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Publié parBernadette Piché Modifié depuis plus de 8 années
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Origine et enjeux Résultats Limites de la méthodologie Méthodologie Débats
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♠ La mobilité est au fondement même des sociétés à égalité juridique - Dans les castes ou les ordres, elle interdite : statuts assignés - Dans un système de strates, elle est souhaitée : statuts acquis Elle correspond au système de valeurs individualiste et égalitaire ♠ Dans une vision très ancienne, elle permet : - La réparation des « ratés » de l’hérédité (Platon) - La circulation des élites (Pareto) - La répartition efficace des compétences au fondement du fonctionnalisme (Parsons) ♠ La mobilité sociale comme la flexibilité des marchés correspond à la conception libérale d’une société efficace et juste - Elle est une des conditions du développement - Le sous-développement est le fait des sociétés figées qui reproduisent l’existant - L'école y permet la sélection des compétents et la promotion par le mérite ♠ La mobilité définit la démocratie selon Tocqueville - La démocratie chez Tocqueville c’est : 1) L’égalisation matérielle 2) L’égalisation des chances - La mobilité accomplit 2 buts : 1) La stabilité de l’ordre établi : un citoyen intégré. Craint de perdre son confort. Croit à ses chances de promotion sociale 2) La justice :. Répartition équitable des biens. Répartition des fonctions selon les compétences et non la naissance Dans un pays comme le nôtre où les distinctions sociales ont complètement disparu, la vérité a sa large place au soleil ; et l'enfant de la plus humble origine peut aspirer aux plus grandes situations. Un discours de distribution des prix du début du siècle au XIX° V. Isambert-Jamati, Crises de la société, crise de l'enseignement, 1970, Platon 428-427 – 348-347 avant JC Vilfredo Pareto Economiste et sociologue italien 1848-1923 Talcot Edger Parsons 1902-1979 Sociologue américain harvard Alexis de Tocqueville 1805-1859 Magistrat Homme politique Mobilité sociale Changement de la position sociale d’un individu par rapport à celle de son père (mobilité inter-générationnelle) ou par rapport à celle occupée en début de carrière (mobilité intra-générationnelle). Changement social Modification de la structure d’ensemble des groupes sociaux : la proportion de certains groupes diminue, celle des autres augmente. On parle d’ascenseur social si la mouvement ascendant l’emporte. « Le dieu qui vous a formés a mêlé de l'or dans la composition de ceux d'entre vous qui sont capables de commander ; aussi sont- ils les plus précieux ; il a mêlé de l'argent dans la composition des gardiens ; du fer et de l'airain dans celle des laboureurs et des autres artisans. si leurs propres enfants ont quelque mélange d'airain ou de fer, [il convient] d'être sans pitié pour eux, et de rendre à leur nature la justice qui leur est due, en les reléguant parmi les artisans et les laboureurs ; [Mobilité descendante] si de leur côté ces derniers ont des fils qui laissent voir de l'or ou de l'argent, de reconnaître leur valeur et de les élever au rang soit de gardiens, soit de guerriers. [Mobilité ascendante]» Platon, La République, III, 415, trad. Chambry « Ce phénomène des nouvelles élites, qui, par un mouvement incessant de circulation, surgissent des couches inférieures de la société, montent dans les couches supérieures, s’y épanouissent, et, ensuite tombent en décadence, sont anéanties, disparaissent, est un des principaux de l’histoire (…). » Vilfredo Pareto, Les systèmes socialistes, I, cité par Raymond Aron (1967)
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♠ La sociologie de la mobilité sociale débute aux Etats-Unis dans les années 1920 avec les travaux de Pitirim Sorokin ♠ Elle repose sur une « métaphore spatiale » Selon Sorokin, la mobilité est un « phénomène du déplacement d'individus dans l'espace social » Pitirim Sorokin, Social Mobility, 1927 Cette métaphore est sous-jacente au vocabulaire lui-même : - Quand un fils d’ouvrier devient cadre il franchit une grande distance sociale - Mais la plupart parcourent de petites distances - Les grandes sont franchies sur plusieurs générations La distance totale parcourue est dans ce cas nommée « e ffet de lignée » Pitirim Sorokin Sociologue américain d’origine russe Harvard 1889-1968
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♠ Les classes sociales sont définies par leur caractère héréditaire ♠ Les strates sociales sont définies par la mobilité : - Les frontières des strates sont poreuses - Chacun peut les franchir aisément ♠ Donc, à partir d’un certaine mobilité, les classes disparaissent ♠ En révélant la mobilité, Sorokin voulait combattre la lutte des classes ♠ Mais de quelle mobilité s’agit-il ? La mobilité collective ascendante des 30 glorieuses indique un mouvement de « moyennisation » Mais si la mobilité individuelle est faible La société n’est ni fluide, ni méritocratique La structure peut se déplacer vers le haut tout en laissant peu de place au mérite ♠ Une société inégalitaire peut être aussi très mobile Une forte mobilité individuelle Est compatible avec un degré élevé d’inégalité Si la sélection des élites se fait à travers une compétition ouverte Enjeu : une société mobile est-elle pacifiée ? Selon Pitirim Sorokin L’existence d’une certaine mobilité sociale serait la meilleure réponse au Marxisme. Social Mobility, 1927
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♠ L'ascenseur social - Dans les 30 glorieuses, la structure sociale se déplace vers le haut - La mobilité ascendante l'emporte sur la descendante - Un sentiment de progrès s'installe. Il est vecteur d’espoir et d’optimisme : → La plupart des fils ont une position supérieure à celle de leur père - Les places inférieures laissées libres par cet ascenseur. Sont massivement occupées par des immigrants - Cela renforce l’impression de progrès. Car toutes les trajectoires des « nationaux » sont ascendantes ♠ La panne de l'ascenseur social : chômage et précarité - Une impression de stagnation s’impose. Selon Louis Chauvel, elle profite aux anciens → Leur carrière et leur situation actuelle sont supérieures → A celle de leurs enfants - Ainsi qu’une impression de déclassement. C’est le débat qui oppose Camille Peugny à Eric Maurin Enjeu : l’ascenseur social est-il en panne ? Camille Peugny Né en 1981 Sociologue Maître de Conférence Paris VIII Eric Maurin Economiste PSE Dir. d’études EHESS La peur du déclassement. Une sociologie des récessions, Seuil, coll. « La république des idées », 2009, 93 p Eric Maurin Le destin au berceau. Inégalités et reproduction sociale, Seuil, coll. « République des idées », 2013. Camille Peugny Louis Chauvel Né en 1967 Sociologue Université du Luxembourg Le destin des générations. Structure sociale et cohortes en France au XXe siècle Paris, PUF, 1998, X+ 301 p. Louis Chauvel
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-Une enquête très lourde : 40 000 enquêtés âgés de 40 à 59 ans -Qui fournit un échantillon représentatif des actifs de cette tranche d’âge (2003 : 7,045) -Initiée en 1953, elle est passé sous une forme proche en 1970, 1977, 1985, 1993, 2003 -Celles de 1964 et 1970 ne sont pas utilisables sans modifications complexes Les enquêtés sont classés : - D’une part selon leur propre PCS - D’autre part selon celle de leur père au moment où l’enquêté terminait ses études Les résultats sont rassemblés dans un tableau à double entrée - En colonne : la répartition des enquêtés selon leur propre PCS - En ligne : la répartition des enquêtés selon la PCS de leurs pères Outil de mesure : l’enquête Formation Qualification Emplo i
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TOTAL : 7,045 millions d’hommes actifs âgés de 40 à 59 ans 285 000 agriculteurs 619 000 artisans, commerçants, chefs d’entreprise 1 317 000 cadres et professions intellectuelles supérieures 1 690 000 professions intermédiaires 770 000 employés 2 364 000 ouvriers
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PCS du père → PCS du fils ↓ 123456 Eff. fils / PCS 1. Agriculteur 2. Artisan, commerçant, chef d’entreprise 3. Cadres & professions intellectuelles sup. 4. Professions intermédiaires 5. Employé 6. Ouvrier Total de chaque colonne Effectif des pères par PCS Table selon la destinée Elle permet de répondre à la question : Dans quelles PCS se situent les enquêtés dont le père appartenait à une même catégorie sociale ? La table de mobilité selon la destinée en 2003 2210111 6216178 92251332210 172426332823 99691712 37249172646 1612811943100 Lecture en colonne des valeurs de la table 2003 : - 22% des enquêtés dont le père était agriculteur (PCS 1) sont eux- mêmes agriculteurs (PCS 1) - 6% des enquêtés dont le père était agriculteur (PCS 1) sont devenus artisan, commerçant ou chef d’entreprise (ACCE : PCS 2) Etc. -Le total vaut 100 et se lit en bas de chaque colonne. Les valeurs hors diagonale représentent la mobilité. Ensemble des individus qui se trouvent dans une PCS différente de celle de leur père. La diagonale indique la reproduction Ensemble des individus qui se trouvent dans la même PCS que leur père Le total de chaque colonne vaut 100 4 9 19 24 11 34 Marge horizontale, marge inférieure ou marge des origines : répartition des enquêtés en fonction de la PCS de leur père Marge verticale, marge droite ou marge des positions : répartition des enquêtés en fonction de leur propre PCS
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PCS du père → PCS du fils ↓ 123456 Eff. fils / PCS Total lignes 1. Agriculteur 2. Artisan, commerçant, chef d’entreprise 3. Cadres & professions intellectuelles sup. 4. Professions intermédiaires 5. Employé 6. Ouvrier Effectif des pères par PCS Table selon le recrutement Elle permet de répondre à la question : A quelles PCS appartenaient les pères des enquêtés ? La table de mobilité selon le recrutement en 2003 8821117 1229610736 81424201123 11129161141 1310591449 18926758 1612811943100 Lecture en ligne des valeurs de la table 2003 : - 88% des enquêtés agriculteurs (PCS1) ont un père agriculteur - 2% des enquêtés agriculteurs (PCS1) ont un père artisan, commerçant ou chef d’entreprise (ACCE : PCS 2) Etc. -Le total vaut 100 et se lit à droite de chaque ligne. Les valeurs hors diagonale représentent la mobilité. Ensemble des enquêtés dont le père apparte- nait à une autre PCS. La diagonale indique la reproduction Ensemble d’enquêtés de chaque PCS dont le père appartenait à la même PCS. Marge verticale, marge droite ou marge des positions Répartition des enquêtés en fonction de leur propre PCS. 4 9 19 24 11 34 100 Le total de chaque ligne vaut 100 Marge horizontale, marge inférieure ou marge des origines Répartition des enquêtés en fonction de la PCS de leur père
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Calculer la mobilité totale ou mobilité observée © Nombre total d’enquêtés = 7 045 - © Reproduction = somme des valeurs en diagonale 252 + 182 + 310 + 263 +108 +1 373 = 2 488 = © Mobilité = somme des valeurs hors diagonale 7 045 - 2 488 = 4 557 © Soit en % : Reproduction : (2 488 x 100) / 7 045 = 35,3 % Mobilité: 100 – 35,3 = 64,7 % Mobilité totale ou observée Proportion d’enquêtés appartenant à une PCS différente de celle de leur père. Mode de calcul : Somme des valeurs en diagonale x 100 Nombre total d’enquêtés
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Mobilité structurelle ou changement social Mobilité qui résulterait de la seule évolution structurelle des PCS si la mobilité individuelle était nulle. Mode de calcul : On la calcule d’abord pour chaque PCS à partir des valeurs en % : PCSn parmi les pèresPCSn parmi les enquêtés100 PCSn parmi les pères (-x) MS n =
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Calculer la mobilité structurelle d’une PCS Le cas des agriculteurs © PCS 1 parmi les pères = 16 © PCS 1 parmi les enquêtés = 4 164100 16 (-x) MS 1 = 12100 16 x == 75 % Lecture S’il n’y avait aucune mobilité individuelle, 75 % des fils d’agriculteurs se- raient contraints à intégrer une PCS différente de celle de leur père. Remarque - Pour les salariés, la mobilité structurelle résulte du nombre de « postes offerts » par les employeurs privés ou publics. Cette mobilité est explicitement contrainte Pour les indépendants, elle résulte des décisions d’un ensemble d’individus qui choi- sissent de ne pas reprendre ou de ne pas créer l’activité indépendante de leur père. Soit du fait : - De conditions économiques jugées trop difficiles alors qu’elles étaient assumées par leur père jusqu’à sa retraite ou son décès : rentabilité insuffisante. - De conditions sociales jugées intolérables, ou moins désirables, dans la génération des fils : attractivité du métier, horaires, vacances, niveau de vie, isolement culturel, ou psychologique (difficile recherche d’un conjoint…). Cette mobilité est indissociablement contrainte et choisie
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Calculer la mobilité structurelle d’une PCS Le cas des C & PIS © PCS 3 parmi les enquêtés = 19 © PCS 3 parmi les pères des enquêtés : 8 198100 8 (-x) MS 1 = 11100 8 x ==+137,5 % Lecture S’il n’y avait aucune mobilité individuelle, il y aurait 137,5 % de places de cadres et PIS de plus que le nombre total de personnes dont le père était cadre ou PIS. Conséquence : même si tous les fils de cadres le devenaient, il faudrait re- cruter 1,375 fois autant de personnes originaires des autres PCS.
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La mobilité structurelle PCS par PCS en 2003 PCS des pères PCS des fils Différence Mobilité structurelle 1. Agriculteur 16,24,0-12,2-75,3 % 2. ACCE 12,48,8-3,6-29,0 % 3. Cadres & PIS 8,418,7+10,3+123,9 % 4. Professions intermédiaires 11,324,0+12,7+112,4 % 5. Employé 9,210,9+1,7+18,5 % 6. Ouvrier 42,533,6-8,9-20,9 % Ensemble 100 0,0 Lecture 75,3 % des fils d’agriculteurs doivent quitter l’agriculture, 24,7 % au maximum pourront reproduire la position du père. Lecture Le total des « places » dans la PCS CPIS dépasse de 123,9 % le nombre d’enquêtés originaires de cette PCS, ils ne pourront donc en occuper au maximum que 36,9 % (11,3 x 100 / 24 = 36,9 %), les enquêtés originaires des autres PCS en occuperont au moins 63,1 %.
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Calculer la mobilité individuelle La mobilité individuelle est la part de la mobilité totale qui n’est pas contrainte par le changement des structures. MI = MT – MS Et donc pour le cas des agriculteurs : 7578- MI 1 = Lecture 100 – 22 = 78 % des fils d’agriculteurs ne sont pas devenus agriculteurs. 75 % des emplois d’agriculteurs exploitants ont disparu entre la génération des pères et celle des fils. 3 % des fils d’agriculteurs ont donc intégré une autre PCS que celle de leur père sans y être contraints par les structures. On parle de fluidité sociale pour désigner cette part de la mobilité non con- trainte par les structures car elle mesure la perméabilité des groupes so- ciaux. = 3
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Mobilité structurelle totale La mobilité structurelle totale mesure la part de la mobilité totale qui est imposée par le changement de la structure des emplois. Par construction, la somme des écarts négatifs (3 PCS en déclin : agriculteurs, ACCE et Ouvriers) est égale à celle des écarts positifs (3 PCS en expansion : PI, PCIS et employés), pour calculer la mobilité structurelle totale, il suffit donc d’additionner soit les écarts positifs, soit les écarts négatifs. Si on additionne les pertes des PCS 1, 2 et 6, on trouve la mobilité structurelle : Lecture S’il n’y avait aucune mobilité individuelle, 24 % des membres de la géné- ration des fils devrait intégrer une PCS différente de celle de leur père. (16 - 4)+(12 - 9)+(43 - 34) 24 % +MS ==123+9=
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Mobilité nette ou individuelle totale La mobilité individuelle mesure la part de la mobilité totale qui n’est pas imposée par le changement de la structure des emplois. Et donc : MI = MT - MS 2465- MI == 39 Lecture 65 % des enquêtés ont intégré une PCS différente de celle de leur père. Or, 24 % des emplois ont été perdus par les 3 PCS en déclin (AE, ACCE, Ouvriers) et gagnés par les 3 autres (PI, PCIS, Employés). 39 % des enquêtés ont donc intégré une PCS différente de celle de leur père alors que le changement des structures ne les y contraignait pas.
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Attention ! La distinction mobilité individuelle / mobilité structurelle est une construction théorique Personne n’est mobile du « fait des structures » ou « du fait de son parcours individuel » Il n’existe qu’une seule réalité vécue : la mobilité point
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D’une méthode à l’autre
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- 52% des fils de cadres sont devenus cadres - Alors que 19% des enquêtés sont cadres Coefficient de surreprésentation : 52 / 19 = 2,7 Lecture : 2,7 x plus de fils de cadres sont devenus cadres que si on avait réparti les professions au hasard Méthode multiplicative Elle consiste à calculer un coefficient de surreprésentation des fils d’une PCS dans leur PCS d’origine par rapport à une répar-ti- tion au hasard (représentant l’égalité parfaite des chances). On appelle cet indicateur Coefficient d’inertie de Bertaux.
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- 22 % des fils d’agriculteurs sont devenus agriculteurs - 4 % des enquêtés sont agriculteurs Coefficient de surreprésentation : 22 / 4 = 5,5
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Limites de cette méthode Ce rapport est sensible aux limites des valeurs possibles : - A l’approche de 0 et de 100% - Il perd toute signification On va le voir en comparant les agriculteurs aux ouvriers
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Résumé : Reproduction : - Agriculteurs……. 22 % - Ouvriers ………… 46 % Coefficient d’inertie : - Agriculteurs……. 5,50 - Ouvriers ………… 1,35 Ces résultats sont aberrants La reproduction sociale des ouvriers est 2 fois plus forte que celle des agriculteurs. Mais le coefficient de surreprésentation est 4 fois infé- rieur. La seule raison de cet écart se trouve dans les propriétés mathématiques du calcul
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La méthode logistique : le rapport des chances ou odds ratio Depuis les années 1990, on utilise la méthode logistique : Elle permet de comparer des PCS 2 à 2 : odds ratios ou rapport des chances Elle permet aussi d’analyser l’ensemble de la table : modèles logmultiplicatifs Principe : Mesurer indépendamment des effectifs la force du lien statistique entre position et origine Odds ratio ou « rapport des chances » Le « rapport des chances » ou « odds ratio » entre 2 configurations symétriques mesure la surchance de voir la plus probable des 2 se produire plutôt que l’autre. Il s’agit donc du rapport de la probabilité de la combinaison la plus probable à celle de la moins probable. Concernant la mobilité sociale, l’ « odds ratio » qui relie 2 PCS compare les 2 configura- tions suivantes : 1. Les personnes issues des 2 PCS reproduisent la position de leur père 2. Elles permutent leurs positions - Comme chaque configuration est l’intersection de 2 événements - Sa probabilité est égale au produit des probabilités des 2 évènements. - L’odds ratio est donc égal au rapport des produits des 2 probabilités.
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Exemple La sur-chance de voir un fils de cadre devenir cadre et un fils d’ouvrier devenir ouvrier plutôt que l’inverse vaut : % de fils de cadres devenus cadres% de fils d’ouvriers devenus ouvriers % de fils de cadres devenus ouvriers% de fils d’ouvriers devenus cadres x x 0,52x0,46 0,100,09x 26,6= Lecture Entre les PCS Cadres et Ouvriers. La reproduction des positions d’origine est 26,6 fois plus probable que leur permutation. Dans une société totalement fluide, le rapport vaudrait 1.
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Après les 30 Glorieuses, la mobilité cesse d’augmenter Les trajectoires ascendantes courtes l’emportent largement Les PCS en expansion sont ouvertes, les PCS en déclin sont fermées La mobilité des PCS moyennes est la plus forte L’homogamie est forte et la mobilité au mariage des femmes est spécifique La fluidité sociale augmente lentement Diplôme Revenu Professeurs Ingénieurs Instituteurs Cadres adm. supérieurs Cadres adm. moyens Employés commerce OQ Man. OS Employés bureau Contrem. Sal. Agr. Agriculteurs Artisans Petits commerçants Industriels Petits commerçants Professions libérales Professions situées au même niveau sur les 2 échelles Constellatio n centrale Constellatio n populaire L’inégalité d’accès aux statuts supérieures s’accroît
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1953197719932003 - Mobilité totale : 64,7 % Hausse très rapide de 1953 à 1977 : 1,08 points par an Hausse ralentie entre 1977 et 1993 : 0,5 points par an Léger recul de 1993 à 2003 : - 0,4 points - Mobilité structurelle : 38 % de la mobilité Elle triple de 1953 à 1993, puis se stabilise : +209 % - Mobilité nette : 62 % de la mobilité totale Elle gagne 65% de 1953 à 1977, puis se stabilise : +74 % Mobilité totale (brute ou observée) : % d’enquêtés dans une PCS différente de leur père - Mobilité structurelle Transferts dus à l’évolution des emplois = Mobilité nette Permutation des places indépendante des emplois 34,96935,343 La mobilité sociale française de 1953 à 2003 Immobiles : % d’enquêtés dans la même PCS que leur père 65,13164,757 23,4824,719 41,72340,038 La mobilité augmente fortement durant les 30 glorieuses Elle est aux 2/3 individuelle, à 1/3 structurelle Mais sa hausse résulte plus du changement structurel Que des progrès de la fluidité sociale Le mouvement s’inverse entre 1993 et 2003
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L’essentiel de la mobilité résulte du changement social spectaculaire vécu depuis les trente glorieuses
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Ouvriers : - 47% Employés : + 53 % Professions intermédiaires : +155 % Cadres & Professions Intellectuelles Supérieures : +283 % ACCE : -40% Agriculteurs : -87% 3 PCS reculent Les 3 autres progressent
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Classes supérieures : Classes moyennes : Classes populaires : Agriculteurs exploitants Employés Ouvriers ACCE Professions Intermédiaires Cadres et C & PIS Pour faire apparaître l’ascenseur social de façon plus nette On peut aussi constituer des classes sociales En regroupant grossièrement Des PCS assez proches
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Classes moyennes +47% Classes populaires -70% Classes supérieures +268%
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Année de l’enquête Enquêtés nés entre : Pères des enquêtés nés entre : 20031943196318831923 19931933195318731913 19851925194518651905 19771917193718571897 19531893191318331873 Ces enquêtes concernent l’ultra-long terme Ce n’est donc pas la mobilité du moment que l’on mesure … … mais celle d’un passé … … parfois très lointain !
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Année de l’enquête Enquêtés entrés en activité entre : Pères des enquêtés entrés en activité entre : 20031957197918961937 19931947196918861926 19851939196118781918 19771930195118701910 19531906192618461886 Ce sont les dates d’entrée en activité qui sont significatives Qui bénéficie de l’ascenseur social ? Les jeunes actifs des 30 Glorieuses ! - Les enquêtés de 1985 et 1993 qui débutent leur activité de 1939 à 1969 - Les plus jeunes des enquêtés de 1977 qui débutent leur activité entre 1945 et 1951 - Les plus âgés des enquêtés de 2005 qui débutent leur activité entre avant 1973 Ceux d’avant les 30 Glorieuses connaissent une mobilité faible : - Les enquêtés de 1953 qui débutent leur activité entre 1906 et 1926 - Les plus âgés des enquêtés de 1977 qui débutent leur activité avant 1929 Ceux d’après les 30 Glorieuses connaissent une mobilité forte mais ralentie : - Les plus jeunes des enquêtés de 2003 qui débutent leur activité après 1973 Le déplacement massif de la structure sociale vers le haut se déroule durant les 30 glorieuses Un quasi-doublement de la mobilité sociale : - pour 2/3 structurelle - pour un 1/3 individuelle Cet ascenseur social permet : - Aux 2/3 des actifs d’atteindre une PCS différente de celle de leur père - Dont pour les 4/5 dans le sens ascendant La mobilité sociale ascendante est vécue par une majorité de français Cela suscite un immense espoir : - Celui de voir les enfants améliorer leur position par rapport aux parents Cet espoir explique l’optimisme des 30 Glorieuses car il est vécu à l’échelle individuelle et non historique. - Mais seules les générations nées entre 1930 et 1958 sont concernées - Les précédentes (nées avant 1930) connaissaient une mobilité 2 fois plus faible - Les suivantes (nées après 1958) vivent une sensation de panne de l’ascenseur social Car la mobilité, pourtant très forte, commence à régresser
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Depuis 1993, l’inégalité d’accès aux professions supérieures s’accroît Un fils de profession intermédiaire Un fils d’employé Un fils d’ouvrier Source : INSEE, Enquête FQP 1977, 1993, 2003
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45,5 19,4 26,0 La mobilité ascendante est 2 fois plus élevée que la mobilité descendante Mais l’écart décline lentement 19831988199319982003 Mobiles ascendants : Mobiles descendants : Ratio Ascendants Descendants 40,443,740,042,3 Immobiles : 39,537,738,638,2 20,118,621,519,5 1,962,021,791,96 39,4 38,7 21,9 1,77 Champ : hommes et femmes âgés de 30 à 59 ans Source : enquêtes emploi 1983-2003
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45,5 19,4 26,0 19772003 Mobiles57,164,7 Orientation des trajets - Trajets ascendants42,253,3 - Trajets descendants18,617,1 - Trajets horizontaux39,229,5 Distance sociale parcourue - Courte87,879,9 - Longue12,220,1 - La majorité des trajets sont ascendants - 4 trajets sur 5 sont de courte distance La mobilité se fait surtout Par effet de lignée Sur plusieurs générations
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Destinée et recrutement vont en sens inverse - L’auto-recrutement des PCS en déclin est massif Mais leur reproduction est faible - L’auto-recrutement des PCS en expansion est faible Mais leur reproduction est forte Le meilleur exemple se trouve dans la comparaison des agriculteurs et des cadres
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Agriculteurs : PCS en déclin et donc fermée - Destinée : sur 100 fils d’agriculteurs, 22 seulement le sont devenus Le nombre de places diminue, tous les fils d’agriculteurs ne peuvent le devenir - Recrutement : sur 100 agriculteurs, 88 sont fils d’agriculteurs Faute de places, difficile de devenir agriculteur sans hériter d’une ferme Cadres et PIS : PCS en expansion et donc ouverte - Destinée : sur 100 fils de cadres, 52 le sont devenus Comme le nombre de places augmente Il est aisé pour le fils de reproduire la position du père - Recrutement : mais sur 100 cadres, 24 seulement sont fils de cadres Comme le nombre de places augmente Les fils de cadres n’en occupent qu’une petite partie Extraits de la table de 2003Agriculteurs Cadres & PIS Agriculteurs Cadres et PCIS 22 88 4 52 24 19 16 8 -75%+138% - Destinée - Recrutement - Destinée - Recrutement Marge des origines Ecart Origine – Position en % Cela s'explique par un mécanisme qui s'apparente à la répartition d'un nombre de positions entre des groupes de candidats internes et externes - Il y a plus de fils d’agriculteurs que de places d’agricuteurs : -75 %. Leur accorder une priorité, même énorme : 88 % d’auto-recrutement. Ne suffit pas à les « servir » tous : 78% quittent l'agriculture - Il y a plus de places de cadres que de fils de cadres : + 138 %. Ils accèdent donc facilement à cette position : 52 % deviennent cadres. Tout en laissant des places aux autres : 76% ne sont pas fils de cadres Marge des origines 4 fois moins d’agriculteurs 2,4 fois plus de cadres
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4 PCS sont plus ouvertes que la moyenne - Les PCS Employés et ACCE occupent le centre des trajets de mobilité - Puis viennent les Agriculteurs contraints à la mobilité par leur déclin - Et les Profession intermédiaires Les PCS Ouvriers et Cadres sont à l’opposé plus fermées ReproductionMobilité 5. Employé 1783 2. ACCE 2179 1. Agriculteurs 2278 4. Professions intermédiaires 3367 6. Ouvrier 4654 3. Cadres & PIS 5248 Ensemble 3565
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Odds ratio entre quelques couples de PCS 1953 - 1977 - 1993 - 2003 Cadres Ouvriers Cadres Employés P. Int. Ouvriers Cadres P. Int. Employés Ouvriers 19531 333,06,310,34,41,53,1 197790,08,06,73,01,73,2 199340,43,32,92,21,61,9 200326,66,72,52,02,22,5 Les résultats sont contradictoires Ils ne donnent pas une réponse simple à la question : La fluidité sociale progresse-t-elle ? 4 PCS apparaissent proches avec des odds ratio de 2,2 à 2,5 : PI-O / C-PI / PI-E / E-O La reproduction diminue, mais lentement Et elle ré-augmente récemment pour PI-E et E-O La reproduction est très élevée entre cadres et ouvriers mais elle chute Elle augmente légèrement entre cadres et employés
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Pour surmonter la difficulté d’interprétation Louis André VALLET A mis au point un modèle log-multiplicatif Qui fournit une mesure de la fluidité sur l’ensemble de la table, Son étude publiée en 1999 sur les tables de 1953 à 1993 Conclut à une hausse régulière de la fluidité sociale Au rythme de 0,5 % par an durant ces 40 années Louis André Vallet Né en 1957 Sociologue français « (…) le modèle UNIDIFF (modèle log-multiplicatif de différence uniforme) met au jour une diminution régulière de la force du lien entre origine et position sociales. Fixé à 1 en 1953, le paramètre décline en effet jusqu'à valoir 0,806 en 1993 et indique ainsi une augmentation de la fluidité sociale de l'ordre de 20% en quatre décennies. (…) cette modification peut être résumée (…) par un trend linéaire très significatif. (…) la fluidité sociale s'est accrue au rythme annuel de 0,5 % durant toute la période étudiée. » Louis-André Vallet, « Quarante années de mobilité sociale en France. L'évolution de la fluidité sociale à la lumière de modèles récents. » Revue française de sociologie, 1999, 40-1. Fluidité et hiérarchie. L'évolution de la stratification sociale en France. pp. 5-64
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On utilise 2 types de tables de mobilité au mariage : 1. Selon l’origine : PCS des pères des époux 2. Selon la position : PCS des époux Elles permettent d’évaluer : Le degré d’homogamie ou d’hétérogamie de la société Les chances, notamment féminines, de mobilité par le mariage
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Origine sociale des époux 123456 Ens. Hom. 1– Agriculteurs % ligne 55,110,12,74,04,124,0100,0 % col. 57,314,59,7 9,813,722,1 2 - ACCE % ligne 15,422,68,511,19,932,5100,0 % col. 12,425,223,620,918,314,317,1 3 – C & PIS % ligne 5,326,430,114,37,716,1100,0 % col. 1,611,031,310,15,42,76,4 4 - Prof. Interm. % ligne 8,518,510,013,512,437,0100,0 % col. 3,811,515,714,212,89,19,6 5 – Employés % ligne 11,017,55,511,215,139,7100,0 % col. 4,810,78,311,615,49,69,4 6 – Ouvriers % ligne 12,011,72,08,610,055,6100,0 % col. 20, 027, 011, 533, 538, 250,635,4 Ens. Femmes % ligne 31,315,46,29,19,238,9100,0 % col. 100 Lecture en colonne Sur 100 épouses filles d’agriculteur : - 57,3 épouse un fils d’agriculteur - 12,4 un fils d’ACCE - 1,6 un fils de CPIS - 3,8 un fils de Prof. Intermédiaire - 4,8 un fils d’employé - 20 un fils d’ouvrier
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Origine sociale des époux 123456 Ens. Hom. 1– Agriculteurs % ligne 55,110,12,74,04,124,0100,0 % col. 57,314,59,7 9,813,722,1 2 - ACCE % ligne 15,422,68,511,19,932,5100,0 % col. 12,425,223,620,918,314,317,1 3 – C & PIS % ligne 5,326,430,114,37,716,1100,0 % col. 1,611,031,310,15,42,76,4 4 - Prof. Interm. % ligne 8,518,510,013,512,437,0100,0 % col. 3,811,515,714,212,89,19,6 5 – Employés % ligne 11,017,55,511,215,139,7100,0 % col. 4,810,78,311,615,49,69,4 6 – Ouvriers % ligne 12,011,72,08,610,055,6100,0 % col. 20, 027, 011, 533, 538, 250,635,4 Ens. Femmes % ligne 31,315,46,29,19,238,9100,0 % col. 100 Lecture en ligne Sur 100 époux fils d’agriculteur : - 55,1 épouse une fille d’agriculteur - 10,1 un fille d’ACCE - 2,7 un fille de CPIS - 4 un fille de Prof. Intermédiaire - 4,1 un fille d’employé - 24 un fille d’ouvrier
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L’homogamie entre classes est considérable A partir de l’épouseA partir de l’époux Classes populaires 83,282,1 Classes moyennes 43,733,7 Classes supérieures 30,131,1 Mais la situation est très différente d’une PCS à l’autre
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Origine sociale des époux PCS femme → PCS homme ↓ 123456 Ens. Hom. 1– Agriculteurs % ligne 55,110,12,74,04,124,0100,0 % col. 57,314,59,7 9,813,722,1 2 - ACCE % ligne 15,422,68,511,19,932,5100,0 % col. 12,425,223,620,918,314,317,1 3 – C & PIS % ligne 5,326,430,114,37,716,1100,0 % col. 1,611,031,310,15,42,76,4 4 - Prof. Interm. % ligne 8,518,510,013,512,437,0100,0 % col. 3,811,515,714,212,89,19,6 5 – Employés % ligne 11,017,55,511,215,139,7100,0 % col. 4,810,78,311,615,49,69,4 6 – Ouvriers % ligne 12,011,72,08,610,055,6100,0 % col. 20, 027, 011, 533, 538, 250,635,4 Ens. Femmes % ligne 31,315,46,29,19,238,9100,0 % col. 100 L’homogamie est importante aux extrêmes Les PCS extrêmes sont très fermées : - Agriculteurs à plus de 55 % - CPIS à plus de 30% - Ouvriers à plus 50% Les PCS centrales sont plus ouvertes - Employés : 15 % - Prof. Int. : 13-14 % - ACCE : 22-25 %
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Origine sociale des époux PCS femme → PCS homme ↓ 123456Ens. Hom. 1– Agriculteurs % ligne 55,110,12,74,04,124,0100,0 % col. 57,314,59,7 9,813,722,1 2 - ACCE % ligne 15,422,68,511,19,932,5100,0 % col. 12,425,223,620,918,314,317,1 3 – C & PIS % ligne 5,326,430,114,37,716,1100,0 % col. 1,611,031,310,15,42,76,4 4 – Prof. Int. % ligne 8,518,510,013,512,437,0100,0 % col. 3,811,515,714,212,89,19,6 5 – Employés % ligne 11,017,55,511,215,139,7100,0 % col. 4,810,78,311,615,49,69,4 6 – Ouvriers % ligne 12,011,72,08,610,055,6100,0 % col. 20, 027, 011, 533, 538, 250,635,4 Ens. Femmes % ligne 31,315,46,29,19,238,9100,0 % col. 100 Le mariage révèle la proximité de certains habitus - Agriculteurs et ouvriers - ACCE et ouvriers - Cadres et patrons - Professions Intermédiaires et ouvriers - Employés et ouvriers
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Selon Milan Bouchet-Valat l’homogamie recule régulièrement C’est un signe d’affaiblissement des classes sociales qui correspond au recul du sentiment d’appartenance Milan Bouchet-Vallat, « Les évolutions de l’homogamie de diplôme, de classe et d’origine sociales en France (1969-2011) : ouverture d’ensemble, repli des élites. » Presses de Sciences Po, Revue française de sociologie, 2014/3 – Vol. 55, pp 459-505 Milan Bouchet-Valat Sociologie Doctorant Contractuel INED « L’homogamie en termes de diplôme, de classe sociale et de de classe sociale d’origine a clairement décliné en France au cours des quarante dernières années, Parmi les couples (…) dans lesquels l’un des conjoints est âgé de 30 à 59 ans, la proportion des couples endogames [même PCS d’origine, même PCS, même diplôme] baisse de 50 à 30 % entre 1969 et 2011. (…) Nous observons une division par deux des odds ratios mesurant l’intensité de l’homogamie relative du point de vue du diplôme, et de celui de la classe sociale (…). (…) il semble difficile de ne pas mettre en relation l’affaiblissement de l’homogamie (…) avec la baisse du sentiment d’appartenance à une classe sociale et la perte de visibilité de cette notion dans le débat public. (…) L’endogamie, indice de la force des identités de groupe, a nettement décliné ; (…) les posi- tions sociales se définissent moins qu’auparavant par l’appartenance à des groupes distincts (…) Plutôt qu’un retour des classes sociales [thèse de Louis Chauvel], nous semblons assister à une unification lente mais régulière de la société française (…). » p. 490-491
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PCS femme → PCS homme ↓ 123456a6b7Hommes 1– Agriculteurs% !igue57111715054100 % col.8921620526,7 2 – Patrons% ligne13731630229100 % col.26651765278, 3 3 – CS & PIS % ligne-12435251-13100 % col.1368227311512,7 4 - Prof. int. % ligne-253743319100 % col.-71936191841619,8 5 – Employés % ligne13114603612100 % col.261814991110,7 6a – Ouvriers qual. % ligne-21135661211100 % col.3135204259563233,4 6b — Ouv. non quai. % ligne22-35222316100 % col.42-18523107,1 7 - Ss prof., ss rép. % ligne--316263-52100 % col.--1111- _61,4 Ensemble % ligne4,34,74,620,544,23,41,011,3100 Femmes % col.100 La sur-chance du mariage endogame entre cadres et employés en partant de l’époux est très élevée 24% des époux cadres épousent une femme cadre 60% des époux employés épousent une employée 1% des époux employés épousent une femme cadre 25% des époux cadres épousent une employée Entre cadres et employés, le mariage endogame est 58 fois probable que le mariage hétérogame Odds ratio 0,24 x 0,60 0,25 x 0,01 = 58
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PCS femme → PCS homme ↓ 123456a6b7Hommes 1– Agriculteurs% !igue57111715054100 % col.8921620526,7 2 – Patrons% ligne13731630229100 % col.26651765278, 3 3 – CS & PIS % ligne-12435251-13100 % col.1368227311512,7 4 - Prof. int. % ligne-253743319100 % col.-71936191841619,8 5 – Employés % ligne13114603612100 % col.261814991110,7 6a – Ouvriers qual. % ligne-21135661211100 % col.3135204259563233,4 6b — Ouv. non quai. % ligne22-35222316100 % col.42-18523107,1 7 - Ss prof., ss rép. % ligne--316263-52100 % col.--1111- _61,4 Ensemble % ligne4,34,74,620,544,23,41,011,3100 Femmes % col.100 La sur-chance du mariage endogame entre cadres et employés en partant de l’épouse est encore plus élevée 1% des épouses employées épousent un cadre 7% des épouses cadres épousent un employé Si l’on part de l’épouse, entre cadres et employés, le mariage endogame est 136 fois plus probable que le mariage hétérogame 68% des épouses cadres épousent un cadre 14% des épouses employées épousent un employé 0,68 x 0,14 0,07 x 0,01 = 136 Odds ratio
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Dans les rares cas de mariages hétérogame, C’est en général l’épouse qui est en mobilité ascendante PCS femme → PCS homme ↓ 123456a6b7Hommes 1– Agriculteurs% !igue57111715054100 % col.8921620526,7 2 – Patrons% ligne13731630229100 % col.26651765278, 3 3 – CS & PIS % ligne-12435251-13100 % col.1368227311512,7 4 - Prof. int. % ligne-253743319100 % col.-71936191841619,8 5 – Employés % ligne13114603612100 % col.261814991110,7 6a – Ouvriers qual. % ligne-21135661211100 % col.3135204259563233,4 6b — Ouv. non quai. % ligne22-35222316100 % col.42-18523107,1 7 - Ss prof., ss rép. % ligne--316263-52100 % col.--1111- _61,4 Ensemble % ligne4,34,74,620,544,23,41,011,3100 Femmes % col.100 1% des époux employés épousent une femme cadre. 7% des femmes cadres épousent un homme employé. 25% des époux cadres épousent une employée 1% des épouses employées épousent un cadre. 0,01 x 0,25 0,01 x 0,07 = 3,57 Odds ratio Entre cadres et employés, le mariage hétérogame dans lequel l’épouse « monte » est 3,57 fois plus probable que celui où l’époux « monte »
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Cet état de fait révèle la nature profonde des sociétés fondées sur une forte différenciation sexuée des rôles professionnels et sociaux Cela s’explique par la répartition traditionnelle des rôles - Les femmes accèdent à un statut social → Par la profession → Par le mariage - Les hommes accèdent à un statut social → Uniquement par la profession - Comme l'homme se positionne par la profession → Epouser au-dessous de sa condition n’est pas déchoir - Par contre, pour la femme, se marier au-dessous de sa condition → Implique une descension sociale que l’on essaie d’éviter - Et se marier au-dessus de sa condition → Implique une ascension sociale que l’on essaie de réussir La mobilité par le mariage était autrefois la plus importante possibilité d'ascension féminine. Elle recule logiquement avec la hausse de l’activité féminine Cette mobilité des femmes est une condition de celle des hommes La carrière masculine est facilitée par le mariage La carrière féminine est entravée par le mariage Durkheim avait déjà montré que : → Les hommes mariés se suicident moins que les non mariés → Les femmes mariées se suicident plus que les non mariées - D’où la focalisation sur la séduction dans l’éducation des filles. - Et la focalisation sur la combativité dans l’éducation des garçons. Certains sociologues rejoignent l’économiste Gary S. Becker pour y voir une logique de type « marché du mariage » Au mariage, se produit un échange Femmes : services domestiques + services sexuels + capital image * Hommes : revenu + position sociale - Dans cet échange, l’homme qui épouse au-dessous de sa condition ne connait pas une descension Car c’est lui qui fixe le revenu et la position sociale de la famille, Par contre, il gagne du prestige si l’ épouse est belle - L’épouse est gagnante si l’homme lui assure un bon revenu et une position élevée Et ce quel que soit son « look » - L’échange est donc équilibré
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Le biais masculin Le choix de l’âge Le choix des PCS plutôt que des classes Le sens des trajectoires évolue avec la structure sociale
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Le biais masculin Les résultats seraient très différents si l’on s’intéressait à la destinée des femmes Destinée sociale des femmes de 40 à 59 ans par rapport à leur mère
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PCS du père → PCS du fils ↓ 123456 1. Agriculteur 2. ACCE 3. Cadres & PIS 4. Professions intermédiaires 5. Employé 6. Ouvrier Eff. par PCS d’origine en milliers 1110101 491134 713383 10 5 19293038 24 18 464127 5153 138451219 752525824491 8401 150 22 21 52 33 17 46 La mobilité des femmes par rapport à leur mère (80%) Est supérieure à celle des hommes par rapport à leur père (65%) - Sauf pour 2 PCS : professions intermédiaires / employés - La reproduction est plus faible (vert) que pour les hommes (rouge ou bleu) La comparaison avec les hommes perd toutefois en pertinence car : - La principale PCS pour les mères des enquêtées est celle des Inactives - 35,5 % des enquêtées sont des filles d’inactives Filles d’inactives 2 643 723 : 35,5 %
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Proportion de mobiles parmi : Les hommes Les femmes 1. Agriculteur 7899 2. ACCE 7991 3. Cadres & PIS 4852 4. Professions intermédiaires 6762 5. Employé 8349 6. Ouvrier 5481 Ensemble 6580 La mobilité féminise l’emporte nettement Sauf pour les 2 PCS les plus féminisées : - Professions intermédiaires : 67 % contre 62 % Part des femmes : 51 % - Employés : 83 % contre 49 % Part des femmes : 76 %
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Mais cela peut être un mauvais choix pour 3 raisons : : 1. Près d’un homme sur huit est inactif à cet âge Le chômage des seniors Et les préretraites Changent la donne 2. La mobilité intergénérationnelle peut masquer l’intra-générationnelle. Une forte mobilité en cours de carrière Est assimilée artificiellement à un écart Père-Fils 3. Beaucoup d’enquêtés ne se souviennent pas précisément De la profession exercée par leur père De 20 à 40 ans plus tôt Repérer la PCS entre 40 et 59 ans se justifie Car on suppose que la position sociale ne change plus à cet âge
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Le choix de l’âge La focalisation sur la mobilité intergénérationnelle Conduit à négliger la mobilité professionnelle intra-générationnelle Cela conduit à relativiser les résultats En effet, si la mobilité professionnelle est aussi forte Alors : Changer les tranches d’âge prises en compte Donnerait des résultats significativement différents Repérer la PCS sur la tranche d’âge 40-59 ans Se justifie Car on suppose que la position sociale ne change plus à cet âge Mais : Le chômage des seniors Et les préretraites Changent la donne Près d’un homme sur huit est inactif à cet âge. La mobilité intergénérationnelle peut masquer La mobilité intra-générationnelle. A 40-59 ans Beaucoup d’enquêtés Ne se souviennent pas précisément De la profession exercée par leur père Quand ils ont quitté l’école
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On peut le démontrer en utilisant les classes sociales plutôt que les PCS Comme on l’a fait dans la diapo 31 Etre mobile, c’est passer d’une PCS à l’autre L’indicateur est donc exposé à un biais structurel - Plus le découpage est fin - Plus augmente la part des déplacements enregistrés comme mobilité Classes supérieures : Classes moyennes : Classes populaires : Agriculteurs exploitants Employés Ouvriers ACCE Professions Intermédiaires Cadres et C & PIS La méthode est grossière Pour l’améliorer, il faudrait découper les PCS d’une façon plus fine En partant du niveau N2 ou N3 de la nomenclature au lieu du niveau N1 Mais les résultats sont assez nets pour être significatifs
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1977 Sup.Moy.Pop.Total Sup.47,616,64,99,4 Moy.36,347,323,129,2 Pop.16,136,172,161,3 Total4,423,072,6100,0 2003 DirMoyPopTotal Sup.52,527,211,618,7 Moy.32,042,529,532,8 Pop.15,430,259,048,5 Total8,423,767,9100,0 19772003 PCSCl. Soc.PCSCl. Soc. Mobilité totale57,134,764,745,5 Mobilité structurelle19,011,324,719,4 Mobilité nette38,023,440,026,0 Les valeurs de la diagonale sont très supérieures à celles des tables par PCS Si la mesure se faisait au niveau des classes La mobilité apparaîtrait donc comme très inférieure Ce que montre le tableau suivant
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L’incertitude des frontières sociales Rend délicat l’interprétation des données Les catégories bougent autour des individus Autant que les individus bougent entre les catégories
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En 1900 Un fils d’ouvrier devenu employé Est en mobilité ascendante « col bleu » vers « col blanc » Car l’instruction de base était rare et valorisée En 2015 Un fils d’ouvrier devenu « technicien de surface » c.à.d. employé Est en mobilité horizontale selon l’optique des PCS Ou bien est immobile selon l’optique des classes Car les statuts d’employé et d’ouvrier se sont rapprochés En 1950 Un fils de paysan devenu instituteur Est en mobilité ascendante Il est un notable Ce statut avantageux s’explique par la forte valeur de l’instruction quand elle était rare Et pourtant, il était recruté en fin de 3 ème En 2015 Un fils d’instituteur devenu professeur Est en situation d’immobilité Mais il vit un déclassement Les statuts de professeurs d’école, de collège et de lycée ont été alignés Les salaires de début sont rattrapés par le SMIC La profession est banalisée et féminisée Et pourtant il est recruté en fin de M1 L’enseignement s’étant généralisé, l’atout éducatif n’est plus assez distinctif Des cas de mobilité qui ont perdu leur caractère ascendant
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Des cas d’immobilité qui masquent une mobilité Un fils de petit commerçant devenu un grand industriel Est immobile dans l’optique des PCS Alors qu’il se vit en forte mobilité ascendante Un fils de professeur devenu chef de clinique à l’hôpital Est immobile dans l’optique des PCS Alors qu’il se vit en forte mobilité ascendante Un fils de d’ouvrier devenu ouvrier Est immobile dans l’optique des PCS Alors qu’il se vit en mobilité descendante Car être ouvrier en 2015 Est moins prestigieux et enviable qu’en 1975
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Le sens des trajectoires de mobilité Camille Peugny, « Education et mobilité sociale : la situation paradoxale des générations nées dans les années 1960 », Economie et statistique N° 410, 2007
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Peut-on parler de déclassement ? Les effets pervers de la démocratisation scolaire Les inégalités sociales de carrière scolaire
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Selon Camille Peugny, un déclassement important touche les générations nées à partir des années 1950-1960 19831988199319982003 Immobiles43,742,340,440,039,4 Mobiles ascendants37,738,239,538,638,7 Mobiles descendants18,619,520,121,521,9 Ratio Ascendants/Descendants2,021,96 1,791,77 Champ : hommes et femmes âgés de 30 à 59 ans Source : enquêtes emploi 1983-2003 Camille Peugny Né en 1981 Sociologue Paris VIII Ses arguments : - Le rapport entre trajectoires ascendantes et descendantes décline depuis 1983
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45,5 19,4 26,0 Ratio Ascendants-Descendants selon la génération de naissance et le sexe Génération de naissance Age ↓ 1934 1938 1939 1943 1944 1948 1949 1953 1954 1958 1959 1963 1964 1968 1969 1973 Hommes 50-543,183,713,303,19 30-342,061,651,391,201,26 Femmes 50-541,441,881,831,72 30-341,511,251,19 1,12 Ensemble 50-542,232,722,392,43 30-341,801,451,291,201,19 Champ : hommes et femmes âgés de 30 à 59 ans Source : enquêtes emploi 1983-2003 - Les 50-54 ans ont une meilleure position et elle ne se dégrade pas - Les 30-34 ans ont une moins bonne position et elle se dégrade rapidement - L’écart hommes-femmes au détriment des femmes est considérable Cette dégradation oppose le destin des 30-34 ans à celui des 50-54 ans entre les générations 1934-1938 et 1969-1973
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Explication avancée par Camille Peugny : Le déplacement vers le haut de la structure sociale ralentit Dégradation des trajectoires entre les générations 1944-48 et 1964-68 Trajectoire : Favorable en rouge Défavorable en bleu Nés 1944-48 Nés en 1964-68 CPIS et gros indépendants Vers CPIS et PI8172 Vers Employés / Ouvriers / Contremaîtres1824 Employés & Ouvriers qualifiés Vers CPIS et PI3325 Vers Employés & Ouvriers non qualifiés1322 Employés & Ouvriers non qualifiés Vers CPIS et PI2720
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45,5 19,4 26,0 La situation économique au moment d’entrer en activité se dégrade fortement à partir des générations nées entre 1954 et 1958 De 1983 à 2008, La situation des jeunes 5 ans après leur fin de scolarité Évolue comme suit : - Emploi stable : de 58 à 49 % - Emploi précaire : de 12 à 30% - Chômage : > 20 %
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- Le poids du diplôme dans le positionnement social des fils diminue à partir des générations nées dans les années 1950-1960 - Le poids du diplôme du père augmente - Le poids de la position sociale du père augmente
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45,5 19,4 26,0 le constat général (…) réside dans la diminution du poids du diplôme et l’augmentation du poids des caractéristiques de l’ascendance paternelle. Cette diminution est beaucoup plus sensible pour les femmes que pour les hommes. Quant au poids de l’ascendance paternelle, il augmente de manière assez généralisée (…) pour les deux sexes. L’évolution vers une société plus méritocratique implique deux phénomènes concomitants. Il faut d’abord que le lien entre origine sociale et diplôme se relâche (…), et ensuite, que le lien entre niveau de diplôme et position atteinte augmente. Dans le cas français (…), le lien entre origine sociale et niveau d’éducation diminue (…), mais le lien entre niveau de diplôme et position sociale se desserre également. Si la première proposition va dans le sens d’une méritocratie croissante (réduction des inégalités sociales devant l’école), la seconde va dans le sens inverse (le diplôme deviendrait moins décisif dans le processus d’allocation des places). La réduction du lien entre niveau de diplôme et position sociale est en grande partie la conséquence d’une inflation des titres scolaires qui s’accompagne d’une dévaluation de la valeur de ces dernier, car « la structure sociale se déplace moins vite vers le haut que celle des niveaux d’éducation » (Duru-bellat, 2006). (…) Un tel résultat souligne le risque que l’expérience des « déclassés » soit dominée par un sentiment de frustration : les risques accrus de ne pas parvenir à s’élever au-dessus de la condition de ses parents, et plus encore de connaître une moindre réussite sociale qu’eux, apparaissent d’autant plus injustes et paradoxaux que bien souvent, les parents sont moins diplômés que leurs enfants. Camille Peugny
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45,5 19,4 26,0 Christian Baudelot et Roger Establet Avoir 30 ans, en 1968 et 1998, Paris, Éditions du Seuil, 2000. Régis Bigot Fins de mois difficiles pour les classes moyennes, Paris, Éditions de l’Aube, 2010. « Les classes moyennes sous pression », CREDOC, Cahier de recherche N° 249, décembre 2008 Louis Chauvel Le destin des générations. Structure sociale et cohortes en France au XXe siècle, Paris, Editions de l’EHESS, PUF, 1998 Régis Bigot Economiste CREDOC Christian Roger Baudelot Establet Nés en 1938 Louis Chauvel Né en 1967 Sociologue Université du Luxembourg L’analyse de Peugny rejoint d’autres travaux
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45,5 19,4 26,0 Cette analyse est relativisée en 2009 par un rapport du Centre d’Analyse Stratégique (CAS) Et elle est contestée par Eric Maurin - Le CAS ne conteste pas les données mais relativise leur interprétation : Le ratio Ascendants / Descendants diminue, mais il reste positif Le déclassement augmente mais il demeure limité - Il souligne les « angoisses prononcées face à l’avenir » qui sont motivées par : La hausse du prix du logement La progression du surendettement La hausse des dépenses contraintes (téléphone, électricité, transports, etc.) La généralisation des restrictions (recul du départ en vacances à âge donné) Le recul du revenu des professions intermédiaires par rapport à celui des cadres et des ouvriers - Pour Eric Maurin, il faut distinguer la peur du déclassement et sa réalité 1% des actifs passent d’un CDI au chômage, le déclassement est donc très rare La société française est fondée sur une hiérarchie de statuts Les situations de déclin sur cette échelle sont vécues comme un déclassement Ce serait donc plus la rigidité des statuts qu’il faudrait mettre en cause En défense de Camille Peugny, Marie Duru-Bellat considère que le critère retenu par Eric Maurin est beaucoup trop restrictif Et que le déclassement est bien une réalité Marie Duru-Bellat Née en 1950 Sociologue Sciences Po. Eric Maurin Economiste PSE « en une petite hiérarchie de statuts très inégaux face à l’avenir » « Plus les statuts sont protégés, moins on les perd, mais plus on perd quand on les perd. »
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L’essor de la scolarisation : Effectifs selon l’année scolaire en milliers Premier degré Second degré Sup.Appr.Total 19006 20025040-6 490 20106 6645 5812 31943414 998 20146 7895 9872 47140015 647 - Au XIX ème, on a généralisé :. L’enseignement primaire - Après 1945, on a généralisé : - L’enseignement secondaire - Puis le supérieur … Cependant, démocratiser ne suffit pas à égaliser 19702014 Proportion de bacheliers dans une génération 20,178,3
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Selon Antoine Prost, la démocratisation est à la fois quantitative et qualitative Antoine Prost, L’enseignement s’est-il démocratisé ?, PUF, 1986 Antoine Prost Né en 1933 Historien français Accès à l’enseignement supérieur des 20-24 ans19912009Ecart Parents ACCE / Cadres / Enseignants / Intermédiaires5070+40% Parents ouvriers et employés2139+86% Ensemble des jeunes de 20-24 ans345356% Le rapport des chances d’accéder au bac. entre enfants d’ouvriers et de cadres se réduit de 53 à 9 fois entre les générations d’avant 1929 et celles nées entre 1984 et 1988 La démocratisation de l’enseignement ressemble à celle de l’automobile ou des vacances : plus d’école pour tous Elle est à la fois quantitative. Car l’accès aux divers niveaux d’enseignement. S’élargit pour tous. Et donc plus pour les classes inférieures. Qui n’y avaient pas accès Et qualtitative. Car le destin scolaire. Dépend moins de l’origine sociale
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La démocratisation est uniforme. Si les inégalités se déplacent. Tout en restant de même ampleur Elle est également ségrégative. Car l’accès des milieux sociaux populaires à l’école. Se réalise en priorité dans les filières les moins porteuses De plus, les écarts selon la durée de scolarisation augmentent. Car l’allongement des études est plus grand. Pour celles qui étaient déjà les plus longues Dominique Goux Economiste Eric Maurin Economiste PSE Age de sortie du système scolaire par déciles D1D9 1985-198615,722,2 1996-199717,224,8 Variation 1985-1996+1,3+4,1 2009-201017,026,3 Variation 1985-1996-0,2+1,5 Ecart D9 – D1+1,1+5,6 Selon Dominique Goux et Eric Maurin la démocratisation est ségrégative plus qu’uniforme D. Goux, E. Maurin, Origine sociale et destinée scolaire, Revue française de sociologie, XXXVI, 1, 1995. Part des étudiants selon origine sociale Données 2012-2013 en % La scolarité s’allonge plus là où était la plus longue PCS favorisées A : chefs d'entreprise ≥ 10 sal. CPIS instituteurs professeurs écoles PCS défavorisées : Ouvriers + Retraités ouvriers et employés + Inactifs (chômeurs n'ayant jamais travaillé, sans activité pro.)
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Une géographie de l’ascenseur social durablement inégale … Proportion d’enfants d’ouvriers devenus cadres ou professions intermédiaires selon le département de naissance. Champ : individus âgés de 30 à 45 ans nés entre 1965 et 1979 Source : Enquête emploi INSEE 2003-2013, calculs de l’auteur
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… qui s’explique par une ségrégation scolaire géographique La massification de l’enseignement n’a pas réussi à faire disparaître les trous noirs de l’éducation R2 = 0,86
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x 3,82 Hypothèses : - Niveau moyen des non bacheliers : 1 - Niveau moyen des bacheliers d’origine populaire : 3 - Niveau moyen des bacheliers d’origine supérieure : 5 Quel est l’impact de la démocratisation sur le niveau des élèves, des étudiants et des diplômes ? Il baisse probablement à chaque palier Mais il augmente en moyenne Simulation
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Le niveau scolaire d'une génération peut augmenter Tandis que celui des bacheliers baisse Simulation à partir des données officielles x 3,82 x 8,16 - 16% x 2,04 + 85% 60% 25% Hypothèses : - Niveau moyen des non bacheliers : 1 - Niveau moyen des bacheliers d’origine populaire : 3 - Niveau moyen des bacheliers d’origine supérieure : 5 75% 40% 25% Démocratiser ne peut se faire que vers le bas C’est ouvrir l’école aux PCS inférieures car les supérieures y ont déjà accès Le niveau des élèves et étudiants baisse donc Mais le niveau éducatif moyen peut néanmoins augmenter - Si l’effet volume : plus de jeunes scolarisés - L’emporte sur l’effet qualité : baisse du niveau Simulation à partir des données 2010
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Est-ce que les écarts de réussite scolaire se réduisent ? Selon Pierre Mercklé : oui … et non Tout dépend de la façon de mesurer l’évolution En analysant les taux d’accès au bac selon la PCS Il constate que l’on peut : - Soit conclure à la réduction des inégalités :. L’odds ratio diminue de 53 à 9 entre les générations 1929 et 1984-1987 - Soit conclure à leur augmentation :. Les enfants de cadres ont parcouru 83% de la distance restante. Et les enfants d’ouvriers seulement 37% Obtention du bac. Selon la PCS d’origine Nés en → Origine sociale ↓ Avant 19291984-1988% Distance restant à parcourir Enfants CPIS & PI358983 Enfants ouvriers & Employés14837 Odds Ratio539 Pierre Mercklé Sociologue ENS Lyon
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♠ Pourquoi ? - La connaissance est un bien cumulatif - L’acquisition des connaissances et des savoir-faire → Augmente un « stock » → Mais surtout la possibilité de l’augmenter par la suite - Les travaux sociologiques - Et les évaluations nationales montrent que : → De la maternelle au lycée → Les écarts se creusent ♠ La connaissance est un capital qui s’accumule - De même que les écarts de revenu. Induisent des écarts de patrimoine plus que proportionnels - Celui qui est en retard en début de scolarité. Rencontre des difficultés croissantes → A acquérir le savoir du niveau supérieur. Comme ces difficultés sont associées au milieu d’origine → Moins on a de capital culturel au départ du fait de son milieu → Moins on est susceptible d’en acquérir par la suite à l’école Selon Marie Duru-Bellat De la maternelle à la CPGE, les écarts sont cumulatifs Marie Duru-Bellat Née en 1950 Sociologue Sciences Po. « La sédimentation progressive des inégalités sociales de carrière scolaire » Marie Duru Bellat Titre de la deuxième partie de son ouvrage Les inégalités sociales à l’école, PUF, 2002, p. 55-87. « Moins de 5% des élèves aux plus faibles résultats en sixième parviennent à se classer parmi les élèves les plus performants en fin de troisième. » DEPP, Ministère de l’Education Nationale, Note d’information n° 25 – Août 2015
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♠ Bourdieu a découvert le rôle du capital culturel dans la reproduc- tion sociale ♠ Depuis, on tend à minimiser le rôle du capital économique Mais en fait : → S’il n’est pas le premier facteur de réussite scolaire → Il augmente fortement les écarts selon l’origine → Et il explose aujourd’hui comme le montre Arnaud Parienty ♠ Eric Maurin fournit 2 éléments de preuve. A diplôme identique des parents → Il y a un net écart de réussite scolaire - Soit du fait d’un écart de revenu familial - Soit du fait d’un écart du nombre de pièces du logement familial Quel est le poids respectif de l’héritage économique et de l’héritage culturel ? Arnaud Parienty Agrégé de SES Editorialiste à Alternatives Economiques Arnaud Parienty School Business. Comment l’argent dynamite le système éducatif. La Découverte, 2015 Rapport des chances d’arriver en retard en 3 ème selon la taille du logement : 2 enfants / chambre ou un seul Père sans diplômePère avec diplôme 2000-20015,66 Rapport des chances d’arriver en retard en 3 ème selon le revenu familial (1 er et du 10 ème décile) Père sans diplômePère avec diplôme 2000-20011,81,3 Eric Maurin, L’égalité des possibles, Seuil, La république des idées, 2002, p. 64 Pierre Bourdieu 1930-2002 P. Bourdieu, J.-C. Passeron, Les héritiers : les étudiants et la culture, Minuit, 1964 P. Bourdieu, J.-C.Passeron, La reproduction. Eléments d’une théorie du système d’enseignement, Minuit, 1970
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♠ Les familles populaires → Visent moins haut → Et, face aux difficultés → Elles revoient plus facilement à la baisse les choix de cursus ♠ Selon Bourdieu, cela révèle une violence symbolique → Les classes populaires subissent une domination culturelle → Leurs enfants intériorisent les causes sociales de l’échec scolaire → Et préfèrent le présenter comme choisi ♠ Selon Raymond Boudon, ce comportement est rationnel. La réussite scolaire : → Est plus coûteuse en proportion du revenu familial → Et plus rare : peu d’exemples de réussite dans l’entourage. Le rapport est donc moins favorable entre : → Le coût probable → Et le gain probable. La rationalité de ce choix est confirmée par les études qui montrent : → Un « rendement » plus faible → Dans la transformation d’un niveau scolaire → En réussite professionnelle ♠ En fait, les 2 explications se complètent plus qu’elles ne s’opposent Les ambitions scolaires des familles dépendent de leurs ressources économiques et culturelles Ces facteurs abaissent la rentabilité attendue de l’investissement en capital humain des milieux défavorisés. Les mêmes facteurs augmentent celle des milieux favorisés. Cela s’explique notamment par les écarts de capital social
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Comment mesurer le poids de l’héritage culturel et des choix des familles dans la réussite scolaire ? Répartition des élèves en fin de 3 ème selon le niveau scolaire et l’origine sociale BonsMoyensFaibles Ouvriers Cadres sup. Passage en 2 de générale selon le niveau scolaire et l’origine sociale BonsMoyensFaiblesTotal Ouvriers Cadres sup. Raymond Boudon étudie : - Les choix d’orientation à l’entrée en seconde (INED 1985). En fonction du niveau scolaire. Et du milieu d’origine : → Cadres supérieurs → Ouvriers Rarymond Boudon Né en 1934-2013 35% 62% 35% 28% 30% 10% 30% 70% 20% 60% 2% 40% 18% 64% Raymond Boudon calcule ensuite ce qui se passerait : - Si les enfants d’ouvriers avaient le même niveau que ceux des cadres : Le passage en 2 nde gale augmenterait de 18 à 24% - Si les enfants d’ouvriers faisaient les mêmes choix que ceux des cadres : Le passage en 2 nde gale augmenterait de 18 à 58% Il veut montrer l’erreur de Bourdieu : - Surestimation de l’héritage culturel - Et sous-estimation des choix individuels Tout se passe donc comme si les familles populaires ajoutaient une auto-élimination aux facteurs objectifs (revenu, capital culturel, etc.) qui contrecarrent déjà la « carrière scolaire » de leurs enfants C’est le mécanisme du « plafond de verre » qui limite de la même façon les carrières féminines Raymond Boudon, Nathalie Bulle et Mohamed Cherkaoui, École et société. Les paradoxes de la démocratie Paris, PUF, 2001
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Les données recueillies en 2011 et 2013 Confirment l’analyse déjà ancienne de Raymond Boudon Selon Raymond Boudon Si l'orientation dépendait des décisions des conseils de classe Et non des choix des familles qui sont massivement biaisés :. Vers le haut chez les cadres. Vers le bas chez les ouvriers La sélection scolaire serait. Moins sociale. Et plus méritocratique Cela réduirait l'inégalité sociale des chances scolaires. Orientation en seconde générale selon la PCS d’origine et les notes obtenues au brevet Notes au brevet → PCS d’origine ↓ 8-1012-15 Cadres, enseignants, chefs d’entreprise et professions libérales66 %98 % Ouvriers non qualifiés30 %59 % Champ : enfants entrés en 6 ème en 2007 ayant intégré une 3 ème générale avec ou sans redoublement Source : enquête orientation (MEN-MESR-DEPP Raymond Boudon compare Genève et Paris La disparité entre CPIS / Ouvriers dans l’accès au secondaire long Est de 5,4 à Paris où le choix des familles l’emporte Contre 2,5 à Genève où les décisions des conseils sont impératives
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♠ Quelques mesures d’action positive sont prises - Initiées aux Etats-Unis dans les années 1960 - Elles sont introduites en France dans les années 1990-2000 :. ZEP. Accès facilité aux CPGE et aux grandes écoles ♠ Mais elles sont timides → Les moyens devraient être massifs → Et concentrés sur la maternelle et le primaire → Car c’est à ce niveau que les écarts s’installent Forme privilégiée : plusieurs maîtres par classe pour individualiser sans stigmatiser par le repérage des élèves en échec ♠ Et génèrent des effets pervers difficiles à maîtriser. Stigmatisation. Prédictions créatrices négatives négatives Les enseignants à baisser le niveau d’exigence Et les enfants leur ambition et leur travail En l’utilisant comme une justification de l’échec Tout indique donc la nécessité d’une action positive très forte visant : -à améliorer la réussite des enfants de milieux défavorisés -à modifier les choix de leurs familles - Une solution pour « déghettoïser » et revenir à un certain mixage social : - Réserver des places en CPGE à un même % des meilleurs élèves de chaque établissement Action positive A l’inverse de l’égalitarisme qui refuse de considérer les différences L’action positive consiste à donner plus à ceux qui ont moins
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Indicateurs de performance éducatives Plus la figure est large Meilleurs sont les résultats Allemagne : meilleurs résultats France : moins bons résultats Céline Mareuge et Catherine Merckling, « Pourquoi les dépenses publiques sont-elles plus élevées dans certains pays ? », France Stratégie, note d’analyse, juillet 2014
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Comparaison coût - performance Céline Mareuge et Catherine Merckling, « Pourquoi les dépenses publiques sont-elles plus élevées dans certains pays ? », France Stratégie, note d’analyse, juillet 2014 - L’Allemagne réussit mieux pour moins cher - La France réussit moins bien pour plus cher
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x 3,82 - 16% Les enquêtes PISA de l’OCDE montrent que la France est : -De plus en plus mal placée en termes de niveau -La plus mal placée pour les écarts sociaux de réussite sco Impact du milieu social sur résultats en math OCDE (indicateur d'intensité en %) Données PISA 2012
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La mobilité sociale s’apparente à un jeu de billard à bandes Elle résulte de la combinaison de 2 transformations Diplôme Position sociale Origine sociale La massification scolaire agit en sens inverse Elle dévalorise les diplômes Cela affaiblit le lien diplôme / position sociale La démocratisation scolaire Facilite cette transformation En réduisant le lien origine sociale / réussite scolaire Pour passer d’une PCS d’origine à une PCS de destinée, il faut : - Transformer en diplôme les ressour- ces économiques et culturelles propres à son milieu social d’origine - Transformer le diplôme en profession Mais l’origine sociale surdétermine le rendement du diplôme via : - Les recommandations c.à.d. le réseau social (capital social) - Les affinités avec les recruteurs : proximité des habitus le lien entre origine sociale et niveau d’éducation diminue au cours du temps, mais le lien entre niveau de diplôme et position sociale se desserre également. Si la première proposition va dans le sens d’une méritocratie croissante (réduction des inégalités sociales devant l’école), la seconde va dans le sens inverse (le diplôme deviendrait moins décisif dans le processus d’allocation des places). Un tel résultat n’est d’ailleurs pas propre à la France : des recherches récentes soulignent la diminution du lien entre éducation et position sociale dans au moins cinq autres pays européens (Been, 2004) Camille Peugny Opus cité
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♠ Soit une société caractérisée par 3 classes (C+ / C± / C-) et 3 diplômes (S+ / S± / S-) Les classes d'arrivée et d'origine n'ont pas la même structure. Les structures de classes ne coïncident pas avec celle des diplômes. ♠ La mobilité sociale résulte de la combinaison de 2 mécanismes : 1. La répartition des diplômes entre les étudiants selon leur classe d'origine 2. Puis la répartition des classes de destinée selon les diplômes ♠ L’inégalité des ressources est simulée par 2 « tickets de priorité » 1. Les étudiants d'origine C+ accaparent 80% des diplômes S+ Puis ceux d'origine C± accaparent 80% des diplômes S+ restants, et ainsi de suite 2. Les diplômés S+ accaparent 80% des positions sociales C+ Puis les diplômés S± accaparent 80% des positions C+ restantes, et ainsi de suite ♠ Il fait tourner le modèle et compare le résultat aux 2 possibilités extrêmes 1. Hérédité totale : « tel père tel fils » 2. Mobilité parfaite : chances d’accès égales à toutes les positions sociales Le mécanisme est décrit par Raymond Boudon en 1973 « L’inégalité des chances. La mobilité sociale dans les sociétés industrielles » Paris, Seuil, collection « U », 1973 Raymond Boudon Résultat Du fait de la non concordance des 3 structures - Ce modèle hyper héréditaire Double ticket de priorité en faveur des C+ et des S+ - Produit une mobilité Plus proche de la mobilité parfaite : tel père tel fils Que de la rigidité totale : chances égales d’accéder aux 3 classes
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Diplôme du fils / celui du père Position sociale du fils par rapport à celle du père Plus élevéeAnalogueMoins élevée Plus élevé Analogue Moins élevé Source : enquête FQP 1993 ♠ Avoir un diplôme supérieur à celui de son père n'entraîne pas toujours une meilleure position sociale - Paradoxe d'Anderson :. Faible liaison entre : → L'écart de niveau scolaire du fils par rapport au père → Et l’écart de niveau social - Un diplôme supérieur peut coïncider avec :. Une position sociale égale ou inférieure - La liaison reste par contre forte entre :. Le niveau social du fils. Et le niveau social du père Le paradoxe d’Anderson : l’inflation des diplômes les dévalorise sur le marché du travail 534011 23698 165628 Constat établi par le sociologue américain Charles Anderson en 1961 Données FQP 1993 « le statut social relatif des fils apparaît comme pratiquement indépendant de leur niveau d'instruction relatif » 2 causes : - La hausse du niveau des diplômes dépasse celle des positions sociales supérieures - La relation diminue mais reste très forte entre le diplôme et l’origine sociale Charles Arnold Anderson 1907-1990 Sociologue américain 1960 à 2012 : Nombre d’étudiants x 8 (310 000 à 2 471 000) Effectif de la PCS Cadres & PIS x 3,8 (900 000 à 4 641 000) Effectif de la PCS Prof. Int. x 2,6 (2 107 000 à 6 349 000) 1960 à 2012 : Bacheliers parmi les enfants d’ouvriers : de 5 à 45% Bacheliers parmi les enfants de cadres : de 45 à 90 L’odds ratio baisse donc de 15,5 à 11, mais il reste énorme
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Au total quelle est l’efficacité du diplôme ? ♠ La situation relative des non diplômés s’aggrave En 1960, 20 % des jeunes avaient le bac Ne pas l’avoir n’était pas un handicap En 2014, 78,3 % des jeunes ont le bac Ne pas l’avoir est un effet de signal négatif majeur ♠ Le rendement relatif des diplômes pour l’accès au salariat d’encadrement diminue avec leur multiplication Un bac + 5 donné ne garantit plus l’accès au salariat d’encadrement ♠ Mais l’écart entre le chômage des non-diplômés et celui des diplômés ne cesse d’augmenter ♠ D’où l’investissement scolaire croissant et le « school business » Effet de signal Taux de chômage selon le diplôme
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The End
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Effet de signal Du fait de l’ asymétrie d’information Les caractéristiques personnelles des individus ne sont en général pas observables : Compétences, productivité, rigueur, honnêteté, comportement, etc. Pour les évaluer (pour un recrutement, par exemple), Il faut donc se baser sur des signaux observables dont on estime qu’ils sont des marqueurs pertinents des caractères non observables : diplôme, comportement durant l’entretien, aspect physique, langage, couleur de peau, nom de famille, région ou quartier d’origine, etc. Michael Spence applique l’analyse au cas de l’éducation : Selon lui, le diplôme n’atteste pas l’acquisition de compétences acquises durant le cursus Mais la présence probable des qualités non observables recherchées Investissement personnel, volonté, rigueur d’analyse, etc. Selo le sociologue américain Everett C. Hugues Les « caractéristiques secondaires » d’un statut (traits observables mais non fondamentaux) doivent correspondre aux « caractéristiques principales » pour susciter la confiance. Exemple : On doute de la compétence d’un médecin s’il est noir ou femme, Car, dans les années 1950, on s’attend à ce qu’un médecin soit homme et blanc Everett Cherrington Hugues 1897-1983 Sociologue américain Université de Chicago Andrew Michael Spence Né en 1943 Economiste américain Nobel 2001
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