Surveillance des maladies infectieuses chez les Utilisateurs de Drogues par Injection Épidémiologie du VIH 1995 - 2014 Épidémiologie du VHC 2003 - 2014.

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Transcription de la présentation:

Surveillance des maladies infectieuses chez les Utilisateurs de Drogues par Injection Épidémiologie du VIH Épidémiologie du VHC Chercheurs : Michel Alary Carole Morissette Élise Roy Pascale Leclerc Le groupe d’étude SurvUDI Coordination : Karine Blouin Décembre 2015 Le réseau SurvUDI :

2 Montréal Regina Sudbury Winnipeg Québec Outaouais Ottawa Abitibi/Témiscamingue Saguenay/ Lac St - Jean Montérégie Estrie Mauricie/ Centre du Québec Le réseau SurvUDI I-Track Edmon ton Kingston Prince George Thunder Bay Réseau SurvUDI :  Implanté en 1995  En 2014 : 8 régions du Québec + ville d’Ottawa Réseau canadien I-Track :  Implanté en 2003 Vancouver Island Toronto Qu’est-ce que SurvUDI?

33 Méthodologie Où se fait le recrutement? Principalement dans des centres d’accès au matériel d’injection stérile:  Sites fixes, unités mobiles, travailleurs de rue (ex : Cactus- Montréal, Point de Repères, Spectre de rue, Le BRAS, Arrimage Jeunesse)  Centres de réadaptation, prisons, SIDEP, … Origine des données  Analyses d’échantillons de salive pour la recherche d’anticorps anti-VIH et anti-VHC  Questionnaire administré par un interviewer (30 min.)

44 Caractéristiques sociodémographiques Répartition des participants au 31 mars 2014  individus ont répondu à questionnaires  75,7 % d’hommes dont l’âge moyen est de 35,6 ans  24,3 % de femmes dont l’âge moyen est de 30,7 ans  Durée médiane de consommation par injection Hommes : 11 ans Femmes : 7 ans  Études secondaires complétées : 49,7 %  Lieux de résidence (6 derniers mois)  Appartement/maison : 78,5 %  Sans domicile fixe : 40,1 %  Chambre (hôtel, motel, pension) : 20,3 %  Centre de détention : 12,6 %

5 Caractéristiques sociodémographiques (suite) Montant ($)n/1917% Moins de ,2 500 à , à , et plus38019,8 Revenu mensuel habituel de toutes sources, Orientation sexuelle Proportion chez les Femmes (n=434)Hommes (n=1508) Hétérosexuelle72,489,3 Bisexuelle22,35,8 Homosexuelle4,84,4 Autre0,5 Orientation sexuelle, Pays de naissance, n/1936% Nés au Canada – non Autochtones162283,8 Nés au Canada – Autochtones23712,2 Nés ailleurs qu’au Canada (Au Canada depuis 25 ans en moyenne)774,0

Principales drogues injectées derniers mois Dernier questionnaire complété Médicaments opioïdes (prescrits ou non): Dilaudid méthadone morphine suboxone oxycodone/oxycontin Hydromorph-Contin autres médicaments opioïdes non prescrits (incluant fentanyl, demerol, codéine, OxyNEO et mélange de cocaïne et d’opiacé autre que l’héroïne ).

7 Principales drogues Tendances (31 mars 2014) 6 derniers mois Dernier questionnaire complété

8 Drogue injectée le plus souvent, derniers mois Dernier questionnaire complété, NP*: non prescrit Principaux médicaments opioïdes : Dilaudid NP* : 18,3 % Morphine NP : 9,8 % Oxycodone NP : 3,0 %

Injection de restes de drogue, Injection de restes de drogues (wash) extraits à partir d’un coton, d’un filtre ou d’un contenant :  Oui : 59,1 % (1135/1920) Est-ce que c’est arrivé que le coton, le filtre ou le contenant utilisé pour faire le wash avait été utilisé par quelqu’un d’autre?  Oui : 30,5 % (340/1115) 9 6 derniers mois Dernier questionnaire complété

Injection en centre de détention, Ont déjà été incarcérés dans une prison, un pénitencier ou un établissement correctionnel  83,8 % (1033/1233) Se sont déjà injectés des drogues dans une prison, un pénitencier ou un établissement correctionnel  15,9 % (164/1030) Ont déjà partagé des aiguilles ou des seringues dans une prison, un pénitencier ou un établissement correctionnel  58,8 % (94/160) 10 Dernier questionnaire complété

Utilisation de seringues et de matériels déjà utilisés par quelqu’un d’autre 11 6 derniers mois Première visite annuelle conservée Test par bootstrap (1 000 itérations) sur l’ensemble de la période

12 Infection par le VIH et le VHC Infection par le VIH :  Prévalence : 14,3 %, IC 95 % : [13,5-15,1]  Prévalence 2013 : 17,2 %  Incidence : 2,2 par 100 PA, IC 95 % : [1,9-2,4 ] Anticorps contre le VHC :  Prévalence : 62,9 %, IC 95 % : [61,7-64,0]  Prévalence 2013 : 68,8 %  Incidence : 22,1 par 100 PA, IC 95 % : [20,2-24,0] Co infection par le VIH et le VHC (anticorps) : 12,2 %  35,1 % ne sont infectés ni par le VIH ni par le VHC PA : personnes-années Données au 31 mars 2014 IC95 %: Intervalles de confiance à 95%

Prévalence du VIH, variations régionales ( ) 13 Région de recrutement N% Pos *IC 95 % Montréal ,317,9-20,8 Ville de Québec106513,811,7-15,9 Estrie37110,87,6-13,9 Ottawa ,49,0-11,9 Outaouais1779,04,8-13,3 Mauricie et du Centre-du-Québec2227,74,2-12,0 Montérégie987,12,0-12,2 Saguenay-Lac Saint-Jean1074,70,7-8,7 Abitibi-Témiscamingue2043,40,9-5,9 * Prévalences brutes; consulter le rapport pour les prévalences ajustées pour l’âge et le sexe. IC95 %: Intervalle de confiance à 95 %

Prévalence des anticorps contre le VHC variations régionales ( ) 14 Région de recrutementN% Pos*IC 95 % Ville de Québec ,165,3-70,9 Montréal ,365,6-69,0 Mauricie et du Centre-du-Québec 22262,247,4-66,9 Ottawa ,358,9-63,6 Montérégie 9857,147,4-66,9 Estrie 37152,847,8-59,9 Outaouais 17752,545,2-60,1 Abitibi-Témiscamingue 20348,841,9-55,6 Saguenay-Lac Saint-Jean 10722,414,5-30,3 * Prévalences brutes; consulter le rapport pour les prévalences ajustées pour l’âge et le sexe. IC95%: Intervalle de confiance à 95 %

15 Incidence VIH et VHC (par 100 PA) Variations régionales *Abitibi-Témiscamingue, Montérégie, Saguenay-Lac Saint-Jean, Estrie, Mauricie et Centre-du-Québec IC95%: Intervalle de confiance à 95 % VIH [IC95%] ( ) VHC [IC 95%] ( ) Réseau2,2 [1,9-2,4]22,1 [20,2-24,0] Montréal2,4 [2,0-2,8]23,6 [20,8-26,4] Ville de Québec2,0 [1,6-2,4]26,1 [22,0-30,3] Ottawa/Outaouais2,5 [1,8-3,2]19,0 [14,3-23,7] Semi-urbains*1,2 [0,7-1,8]13,0 [9,2-16,9]

Tendance de l’incidence du VIH Test par bootstrap (1 000 itérations). Les valeurs-p sont celles des tests faits sur l’ensemble de la période. 16

Tendance de l’incidence du VHC 17 Test par bootstrap (1 000 itérations). La valeur-p est celle du test fait sur l’ensemble de la période.

Facteurs de risque de l’incidence du VIH Facteurs de risqueRT 1 brutRT ajustéIC 95 % 2 Valeur-p S’injecter avec des seringues déjà utilisées par quelqu’un d’autre 3,4 2,522,331,85 – 2,94< 0,001 Cocaïne comme drogue injectée le plus souvent 3,4 2,271,911,41 – 2,59< 0,001 Sexe masculin 4 1,071,310,97 – 1,780,081 S’injecter au moins une fois par jour ( ) 5 1,411,491,09 – 2,020,012 ( ) 5 0,991,090,74 – 1,600,678 Âge 25 ans et plus ( )2,602,431,59 – 3,72< 0,001 ( )0,740,760,46 – 1,260,286 Prostitution ( ) 3,6 1,381,400,96– 2,030,083 ( ) 3,6 2,422,191,43 – 3,37< 0,001 Aussi dans le modèle : Région de recrutement urbaine ( ) 2,572,601,15– 5,880,022 ( ) 1,111,270,71– 2,270, Rapport de taux obtenu par le modèle de Cox. 2. Intervalle de confiance à 95 %. 3. Au cours des six derniers mois. 4. Sur l’ensemble des deux périodes ( et ). 5. Au cours du dernier mois. 6. On inclut ici les faveurs sexuelles en échange d’argent, de drogues ou d’autres choses.

19 Dépistage et prise en charge VIH/VHC Dépistage :  Jamais testés à vieVIH : 8,8 % VHC : 10,3 %  Testés dans les 6 derniers mois* VIH : 54,4 % VHC : 53,2 %  Ignorent qu’ils sont séropositifs** VIH : 18,8 %VHC : 21,1 % Prise en charge : Chez ceux qui se savent infectés par le VIH (incluant si anticorps contre VHC) :  86,1 % avaient vu un médecin (VIH) dans les 6 derniers mois  64,3 % prenaient des médicaments anti-VIH (prise actuelle) Chez ceux qui savent qu’ils ont des anticorps contre le VHC seulement :  38,1 % avaient vu un médecin (VHC) dans les 6 derniers mois  14,8 % ont déjà pris des médicaments anti-VHC * Parmi les participants qui n’ont jamais reçu un résultat positif ** Parmi ceux trouvés infectés par le VIH/VHC

Éléments de la cascade de soins VIH 20 Réseau – à la visite la plus récente pour la période. * Les différences de dénominateurs sont dues à la présence de données manquantes pour la question. 1 Consultation d’un médecin dans les 6 derniers mois. 2 Prise de médicaments actuelle pour le VIH

Éléments de la cascade de soins VHC 21 * Les différences de dénominateurs sont dues à la présence de données manquantes pour la question. 1 Consultation d’un médecin dans les 6 derniers mois; 2 Prise de médicaments actuelle pour le VIH; 3 La mesure utilisée (présence d’anticorps) signifie que le participant a déjà été infecté par l’hépatite C. Il est possible que l’infection soit toujours active ou qu’elle ne le soit plus, soit parce que le sujet a résolu l’infection spontanément ou parce qu’il a suivi un traitement avec succès. 4 Comme il n’est pas indiqué de traiter d’emblée toutes les infections par le VHC, les données sur le traitement du VHC sont difficiles à interpréter et ne sont pas présentées ici. Réseau – à la visite la plus récente pour la période. Comme il n’est pas indiqué de traiter d’emblée toutes les infections par le VHC, les données sur le traitement sont difficiles à interpréter et ne sont pas présentées ici.

Utilisation des CAMI, RéseauMontréal 1 Ville de Québec Ottawa/ Outaouais Semi- urbains 2 n %n%n%n%n% Niveau de difficulté à se procurer des seringues neuves (N=1 934) Très facile Plutôt facile Plutôt difficile Très difficile ,6 16,9 2,0 0, ,3 12,1 1,5 0, ,7 33,5 3,4 1, ,8 14,3 1,7 0, ,8 32,4 3,7 2,1 Fréquence d’utilisation d’un programme d’échange de seringues (N=1 940) Jamais Pas dans les six derniers mois Occasionnellement, pas toutes les semaines Régulièrement, 1-2 fois par semaine Régulièrement, 3-6 fois par semaine Tous les jours ,6 2,4 38,8 30,1 14,2 9, ,7 1,6 36,6 32,3 14,4 12, ,9 2,4 46,9 28,7 11,5 8, ,1 3,5 38,5 28,6 14,4 8, ,0 3,1 42,4 24,1 16,2 4,2 Niveau de difficulté à se procurer des seringues neuves dans les six derniers mois 1 UDI recrutés à Montréal, ou en Montérégie, mais résidant à Montréal ou sur la rive-sud immédiate. 2 UDI recrutés en Abitibi-Témiscamingue, en Montérégie (à l’exception de ceux disant résider à Montréal ou sur la rive-sud immédiate), au Saguenay – Lac Saint-Jean, en Estrie et en Mauricie et Centre-du-Québec.

Utilisation des CAMI, RéseauMontréal 1 Ville de Québec Ottawa/ Outaouais Semi-urbains 2 n%n%n%n%n% Sources d’aiguilles/seringues neuves (N=1 935) Dans un site fixe dans un organisme communautaire Dans une pharmacie Dans un CLSC Dans une roulotte Par un travailleur de rue d’un organisme communautaire Par un ami Par un médecin ou un hôpital Dans un établissement Par un membre de ta famille ou un partenaire sexuel Par un dealer de drogues En les achetant de quelqu’un d’autre En les volant Autres ,0 39,2 28,9 18,9 17,4 14,4 4,7 3,8 2,4 2,2 1,1 0,4 1, ,2 49,7 13,0 11,5 19,0 12,2 1,0 0,6 0,7 0,5 0,4 0,3 1, ,8 70,5 23,7 13,0 16,9 24,6 7,7 0,0 4,4 6,8 3,9 1,0 1, ,5 8,6 55,9 38,4 6,1 12,2 0,2 10,8 3,3 1,8 1,1 0,2 1, ,5 45,6 34,6 3,1 44,0 20,4 35,1 2,6 6,3 6,8 2,1 1,1 4,2 Sources d’approvisionnement des seringues/aiguilles neuves dans les six derniers mois 1 UDI recrutés à Montréal, ou en Montérégie, mais résidant à Montréal ou sur la rive-sud immédiate. 2 UDI recrutés en Abitibi-Témiscamingue, en Montérégie (à l’exception de ceux disant résider à Montréal ou sur la rive-sud immédiate), au Saguenay – Lac Saint-Jean, en Estrie et en Mauricie et Centre-du-Québec.

24 Impact sur les interventions Hausse d’injection de médicaments opioïdes  Très inquiétante pour plusieurs raisons :  Risque de dépendance très important  Consommation d’une dose peut nécessiter jusqu’à 3 ou 4 injections, ce qui augmente le nombre de manipulations et donc le risque d’infection par le VIH et le VHC  Plus fréquente chez les jeunes de 24 ans et moins du réseau SurvUDI  Revoir le matériel distribué et les messages de prévention (promotion de la dilution et de la filtration adéquates de la substance)

Impact sur les interventions (2) Trop grande utilisation de matériel non stérile  Le taux d’incidence du VIH demeure élevé et le taux d’incidence du VHC très élevé, bien que l'injection avec des seringues déjà utilisées par quelqu’un d’autre soit en constante diminution et à son plus bas en 2014  L’utilisation d’au moins un item de matériel (autre qu’une seringue) déjà utilisé par quelqu’un d’autre est plus élevée que pour les seringues, soit autour de 25 %  Diversifier les stratégies de distribution du matériel et renforcer les messages de prévention, incluant le counselling à propos de l'utilisation de seringues utilisées par d'autres, du matériel autre que les seringues ainsi que les restes de drogues 25

Impact sur les interventions (3) Prévalence élevée de comportements sexuels à risque  Utilisation irrégulière du condom, activités sexuelles en contexte de prostitution, relations anales non protégées  Les risques sexuels doivent être pris en compte lors des interventions avec les hommes et les femmes (incluant les multiples partenaires, les partenaires clients et les relations anales). 26

Impact sur les interventions (4) Dépistage trop peu fréquent du VIH et du VHC  Faire la promotion du dépistage régulier Suivi médical et traitement à améliorer pour le VHC  Faire la promotion du suivi et du traitement  Des approches et stratégies adaptées, intégrées et innovantes sont plus que jamais nécessaires :  Travail de proximité;  Collaboration des différents intervenants;  Prise en charge intégrée des divers problèmes de santé (toxicomanie, santé mentale/itinérance, infections, etc). 27

28 Remerciements Les participants à l’étude Le personnel des centres de recrutement Lise Leblanc du LSPQ Isabelle Petillot Rapports disponibles : Financé par :

29 L’équipe SurvUDI Responsables provinciaux : Michel Alary, Élise Roy, Carole Morissette et Pascale Leclerc Responsables régionaux :  Abitibi/Témiscamingue : Nathalie Deshaies et Marie-Michèle Grenier  Estrie : Marie-Andrée Roy  Mauricie et du Centre du Québec : Andrée Côté  Montérégie : Andrée Perreault  Ottawa : Lynne Leonard  Montréal : Pascale Leclerc et Carole Morissette  Outaouais : Marie Hortas et Julie Lévesque  Québec : Lina Noël et Nathanaëlle Thériault  Saguenay/Lac Saint-Jean : Geneviève Pouliot-Gagné et Marcel Gauthier Équipe « centrale » :  Coordination : Karine Blouin  Analyses statistiques : Caty Blanchette et Éric Demers  Analyses de laboratoire : Bouchra Serhir et Lise Leblanc  Tous les recruteurs