Anthropologie de la médecine

Présentation au sujet: "Anthropologie de la médecine"— Transcription de la présentation:

1 Anthropologie de la médecine
B. Champaloux Anthropologie de la médecine Etude de la bio-médecine à travers l’exemple de la série américaine Dr House Anthropologie de la médecine - PCEM2 - Amiens

2 House, un biomédecin parfait
B. Champaloux House, un biomédecin parfait House, comme un parangon (un modèle, un représentant typique) de la bio-médecine (médecine occidentale aujourd’hui largement répandue dans le monde). Occasion aussi de décrire quelques traits du système de santé nord-américain. Anthropologie de la médecine - PCEM2 - Amiens

3 Malheur, infortune, maladie
Première séquence des épisodes toujours identique dans sa forme (l’irruption d’un symptôme dramatique dans une vie). Anthropologie de la médecine - PCEM2 - Amiens

4 Malheur, infortune, maladie
B. Champaloux Malheur, infortune, maladie Dans ce premier épisode, la réponse à la question du sens de cette irruption de la maladie est suggérée par le mouvement de la caméra (plongée dans la profondeur des tissus) Anthropologie de la médecine - PCEM2 - Amiens

5 Anthropologie de la médecine - PCEM2 - Amiens
Un médecin House, enfant génial de la bio-médecine triomphante. Pour les besoins de la série, le personnage est à-part : impertinence, non-conformisme; Infectiologue, néphrologue compétent qui dirige son équipe (service diagnostic) où on lui demande de résoudre les cas difficiles. Anthropologie de la médecine - PCEM2 - Amiens

6 Anthropologie de la médecine - PCEM2 - Amiens
Un hôpital Hôpital public, universitaire (teaching hospital) Etblissement public, mais également ouvert aux financements extérieurs Mépris affiché pour le privé (résultats de labo non fiables, etc.) Anthropologie de la médecine - PCEM2 - Amiens

7 Spécificités de la biomédecine
L'exigence d’une chaîne causale unique rendant compte de la pathogenèse et déterminant l’intervention thérapeutique; L’objet de la biomédecine, c’est la maladie pas le malade (une maladie dont on nie la souffrance, un traitement sans healing); Des interventions de plus en plus puissantes; Anti-vitalisme. Anthropologie de la médecine - PCEM2 - Amiens

8 Anthropologie de la médecine - PCEM2 - Amiens
Faire un diagnostic Il s’agit d’abord de réunir le plus possible de signes qui vont permettre ensuite d’identifier la maladie. Ces signes sont réunis lors de différentes étapes (interrogatoire, examen clinique, examens complémentaires…) House valorise ce qu’il juge objectif (examen clinique, examens complémentaires) et prend ses distances avec les données subjectives. Anthropologie de la médecine - PCEM2 - Amiens

9 Faire un diagnostic (suite)
Deux particularités de G H (en quoi il renoue avec des idées anciennes) le sens de l’observation (et de la déduction) l’utilisation qu’il fait de l’examen des lieux de vie et de travail des personnes (étude environnementale) Anthropologie de la médecine - PCEM2 - Amiens

10 Faire un diagnostic (suite)
Une étape importante dans le raisonnement de GH consiste à faire une liste des causes possibles aux symptômes présentés par le malade. L’aboutissement de ce travail est l’identification du processus pathologique. On rejoint là, la démonstration de la chaîne causale unique. Anthropologie de la médecine - PCEM2 - Amiens

11 Une chaîne causale unique qui rend compte de la pathogénèse
Dans sa définition biomédicale, la nature est une entité physique, accessible à la connaissance et qui peut être “vue”. La biologie découvre la dernière base vue sous le microscope. Orientation positiviste et réductionniste (réduction de la médecine à la science) et au bout du compte déshumanisante. Anthropologie de la médecine - PCEM2 - Amiens

12 Anthropologie de la médecine - PCEM2 - Amiens
Faire un diagnostic Séminaire de House où ils recherchent l’étiologie (la cause unique de la maladie) Dans la série télévisée, on privilégie les causes rares et curieuses (plutôt le zèbre que le cheval). Priorité donnée aux examens complémentaires L’objet c’est la maladie pas le malade. Anthropologie de la médecine - PCEM2 - Amiens

13 Une maladie sans souffrance…
Par une vision en dichotomie (corps/esprit, fonctionnel/réel…), la biomédecine pousse le praticien à négliger la souffrance du patient et de ses proches comme étant des plaintes subjectives. Celles-ci doivent être écartées pour qu’apparaissent les donées objectives qui signent la présence de la maladie. Anthropologie de la médecine - PCEM2 - Amiens

14 …un traitement sans healing
Avec pour résultat un écart considérable entre l’objet construit de la cure médicale (le processus déshumanisé de la maladie) et l’objet construit de la plupart des autres systèmes de healing (le pathos humain, la douleur, la perplexité de l’expérience de la souffrance). Anthropologie de la médecine - PCEM2 - Amiens

15 …un traitement sans healing
Rappeler, cependant, que certains praticiens (++des médecins de famille) tentent malgré tout d’apporter une explication pleine de sens à cette expérience de la maladie par le patient. Ils le font avec leur qualité humaine propre et en quelque sorte contre leur formation biomédicale. Anthropologie de la médecine - PCEM2 - Amiens

16 …un traitement sans healing
Aucune tradition de soins n’est aussi efficace que la biomédecine sur les problèmes graves. Aucune tradition de soins ne méprise à ce point l’efficacité d’un discours qui persuade le patient (et ses proches) de croire en une issue favorable. Scepticisme « anti-placebo ». Anthropologie de la médecine - PCEM2 - Amiens

17 Des interventions de plus en plus puissantes
La tradition occidentale de l’idée de progrès s’incarne dans la biomédecine. Confiance en soi excessive (hubris), absence d’humilité dans l’usage de techniques puissantes qui cherchent même à faire reculer les limites de la mort. Anthropologie de la médecine - PCEM2 - Amiens

18 Médecine triomphante…
Position dominante de la médecine (place considérable laissée à la médecine – et à la biologie– pour prendre en charge les problèmes de santé et de maladie). Ne pas perdre de vue le contexte social de l’après-guerre dans lequel le rêve d’une vie meilleure a semblé devenir accessible (grâce aussi aux progrès fulgurants de la médecine et de la science). Anthropologie de la médecine - PCEM2 - Amiens

19 … qui se frotte à des limites
limites économiques limites dues à la faible efficacité de cette médecine sur de nombreux maux; Anthropologie de la médecine - PCEM2 - Amiens

20 Anthropologie de la médecine - PCEM2 - Amiens
limites (suite) limites dues aux résistances dans la population (en particulier contre l’idée-phare que derrière toute maladie il y a une lésion d’organe ou un dysfonctionnement physiologique – on parle plutôt de psychosomatique ou de complexité bio-psycho-sociale); Limites dues aux problèmes que la pratique médicale génère (maladies iatrogènes, problèmes éthiques…) Anthropologie de la médecine - PCEM2 - Amiens

21 Spécificités de la biomédecine (rappel)
L'exigence d’une chaîne causale unique rendant compte de la pathogenèse et déterminant l’intervention thérapeutique; L’objet de la biomédecine, c’est la maladie pas le malade (une maladie dont on nie la souffrance, un traitement sans healing); Des interventions de plus en plus puissantes; Anti-vitalisme. Anthropologie de la médecine - PCEM2 - Amiens

22 Anthropologie de la médecine - PCEM2 - Amiens
Anti-vitalisme Pour bien des systèmes médicaux, l’origine de la maladie n’est pas dans un organe mais dans un problème de circulation d’une force vitale. Conception à laquelle s’oppose le matérialisme bio-médical (il suffit d’enlever le mécanisme défaillant, le réparer, le remettre) Anthropologie de la médecine - PCEM2 - Amiens

23 Anti-vitalisme (suite)
La bio-médecine refuse cette idée d’un principe de vie qui pourrait être énergétisé, rééquilibré de façon créative. (Georges Canguilhem pour qui le normal est le rapport actif, souple et inventif de l’individu à son milieu. Ce qui s’oppose à la réduction faussement scientifique de la norme à la moyenne). Anthropologie de la médecine - PCEM2 - Amiens