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Publié parÈve Brunelle Modifié depuis plus de 8 années
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L’ACQUISITION DU LANGAGE ORAL
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Qu’est-ce que l’acquisition du langage ? Pendant longtemps, on a cru que l’acquisition du langage débute lorsque les enfants produisent leurs premiers mots Elle commence beaucoup plus tôt, avant même la naissance Le nouveau-né est-il « précâblé », prédisposé à l’acquisition du langage ?
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Activité spécifiquement humaine Seule l’espèce humaine est capable d’apprendre une langue grammaticalement complète Argument en faveur d’une prédisposition biologique Le bébé ne naît pas en sachant une langue particulière Argument en faveur de l’éducation Quel est le poids de la biologie et de l’éducation ?
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Composantes langagières Compréhension vs. production Niveau phonologique et articulatoire : acquisition des sons et des règles permettant leur combinaison Niveau lexical : acquisition des mots et de leur signification Niveau morpho-syntaxique : acquisition des règles déterminant la construction des phrases Niveau pragmatique : acquisition des règles permettant d’utiliser le langage en société
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Développement Phonologique Compétences précoces : Perception de la parole dès le 6 ème mois de la vie intra-utérine (le fœtus traite activement les sons de la parole de sa mère et apprend ainsi à reconnaître la mélodie et les rythmes du langage) Le fœtus réagit aux stimuli auditifs, en particulier langagiers (rythme cardiaque, réactions motrices) Possibilité de détecter une surdité congénitale alors que le bébé est encore dans l’utérus
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Développement Phonologique Dès la naissance, le nouveau-né reconnaît la voix de sa mère Preuve du traitement de la parole par le fœtus Dès 4 jours, il préfère écouter sa langue maternelle plutôt qu’une autre langue Prise en compte des caractéristiques rythmiques de la prosodie (intonations, accentuations), caractéristiques que le fœtus peut entendre Les bébés découvrent très tôt l’organisation rythmique de leur langue maternelle (entre 0 et 2 mois) et sont capables de traiter les caractéristiques rythmiques fondamentales des langues
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Développement Phonologique Mamanais (la langue des mamans) ou Motherese : Accentuation des caractéristiques prosodiques de la langue maternelle Le bébé est traité comme un véritable interlocuteur Instauration de véritables échanges « dialogiques » : l’enfant réagit aux stimulations de la mère (vocalises, sourires, mimiques) qui répond automatiquement à son enfant Instauration de tour de parole précoce
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Développement Phonologique Segmentation du flux de la parole à partir de différents indices: Les combinaisons de sons les plus fréquentes dans sa langue Les modes d’accentuation des syllabes (en anglais la première syllabe est souvent accentuée) La fréquence de certains sons (le bébé de 7 mois est capable d’isoler des mots familiers dans une phrase) Les indices prosodiques facilitent également le découpage en unités grammaticales (dès 4-6 mois : le grand garçon frappe le petit chien)
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Développement Phonologique Discrimination et perception catégorielle des phonèmes Etape importante (après les pleurs et les gazouillis): le babillage (à partir de 6 mois) : P° de syllabes identiques (ba-ba-ba- ba) puis de séquences diversifiées de consonnes et de voyelles (9-10 mois) (patata tokaba badata)
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Développement de la phonologie articulatoire Voyelles : « a », « i », « ou », puis « o », « é », « è », « eu » et « u » Consonnes : « p, t, k, b, d, g », puis « f » et « v » et enfin, « ch, j, s » et « z »
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Développement Lexical et Sémantique Développement Lexical et Sémantique Acquisition lente des premiers mots Explosion lexicale lorsque l’enfant dispose en moyenne d’une centaine de mots Les mots permettent de parler Des gens, des véhicules, de nourriture, des vêtements, des animaux, des parties du corps, des jouets, des objets de la maison, de la localisation dans l’espace + routines sociales et mots grammaticaux Trois grandes étapes Acquisition des noms (entre 16 et 30 mois) Expansion des verbes et des adjectifs (à partir de 100 mots) Expansion des mots de fonction (à partir de 400 mots) Verbes, adverbes et autres apparaissent aussi très tôt (parti, fini, voilà, a pas, encore)
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Développement Lexical et Sémantique Importantes différences interindividuelles : mêmes étapes mais variations quantitatives - facteurs biologiques, environnementaux, sociaux Implications cliniques: déterminer les variations normales du développement de la production du langage du jeune enfant
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Evolution du lexique de compréhension
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Evolution du lexique de production
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Développement Lexical et Sémantique Erreurs de surextension (7 à 33%) : l’enfant utilise un mot pour désigner non seulement le concept auquel il fait référence mais également d’autres concepts Erreurs de sous-extension (12 à 30%) : l’enfant utilise un mot pour désigner une sous-série des référents standard
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Développement Lexical et Sémantique Selon Piaget, l’acquisition du langage est liée au développement cognitif L’apparition des premiers mots serait liée au dvt de certaines notions cognitives – Les verbes référant à des mvts visibles (tomber) apparaîtraient au stade V de l’intelligence SM (l’enfant est alors capable de retrouver un objet ayant subi un déplacement visible)
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Développement Lexical et Sémantique MCT phonologique – Enfants tout-venant : la vitesse d’acquisition du vocabulaire est corrélée à la capacité de la MCT – Enfants dysphasiques : ils ont des performances très faibles à l’épreuve de répétition de non-mots – Enfants T21 : ils ne parviennent pas à apprendre des paires de non-mots Sauf Françoise : jeune femme T21 maîtrisant 3 langues
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Développement Lexical et Sémantique Capacités de récupération et développement du vocabulaire Des objets familiers sont cachés dans des boîtes Indiquer ce que contient chaque boîte (nécessite d’activer le nom des objets) Trouver dans quelle boîte sont cachés ces objets (nécessite de comprendre les noms) Présence ou non d’indices visuels
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Dapretto et Bjork (2000)
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Développement Morpho-Syntaxique Morphologie : analyser la structure au niveau du mot Combinaison des morphèmes pour former des mots et modifier leur sens Morphèmes liés comme les suffixes (–s) ou les préfixes (dé-) ou non liés (mots isolés qui modifient le sens de la phrase, « un ») Syntaxe : analyser la structure au niveau des propositions et des phrases (ordre des mots, des propositions, des phrases entre elles)
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Développement Morpho-Syntaxique Compréhension précoce de la grammaire Très tôt, les enfants sont sensibles à l’ordre des mots Big Bird chatouille Cookie Monster Cookie Monster chatouille Big Bird Dès 17 mois, les enfants regardent plus longtemps l’image correspondant à la phrase entendue Dès 2 ans, les enfants sont sensibles aux formes grammaticales complexes Verbes transitifs vs. intransitifs (ne prennent pas de COD)
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Développement Morpho-Syntaxique Holophrases (mots isolés) Enoncés à 2 mots : cse de certaines contraintes grammaticales (ex: grand garçon/il) – facilite l’expression des relations de sens (relations sémantiques: possession…) – Ordre d’apparition constant des morphèmes Apparition d’erreurs grammaticales consistant en une généralisation excessive des morphèmes liés (ex: utilisation de passés erronés) Découverte des règles
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Développement Morpho-Syntaxique Evaluation des compétences morpho- syntaxiques Longueur moyenne des énoncés : nb de mots + nb de marqueurs grammaticaux (ex: daddy eat red apple, daddy eats apples) LME augmente de 2 à 8 et + entre 2 et 4 ans Phrases deviennent complètes avec l’utilisation de mots comme et, si, mais … Questions de + en + élaborées sur le plan grammatical (ex: quand est-ce qu’on arrive ?) Propositions subordonnées, relatives, etc…
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Développement Morpho-Syntaxique Echange entre une maman et son enfant âgé de 2.6 ans Pourquoi il rentre chez lui ? Parce qu’il est fatigué Pourquoi il est fatigué ? Parce qu’il n’a pas dormi de toute la journée Pourquoi il a pas dormi ? Parce qu’ils sont allés à une fête Pourquoi ils sont allés à une fête ? Parce que !
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Développement des prépositions en fonction de l’âge
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Développement des déterminants en fonction de l’âge
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Développement des pronoms en fonction de l’âge
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Au-delà de 3 ans… Entre 4 et 10 ans, les principaux développements entre 4 et 10 ans concernent: –Les pronoms possessifs –Certaines prépositions d’espace et de temps –Le conditionnel passé, le PQP, la voix passive et la concordance des temps dans la P° de propositions complexes
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Analyse des différences individuelles Variations dans le rythme et dans le style de l’acquisition Contraintes maturationnelles, environnementales, démographiques ? Cette analyse permet de définir les frontières entre développement normal et anormal (détect° précoce des troubles du langage)
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Quand faut-il s’inquiéter ? Un enfant de 2 ans qui ne parle pas du tout Un enfant de 3 ans qui ne fait pas de phrases de trois mots Un enfant de 4 ans qui déforme les mots et les sons et n’a pas un langage aisé Un enfant de 7 ans qui ne lit pas correctement, qui confond les lettres ou qui bégaie
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Pathologies du Langage Deux caractéristiques permettent de classer le trouble du langage oral : – Son caractère développemental ou acquis : l’insuffisance linguistique a-t-elle été constante au long du développement ou a-t-on assisté à une éventuelle régression après un premier développement normal – Son caractère secondaire ou spécifique
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Troubles développementaux ou acquis Les troubles du langage développementaux sont les plus fréquents Les troubles acquis, aphasies, sont plus rares et liés à un accident neurologique aigu survenant chez un enfant au langage antérieurement normal (ex: aphasie- épilepsie de Landau-Kleffner)
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Troubles secondaires Différencier les déficits secondaires et les déficits spécifiques La surdité : –première cause à rechercher devant tout déficit du développement du langage (bilan auditif) –La surdité bilatérale sévère et profonde survenant avant le développement du langage oral en modifient le développement dès le stade de babillage Le retard mental : –Cause la plus fréquente des déficits secondaires –Déficience mentale associée à un trouble massif du langage
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Une paralysie des organes de la voix et une infirmité motrice cérébrale : troubles du langage associés aux troubles de la parole Les troubles de la communication : les troubles du langages s’associent aux symptômes classiques d’atteinte de la communication Des carences psychoaffectives et/ou socioculturelles profondes peuvent entraîner un déficit du développement du langage oral
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Dysphasies Le langage ne suit pas un cours développemental normal Pas de déficit auditif, de troubles moteurs des organes de la parole, de troubles neurologiques acquis, d’une déficience mentale ou de troubles émotionnels graves Le développement est normal dans les autres domaines
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Dysphasies Trouble sévère, spécifique et durable du développement du langage oral Origine neurologique Prévalence de l’ordre de 0,5 à 1% des enfants d’âge préscolaire et scolaire Plus fréquents chez les garçons que chez les filles
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En France TSDL divisés en deux grandes pathologies : – Le retard simple de langage – Les dysphasies de développement – Les conséquences thérapeutiques et pronostiques justifient cette scission Cependant, il est souvent difficile de faire la part entre un trouble transitoire et un trouble persistant Il s’agit d’un continuum et non de deux trouble clairement différenciés
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Apprentissage de la lecture
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Difficultés d’apprentissage Apprentissage de la lecture pose souvent problème 25% ne maîtrisent pas la lecture à l’entrée en 6ème 5 à 7% des enfants sont dyslexiques Niveau international en lecture ? Moyenne française supérieure à celle des autres pays francophones (CM1)
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Facteurs explicatifs Sensoriel, intellectuel, social, etc. Concernent tous les apprentissages scolaires Troubles visuels : défaut de perception visuelle Erreurs visuelles : confusions visuelles entre les lettres /p et b/, inversions de lettres (ble et bel) Mvts oculaires différents : fixations plus longues, saccades plus nombreuses, plus de régression Capacité de la mémoire phonologique : bon prédicteur du niveau en lecture Capacités métaphonologiques : capacité à manipuler consciemment les sons de la langue
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Représentation phonologique Forte corrélation entre le niveau de compréhension à l’oral et à l’écrit Toutefois, la plupart des difficultés d’apprentissage de la lecture ne sont pas liées à des problèmes de compréhension mais d’identification des mots écrits Quelles sont les procédures ?
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Modèles d’acquisition Plusieurs étapes caractérisées par la mise en œuvre d’une procédure spécifique de traitement des mots – Étape logographique – Etape alphabétique – Etape orthographique
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Etape logographique Reconnaissance de certains mots à partir – d’indices fournis par l’environnement extra linguistique dans lequel ils sont insérés – de traits visuels saillants (longueur du mot, certaines lettres, forme globale du mot) Non prise en compte de l’ordre des lettres – Milk et mlik sont lus de la même façon – Yellow, pull et smaller
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Etape logographique Certains enfants ne passent pas par cette étape – Notamment, ceux qui ont des compétences métaphonologiques élevées (utilisent dès le début les lettres initiales et finales d’un mot par ex) – Les autres aborderaient la lecture d’abord comme une tâche de mémorisation visuelle
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Etape alphabétique Application des règles de correspondance grapho-phonémique Quelle est l’unité de traitement ? Lettre ou graphème ? /ou/ 1 phonème, 1 graphème, 2 lettres Chaque graphème est associé à 1 phonème, les phonèmes sont assemblés et le mot est prononcé sur la base de ce code phonologique
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Etape orthographique Le mot écrit est apparié directement avec l’entrée lexicale dans le lexique orthographique interne Permet d’accéder non seulement aux informations sémantique, mais également orthographique ou phonologique
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Méthodes d’apprentissage Etude de Braibant et Gérard (1996) Comparaison méthode idéo-visuelle (sans recours à la phonologie) vs. décodage Enfants issus de milieux favorisés vs. défavorisés Evaluation de la compréhension et du décodage
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Dyslexies Trouble spécifique d’apprentissage de la lecture – QI normal, pas de trouble sensoriel, psychologique, scolarisation normale, milieu normalement stimulant – Dyslexie phonologique – Dyslexie de surface – Dyslexie profonde
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Dyslexie phonologique Déficit de la procédure de médiation phonologique – Lecture de nouveaux mots particulièrement affectée – Lecture de mots familiers préservée Erreurs de type visuelles (ex: bouquet lu boutique) Erreurs de lexicalisation (roude lu route) Troubles phonologiques Dysgraphie phonologique (poire écrit piore)
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Dyslexie de surface Déficit de la procédure orthographique – Lecture de nouveaux mots, mots familiers réguliers préservée – Lecture de mots irréguliers déficitaire Erreurs de type phonologique (rhum lu rhume) erreurs de régularisation /tabak/ Troubles visuo-attentionnels Dysgraphie de surface (aricau)
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Causes 3 niveaux à l’origine de leurs difficultés – Niveau neurobiologique (déficience des aires du langage) – Niveau cognitif (incapacité à se constituer des représentations solides des phonèmes) – Niveau comportemental : difficulté à entrer dans la correspondance graphème/phonème
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Effet de l’environnement Effet de la régularité de la langue : les dyslexiques italiens sont dans la norme par rapport aux normo-lecteurs français ou anglais (sauf pour les non-mots) Comparaison d’adultes dyslexiques ayant ou non bien «récupéré » et de normo- lecteurs. Ceux qui n’ont pas récupéré sont issus d’un milieu plus défavorisé.
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