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N° 4 1 /10/2012 LA VOÏX DES ANCETRES BARA – SCHERF – GAUCH - LASCOMBES _________________________________________ Le journal le moins lu de la presse sporadique Editorial: Voici enfin le N°4 du journal des familles (BARA-SCHERF-GAUCH et LASCOMBES), le journal le moins lu de la presse sporadique. Il a changé de nom et il s’appellera désormais la voïx des ancêtres. Oui, la voïx est un nouveau mot qui n’est pas dans le dictionnaire mais créé de toute pièce par votre humble serviteur. Réservé uniquement à ceux qui nous ont précédé sur cette terre, la voïx signifie aussi bien la voie, le chemin qu’ils ont parcourus que la voix, les lettres, les livres, les dessins qu’ils nous ont transmis. On aurait pu écrire la voiex mais fidèle à nos origines alsaciennes/allemandes la voyelle « e » est représentée au sommet de la voyelle « i » sous la forme d’un tréma (le fameux « Umlaut » allemand). Cette voïx est importante pour mieux se connaître selon l’adage « celui qui ne sait d’où il vient, ne sait pas où il va, parce qu’il ne sais pas où il est ». Donc ce journal est important. Il nous rappelle nos origines judéo-chrétiennes (catholiques et protestantes) de notre famille qui comme le Web tissent des liens dans le temps et dans l’espace. Aujourd’hui ce journal est essentiellement consacré à Leonard BALDNER dont nous allons entendre la voix grâce au livre qu’il nous a laissé, et nous allons aussi suivre le chemin qu’il a parcouru dans les forets et sur les rivières comme chasseur et pêcheur mais aussi dans la ville de Strasbourg où sa notoriété l’a amené à être membre du Conseil-des-Quinze, suprême juridiction de la ville libre de Strasbourg. Leonard BALDNER (1612 – 1694) Qui d’entre nous, au cours de ses recherches généalogiques, n’a pas rêvé trouver un ancêtre original ? Sans que cela puisse s’expliquer rationnellement on s’attache à cette personne. On est « scotché » comme disent nos jeunes. Les raisons de cette passion naissante pourraient trouver des explications non pas dans le peu de gènes communs que nous partageons avec lui mais dans cet héritage plus spirituel, ce mystérieux inné, difficile à comprendre. De générations en générations peut on exclure qu’il existe une autre forme de transmission que génétique ? Nous avons célébré, en 2012, le 400è anniversaire de la naissance Leonard BALDNER ( ). Deux sources nous renseignent sur sa vie : les nombreuses copies de son manuscrit et les registres presbytériens. Qui était Léonard BALDNER ? Un alsacien de Strasbourg, issu d’une famille de pécheurs depuis plusieurs générations, il se disait « pêcheur et forestier » ou « pêcheur et chasseur » mais il était aussi un grand scientifique méconnu, un fin gourmet, un homme d’humour et d’une étonnante spiritualité. Il est considéré de nos jours pour être un précurseur de l’aquariophilie moderne et de l’éthologie et pour les alsaciens le père des naturalistes et le premier écologiste. Leonard BALDNER de la tribu des pêcheurs. Léonard BALDNER était issu d’une famille importante de Strasbourg : les BALNER /BALTNER /BALTHNER /PALTNER qui y étaient déjà installés au XVè siècle selon les archives de la ville. Dans la première moitié du XVIè siècle, grâce aux notes généalogiques de Mr Christian Wolff, tirées du notariat de Strasbourg ( )1, on note le paronyme BALDNER associé à la profession de pêcheur aux prénoms de Hans ; Anselme, Henricus, Marx et Jacob. Leonhard BALDNER ( ) ( ) Johannes Jacob ( ) Anna Barbara ( ) Anna Maria BOHNERT ( ) Sophie REINHARDT ( ) Frédéric Guillaume SCHERF ( ) Louis Théodore ( ) Jeanne SCHERF ( ) Henri BARA ( ) Jacques BARA ( ) 1 Christian Wolff (BCGA 172, p 200 (2010)

2 2 Dans la deuxième moitié de ce siècle on peut relever dans les registres de cette paroisse de St-Guillaume au moins 8 personnes portant ce patronyme qui sont pêcheurs sans pouvoir établir un lien de parenté entre elles. Ils appartiennent vraisemblablement tous à la tribu des pêcheurs. Jacob BALDNER qui avait épousé le 6 janvier 1572 (Paroisse St-Guillaume) Catherine HUSS pourrait être le grand père2 de Leonhard BALDNER ( ). De ce couple naquit 3 enfants : Jacques (1572), Jean (1574) et Charles (1581). Ce dernier est vraisemblablement le père de Léonard. Jacob BALDNER eut un autre fils nommé Marzolf (1577) dont curieusement le nom de la mère n’est pas mentionné sur l’acte de baptême ! Ce qui est certain, c’est que le père de Léonard BALDNER s’appelait Charles et il épousa le 8 août 1603 Ursule MOCK. Il était pêcheur, directeur de la tribu des pêcheurs ( ). On peut noter sur différents actes d’autres qualificatifs : bourgeois3, échevin4 depuis Il était aussi membre du Conseil-des-Quinze5 ( ). Huit enfants naquirent de cette union: Jacob (1605), Carolus (1607), Diebold (1610), Leonhard (1612), Jacobéa (1615), Diebold (1618), Hans Georg (1622) et Catharina (1626). Léonard BALDNER. né le 9 janvier 1612 était donc le 4ème enfant de ce couple. Charles BALDNER se remaria en 1641 avec Marie FROEREIS. Léonard BALDNER fut baptisé, il y a 400 ans, en l’église St-Guillaume de Strasbourg le 9 Janvier Il se maria dans la même paroisse le 4 février 1636 avec Salomé FRIES dont le père était Cordier de la ville. Quatre enfants naquirent de ce mariage. En 1637 à la naissance d’Ursule, il est pêcheur. En 1640, sur l’acte de naissance de Salomé, il est mentionné comme pêcheur et bourgeois. Puis naquirent Marie (1643) et Léonard (1645). A la naissance de ce dernier, sa profession déclarée était « Wasserzoller » (Préposé au péage aquatique). Après le décès de Salomé, il épousa le 15 juillet 1650 en l’église Saint-Pierre-le-Jeune Ursule SPENGEL, fille d’orfèvre. Il est toujours à cette époque « Wasserzoller » mais il devient alors aubergiste à la Robertsau (Ruprechtsau), un faubourg actuel de Strasbourg. De cette deuxième union naquirent 5 enfants : Charles (1651), Abraham (1654), Anne Ursule (1656) Jean (1658) et Jacques (1664)6. A la naissance, d’Abraham, Léonard BALDNER est « Haagmeister» (conservateur des Eaux et Forêts). Au décès de sa deuxième épouse, il se remarie une 3ème fois, 13 avril 1665 avec Barbara GROSS, fille d’un professeur d’hébreu et prédicateur. Il eut encore 4 enfants : Benoît (1667), Barbara 1668) Catharina (1670) et Andréas (1673). A la naissance de Catherine, il est « Haagmaster und Holtzwart » (Conservateur des eaux et forêts et préposé aux bois). A la fin de sa vie, il deviendra assesseur au Grand Conseil. Il expira le 4 février 1694 (église St-Guillaume) à l’age de 82 ans. Il est enterré au cimetière Saint-Urbain à Strasbourg. C’était donc un éminent biologiste mais en même temps un haut fonctionnaire de la ville libre de Strasbourg et une personnalité en tant qu’assesseur au Grand Conseil. 2 la filiation très probable : Charles BALDNER né à Strasbourg le fils de Jacques BALDNER, pêcheur et « Ratherr », épouse le à Strasbourg Catherine, fille de Jean H(A)USS; malheureusement l’acte de mariage de Charles BALDNER avec Ursula MOCK n’est pas filiatif. 3N’est pas bourgeois (Bürger). qui veut ! Le droit de bourgeoisie s’achète et suppose une certaine fortune. Pour être un Bourgeois, il fallait obligatoirement habiter le village et surtout y posséder des terres. Être bourgeois donne des droits politiques (participation aux élections) mais aussi des obligations (service de guet). Chaque bourgeois doit s’inscrire dans une corporation en fonction de son métier (notes du Musée Historique de Strasbourg). 4Avant la Révolution, la plus importante institution du village était le Tribunal (=Gericht) où siégeaient les Échevins (Gerichtshöffen ou Schöffen) qui étaient désignés par tirage au sort parmi les bourgeois. 5Avant la Révolution française, la ville de Strasbourg était gérée par une sorte de gouvernement autonome appelé le Conseil-des-Quinze (Funfzenerwörth). Crée en 1433, à l'époque où Strasbourg était encore une république autonome et non une ville française, ce conseil était chargé de gérer les affaires intérieures et les affaires financières de la cité (en d'autres termes, il se comportait comme une sorte de super Ministère de l'Intérieur et des Finances). Bien qu'il survécut à l'annexion de l'Alsace par la Couronne française, le Conseil-des-Quinze ne put rien contre la force destructrice de la lame de fond révolutionnaire de 1789. 6Ce cinquième enfant est souvent oublié des généalogies connues de Léonard BALDNER [Véronique Muller BCGA 170 : 79—81 (2010)]. Il est né le 30 juin 1664 (paroisse St-Guillaume) eut probablement une descendance car le se maria le 4 juillet 1691 (paroisse St-Guillaume) avec Ursula FRÖREIS.

3 Léonard Baldner, un scientifique méconnu
3 Signature de Léonard Baldner en 1680 lors du mariage de son petit fils. Remarquez que le prénom Leonhardt s’écrit Lönhardt le tréma (Umlaut) remplace le « e ». Léonard Baldner, un scientifique méconnu Léonard BALDNER n’appartenait pas au monde scientifique. Il vivait probablement modestement entouré de nombreux enfants et animaux. Il est difficile de s’imaginer la vie quotidienne de cet homme au milieu d’une ribambelle d’enfants et une envahissante « ménagerie » : élevage de poissons, d’oiseaux, et insectes en bref tout ce qui est en relation avec le milieu aquatique. Il semble que Léonard BALDNER ait été un des précurseurs de l’aquariophilie puisqu’il emploie une série de technique similaire aux aquariophiles modernes : l’usage de récipient (sol, eau, plantes aquatiques), capture et acclimatation des poissons, nourrissage avec des proies vivantes et changement partiel de l’eau7. Ses fonctions de conservateur des forêts de la ville de Strasbourg devaient lui donner la possibilité d’explorer à fond les environs de la ville, à cette époque riche en marais et en forêts inaccessibles. Un de ses mérites qui fait de lui un authentique homme de science, est de croire que ce qu’il voit comme le souligne le frontispice de son manuscrit quand il parle « des oiseaux, quadrupèdes, insectes et annélides que j’ai moi-même tirés, les poissons pêchés, et tenus dans mes mains ». De même il ne croit pas aux fables et légendes populaires : « les poissons comme la lotte ou la carpe ne naissent pas de la vase, comme on l’a décrit, mais de ses propres œufs ». Comme Pasteur plus tard, il ne croit donc pas à la génération spontanée. En ce qui concerne l’anguille, il affirme : « Beaucoup de personnes n’en mangent pas, sous prétexte qu’elle s’accouple avec les serpents. Le fait est bien invraisemblable attendu que l’anguille se cache volontiers et n’apparaît pas le jour, ou n’apparaît que quand les eaux sont troubles ». Par l’étude du comportement animal, il peut être considéré comme un précurseur de l’éthologie avant Jean Henri Fabre ( ). Tous les animaux qu’il avait « lui même tenu dans sa main » étaient méticuleusement répertoriés en précisant la date et les conditions de la capture. Ils étaient décrits avec précisions, parfois dessinés, pesés, disséqués. L’estomac était examiné avec attention pour mieux connaître le régime alimentaire. La dissection pouvait être plus poussée et les œufs de poisson minutieusement comptés. Poissons et volatiles étaient parfois tués pour être mangés. Les plus chanceux pouvaient être gardés vivants très longtemps pour être mieux observés. Toutes ces qualités font indubitablement de Léonard BALDNER un vrai scientifique de la trempe de Cuvier, de Valenciennes ou de Müller qui citent son œuvre 200 ans plus tard. Il a été méconnu par les scientifiques de son temps parce qu’il n’a jamais publié ses observations qui n’ont donc pas pu être diffusées largement. A cette époque la recherche scientifique n’était pas conditionnée par l’adage « publie ou crève ». Son œuvre nous est parvenue grâce à 5 manuscrits originaux richement illustrés. Les 5 manuscrits de Léonard BALDNER Il s’agit en fait d’une seule oeuvre rédigé entre 1653 à 1687 reproduite dans 5 manuscrits8. De plus, 5 copies de ces écrits ont été réalisées plus tard. En dehors de l’exemplaire actuellement au British Museum de Londres qui est de 1653, les 4 autres manuscrits sont datés de Ils montrent entre eux quelques variations concernant certaines descriptions, dessins ou commentaires. Ses observations ont commencé en 1628 à l’âge de 16 ans et se terminent en 1687 à l’âge de 75 ans. Il s’adressa au strasbourgeois Johann WALTER, peintre animalier célèbre en son temps pour exécuter les illustrations de son œuvre. 7J. Teton A propos de l’histoire de l’aquariophilie : Aquarama 6 (1969) 8Reiber, F.: L’histoire naturelle des eaux strasbourgeoise de Léonard Baldner (1888). In Bulletin Soc. Hist. Nat., Colmar, , p 1-114

4 4 Ce manuscrit se divise en trois parties : - Les oiseaux, - Les poissons et les écrevisses, - les quadrupèdes, batraciens, mollusques, annélides et insectes, précédées d’une introduction. Son œuvre décrit un ensemble de 72 oiseaux, 42 poissons et 52 autres animaux tous en relation avec le milieu aquatique. Il dédicace son œuvre à « tous les amoureux de la chasse sur la terre et sur l’eau ». L’introduction commence par une suite de réflexions sur les passages de la Bible relatifs aux poissons, aux grenouilles, aux oiseaux et aux pêcheurs. Puis il présente son terrain d’étude Strasbourg, ville admirablement située au contact de quatre cours d’eau poissonneux et giboyeux : le Rhin, l’Ill, la Bruche et la Kinzig. Il se défini enfin comme un passionné de pêche et de chasse et conclut par cette maxime : « Lust und Lieb zu einen ding macht alle Müh und arbeit gering ». Le manuscrit probablement le plus complet a malheureusement été détruit lors de l’incendie de la bibliothèque publique pendant le siège de Strasbourg, le 24 août Son histoire est intéressante parce qu’elle montre les efforts de la famille BALDNER pour que ce manuscrit reste dans la famille et nous permet de confirmer des données généalogiques sur sa descendance. En effet, Léonard BALDNER avait dédié ce manuscrit personnel à son 13ème et dernier enfant André pour qu’il lui revienne après sa mort. Léonard BALDNER. avait écrit sur ce livre : « Ce livre ayant été copié par mon fils André à l’âge de 12 ans, je décide qu’il lui appartiendra en propre. Ce 2 janvier Léonard BALDNER, père. L’auteur y avait fait des additifs jusqu’en Une autre dédicace était aussi inscrite dans ce livre : « Ce volume m’ayant été offert par la sœur de feu André BALDNER, je l’offre à mon tour à mon fils Jacques HIRSCHEL, sous la condition qu’il le léguera à son fils aîné s’il est pêcheur et ainsi de suite. Ce 13 mai 1725, Léonard HIRSCHEL». Salomé, la sœur d’André BALDNER était la femme de Jean Jacques HIRSCHEL mère Léonard HIRSCHEL. Puis Jean André SILBERMANN ( ) négocia pendant 14 ans pour acheter ce manuscrit à la famille HIRSCHEL. A sa mort en 1783, il légua ce précieux manuscrit à la ville de Strasbourg et c’est ainsi qu’il disparu lors de l’incendie de 1870. Les copies du manuscrit. Il en existe 5 anciennes copies du manuscrit original réalisées avant Une traduction en français (partielle) de son œuvre a été publiée par F. REIBER8 en 1888 mais l’œuvre complète a été publiée (en allemand et en gothique) par Robert Lauterborn en Ce dernier livre peut être facilement acheté sur internet. Puis en 1973, un fac-similé a été réalisé par des éditeurs allemands de Stuttgart « Muller et Schlindler »10. 9Robert Lauterborn : Das Vogel Fisch und Thierbuch : Des Strassburger Fischers Leonhard Baldner aus dem Jahre 1666 (1903). 10Leonadd Baldner : Vogel-, Fisch-und Thierbuch. Stuttgart: Verlag und Schindler, 1973.

5 5 A Strasbourg devant le quai des pêcheurs, en face de la maison de Léonard Baldner, on organisait des joutes nautiques. La corporation de bateliers célébrait chaque année le « Jeu de l’Oie » (Gaenselspiel ), ainsi nommé parce qu’on essayait de s’emparer d’un malheureux volatil attaché à la corde tendu à travers la rivière, pendant qu’on passait à toute rame au dessous

6 6 Les deux portraits de Léonard Baldner.
On peut admirer au Musée Historique de Strasbourg un tableau (huile sur toile) daté de 1665 intitulé « les joutes nautiques (Gaenselspiel)». Il est souvent attribué à Léonard BALDNER mais il est plus vraisemblable que ce dernier l’ait peut être composé et qu’il ait été peint par Johann Georg WALTER le jeune. En effet, cette oeuvre est signée "Johan Georg Walterus junior pinxit Anno 1665 september". Celui-ci a déjà beaucoup oeuvré pour et avec Léonard BALDNER en illustrant son manuscrit. A ceci vient s'ajouter l'indication "Leonhart Baltner inventor". La peinture représente plusieurs variantes de joutes nautiques11, jeu fort populaire à l'époque, dans le bassin de l'Ill devant le quai des Pêcheurs. La maison achetée par BALDNER au batelier Hans KOLB en 1636 est probablement la bâtisse bourgeoise située à droite de l'arbre le plus haut. Un canard semble du reste pointer de son bec cette maison12 (Voir tableau page 5). Dans la partie inférieure de la toile et au milieu de celle-ci, on distingue un groupe de trois personnes (figure ci-dessus à gauche) dont l'une, la plus jeune, peint ou dessine. Le personnage à moustache et barbiche se tenant à la droite du peintre et semblant lui donner des indications n'est autre que Léonard BALDNER tandis que l'homme aux cheveux argentés à gauche du peintre semblant lui aussi donner des conseils est le célèbre peintre strasbourgeois Johan WALTER ( ) père de Johan Georg WALTER. Il semble qu’il existe un autre portrait de Léonard BALDNER qui a été publié dans un article de la revue américaine « the Auk13 » et qui proviendrait du « Tollman manuscrit ». Ce portrait en noir et blanc se trouve aussi reproduit sur le Fac-similé des éditeurs de Stuttgart14. Ce portrait suggère que Léonard BALDNER était de taille modeste. Il le représente à l’âge de 39 ans (figure ci-dessus à droite). Son visage trahit sa personnalité. On est frappé par son expression suggérant l’étonnement et l’émerveillement qui sied à un homme de science. Ce visage devait être familier à tous les poissons qu’il a « tenu dans ses mains ». Il n’a pas le regard hautain, ni imposant, ni autoritaire comme on pourrait se l’imaginer d’un haut fonctionnaire et dignitaire de la ville mais montre une attitude empreinte d’humilité. 11La corporation des bateliers à Strasbourg célébrait chaque année le Goenselspiel nommé aussi « jeu de l’Oie » parce qu’on essayait de s’emparer d’un malheureux volatile attaché à la corde tendue à travers la rivière, pendant qu’on passait à toutes rames par-dessous. 12Cette maison correspondrait au N° 15 de la Fischerstrasse (Almanach 1983 des Dernières Nouvelles d’Alsace page 88) N° 15 et 20 d’après Jean-Michel Wendling (http//maisons-de-strasbourg.fr.nf)ou N°22 d’après Wilfred Helmlinger. ( 13J.C. Phillips Leonard Baldner, seventeenth century sportsman and naturaliste : An unrecorded copy of his book, containing his portrait The Auk 42 (3): (1925). 14Peut-être ce portrait est reproduit sur le manuscrit du British Museum de Londres. Mes recherches pour trouver une photo couleur de ce portrait sont restées infructueuses. Merci à toutes personnes qui pourraient me renseigner sur ce sujet.

7 7 Léonard BALDNER, un fin gourmet
Leonard BALDNER aimait le monde aquatique à cause de sa beauté comme l’atteste son souci de les dessiner. Sa passion pour tout ce qui va son chemin dans et sur les eaux allait jusqu’à la dégustation de toutes les espèces de volatiles et poissons qu’il avait « tenus dans sa main ». Il aurait mangé de tous les oiseaux décrits par lui, depuis la poule d’eau jusqu’ à l’hirondelle de mer, que personne ne goûterait aujourd’hui et qui alors comptait parmi le gibier comestible15. Son manuscrit contient une grande quantité de recommandations incluant l’époque où il faut les manger, les meilleurs morceaux mais aussi quelques recettes de cuisine. Laissons parler ce fin gourmet : « Les carpes à miroir sont les meilleurs. Il y en a aussi qui n’ont ni frai, ni laitance. On les appelle fainéantes (Müssiggoenger) et on les prise par-dessus toutes. Ce qu’il y a de mieux dans la carpes, c’est la gueule, ce qu’on appelle la langue de carpe. Le frai a lieu en mai ou juin. C’est alors qu’elles sont moins bonnes. En avril elles sont les meilleurs ». « Il faut cuire la tanche plus longtemps que les autres poissons, car elle a une chair dure, qui n’est pas aussi malsaine qu’on le prétend, mais qui au contraire, a un goût fort agréable quand elle est bien épicée et cuite ». Léonard BALDNER, un homme d’humour L’humour de Léonard BALDNER peut se lire sur le visage de son portrait mais aussi dans ses écrits dans la manière d’observer le comportement animal ou dans les joies que lui ont apporté ses chasses et ses pêches. En voici quelques exemples. Chez le grand butor (grosse Rohrdommel : Ardea stellaris, L.) « ce qu’il y a de meilleur en lui, ce sont ses ongles, et spécialement celui de derrière, qui peut servir de cure-dent ». « Assis sur le sol sur les pattes postérieures les castors font leur toilettes à la manière des singes ». Il aime aussi plaisanter sur lui-même montrant qu’il ne se prend pas toujours au sérieux quand il se compare à un pauvre pêcheur qui comme Saint-Pierre à pêché toute la nuit et n’a rien pris. Leonard BALDNER, un homme de foi. C’est peut être une partie de la personnalité de Leonard BALDNER la moins comprise. Quelques convictions religieuses sont exprimées dans la préface de son manuscrit. M.F. REIBER qui a traduit en français une partie de son oeuvre en 1888 considère cette préface comme un véritable sermon dans lequel BALDNER recherche dans la Bible les passages relatifs aux les poissons, aux grenouille, aux oiseaux et aux pêcheurs8. Il appelle à son aide le témoignage ou l’exemple de Moïse, Jonas, Saint Luc, Saint Mathieu et Jésus Christ. Il parle d’un exorde dans le goût puritain de son temps. Un autre spécialiste de son œuvre, R. ALLGAYER16 parle d’un « véritable fatras de sermon puritain ». A ma connaissance, la traduction française de cette introduction n’a pas été publiée. Mme Odile Peres en a fait récemment la traduction ci-dessous à partir du livre de Robert Lauterborn9. Ces références bibliques peuvent peut être s’expliquer par le fait qu’il avait épousé en troisième noce en 1665 Barbara GROSS qui était la fille d’un professeur d’hébreu. Il est cependant curieux de voir que le mot hébreu souvent traduit par monstre marin dans le livre de la Genèse (Gn 1,21) a été traduit par « baleine » par Léonard BALDNER comme dans le livre de Jonas (Jon 2,1) alors que l’hébreu emploie deux mots différents. On peut se demander si son beau père, professeur d’hébreu, avait lu ce manuscrit. On a souvent tendance à penser que l’homme de science n’a qu’un esprit rationnel et n’a confiance qu’en ce qu’il peut voir, mesurer ou quantifier. C’est raisonner sans compter le grand nombre d’illustres scientifiques pour lesquels au contraire leurs observations et leurs découvertes les orientent vers l’idée d’un monde intelligible et intelligent qui ne peut être que l’œuvre d’un Dieu créateur. C’est peut-être la signification de cette introduction de Léonard BALDNER qui n’est ni un sermon puritain, ni un exorde. Il valorise son manuscrit qui étudie tout ce qui « va son chemin dans les eaux» en citant la Bible qui est un des fondements de notre civilisation judéo-chrétienne. 15F. Bleicher Annale de l’est Bibliographie 16R. ALLGAYER, Un Naturaliste et son œuvre oubliés : Léonard BALDNER – Supplèment à la revue française d’Aquariologie 1 (1991)1-12.

8 8 « A tous les amoureux de la chasse sur la terre et sur l’eau.
Très cher et distingué lecteur, le Seigneur Tout Puissant a permis à l’Homme de régner sur les poissons de la mer, sur les oiseaux et les reptiles, comme on peut le lire au Livre 1 de Moïse17 au chapitre premier. Ainsi parla Dieu le Seigneur  : Que les eaux frémissent de créatures vivantes et mouvantes, et d’oiseaux, et il créa la baleine. C’est ainsi que les poissons ont reçu les premiers sa bénédiction, ensuite ce furent les oiseaux, et toutes sortes d’animaux, et Dieu dans l’ancien et le nouveau Testament a fait de grands miracles sur les eaux, les poissons, oiseaux et grenouilles, comme on peut le lire au second livre de Moïse au chapitre 818 s’agissant des grenouilles. Au second livre de Moïse au chapitre 16 où il est question des sauterelles. Dans le livre du Prophète Jonas au chapitre 1 au sujet de la grande baleine. Dans d’Evangile selon St Luc, chapitre 5 au sujet de la pêche miraculeuse. Dans l’Evangile selon St Mathieu au chapitre 15 au sujet de la maigre pêche et dans celui selon St Marc au chapitre 1719 au sujet du poisson qui avait dans la bouche un denier ou sou d’étain. Mais ce sont surtout les miracles du Christ qui ont eu lieu sur les eaux, et touchant aux poissons, oiseaux et grenouilles, et l’on pourrait ici multiplier les exemples, mais surtout le Christ notre Seigneur lui-même a dit- aux pêcheurs : Suivez moi, sur quoi ils ont aussitôt tout quitté et ont suivi le Christ Notre Seigneur, ainsi qu’on peut le lire au chapitre 5 de l’Evangile selon St Luc. Et c’est ainsi que ces anciens et bons pêcheurs ont fait connaître à leurs descendants que tous les pêcheurs qui se nourrissent jour et nuit de ce que leur donnent les eaux, iront vendre leurs poissons à Bethlehem20 et ne devront compter que sur eux-mêmes et sur la bénédiction du Christ pour leur venir en aide » Il semble aussi que Léonard BALDNER se soit intéressé à la communauté juive strasbourgeoise et particulièrement à leurs habitudes alimentaires. Par exemple concernant le grand butor il signale: « la chair de cet oiseau était interdite au juif. Au 121è Psaume, parait le butor, solitaire dans le désert et recherchant les lieux marécageux19. Certes, les rapport entre la science et la foi ont dans l’histoire étaient parfois houleux (Galilée, Harvey, Champollion) mais on oublie qu’il existe de nombreux scientifiques croyants. Je ne peux m’empêcher de citer ici Charles Oberling ( ). Bien que né à Metz, il a été strasbourgeois de cœur, fondateur et premier Directeur de l’Institut de Recherches sur le cancer à Villejuif (Institut du CNRS) et qui écrivait : « La Science est restée Science et les mondes restent différents dans lesquels se meuvent le savant et le prêtre. Mais l’un et l’autre peuvent espérer qu’un jour, peut être, nos efforts permettrons de mieux connaître la grande pensée, la grande idée qui s’inscrit dans chacune de nos cellules, qui se reflète dans tout ce qui vit. L’un et l’autre peuvent espérer que l’homme, le lutteur, le chercheur infatigable recevra un jour la suprême récompense de ses efforts, la révélation du grand secret de son existence et qu’avant de disparaître de cette planète, il pourra comprendre le sens profond…. de la contemplation divine du septième jour. » 15 Livre 1 de Moïse = La genèse = Gn 1, 21 16 second livre de Moïse = exode = Ex 8 17 Il s’agit de Mathieu 17, 27 18 Pourquoi Bethlehem? Difficile à comprendre 19 Le Psaume 121 ne mentionne pas le butor. Le mot hébreu correspondant à butor est le plus souvent traduit par hérisson. Les interdits alimentaires sont reportés dans le Deutéronome mais il n’est pas question de butor. Peut être y avait il confusion avec le héron? 20 Bulletin du Cancer 47 (2) (1960).

9 9 L’héritage Qu’a-t-on hérité de notre ancêtre Léonard BALDNER? Au niveau des gènes, étant un descendant à la dixième génération, j’ai hérité statistiquement parlant de 1/1048éme des gène de Léonard BALDNER. Si on estime à le nombre approximatif de gène chez l’homme, j’ai donc hérité d’environ 300 gènes de Léonard BALDNER (mon père 600). Ceci est peu pour expliquer la passion commune que mon père avait pour la chasse et la pêche puisque comme son ancêtre et bien qu’il ait développé d’autres aptitudes dans le domaine des sciences, c’est certainement la pêche et la chasse qui étaient les plus cheres à son cœur comme l’atteste un page de son journal intime (ci-dessous). Comme son ancêtre, il notait avec précision, le jour et même l’heure, le nombre de ses prises ainsi que le poids. Il aimait la chasse (lièvre, sanglier, chevreuil) et la pêche à la truite aussi bien de la pêche à pied en mer. Sur ce dernier point, je pense pas me tromper en disant que la nouvelle génération contient quelques fans de cette pêche à pied où le homard fait parti des trophées annuels (surtout quand le malouin n’est pas là). Pour ma part, je me questionne sur mon engouement , étant adolescent, pour le milieu aquatique. Bien qu’habitant Paris, la rue Massenet se souvient de toutes les bestioles que je conservais dans des aquariums (dytiques, hydrophyles, larves de libellules, grenouilles, crapauds etc… et autres bestioles rampantes. 24 au 28/2 Souillac, le 25 montant avec Jeanne la vieille côte de Brive aperçu vers 11h le soleil éclipsé à travers la brume, la vie qui se dissipe printanières. Beaux temps surtout les après midis. 5/6/71 à Bois Chapelle – pratelles et marasmes. 23/7 à St Germain framboises surtout blanches. 7 et 9/8 Belle pêche de crevettes ( ~ 1Kg) sous le caillou Minquer 6/8 lever lune éclipsée totalement. 16/3/72 au long rocher 2 homards, 7 étrilles et un poupard 20/3/72 morilles dans le petit champ 21/3/72 Iris fleuri, premières fleurs de fraisiers et pommiers 3/4/72 1ères hirondelles à Gouville, 1ère morille à la Rogerie 7/4/72 1ères fleurs de pommiers (Astrakhan) 11/4/72 le jardin est blanc de grêlons 6/5/72 Bonne cueillette de pleurotes dans les dunes 10/6/72 11/6/72 pris 7 grosses en revenant de Minquères 13/8/72 premier cèpe et premières mures à Bois Roger 22/8/72 revu dans Gémeaux et Orion à 6h 23/9/72 pris petit homard aux Segnes 24/5/72 Ouverture - manqué un lièvre et une faisane 28/9/72 manqué un perdreau 8/10/72 tué un lapin aux Hougues (dunes) le soir encore des hirondelles à Coutainville. 12/10/72 Tué 2ème lapin aux Hougues 1/11/72 tué lièvre (3,6 kg) dans le champs Letourmy 15/11/72 Paris première neige 28/12/72 Cornus males en fleur au Bois de Boulogne 30/12/72 petite touffe feuillus crocus précatelan

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