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20 Chapitre 6 Complet Chapitre 6 À la recherche Édith déambule nonchalamment sur la grande avenue depuis plus de quatre heures et pas une seule voiture.

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3 20 Chapitre 6 Complet

4 Chapitre 6 À la recherche Édith déambule nonchalamment sur la grande avenue depuis plus de quatre heures et pas une seule voiture na daigné sarrêter pour lui venir en aide. À bout de forces, elle nentrevoit plus dun bon œil le résultat de la recherche du logis de sa tante. – Hum ! Pas facile de faire de lauto-stop dans une grande ville, surtout sur les artères à haute vitesse. Personne nose simmobiliser de peur de créer un carambolage. Cest dangereux ! Tiens ! Est-ce que je me serais presque rendue à pied ? se questionne-t-elle. La petite sarrête un instant afin de vérifier le nom de la rue transversale. Nayant pas quitté le grand boulevard et, selon la carte quelle sétait procurée au terminus dautobus, elle se croit bien près de sa destination. – Bon, cest la 110 ème Est ! Cest sur cette rue que tante Évelyne est supposée demeurer ! Pourtant, fixant davantage le panneau signaleur, elle remarque sous le nom de la rue, écrit en petites lettres, un ajout : Harlem District.

5 – Ah ! Ça alors ! Jaurais donc quitté le Bronx ? Je mengagerais dans un nouveau district appelé Harlem ? …puis, interloquée par cette nouvelle découverte, elle sort sa carte de son sac décole, tentant de sorienter et dévaluer la distance qui lui reste à franchir. – Curieux ça ! Jignorais totalement que New York avait autant de quartiers ! Le chauffeur du bus mavait réellement bien renseignée ! Je crois que je me suis égarée ! Ah… nooon ! Il nen fallait pas plus pour que notre petite fugueuse démontre ses premiers signes de découragement. Le vase déborde ! Sa grande fatigue alliée à ce nouveau désappointement, la terrasse. Adossée au mur de limmeuble qui fait le coin de rue, elle tente désespérément de sorienter. Il fait encore jour, mais les maisons alignées les unes contre les autres des deux côtés de la rue ont pris lallure dun labyrinthe sans fin avec toutes ces petites ruelles transversales. De plus, elles masquent le peu de soleil qui se couche derrière elles. Lasse et confuse, elle éprouve de la difficulté à se concentrer et décider dans quel sens de la 110 ème rue, elle devra se diriger. Repliant sa carte routière, elle lenfouit dans son sac et, comme un enfant qui nen peut plus, elle se laisse choir le long de la bâtisse.

6 Carrément installée sur le trottoir qui, ayant absorbé les chauds rayons de soleil durant toute la journée, dégage encore une chaleur confortable. Elle fouille une fois de plus dans son sac pour en sortir un pull quelle enfile avec dextérité car elle commence à percevoir lair un peu plus frais. Cependant, cest bien compréhensible pour son âge quune certaine angoisse, pour ne pas dire une angoisse certaine, puisse semparer davantage delle devant pareil dilemme. Pour tenter de le contrer et fourbue de toute cette marche imposée par la recherche de ladresse, elle na plus la force davancer et décide de prendre un moment pour reprendre son souffle. – Je vais me reposer un peu et je reprendrai la route plus tard. Presque instantanément, elle sendormit, sa tête reposant sur son sac décole. Limmense fatigue et la déception ayant eu raison de ses énergies… – Heu… ! Que me voulez-vous ? crie-t-elle, encore engourdie, mais tellement surprise, faisant leffort de se lever dun bond lorsque quune main vêtue dun gant blanc secoue délicatement son épaule. – Nayez crainte, mademoiselle ! Je ne vous veux pas de mal ! Mon patron aimerait vous parler quelques minutes, si vous le voulez bien ! répond avec bienveillance un grand monsieur de race noire, vêtu dun chic costume gris rayé et portant un style de casquette dont les policiers se coiffent.

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8 – Venez ! Il vous attend, là, dans la limousine ! pointant du doigt une magnifique voiture dont la porte du passager est restée ouverte pour laccueillir. Instinctivement et encore dans un besoin évident de sommeil, elle suit lhomme jusquau bord de la portière. Un vieux monsieur aux cheveux gris, tel un roi dans son imposant véhicule, linterpelle avec paternalisme pour ne pas éveiller chez elle aucune crainte. – Que fais-tu ici, ma jolie, à cette heure, dans cette rue déserte ? Ne sais- tu pas que Harlem est un quartier extrêmement dangereux pour des jeunes filles de ton âge ? Considère-toi très chanceuse de ne pas avoir été attaquée par des voyous ! Et où donc penses-tu passer la nuit qui approche ? Où demeures-tu ? – Sidérée devant tant de politesse, elle ne sait que répondre. - Viens… monte dans la voiture… je tamène chez-moi où tu seras au chaud et en sécurité !

9 Nhésitant pas une seconde, se fiant à cette voix invitante et heureuse de trouver refuge pour les prochaines heures, Édith sy engouffre sans mot dire, totalement insouciante des conséquences du geste quelle vient de poser. Lentement, la limousine se remet aussitôt en route. Le roulis fait en sorte que, rassurée par la délicatesse des adultes qui échangent à voix basse, la petite sinstalle peu à peu à son aise sur le siège arrière et, en moins de deux, dort comme un ange à qui une bonne étoile vient de se révéler… face à son bienveillant sauveteur. Fin du Chapitre 6 À suivre…

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11 Trame musicale : Rêverie Photos de : Pierrette Beaulieu


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