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construire la « civilisation de l’amour »

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Présentation au sujet: "construire la « civilisation de l’amour »"— Transcription de la présentation:

1 construire la « civilisation de l’amour »
introduction sur la doctrine fondamentale de la royauté sociale du Christ Avec l’aimable autorisation de: l’auteur Abbé Marc Antoine Fontelle et des éditions Téqui

2 LA ROYAUTÉ SOCIALE DE NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST
“Or, il Nous en souvient, Nous proclamions ouvertement deux choses : l’une, que ce débordement de maux sur l’univers provenait de ce que la plupart des hommes avaient écarté Jésus-Christ et sa loi très sainte des habitudes de leur vie individuelle aussi bien que de leur vie familiale et de leur vie politique ; l’autre, que jamais ne pourrait luire une ferme espérance de paix durable entre les peuples tant que les individus refuseraient de reconnaître et de proclamer la souveraineté de Notre Sauveur.”[1] [1] Pie XI, Encyclique Quas primas, n°1.

3 La pierre angulaire de l’enseignement social de l’Église est la doctrine fondamentale de la royauté du Christ.[1] [ Jésus-Christ n’est pas seulement venu enseigner la Loi Nouvelle et terminer sa vie terrestre par la Passion, mais aussi exercer un droit légitime sur ses créatures en tant que “Roi des rois et Seigneur des seigneurs” (Ap 19, 16) et en tant que Rédempteur du genre humain. 1] Le Pape Pie XI a rappelé l’importance de cette doctrine définie ‘de foi’, dans l’Encyclique Quas primas du 11 décembre Ce document pontifical exprime avec une grande clarté l'enseignement de l’Église à ce sujet. Les mages ne se trompèrent pas en apportant à l’Enfant Jésus de l’encens pour honorer sa divinité, de la myrrhe pour préparer sa Passion et de l’or en reconnaissance de sa royauté (cf. Mt 2, 1-12). Leur adoration accomplit les prophéties de l’Ancien Testament sur le Messie, où il est reconnu comme le seul Roi et Seigneur auquel toutes les nations doivent soumission et obéissance (cf. Ps 46 et 71).

4 I. Qu’est-ce que la royauté ?
C’est dans le récit de la Passion du Christ que nous retrouvons la définition paradoxale d’un roi par la description de ses attributs. “L’ayant dévêtu, ils lui mirent une chlamyde écarlate, puis, ayant tressé une couronne avec des épines, ils la placèrent sur sa tête, avec un roseau dans la main droite” (Mt 27, 28). Ces actions, accomplies par dérision par les soldats romains, représentent la royauté messianique dont le Christ n’avait pas voulu. Sa royauté ne vient pas de l’approbation, ni de la volonté des hommes, mais de Dieu lui-même.

5 ce qu’est la royauté Une Dignité, représentée par la Pourpre, manifestant que tout pouvoir vient de Dieu. Le roi est, après le prêtre, le ministre de Dieu par excellence, par lequel les grâces divines sont transmises à tous ses sujets. Les soldats romains accomplissent le premier devoir des sujets envers leur souverain qui est d’honorer leur roi : “Salut, roi des Juifs” (Mt 27, 29).

6 ce qu’est la royauté Un Pouvoir souverain, représenté par la Couronne.
Cette souveraineté sur laquelle crachèrent les soldats romains (Mt 27, 29), doit être respectée par tous les sujets.

7 ce qu’est la royauté Un Devoir, représenté par le Sceptre, qui est d’être au service de la justice. Le signe du refus de cette justice a été accompli par les soldats en frappant le Christ avec le roseau (Mt 27, 29). Nous retrouvons ainsi dans le refus de la justice divine la source de nombreuses persécutions contre l’Église du Christ.

8 II. Le triple fondement de la royauté du Christ
Le Christ est Roi par sa nature divine Le Christ est Roi par sa nature humaine Le Christ est Roi par sa Passion

9 Le Christ est Roi par sa nature divine
Saint Cyrille d’Alexandrie l’affirme : “Pour le dire en un mot, la souveraineté que Jésus possède sur toutes les créatures, il ne l’a point ravie par la force, il ne l’a point reçue d’une main étrangère, mais c’est le privilège de son essence et de sa nature.”[1] En tant que Verbe de Dieu, Il possède tout en commun avec le Père et le Saint-Esprit, et par conséquent la souveraineté absolue sur toutes les créatures [1] In Lucam X, PG. LXXII 666. Le Concile du Latran, en 649, nous l’enseigne : “Si quelqu’un ne confesse pas, selon les saints Pères, en un sens propre et véritable, le Père et le Fils et le Saint-Esprit, Trinité dans l’unité et unité dans la Trinité, c’est-à-dire un seul Dieu en trois hypostases consubstantielles et de gloire égale, et pour les trois, une seule et même divinité, nature, substance, puissance, seigneurie, royauté, autorité, volonté, opération, souveraineté, incréée, sans commencement, sans limite, immuable, créatrice des êtres et qui les tient ensemble dans sa providence, qu’il soit condamné” (FC 332).

10 Le Christ est Roi par sa nature humaine
Le nom de roi s’applique à la nature humaine[1] de Jésus. En tant qu’homme, Il a tout reçu du Père : “A lui fut conféré empire, honneur et royaume, et tous les peuples, nations et langues le servirent” (Dn 7, 14). Les passages de l’Ancien Testament affirmant la royauté du Messie sont très nombreux. [1] La doctrine catholique enseigne qu’il y a deux natures, la nature divine et la nature humaine, unie de façon hypostatique (terme grec signifiant l’union sans la confusion des natures dans une même et unique personne) dans l’unique personne de Jésus-Christ. Ces deux natures ne sont pas confondues, mais distinctes et entières. Le mystère de foi est l’union de ces deux natures en une seule et même personne. Le Concile de Chalcédoine (451), IVe Concile Œcuménique, nous l’enseigne ainsi : “A la suite des saints Pères, nous enseignons donc tous unanimement à confesser un seul et même Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, le même parfait en divinité et parfait en humanité, le même vraiment Dieu et vraiment homme, composé d’une âme raisonnable et d’un corps, consubstantiel au Père selon la divinité, consubstantiel à nous selon l’humanité, ‘en tout semblable à nous sauf le péché’ (He 4, 15). Avant les siècles engendré du Père selon la divinité, et, né en ces derniers jours, né pour nous et pour notre salut, de Marie, la vierge, mère de Dieu, selon l’humanité. Un seul et même Christ Seigneur, Fils unique, que nous devons reconnaître en deux natures, sans confusion, sans changement, sans division, sans séparation. La différence des natures n’est nullement supprimée par leur union, mais plutôt les propriétés de chacune sont sauvegardées et réunies en une seule personne et une seule hypostase. Il n’est ni partagé ni divisé en deux personnes, mais il est un seul et même Fils unique, Dieu Verbe, Seigneur Jésus-Christ, comme autrefois les prophètes nous l’ont enseigné de lui, comme lui-même Jésus-Christ nous l’a enseigné, comme le Symbole des Pères nous l’a fait connaître” (FC 313).

11 passages de l’Ancien Testament affirmant la royauté du Messie
Nous n’en citerons qu’un : “Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné, il a reçu le pouvoir sur ses épaules et on lui a donné ce nom : Conseiller-merveilleux, Dieu-fort, Père-éternel, Prince-de-paix, pour que s’étende le pouvoir dans une paix sans fin sur le trône de David et sur son royaume, pour l’établir et pour l’affermir dans le droit et la justice” (Is 9, 5-6).

12 Les textes du Nouveau Testament sont plus explicites puisqu’ils nomment Jésus-Christ
L’Archange Gabriel l’annonçait ainsi à Marie : “Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père ; il régnera sur la maison de Jacob pour les siècles et son règne n’aura pas de fin” (Lc 1, 32-33). Jésus se déclare Lui-même roi : “Mon royaume n’est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes gens auraient combattu pour que je ne sois pas livré aux juifs. Mais mon royaume n’est pas d’ici. Pilate lui dit : Tu es donc roi ? Jésus répondit : Tu le dis : je suis roi” (Jn 18, 36-37). Ce qui revient à dire que la royauté du Christ est la conséquence directe de l’union hypostatique, de l’union entre la divinité et l’humanité de Jésus : “L’âme du Christ est une âme de roi, elle régit tous les êtres, parce que l’union hypostatique la place au-dessus de toute créature.”[1] Saint Thomas nous dit : “Comme nous l’avons déjà dit, les autres hommes possèdent certaines grâces particulières, mais le Christ, tête de tous les hommes, a reçu en perfection toutes les grâces. C’est pourquoi, en ce qui regarde les autres hommes, l’un est législateur, l’autre prêtre, l’autre roi ; chez le Christ au contraire, tout cela se rejoint, comme chez celui qui est la source de toutes les grâces. Aussi lisons-nous dans Isaïe (33, 22) : Le Seigneur est notre juge, le Seigneur est notre législateur, notre roi ; il viendra et nous sauvera. ”[2] [1] Saint Thomas, Som. Th., IIIa, Q. 59, a. 6. [2] Som. Th., IIIa, Q. 22, a. 1.

13 Le Christ est Roi par sa Passion
Le Christ est roi par nature, mais aussi par droit de conquête. Ce sera sur la Croix que le Christ manifestera aux yeux de l’univers entier l’essence même de cette royauté Le Catéchisme de l’Église Catholique (n°440) nous dit : “Jésus a accueilli la profession de foi de Pierre qui Le reconnaissait comme le Messie en annonçant la Passion prochaine du Fils de l'Homme (cf. Mt 16, 16-23). Il a dévoilé le contenu authentique de sa royauté messianique à la fois dans l’identité transcendante du Fils de l’Homme ‘qui est descendu du ciel’ (Jn 3, 13 ; Jn 6, 62 ; Dn 7, 13) et dans sa mission rédemptrice comme serviteur souffrant : ‘Le Fils de l’Homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude’ (Mt 20, 28 ; Is 53, 10-12). C’est pourquoi le vrai sens de sa royauté n’est manifesté que du haut de la croix (Jn 19, ; Lc 23, 39-43). C’est seulement après sa Résurrection que sa royauté messianique pourra être proclamée par Pierre devant le Peuple de Dieu : ‘Que toute la maison d’Israël le sache avec certitude : Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous, vous avez crucifié’ (Ac 2, 36).”

14 Le Christ est Roi par sa Passion
En effet, par le mystère de la Rédemption, Il nous a rachetés de la mort éternelle au prix de son Sang. Saint Paul nous dit : “Lui, de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu. Mais il s’anéantit lui-même prenant la condition d’esclave, et devenant semblable aux hommes. S’étant comporté comme un homme, il s’humilia plus encore, obéissant jusqu’à la mort, et à la mort sur une croix ! Aussi Dieu l’a-t-il exalté et lui a-t-il donné le Nom qui est au-dessus de tout nom, pour que tout, au nom de Jésus, s’agenouille, au plus haut des cieux, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue proclame de Jésus-Christ, qu’il est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père” (Ph 2, 6-11). En raison même de sa ‘kénose’[1] sur la croix, Dieu l’a placé au-dessus de toute créature comme Roi pour que tout Lui obéisse en fléchissant les genoux. De ce fait, nous Lui appartenons, nous sommes les “membres du Christ” (1 Co 6, 15) : “Mais quelle pensée plus agréable et plus douce que celle-ci : le Christ nous commande non seulement par droit de nature, mais par un droit acquis, le droit de Rédempteur ? Que les hommes oublieux se rappellent tous combien nous avons coûté à notre Sauveur : Vous n’avez pas été rachetés au prix de matières périssables, comme l’or et l’argent ; mais par le sang précieux du Christ offert comme Agneau sans tache et sans défaut. Nous ne nous appartenons plus puisque le Christ donna pour nous une rançon précieuse ; nos corps eux-mêmes sont les membres du Christ [1] ‘Kénose’ est un mot grec signifiant l’abaissement extrême voire l’anéantissement. Il a été repris par saint Paul (Ph 2, 6-11) pour exprimer l’humilité du Christ dans la Passion.

15 La grandeur de la royauté de Jésus-Christ
La grandeur de la royauté de Jésus-Christ s’épanouit dans l’exercice de son autorité : “C’est ainsi que le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude” (Mt 20, 28). Pour servir, pour faire le geste de l’esclave (cf. le lavement des pieds avant la Cène, Jn 13, 1-15), il faut l’humilité conjuguée avec la charité. Cet exemple est à reproduire dans notre vie personnelle et sociale.

16 Le Christ a accompli tous les signes messianiques qui sont la restauration de l’ordre originel détruit par le péché de nos premiers parents. Par ses miracles et nombreuses guérisons, il a montré qu’il était venu pour restaurer l’harmonie originelle, et élever la dignité de la personne humaine à un état sans précédent par la vie de la grâce. Cette restauration se manifeste aussi par l’expulsion des démons et la victoire de la Croix sur le royaume des ténèbres. Le Catéchisme de l’Église Catholique (n°547, ) nous dit : “Jésus accompagne ses paroles par de nombreux ‘miracles, prodiges et signes’ (Act 2, 22) qui manifestent que le Royaume est présent en Lui. Ils attestent que Jésus est le Messie annoncé (cf. Lc 7, 18-23). ... En libérant certains hommes des maux terrestres de la faim (cf. Jn 6, 5-15), de l’injustice (cf. Lc 19, 8), de la maladie et de la mort (cf. Mt 11, 5), Jésus a posé des signes messianiques ; Il n’est cependant pas venu pour abolir tous les maux ici-bas (cf. Lc 12, ; Jn 18, 36), mais pour libérer les hommes de l’esclavage le plus grave, celui du péché (cf. Jn 8, 34-36), qui les entrave dans leur vocation de fils de Dieu et cause tous leurs asservissements humains. ... La venue du Royaume de Dieu est la défaite du royaume de Satan (cf. Mt 12, 26) : ‘Si c’est par l’Esprit de Dieu que j’expulse les démons, c’est qu’alors le Royaume de Dieu est arrivé pour vous’ (Mt 12, 28). Les exorcismes de Jésus libèrent des hommes de l’emprise des démons (cf. Lc 8, 26-39). Ils anticipent la grande victoire de Jésus sur ‘le prince de ce monde’ (Jn 12, 31). C’est par la Croix du Christ que le Royaume de Dieu sera définitivement établi : ‘Dieu a régné du haut du bois’ (Hymne Vexilla Regis).”

17 III. Domaine de la royauté du Christ
La royauté du Christ s’étend sur toutes les créatures célestes et terrestres : “Tous les rois se prosterneront devant lui, tous les païens le serviront” (Ps 71, 11).

18 Le magistère affirme : “Son empire ne s’étend pas exclusivement aux nations catholiques ni seulement aux chrétiens baptisés, qui appartiennent juridiquement à l’Église même s’ils sont égarés loin d’elle par des opinions erronées ou séparées de sa communion par le schisme ; il embrasse également et sans exception tous les hommes, même étrangers à la foi chrétienne, de sorte que l’empire du Christ Jésus, c’est, en stricte vérité, l’universalité du genre humain.”[1] Personne n’est exclu du salut. Le Christ est venu opérer la Rédemption pour tout le monde passé, présent et à venir.[2] Cependant, pour accepter la miséricorde de Dieu et avoir part au Royaume des cieux, il faut se reconnaître ‘pauvre et petit’ ainsi que pécheur devant Dieu. [1] Léon XIII, Encyclique Annum sacrum du 25 mai 1899. [2] Le Catéchisme de l’Église Catholique (n° 543) nous dit : “Tous les hommes sont appelés à entrer dans le Royaume. Annoncé d’abord aux enfants d’Israël (cf. Mt 10, 5-7), ce Royaume messianique est destiné à accueillir les hommes de toutes les nations (cf. Mt 8, 11 ; 28, 19). Pour y accéder, il faut accueillir la parole de Jésus : ‘La parole du Seigneur est en effet comparée à une semence qu’on sème dans un champ : ceux qui l’écoutent avec foi et sont agrégés au petit troupeau du Christ ont accueilli son royaume lui-même ; puis, par sa propre vertu, la semence croît jusqu’au temps de la moisson’ (Concile Vatican II, Constitution Dogmatique Lumen gentium, n°5).”

19 Cette royauté ne souffre donc aucune limitation de temps, de lieu et de personne.
Saint Thomas nous dit sur l’étendue du pouvoir judiciaire que “le pouvoir judiciaire du Christ s’étend non seulement aux anges, mais au gouvernement de toute la création”.[1] [1] Som. Th., IIIa, Q. 59, a. 6.

20 Ce qui revient à dire que le Christ n’est pas seulement le Roi des consciences et des volontés, mais aussi de toute l’activité humaine au sein la société. Il doit régner dans les consciences, c’est-à-dire que celles-ci doivent être soumises à sa Volonté ; une conscience soumise à la Volonté du Christ ne peut que désirer transformer la société de telle sorte que cette dernière corresponde aux exigences morales et spirituelles de notre Seigneur. En d’autres termes, une âme aimant véritablement notre Seigneur, s’efforcera toujours de vivre des trois vertus théologales de foi, d’espérance et de charité, c’est-à-dire qu’elle organisera sa vie personnelle et sociale suivant les préceptes du Décalogue et de la loi évangélique du Sermon sur la Montagne.

21 IV. Le Christ possède le triple pouvoir de toute royauté
Comme pour toute royauté, le Christ possède en plénitude les trois pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif, qui lui sont rattachés.

22 Le pouvoir législatif Jésus-Christ est Législateur dans l’ordre surnaturel par le Décalogue ainsi que par la Loi Nouvelle, et dans l’ordre temporel par la loi naturelle, c’est-à-dire par les lois de la création (lois physiques, lois morales naturelles, lois de vie sociale, etc.). “Insinuée dans l’Ancien Testament, révélée dans la Nouvelle Alliance, l’action créatrice du Fils et de l’Esprit, inséparablement une avec celle du Père, est clairement affirmée par la règle de foi de l’Église : ‘Il n’existe qu’un seul Dieu (...) : Il est le Père, Il est Dieu, Il est le Créateur, Il est l’Auteur, Il est l’Ordonnateur. Il a fait toutes choses par lui-même, c’est-à-dire par son Verbe et par sa sagesse’ (S. Irénée, Haer. 2, 30, 9), ‘par le Fils et l’Esprit’ qui sont comme ‘ses mains’ (S. Irénée Haer. 4, 20, 1). La création est l’œuvre commune de la Sainte Trinité.”[1] [1] Catéchisme de l’Église Catholique, n°292. Tout au long de l’Évangile, et plus spécialement dans le Sermon sur la Montagne où Il déclare qu’il est venu accomplir la Loi (Mt 5, 17), nous voyons le Christ se révéler comme législateur. Il donne un commandement nouveau (Jn 13, 34) : “Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements” (Jn 14, 15 et 15, 10). Il parle de ses commandements en opposition à la loi des scribes et des pharisiens : “Vous avez entendu... Eh bien moi je vous dis...” (Mt 5, 21-48). Dans ce pouvoir législatif est inclus le pouvoir d’enseigner son peuple qu’il fit tout au long de sa vie terrestre, et le fait toujours par l’intermédiaire de son Epouse, l’Église (cf. Mt 28, 19-20).

23 Le pouvoir judiciaire Jésus-Christ,[1] en tant que Sagesse éternelle du Père, est juge de par sa nature[2] : “Le Père ne juge personne, mais Il a donné au Fils le jugement tout entier. ... et Il Lui a donné pouvoir d’exercer le jugement parce qu’Il est Fils d’homme” (Jn 5, 22 et 27). [1] Saint Thomas nous dit : “Si l’on parle du Christ selon sa nature divine, il est évident que tout jugement appartient au Fils : de même en effet que le Père a fait toutes choses par son Verbe, ainsi juge-t-il tout par Lui. Mais si l’on parle du Christ selon sa nature humaine, il est également manifeste que toutes choses sont soumises à son jugement, et cela pour trois raisons : 1. A cause de la relation particulière qui existe entre l’âme du Christ et le Verbe de Dieu ; si, en effet, ‘l’homme spirituel juge de tout’ (1 Co 2, 15) en tant que son esprit est uni au Verbe de Dieu, à plus forte raison l’âme du Christ, qui est remplie par la vérité du Verbe de Dieu, porte-t-elle un jugement sur toutes choses. 2. Le mérite de la mort du Christ le montre aussi : ‘Le Christ est mort et ressuscité afin d’être le Seigneur des vivants et des morts’ (Rm 14, 9). Et tel est le motif pour lequel il juge tous les hommes. Aussi Saint Paul ajoute-t-il aussitôt : ‘Nous comparaîtrons tous au tribunal du Christ.’ Et Daniel (7, 14) avait déjà dit : ‘Il lui a été donné pouvoir, honneur et royauté ; et tous les peuples, toutes les tribus, toutes les langues le serviront.’ 3. On le voit encore si l’on considère le rapport des réalités humaines à la fin du salut de l’homme. En effet, à celui qui a la charge du principal, on confie aussi l’accessoire. Or les réalités humaines sont toutes ordonnées à cette fin : la béatitude ; cette béatitude, c’est le salut éternel, et les hommes y sont admis ou rejetés par le jugement du Christ, comme on le lit en saint Mathieu (25, 21). Il est donc évident que toutes les réalités humaines sont soumises au pouvoir judiciaire du Christ” (Som. Th., IIIa, Q. 59, a. 4). [2] Saint Thomas nous dit : “Trois qualités sont requises pour prononcer un jugement: 1. Le pouvoir de contraindre les sujets. Aussi est-il dit dans l’Ecclésiastique (7, 6) : ‘Ne cherche pas à devenir juge, si tu n’es pas capable d’extirper l'injustice.’ 2. Le zèle de la droiture, afin de rendre les jugements, non par haine ou par envie, mais par amour de la justice, selon les Proverbes (3, 12) : ‘Dieu châtie ceux qu’il aime, et comme un père se complaît en son fils.’ 3. La sagesse, qui sert à établir le jugement, selon l’Ecclésiastique (10, 1) : ‘Le juge sage jugera son peuple.’ Les deux premières qualités sont nécessaires avant le jugement. Mais la troisième est proprement celle qui concourt à établir le jugement ; la norme même du jugement, en effet, c’est la loi de la sagesse ou de la vérité selon laquelle on juge. Le Fils étant la ‘Sagesse engendrée’, la vérité qui procède du Père et le représente parfaitement, il s’ensuit que le pouvoir judiciaire est attribué en propre au Fils de Dieu. Aussi saint Augustin écrit-il : ‘Telle est cette vérité immuable qu’on appelle justement la loi de tous les arts, et l’art de l’artiste tout-puissant. Nous et toutes les âmes raisonnables, nous jugeons avec rectitude et selon la vérité des choses qui nous sont inférieure; ainsi, seule la vérité elle-même juge de nous, quand nous lui sommes unis. De la vérité elle-même, personne ne juge, pas même le Père ; car elle ne lui est pas inférieure. Aussi ce que le père juge, c’est par elle qu’il le juge.’ Et il conclu: ‘Le Père ne juge personne, mais il a livré tout jugement à son Fils.’ ” (Som. Th., IIIa, Q. 59, a. 1).

24 Il a ‘acquis’ ce droit par sa croix.
La parabole du jugement dernier (Mt 25, 31-46) le présente comme le Roi qui vient juger les nations en vue de leur donner une récompense ou un châtiment éternel. “Le Christ est Seigneur de la vie éternelle. Le plein droit de juger définitivement les œuvres et les cœurs appartient à Lui en tant que Rédempteur du monde. Il a ‘acquis’ ce droit par sa croix. *Aussi le Père a-t-il remis ‘le jugement tout entier au Fils’ (Jn 5, 22 : cf. Jn 5, 27 ; Mt 25, 31 ; Ac 10, 42 ; 17, 31). Or le Fils n’est pas venu pour juger mais pour sauver (cf. Jn 3, 17) et pour donner la vie qui est en Lui (cf. Jn 5, 26). Catéchisme de l’Église Catholique, n°302.

25 d’ordre surnaturel d’une part, le jugement des âmes ;
Ce pouvoir est: d’ordre surnaturel d’une part, le jugement des âmes ; d’ordre temporel d’autre part, en raison la loi de ‘cause à effet’ qui veut qu’il y a un jugement de circonstance : ce qui est bien est couronné ; ce qui est mal est voué à l’échec et est puni de manière temporelle. Le pouvoir judiciaire s’exerce aussi, dès ici-bas, avec le droit de châtier ou de récompenser les hommes durant leur vie terrestre. Le Catéchisme de l’Église Catholique (n°551 et 553) nous dit : “Dès le début de sa vie publique, Jésus choisit des hommes au nombre de douze pour être avec Lui et pour participer à sa mission (cf. Mc 3, 13-19). Il leur donne part à son autorité ‘et Il les envoya proclamer le Royaume de Dieu et guérir’ (Lc 9, 2). Ils restent pour toujours associés au Royaume du Christ car Celui-ci dirige par eux l’Église : ‘Je dispose pour vous du royaume, comme mon Père en a disposé pour moi ; vous mangerez et boirez à la table en mon Royaume, et vous siégerez sur des trônes, pour juger les douze tribus d'Israël’ (Lc 22, 29-30). ... Jésus a confié à Pierre une autorité spécifique : ‘Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : quoi que tu lies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour lié, et quoi que tu délies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour délié’ (Mt 16, 19). Le ‘pouvoir des clefs’ désigne l’autorité pour gouverner la maison de Dieu, qui est l’Église. Jésus, ‘le Bon Pasteur’ (Jn 10, 11), a confirmé cette charge après sa Résurrection : ‘Pais mes brebis’ (Jn 21, 15-17). Le pouvoir de ‘lier et de délier’ signifie l’autorité pour absoudre les péchés, prononcer des jugements doctrinaux et prendre des décisions disciplinaires dans l’Église. Jésus a confié cette autorité à l’Église par le ministère des apôtres (cf. Mt 18, 18) et particulièrement de Pierre, le seul à qui Il a confié explicitement les clefs du Royaume.”

26 Il a confié à l’Église une partie de ce pouvoir judiciaire
Il a confié à l’Église une partie de ce pouvoir judiciaire. Elle peut ainsi remettre les péchés ou imposer une sanction, actes qui ne seront pas sans effets au ciel : “En vérité je vous le dis : tout ce que vous lierez sur la terre sera tenu au ciel pour lié, et tout ce que vous délierez sur la terre sera tenu au ciel pour délié” (Mt 18, 18). Nous lisons dans saint Jean : “Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis ; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus” (Jn 20, 23)

27 Le pouvoir exécutif Le pouvoir exécutif du Christ s’exerce aussi bien dans l’ordre surnaturel que dans l’ordre naturel.

28 Dans l’ordre surnaturel
Dans l’ordre surnaturel, ce pouvoir s’exerce par l’intervention de la grâce, les sacrements, exécution des sentences judiciaires, etc. “Comme Seigneur, le Christ est aussi la Tête de l’Église qui est son corps. Élevé au ciel et glorifié, ayant ainsi accompli pleinement sa mission, Il demeure sur la terre dans son Église. La Rédemption est la source de l’autorité que le Christ, en vertu de l’Esprit Saint, exerce sur l’Église (cf. Ep 1, 22). ‘Le règne du Christ est déjà mystérieusement présent dans l’Église’, ‘germe et commencement de ce royaume sur la terre’ (cf. Lumen gentium, n°3 et 5).”[1] [1] Catéchisme de l’Église Catholique, n°669.

29 Dans l’ordre temporel ce pouvoir s’exerce par :
La divine Providence intervenant dans l’histoire Le maintien et le gouvernement de la création  L’exécution du pouvoir judiciaire 

30 La divine Providence intervenant dans l’histoire [1] :
“La création a sa bonté et sa perfection propres, mais n’est pas sortie tout achevée des mains du Créateur. Elle est créée dans un état de cheminement (‘in statu viae’) vers une perfection ultime encore à atteindre, à laquelle Dieu l’a destinée. [1] Notons quelques grandes interventions directes dans l’histoire : Sainte Jeanne d'Arc ; Lépante ; Clovis (conversion après une bataille) ; Fatima etc.

31 Nous appelons divine providence les dispositions par lesquelles Dieu conduit sa création vers cette perfection : ‘Dieu garde et gouverne par sa providence tout ce qu’Il a créé, ‘atteignant avec force d’une extrémité à l’autre et disposant tout avec douceur’ (Sg 8, 1). Car ‘toutes choses sont à nu et à découvert devant ses yeux’ (He 4, 13), même celles que l’action libre des créatures produira’ (Cc. Vatican I : DS 3003).

32 Le témoignage de l’Écriture est unanime : la sollicitude de la divine providence est concrète et immédiate, elle prend soin de tout, des moindres petites choses jusqu’aux grands événements du monde et de l’histoire. Avec force, les livres saints affirment la souveraineté absolue de Dieu dans le cours des événements : ‘Notre Dieu, au ciel et sur la terre, tout ce qui lui plaît, Il le fait’ (Ps 115, 3) ; et du Christ il est dit : ‘S’Il ouvre, nul ne fermera, et s’Il ferme, nul n’ouvrira’ (Ap 3, 7) ; ‘Il y a beaucoup de pensées dans le cœur de l’homme, seul le dessein de Dieu se réalisera’ (Pr 19, 21).”[2] [2] Catéchisme de l’Église Catholique, n°

33 Le maintien et le gouvernement de la création : “Avec la création, Dieu n’abandonne pas seulement sa créature à elle-même. Il ne lui donne pas seulement d’être et d’exister, Il la maintient à chaque instant dans l’être, lui donne d’agir et la porte à son terme (cf. Sg 11, 24-26).”[1] [1] Catéchisme de l’Église Catholique, n°301.

34 L’exécution du pouvoir judiciaire : Le Christ détient aussi ce pouvoir afin de faire respecter ses lois et de mettre en application ses jugements. Dans la parabole des talents et du jugement dernier (Mt 25, 14-46), le roi fait exécuter ses sentences et ses serviteurs lui obéissent.

35 L’intervention des causes secondes
L’exercice du pouvoir exécutif se fait toujours par des intermédiaires aussi bien dans l’ordre surnaturel que temporel. “Dieu est le Maître souverain de son dessein. Mais pour la réalisation, Il se sert aussi du concours des créatures. Ce n’est pas là un signe de faiblesse, mais de la grandeur et de la bonté du Dieu Tout-Puissant. Car Dieu ne donne pas seulement à ses créatures d’exister, mais aussi la dignité d’agir elles-mêmes, d’être causes et principes les unes des autres et de coopérer ainsi à l’accomplissement de son dessein.” Catéchisme de l’Église Catholique, n°306.

36 V. Nature de cette royauté
Le royaume est avant tout d’ordre spirituel Le royaume est aussi d’ordre temporel

37 Le royaume est avant tout d’ordre spirituel
“Mon royaume n’est pas de ce monde” (Jn 18, 36).[1] L’erreur des Apôtres et des juifs, au temps du Christ, était d’attendre la restauration d’un messianisme politique. Cette croyance sera la cause d’une incompréhension suivie d’un rejet de la messianité de Jésus. Pour entrer dans ce royaume, il faut renaître par le Baptême : “En vérité, en vérité, je te le dis, à moins de naître d’eau et d’esprit, nul ne peut entrer dans le Royaume de Dieu” (Jn 3, 5), puis se convertir et avoir la foi : “Le temps est accompli et le Royaume de Dieu est tout proche : repentez-vous et croyez à l’Évangile” (Mc 1, 15). Mais cela ne peut se faire que par le mystère de la Croix : “Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il se charge de sa croix chaque jour et qu’il me suive” (Lc 9, 23). [1] Cette réponse de Jésus à Pilate est souvent citée comme objection à la royauté sociale du Christ. Il y a une grande confusion dans l’interprétation de cette phrase. En effet, les paroles du Christ portent sur l’origine de la royauté et non pas sur le domaine ni sur la compétence de cette royauté. Il ne dit pas que son Royaume n’est pas sur ce monde ni en ce monde, mais Il dit qu’il n’est pas de ce monde. Les personnes émettant cette objection, n’acceptent pas que le Christ puisse établir des lois, enseigner et corriger ceux qui exercent un quelconque gouvernement, aussi petit soit-il. Le Concile Vatican II nous enseigne : “En effet, le Seigneur Jésus donna naissance à son Église en prêchant l’heureuse nouvelle, l’avènement du règne de Dieu promis dans les Écritures depuis les siècles : ‘Que les temps sont accomplis et que le royaume de Dieu est là’ (Mc 1, 15). Ce royaume, il brille aux yeux des hommes dans la parole, les œuvres et la présence du Christ. La Parole de Dieu est en effet comparée à une semence qu’on sème dans un champ (Mc 4, 14) : ceux qui l’écoutent avec foi et sont agrégés au petit troupeau du Christ (Lc 12, 32) ont accueilli son royaume lui-même ; puis, par sa propre vertu, la semence germe et croît jusqu’au temps de la moisson (Mc 4, 26-29). Les miracles de Jésus apportent également la preuve que le royaume est déjà venu sur la terre : ‘Si c’est par le doigt de Dieu que j’expulse les démons, c’est donc que le royaume de Dieu est arrivé parmi vous’ (Lc 11, 20). Avant tout cependant, le royaume se manifeste dans la personne même du Christ, Fils de Dieu et Fils de l’homme, ‘venu pour servir et donner sa vie en rançon d’une multitude’ (Mc 10, 45). Et quand Jésus, ayant souffert pour les hommes la mort de la croix, fut ressuscité, il apparut que Dieu l’avait fait Seigneur Christ et prêtre pour l’éternité (Ac 2, 36 ; He 5, 6 et 7, 17-21), et il répandit sur ses disciples l’Esprit promis par le Père (Ac 2, 33). Aussi l’Église, pourvue des dons de son fondateur, et fidèlement appliquée à garder ses préceptes de charité, d’humilité et d’abnégation, reçoit mission d’annoncer le royaume du Christ et de Dieu et de l’instaurer dans toutes les nations, formant de ce royaume le germe et le commencement sur la terre. Cependant, tandis que peu à peu elle s’accroît, elle-même aspire à l’achèvement de ce royaume, espérant de toutes ses forces et appelant de ses vœux l’heure où elle sera, dans la gloire, réunie à son Roi.”[1] Mais pour entrer dans ce royaume, il faut que chaque homme se convertisse avec la grâce de Dieu. Saint Thomas nous dit : “Le royaume de Dieu consiste à titre principal en des actes intérieurs, mais aussi, par voie de conséquences, tout ce qui est nécessairement lié à la réalisation des actes intérieurs, se rattache à lui. Ainsi, le royaume de Dieu étant ‘justice intérieure, paix et joie spirituelles’, tous les actes extérieurs qui s’opposent à la justice, à la paix ou à la joie spirituelles, s’opposent nécessairement au royaume de Dieu et doivent donc être interdits par l’évangile du Royaume.”[2] Le Catéchisme de l’Église Catholique (n°546) nous dit que “Jésus appelle à entrer dans le Royaume à travers les paraboles, trait typique de son enseignement (cf. Mc 4, 33-34). Par elles, Il invite au festin du Royaume (cf. Mt 22, 1-14), mais Il demande aussi un choix radical : pour acquérir le Royaume, il faut tout donner (cf. Mt 13, 44-45) ; les paroles ne suffisent pas, il faut des actes (cf. Mt 21, 28-32). Les paraboles sont comme des miroirs pour l’homme : accueille-t-il la parole comme un sol dur ou comme une bonne terre (Mt 13, 3-9) ? Que fait-il des talents reçus (Mt 25, 14-30) ? Jésus et la présence du Royaume en ce monde sont secrètement au cœur des paraboles. Il faut entrer dans le Royaume, c’est-à-dire devenir disciple du Christ pour ‘connaître les mystères du Royaume des cieux’ (Mt 13, 11). Pour ceux qui restent ‘dehors’ (Mc 4, 11), tout demeure énigmatique (cf. Mt 13, 10-15)”. [1] Constitution dogmatique Lumen gentium, n°5. [2] Som. Th., Ia-IIae, Q. 108, a. 1.

38 Le royaume est aussi d’ordre temporel
Être d’ordre spirituel, ne signifie aucunement qu’il n’est pas non plus d’ordre temporel. Le Christ a aussi l’entière souveraineté sur les choses temporelles, et ainsi peut disposer et gouverner les créatures comme bon Lui semble. Néanmoins, pendant sa vie terrestre, notre Seigneur s’est abstenu du gouvernement des affaires temporelles : “Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu” (Lc 20, 25). Ainsi, Il renvoya le gouvernement des biens terrestres aux hommes. Saint Thomas nous dit à ce sujet : “Or, bien qu’établi roi par Dieu, le Christ n’a pas voulu, pendant qu’il vivait sur la terre administrer temporellement un royaume terrestre. Ainsi dit-il lui-même en saint Jean : ‘Ma royauté n’est pas de ce monde’. Le Christ, qui venait conduire les hommes à Dieu, n’a pas voulu exercer le pouvoir judiciaire sur les réalités temporelles. Voilà pourquoi saint Ambroise écrit : ‘C’est à bon droit que le Christ rejette les biens terrestres, lui qui était descendu sur la terre à cause des biens divins. Et il n’a pas daigné se faire juge des litiges et arbitre des fortunes, lui qui a la faculté d’être juge des vivants et des morts et l’arbitre des mérites’.”[1] [1] Som. Th., IIIa, Q. 59, a. 4. Cependant, il est l’auteur unique du bonheur et de la prospérité aussi bien pour les nations que pour chaque personne. Ceci fait dire à Pie XI : “Si les hommes venaient à reconnaître l’autorité royale du Christ dans leur vie privée et dans leur vie publique, des bienfaits incroyables – une juste liberté, l’ordre et la tranquillité, la concorde et la paix – se répandraient infailliblement sur la société tout entière. En imprimant à l’autorité des princes et des chefs d’État un caractère sacré, la dignité royale de Notre Seigneur ennoblit du même coup les devoirs et la soumission des citoyens. Au point que l’Apôtre saint Paul, après avoir ordonné aux femmes mariées et aux esclaves de révérer le Christ dans la personne de leur mari et dans celle de leur maître, leur recommandait néanmoins de leur obéir non servilement comme à des hommes, mais uniquement en esprit de foi comme à des représentants du Christ. ... Si les princes et les gouvernants légitimement choisis étaient persuadés qu’ils commandaient bien moins en leur nom qu’au nom et à la place du divin Roi, il est évident qu’ils useraient de leur autorité avec toute la vertu et la sagesse possibles dans l’élaboration et l’application des lois, quelle attention ne donneraient-ils pas au bien commun et à la dignité humaine de leurs subordonnés !”[1] [1] Encyclique Quas primas, n°14.

39 Conclusion Nous pouvons conclure en citant Pie XI :
“Il faut donc qu’il règne sur nos intelligences : nous devons croire, avec une complète soumission, d’une adhésion ferme et constante les vérités, révélées et les enseignements du Christ. Il faut qu’il règne sur nos volontés : nous devons observer les lois et les commandements de Dieu. Il faut qu’il règne sur nos cœurs : nous devons sacrifier nos affections naturelles et aimer Dieu par-dessus toutes choses et nous attacher à Lui seul. Il faut qu’il règne sur nos corps et sur nos membres : nous devons les faire servir d’instruments ou, pour emprunter le langage de l’Apôtre saint Paul, d’armes de justice offertes à Dieu pour entretenir la sainteté intérieure de nos âmes.”[1] De cette doctrine de la royauté sociale de Jésus-Christ, découle tout notre comportement social. Son règne ne se limite pas seulement à notre âme, il inspire l’ensemble de notre vie. [1] Encyclique Quas primas.


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