit Hegel introduit La Phénoménologie de l’Esprit par la dialectique du maître et de l’esclave. Tuer : dominer ou anéantir l’autre ? « Autrui est le seul être que je peux vouloir tuer. » -Je ne peux pas posséder autrui. Il ne peut être une chose, un objet. -Le meurtre est la preuve de la faiblesse de l’être, de l’impossibilité à s’approprier autrui. Je ne peux que vouloir l’anéantir parce que c’est son être même que je refuse, que je nie. Celui qui tue pour s’approprier donne à l’objet de son acte un but précis, comme la chasse par exemple. Les nazis et la justification des meurtres : l’être transformé en objet. Nacht und Lebel. Savon, abat-jour, couverture, engrais, or des dents, expériences « scientifiques » : justifications après-coup

4 Robert Antelme L’espèce humaine : on ne peut faire changer l’être humain d’espèce. Le meurtre est la preuve de l’échec nazi. 3. Remise en cause des Fondements de la métaphysique des mœurs. Lévinas ne soutient pas que l’impératif catégorique soit inutile. Il est bon d’avoir une morale et que celle-ci suive la voie de la raison. Mais à partir de quel moment comprenons-nous que nous devons réfléchir ? considérer des principes moraux ? Le premier peuple qui aurait dû les suivre a construit les chambres à gaz. Germaine de Staël (1766-1817), De l’Allemagne 1813 L’être qui se dévoile dans la guerre est assassin, et, parce qu’il ne peut pas dominer, il supprime. Le principe de l’universalité de la loi et l’impératif du devoir sont le fait d’êtres humains qui ne craignent pas de réfléchir honnêtement, qui ne se mentent pas à eux-mêmes.

5 Le visage de l’être humain qui souffre instaure une relation différente que nous pouvons entretenir avec autrui. Notre seul moyen de nous opposer à cette négation qu’est le crime, est de poser une relation différente, nouvelle : la transcendance, dans laquelle l’homme peut dépasser son être. Il n’est nullement besoin de raisonner pour déterminer quel doit être l’acte moral, l’acte fondé moralement. Notre responsabilité se trouve directement engagée par la simple apparition de son visage, c’est-à-dire, l’expression de son être et de sa souffrance. Je ne pense plus à respecter la loi morale, je comprends que je suis responsable d’autrui. La relation éthique a ainsi une cause. Elle est un phénomène que je puis vivre. Ce n’est plus la raison qui me l’impose, c’est l’être.

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