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Les diapositives changent au clic de la souris

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Présentation au sujet: "Les diapositives changent au clic de la souris"— Transcription de la présentation:

1 Les diapositives changent au clic de la souris
Daniel Villaperla vous présente les Poèmes dis lors des tournois de bridge des « ANGES » du 17 au Attendez que la musique de Mozart démarre et prenez le temps d’apprécier les textes poétiques que vous aimez dans cette sélection… Les diapositives changent au clic de la souris

2 Fleur des champs Ghislaine Renard Il n’y avait qu’une fleur Et moi, je l’ai trouvée. Elle était en plein champ Et moi je l’ai cueillie. "Ma petite fleur des champs" Fleurs des champs devenues rares. C’est le premier doux nom A ma jeune poésie. De tous ceux que tu me donnes Dans notre intimité C’en est un qui m’est cher. Je me vois coquelicot Dans un champ de Van Gogh. Ton amour de tendresse De désir De passion. Toi qui n’as pas eu peur. Toi qui m’aimes autrement. Je connais ta richesse : Moi je connais ton cœur.

3 L'éclat des blés Paul Eluard Je marchais en direction des blés, le regard instinctivement attiré par l'azur. Juin chauffait la campagne, l'espace était rayonnant. Une colline devant moi rejoignait le ciel. Je la fixai tout en ralentissant légèrement le pas. Soudain un vent emporta mon esprit en direction de hauteurs inconnues.Je fis un voyage extraordinaire, debout, pétrifié, les pieds bien posés sur le sol.La tête ailleurs, je partis je ne sais où. Tout y brillait d'un éclat mystérieux. Un autre soleil pareil au soleil éclairait ce monde. Et je vis la colline, la même colline qui me faisait face. Mais avec une perception différente. La colline était vivante, je sentais en elle une essence vitale, une respiration intérieure. Elle échangeait des pensées supérieures avec lui aussi semblait imprégné de vie. Très vite je m'aperçus que toutes choses communiquaient avec l'ensemble du monde en se faisant passer entre elles un souffle universel plein de sagesse. Les blés à côté de la colline formaient un choeur de millions de voix suaves, chaque tige ayant son chant propre, accordé avec tous les autres. La terre sous ces blés psalmodiait je ne sais quel étrange cantique. Le ciel avait pris un autre sens. Le bleu le définissait et je ne le nommais plus ciel mais le nommais Bleu. Les oiseaux dans les airs prenaient un prix infini. Créatures éternelles, rien ne pouvait les corrompre et leur vol se prolongeait dans des immensités sans fin. Tout cela était à la fois tangible et impalpable, présent et invisible, proche et insaisissable. Je redescendis aussi vite en moi que j'en étais sorti. Je me retrouvai les pieds toujours bien ancrés sur le sol, me réadaptant à la lumière du soleil habituel, qui me parut terne. Dubitatif, perplexe et à la fois parfaitement convaincu de la réalité suprême de cette curieuse, inexprimable expérience que je venais de vivre, j'avançai vers le champ de blés comme si je devais poursuivre ma flânerie. Poussé par une puissante intuition, je tendis la main vers une gerbe de blés pour la saisir. Un éclair illumina ma main et la rendit transparente un bref, très bref instant. Si bref que l'oeil de la mouche l'a déjà oublié et que le soleil en doute encore.

4 Là, tout près de moi A mes côtés Il y a toi Le souvenir de toi Ton odeur sur mes vêtements Tes habits sur les étagères Les livres que tu m’as prêtés Et la terrible certitude Que tu vas rentrer Comme si nous étions liés J’ai besoin de ta sensualité J’ai besoin Que ton amour coule sur ma peau Que tes yeux emplissent ma solitude Que tes mains me rassurent de volupté Tu me sembles si loin Tout me paraît terne Je ne vis plus qu’à moitié Tu me manques Amélie Ambry

5 Constat Colette Haddad Je t'aime sans nuance et d'aucune façon je t'aime et puis c'est tout t'aimer comme on respire comme s'écoule l'eau et que danse le vent dans le silence blanc où les regards s'accrochent arrêtés, capturés, basculés hors du temps t'aimer et voir grandir l'onde de proche en proche je t'aime comme va tout ce qui va de soi comme va le bleu à l'immensité comme va le gant à la main épousée comme va le petit bonhomme de chemin où je vais chaque jour à chaque fois plus loin je t'aime infiniment et c'est tout et c'est bien

6 La vague inlassablement cogne de son épaule bleue le sable le mot enfle, lumineux il mugit et jette sur la rive son ventre plein il arrive empli de l'azur empli du voyage empli des profondeurs il pose ses doigts d'écume sur la rive, qu'il chatouille Le mot arrive sur la page comme la vague sur la plage j'écris. Aïda Hamza

7 Dans vos yeux Gaston Couté
Dans vos yeux J'ai vu s'amasser l'ivresse Et d'une longue caresse J'ai clos vos grands cils soyeux. Mais cette ivresse fut brève Et s'envola comme un rêve De vos yeux. Dans vos yeux Profonds comme des abîmes J'ai souvent cherché des rimes Aux lacs bleus et spacieux Et comme en leurs eaux sereines J'ai souvent noyé mes peines Dans vos yeux. Dans vos yeux J'ai vu rouler bien des larmes Qui m'ont mis dans les alarmes Et m'ont rendu malheureux. J'ai vu la trace des songes Et tous vos petits mensonges Dans vos yeux. Dans vos yeux Je ne vois rien à cette heure Hors que l'amour est un leurre Et qu'il n'est plus sous les cieux D'amante qui soit fidèle A sa promesse... éternelle Dans vos yeux. Dans vos yeux J'ai lu l'aveu de votre âme En caractères de flamme Et je m'en suis allé joyeux Bornant alors mon espace Au coin d'horizon qui passe Dans vos yeux.

8 LE PARCOURS ... RETROUVE Kacem loubay
... Et aux jours qui s'en vont Les appels reprennent Une voix résonne des anciennes contrées Une voix qui chevauche la monture de la brise Vient irriguer de son sang Les vases oubliés de mon jardin On frappe à la porte de mon cœur Je n'ai plus les mêmes sentiments Peut-être les signes précurseur d'un orage... Peut-être que je suis guéri des étreintes... Peut-être qu'il faut laisser au temps Le temps de se cicatriser... Je ne sais plus, je suis devenu un autre... Celle qui revient après des années d'oubli Dénoue de ses mains mes folles errances Elle est là, une légère valise à la main Elle est là, le corps droit, le regard pur... Elle sourit et mon cœur retrouve sa voie Elle sourit et mes mains se détachent Pour serrer cette femme qui fut par le passé L'ombre de mes anciennes randonnées Je me laisse de nouveau emporter Et nous escaladons les derrières marches Pour revivre les ailes renouvelées Une autre entente, une communion à deux Dans la dimension d'un autre parcours... retrouvé ... Je ne sais plus... ! Je viens de sceller une porte De mettre les croisées en isolement Pour laisser circuler l'air ailleurs J'ai mis un point à mes délires Une fois qu'elle est partie Longeant les artères des souvenirs Une légère valise à la main Renfermant les restes d'un amour Et les germes des séquelles du passé Le dos courbé, le regard vague Elle essaie de s'accrocher lourdement A une rampe invisible Je la suis du pas de ma demeure Et tout en s'éloignant je me sens libéré Le chemin escarpé finit par se perdre Comme se perdent les nuits sans étoiles Tout est calme, la vie continue... Le cœur ému fait place A mille autres vibrations ignorés Je m'étends sur un lit solitaire Des murs il ne reste aucune trace De l'odeur humée plus de senteur Elle a disparue de ma vie Comme elle venue en étrangère Et les jours suivent les eaux du fleuve Les levers changent mon espace Les arbres dénudés refleurissent Et je m'en vais à la recherche d'une vie Je réveille la plume au clair de lune Ecrit sur les ailes d'un papillon de nuit Les voltiges des mots ressuscités LE PARCOURS ... RETROUVE Kacem loubay

9 En jouant sur le chemin de la vie La vie parfois se joue de nous, Si la pluie tombe, que l'horizon Continue ses promesses, un Jouet s'est cassé... Enfants de la vie, les mains Vides, les joues mouillées, Un jour ou l'autre, on se Retrouve nouveau-né au Cœur tendre, à la peau nue. Fleurs fanées, livre oublié, Lettres perdues, petit air Qui rappelle sans cesse Le départ inexorable De ceux que l'on aime. Il reste en somme La somme de petits riens, Rien qui puisse vraiment Promettre une quelconque Eternité... Rien qu'une question : Existe-t-il autre chose de plus fort Que l'amour ? En somme, après ton départ, Il ne me reste qu'à te promettre Que jusqu'à ma mort Tu resteras vivant. Valérie Doussaud

10 Le jardin et la maison Anna de Noailles Voici l'heure où le pré, les arbres et les fleurs Dans l'air dolent et doux soupirent leurs odeurs. Les baies du lierre obscur où l'ombre se recueille Sentant venir le soir se couchent dans leurs feuilles, Le jet d'eau du jardin, qui monte et redescend, Fait dans le bassin clair son bruit rafraîchissant ; La paisible maison respire au jour qui baisse Les petits orangers fleurissant dans leurs caisses. Le feuillage qui boit les vapeurs de l'étang Lassé des feux du jour s'apaise et se détend. - Peu à peu la maison entr'ouvre ses fenêtres Où tout le soir vivant et parfumé pénètre, Et comme elle, penché sur l'horizon, mon coeur S'emplit d'ombre, de paix, de rêve et de fraîcheur...

11 Appel Micheline Boland C'est mémoire qui se lève A l'appel de la mer, C'est de tout le large, Des horizons De nouvelles nefs qui se fendent Tandis que des soleils, Debout Font encoche à travers rades, Que d'autres faces d'arbres Se hissent du bout des lames. Souvenirs d'enfance modifiés par l'âge, Rappel de paysages, d'odeurs, D'énoncés, de musiques, De personnes qui pèsent en mon âme.

12 J'ai perdu mon corps de déesse. A trente ans, j'ai attrapé des fesses
J'ai perdu mon corps de déesse... A trente ans, j'ai attrapé des fesses ! Trop de chocolats Trop de festins Trop de dîners arrosés de vin. Oh ! ces chocolats sont divins ! Seigneur, Seigneur Mais je ne peux plus mettre mon maillot de bain ! Me voilà devenue un boudin ! Et depuis je souffre, je souffre... Je me jure de commencer chaque matin... Mais ce soir, c'est mon petit nectar, Demain matin, c'est certain ! Et les jours, les semaines, les mois passent Et ma ligne trépasse... De temps en temps, un régime draconien Petits poudings et puis plus rien. Quatre mois de privations Quatre mois d'épuration Et puis un beau matin Ça y est, je l'ai enfin Cent dix sept livres Je peux vivre ! Et le soir même Pour fêter cela, En tête à tête Ça vaut bien ça, Un bon gueuleton Pour deux gloutons ! Marie-France Carpentier

13 JUSTE UN RÊVE Kacem loubay
Je confectionne le rêve Sur les vestiges abandonnés D'une cité en déportation Je rends la verdure oubliée Aux prairies déboisées Par les mains de la sécheresse Je fais de l'ondée des larmes Le renouvellement tant attendu De la sève millénaire La nature se revoit en éclosion Sous l'effet du retour éminent Des oiseaux migrateurs... Les pulsations reprennent le rythme Du battement de la vie quotidienne Un cœur qui se lance En dehors de sa propre paroi Et je tends une main givrée A la brise qui saute comme un caprin Qui galope comme les petits enfants Dans les champs de blé et de coquelicots Et la belle moisson qui s'étend en dorant Des pieds nus à l'horizon ouvert J'écoute les mille clameurs de la cité Qui arrivent par flots à mes oreilles Ici s'arrête mon inspiration fortuite Et ma plume errante rejoint en douceur L'écrin silencieux d'un... tiroir JUSTE UN RÊVE Kacem loubay

14 Le coeur Anna de Noailles Mon coeur tendu de lierre odorant et de treilles, Vous êtes un jardin où les quatre saisons Tenant du buis nouveau, des grappes de groseilles Et des pommes de pin, dansent sur le gazon Sous les poiriers noueux couverts de feuilles vives Vous êtes le coteau qui regarde la mer, Ivre d'ouïr chanter, quand le matin arrive, La cigale collée au brin de menthe amer. - Vous êtes un vallon escarpé ; la nature Tapisse votre espace et votre profondeur De mousse délicate et de fraîche verdure. - Vous êtes dans votre humble et pastorale odeur Le verger fleurissant et le gai pâturage Où les joyeux troupeaux et les pigeons dolents Broutent le chèvrefeuille ou lissent leur plumage. - Et vous êtes aussi, coeur grave et violent, La chaude, spacieuse et prudente demeure Pleine de vins, de miel, de farine et de riz, Ouverte au bon parfum des saisons et des heures, Où la tendresse humaine habite et se nourrit...

15 La chaude chanson Anna de Noailles La guitare amoureuse et l'ardente chanson Pleurent de volupté, de langueur et de force Sous l'arbre où le soleil dore l'herbe et l'écorce, Et devant le mur bas et chaud de la maison.   Semblables à des fleurs qui tremblent sur leur tige, Les désirs ondoyants se balancent au vent, Et l'âme qui s'en vient soupirant et rêvant Se sent mourir d'espoir, d'attente et de vertige.   - Ah ! quelle pâmoison de l'azur tendre et clair ! Respirez bien, mon cœur , dans la chaude rafale, La musique qui fait le cri vif des cigales, Et la chanson qui va comme un pollen sur l'air...

16 L'inquiet désir Anna de Noailles Voici l'été encor, la chaleur, la clarté, La renaissance simple et paisible des plantes, Les matins vifs, les tièdes nuits, les journées lentes, La joie et le tourment dans l'âme rapportés. - Voici le temps de rêve et de douce folie Où le coeur, que l'odeur du jour vient enivrer, Se livre au tendre ennui de toujours espérer L'éclosion soudaine et bonne de la vie, Le coeur monte et s'ébat dans l'air mol et fleuri. - Mon coeur, qu'attendez-vous de la chaude journée, Est-ce le clair réveil de l'enfance étonnée Qui regarde, s'élance, ouvre les mains et rit ? Est-ce l'essor naïf et bondissant des rêves Qui se blessaient aux chocs de leur emportement, Est-ce le goût du temps passé, du temps clément, Où l'âme sans effort sentait monter sa sève ? - Ah ! mon coeur, vous n'aurez plus jamais d'autre bien Que d'espérer l'Amour et les jeux qui l'escortent, Et vous savez pourtant le mal que vous apporte Ce dieu tout irrité des combats dont il vient...

17 La vie coule Littlesun  Dans mes cheveux Un peu de gris Au bord de mes yeux Un nouveau petit pli   La vie coule doucement Et son flot entraîne Mes joies et mes tourments Chaque année un peu moins de chaîne   Dans mes cheveux Un peu de gris Au bord de mes yeux Un nouveau petit pli Les années m'ont appris A mettre de côté la haine Dans mon cœur un doux ressenti Je marche maintenant sereine   Dans mes cheveux Un peu de gris Au bord de mes yeux Un nouveau petit pli   Mes pensées sont sans remords Je construis toujours mon avenir Mon chemin sera long encore Car j'ai plein de rêves à venir.

18 Mensonge Mélanie Cantin Savez-vous que je vous trompe tous
Mensonge Mélanie Cantin Savez-vous que je vous trompe tous ? Savez-vous que vous ne savez rien ? Je suis là déguisée en politesse, Mais quand je ne joue plus, Vous ne le savez pas. Savez-vous vraiment ce que ça fait De m'arracher à mon beau rôle stupide ? D'enlever mon masque souriant, Et de m'effondrer sous mes murs sombres ? Y'a le soleil qui disparaît Je dois rentrer maintenant. Mais je ne veux pas de masque ce soir, Personne ne me verra, Je vais pleurer seule Mes yeux bleus qui s'en vont.

19 Michelle Juaire Je me sens si seule ce soir Tout est trop triste Je voudrais crier Je voudrais pleurer Je voudrais t'expliquer Ce qui m'arrive Mais je suis seule ce soir Je voudrais te parler Mais tu es trop loin J'aurais besoin de quelqu'un Qui puisse comprendre J'aurais besoin de quelqu'un Qui puisse m'aider Mais je me sens si seule Ça fait mal de se savoir abandonnée Ça fait mal de se sentir rejetée C'est difficile d'accepter J'aurais besoin de parler J'aurais besoin de t'expliquer Mais je suis seule ce soir.

20 Langueur Evelyne Pannier
Je voudrais mourir Sans m'en apercevoir. M'endormir Comme chaque soir Près de toi… Comme si tu n'étais pas là. Retrouver dans le noir Mes tendresses Et mes espoirs, Tes caresses Et tes regards. Partir pour ne pas finir, Soupirs pour un souvenir. Je voudrais dormir Et d'amour, mourir. Langueur Evelyne Pannier Je voudrais mourir Sans m'en apercevoir. M'endormir Comme chaque soir Près de toi… Comme si tu n'étais pas là. Retrouver dans le noir Mes tendresses Et mes espoirs, Tes caresses Et tes regards. Partir pour ne pas finir, Soupirs pour un souvenir. Je voudrais dormir Et d'amour, mourir.

21 Offre Nathalie Feld Je suis prête à te tendre la main, pour faire avec toi un bout de chemin. Je suis prête à chercher ce chemin, que nous pourrons aller en commun. Je suis prête à prendre mon temps, pour t'écouter tout en marchant. Si tu t'égares sur ton chemin, tu me trouveras sur le mien. Mais n'attends pas de moi de chercher la route pour toi. Et n'attends surtout pas de moi d'être toujours près de toi. Sache que je vais vivre ma vie et ça sans que je m'oublie. Et rappelle-toi à chaque pas qu'il n'y a pas de garantie pour toute une vie.

22 Un petit câlin Laure Bachelier Fais-moi un câlin Un tout petit câlin Un petit câlin mutin Un petit câlin de rien Regarde-moi Embrasse-moi Là et là et là Serre-moi dans tes bras Un câlin coquin Un câlin velours Un câlin d’amour Un tout petit câlin Tu veux bien ?

23 Il pèle comme un fruit Ma gorge d'or trop mûre Qui s'échappe en murmure Sur l'écorce du lit Il me parle de vies Où l'aube s'aventure Dans des eaux tendres et pures Cerclée par ses envies Il me perce de cris Défait ma chevelure Dont les rêves fissurent Les étoiles endormies Puis je suis emportée Sur sa nuque cheval Comme ancienne vestale Dans les temples secrets Où il plante à minuit Son corps fin comme un glaive Ses paroles de glaise Dont je nais à demi. Laureline Amanieux

24 Désir Catherine Lange Les chemins du désir un à un se dessinent De tous tes traits de plume faits à l'encre de Chine. Tes mains sur moi qui s'aventurent De mes vallons à mes secrets, Ton souffle chaud qui me murmure Que contre moi tu es en paix. Ces jeux, ces joutes, ces "maintenant", Ces "viendras-tu ?", ces "je t'attends", Ce temps passé, débats d'aimants Ce temps présent, ébats d'amants, Tu fais et défais le secret De nos victoires, de nos regrets. Les draps froissés disent en silence La volupté de la romance. Enfin repu tu t'abandonnes Et tu t'endors contre mon cœur A l'oreille je te fredonne Une tendre chanson en douceur. Les chemins du désir, c'est toi qui les dessines Un à un langoureux, rien qu'à l'encre de Chine

25 Ce jour-là Bernadette Bodson-Mary Si je pouvais choisir le jour Où rejoindre le paradis Je choisirais le 22 juin Le jour de mon anniversaire Le premier jour De l'été Ce jour-là Je mettrais ma petite robe bleue Et mes chaussettes blanches Je prendrais un grand panier De cerises toutes rouges J'en accrocherais Quatre à mes oreilles Pour le voyage Et partirais en chantant Rejoindre ceux Ceux que j'ai aimés Le 22 juin oui Mais pas cette année V.bizard

26 Double tour Gertrude Millaire La tête emmêlée dans tes rêves me suis laissé glisser sur les pentes étales de tes courbes et j'ai affronté tellement de mots étranglés dans ma gorge tellement de regards prisonniers dans mes yeux tellement d'étreintes retenues dans mes bras tellement de battements étouffés sur la pierre silencieuse tellement d'amour enfermé à double tour dans cette absence que si tu ne veux pas mourir d'une overdose il te faudra une aire de temps suffisamment grande pour pouvoir absorber ma folie des grands jours

27 Joie, La fragilité du moment, La douceur de la soie, L'équilibre délicat des couleurs, L'écoute des mots murmurés. Joie, La douleur après la course, La tension du geste, Le cri au terme du saut, Le trajet imprévu de l'insecte. Joie, L'accueil des notes du carillon, Les pas sur la moquette, Le calme du logis ce matin, L'agitation de la cour de récréation. Joie, Les images bousculées par le soleil, L'indécision des formes sous le brouillard, Le jet des couleurs sur la toile, Le méli-mélo de cris sur le marché. Joie, Le chant de l'oiseau qui se rapproche, La tristesse qui devient calme, La brûlure qui vient tiédeur, Le jardin humide après la pluie. Micheline Boland

28 Dorothée Kopp La paresse est une fleur aquatique inerte et ivre d'air au champagne qui chante ce lit où tu es lézard folie d'or et de velours longtemps reine du lac désir

29 A mon revers Leïla Zhour Je porte gravé sur l'envers de ma peau le souvenir d'une heure calme Ton front sur mon épaule avait la fraîcheur des sources Tes cheveux étaient une agaçante fuite entre mes doigts  Gravure de silence dans le crissement des cigales Sa magie me fait un miroir secret Je garde les yeux clos sur une liberté de couleur  Chacun de mes baisers sur ton visage en porte le sceau  Je porte gravées sur l'envers de ma peau des heures dures Des heures où le froid ciselait des masques Mais c'était toi aussi cette fatigue amère A l'envers des douceurs silencieuses  J'avais des pierres pendues à mes respirations Et mal De ce mal qui m'efface dans ton regard Ce mal qui m'invente le fardeau de tes douleurs  Sur l'envers de ma peau s'est déposé l'éclat de ton visage A deux visages Aimés Oui, aimés tous les deux Sculpteurs de roche et de cristal dans le corps de mon souffle  Au revers de ma peau Un blason or et nuit établit l'héraldique de nos souvenirs Toi Inscrite de mon corps à mon âme

30 Natacha Péneau Un frôlement a fait fuir mon doux rêve Les bruits familiers envahissent mon esprit Ma pensée se noie dans les vagues de la mer Qui fut pendant un temps le havre de ma nuit… Le plus beau des cadeaux que la nuit m'apporte : L'inconscient dans lequel je plonge avec envie Double vie qui s'ouvre derrière la porte Dans laquelle je me vautre, et je subis ! Comme toutes choses dans la vie se terminent Le rêve s'envole au moindre petit bruit, Je reste démunie, comme une gamine Devant un grand trésor qu'on lui aurait pris.

31 Fille du vent, Au gré de mon destin farouche, Je chevauche le temps, Que mon silence touche. Aucune âme sur mon coeur N'a trouvé le pouvoir Et j'erre entre les leurs Sans qu'ils ne m'y puissent voir. Solitaire et nomade, J'y lance mes filets ; Et nul n'atteint la vague Qui porte mes secrets ! Célia Bornert

32 La force du miroir Guillaume Apollinaire J'étais, indigne, un jour, en la chambre au lit blanc Où Linda dans la glace admirait sa figure Et j'emportai, grâce au miroir, en m'en allant, La première raison de devenir parjure. Linda fut non pareille avant, mais aujourd'hui Je sais bien qu'elle est double au moins, grâce à la glace ; Mon cœur par la raison où son amour l'induit Est parjure à présent pour la seconde face. Or, depuis ce jour-là, j'ai souvent comparé Dans la chambre où la glace accepte un pur mirage, La face de Linda, le visage miré, Mais mon cœur pour élire a manqué de courage. Si, parjure toujours, pour choisir j'ai douté, Ce n'est pas qu'au miroir la dame soit plus belle ; Je l'adore pourtant d'être en réalité Et parce qu'elle meurt quand veut sa sœur formelle. J'adore de Linda ce spécieux reflet Qui la simule toute et presque fabuleuse, Mais vivante vraiment, moderne comme elle est : La dame du miroir est si miraculeuse ! Et la glace où se fige un réel mouvement Reste froide malgré son détestable ouvrage. La force du miroir trompa plus d'un amant Qui crut aimer sa belle et n'aima qu'un mirage.

33 L'empreinte Anna de Noailles Je m'appuierai si bien et si fort à la vie, D'une si rude étreinte et d'un tel serrement, Qu'avant que la douceur du jour me soit ravie Elle s'échauffera de mon enlacement. La mer, abondamment sur le monde étalée, Gardera, dans la route errante de son eau, Le goût de ma douleur qui est âcre et salée Et sur les jours mouvants roule comme un bateau. Je laisserai de moi dans le pli des collines La chaleur de mes yeux qui les ont vu fleurir, Et la cigale assise aux branches de l'épine Fera vibrer le cri strident de mon désir. Dans les champs printaniers la verdure nouvelle, Et le gazon touffu sur le bord des fossés Sentiront palpiter et fuir comme des ailes Les ombres de mes mains qui les ont tant pressés. La nature qui fut ma joie et mon domaine Respirera dans l'air ma persistante ardeur, Et sur l'abattement de la tristesse humaine Je laisserai la forme unique de mon cœur ...

34 Anna de Noailles Le temps de vivre
Déjà la vie ardente incline vers le soir, Respire ta jeunesse, Le temps est court qui va de la vigne au pressoir, De l'aube au jour qui baisse. Garde ton âme ouverte aux parfums d'alentour, Aux mouvements de l'onde, Aime l'effort, l'espoir, l'orgueil, aime l'amour, C'est la chose profonde ; Combien s'en sont allés de tous les coeurs vivants Au séjour solitaire, Sans avoir bu le miel ni respiré le vent Des matins de la terre, Combien s'en sont allés qui ce soir sont pareils Aux racines des ronces, Et qui n'ont pas goûté la vie où le soleil Se déploie et s'enfonce ! Ils n'ont pas répandu les essences et l'or Dont leurs mains étaient pleines, Les voici maintenant dans cette ombre où l'on dort Sans rêve et sans haleine. - Toi, vis, sois innombrable à force de désirs, De frissons et d'extase, Penche sur les chemins, où l'homme doit servir, Ton âme comme un vase ; Mêlée aux jeux des jours, presse contre ton sein La vie âpre et farouche ; Que la joie et l'amour chantent comme un essaim D'abeilles sur ta bouche. Et puis regarde fuir, sans regret ni tourment, Les rives infidèles, Ayant donné ton coeur et ton consentement A la nuit éternelle... Anna de Noailles Le temps de vivre

35 Aux montagnes divines José-Maria de Heredia Glaciers bleus, pics de marbre et d'ardoise, granits, Moraines dont le vent, du Néthou jusqu'à Bègle, Arrache, brûle et tord le froment et le seigle, Cols abrupts, lacs, forêts pleines d'ombre et de nids ! Antres sourds, noirs vallons que les anciens bannis, Plutôt que de ployer sous la servile règle, Hantèrent avec l'ours, le loup, l'isard et l'aigle, Précipices, torrents, gouffres, soyez bénis ! Ayant fui l'ergastule et le dur municipe, L'esclave Geminus a dédié ce cippe Aux Monts, gardiens sacrés de l'âpre liberté ; Et sur ces sommets clairs où le silence vibre, Dans l'air inviolable, immense et pur, jeté, Je crois entendre encor le cri d'un homme libre !

36 Soleil couchant José Maria de Heredia Les ajoncs éclatants, parure du granit, Dorent l’âpre sommet que le couchant allume ; Au loin, brillante encor par sa barre d’écume, La mer sans fin commence où la terre finit. À mes pieds, c’est la nuit, le silence. Le nid Se tait, l’homme est rentré sous le chaume qui fume ; Seul, l’Angélus du soir, ébranlé dans la brume, À la vaste rumeur de l’Océan s’unit. Alors, comme du fond d’un abîme, des traînes, Des landes, des ravins, montent des voix lointaines De pâtres attardés ramenant le bétail. L’horizon tout entier s’enveloppe dans l’ombre, Et le soleil mourant, sur un ciel riche et sombre, Ferme les branches d’or de son rouge éventail

37 A la limite de la lumière et de l'ombre Je remue un trésor plus fuyant que le sable Je cherche ma chanson parmi les bruits du monde Je cherche mon amour au milieu des miracles Un poème commence où la voix s'est brisée Et je fais mon bonheur en dénouant tes mains Quand nous nous rencontrons au bord d'une journée Nouvelle, au bord de l'aube où le ciel nous rejoint Odilon-Jean Périer

38 Guillaume Apollinaire La dame avait une robe En ottoman violine Et sa tunique brodée d'or Était composée de deux panneaux S'attachant sur l'épaule Les yeux dansants comme des anges Elle riait elle riait Elle avait un visage aux couleurs de France Les yeux bleus les dents blanches et les lèvres très rouges Elle avait un visage aux couleurs de France Elle était décolletée en rond Et coiffée à la Récamier Avec de beaux bras nus N'entendra-t-on jamais sonner minuit La dame en robe d'ottoman violine Et en tunique brodée d'or Décolletée en rond Promenait ses boucles Son bandeau d'or Et traînait ses petits souliers à boucles Elle était si belle Que tu n'aurais pas osé l'aimer... Cette femme était si belle Qu'elle me faisait peur

39 Autre lendemain Evariste de Parny D'un air languissant et rêveur Justine a repris son ouvrage ; Elle brode ; mais le bonheur Laissa sur son joli visage L'étonnement et la pâleur. Ses yeux qui se couvrent d'un voile Au sommeil résistent en vain ; Sa main s'arrête sur la toile, Et son front tombe sur sa main. Dors et fuis un monde malin : Ta voix plus douce et moins sonore, Ta bouche qui s'entrouvre encore, Tes regards honteux ou distraits, Ta démarche faible et gênée, De cette nuit trop fortunée Révéleraient tous les secrets.

40 Poèmes et photos Internet
Musique de Mozart : Romance du Concerto pour piano et orchestre N°20 K.466 Poèmes et photos Internet Daniel septembre Ce diaporama (13) est strictement privé. Il est à usage non commercial.


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