15 mars 2016 La chronique du paparazzo
Sur les crêtes… … du Mont Grazian
Pour aller au Col de Brouis, le plus court chemin passe par Sospel, mais aujourd’hui, les bus ont remonté la Roya depuis Vintimille pour déposer trois groupe de marcheurs à Breil et conduire ensuite les deux autres au col.
Le Col de Brouis, qui relie la vallée de la Roya à celle de son affluent la Bévéra, a toujours été un lieu stratégique âprement disputé, comme ici en Vers Breil >> << Vers Sospel
Olivier. guidés par Serge, qui a choisi comme serre-file quelqu’un dont il est proche : Evidemment, l’interdiction du cumul des mandats en 2017 supprimera cette possibilité, précieuse pour économiser les batteries des postes de radio, mais elle n’affectera guère la masse salariale, les animateurs étant payés au prorata du nombre de marcheurs, soit pour le groupe 3B aujourdhui : (43 x 0 €) x 2 = (43 x 0 €) x 1 = 0 €. Serge ! On descend à Piène Haute, comme prévu ? Non, Olivier, les gens du 3B n’aimeraient pas ce parcours. Aujourd’hui, nous l’occupons de manière beaucoup plus pacifique,
En effet, on apprécie peu les profils faisant remonter toute la pente dans l’aprè-midi. Parking du col Pique-nique Pause banane Parcours réel : Parcours évité : Aussi, Serge et Olivier ont-ils choisi de nous conduire au Mont Grazian, dont le dénivelé de 400 mètres est assez voisin mais plus confortable, une rando d’une dizaine de kilomètres déjà faite en octobre 2012.
Mont Razet ( 1285 m) Granmondo ( 1379 m) Mont Mulacié ( 1326 m) Le départ a lieu vers 9 h 30 par la piste agricole Col de Brouis – Piène haute (GR 52 A) où nous découvrons rapidement notre objectif, le dôme du Mont Grazian (862 mètres), devant les sommets du Mentonnais encore mal éclairés.
L’Arpette (1610 m) La Tête d’Alpe (1587 m) Sur notre gauche, les montagnes dominant Breil ont perdu leur couverture neigeuse d’il y a deux semaines, 1 mars 2016
mais nous verrons toute la journée quelques uns des hameaux de Libre, ancienne commune italienne, un peu cachés par Piène Haute, notre objectif initial.
Derrière nous, sur fond de Mangiabo (1801 m), suit le groupe 4, qui s’arrêtera au Col de Paula.
On quitte bientôt la piste pour effectuer la pause banane près d’une croix celtique. FONS VITAE AQUA FONS SALUTIS CRUX
Puis on se dirige vers le Mont Grazian par un parcours de crête. C’est la ligne de partage des eaux Roya / Bévéra, frontière italienne de 1861 à Col de Brouis Mont Grazian
En 1860, Victor-Emmanuel a eu besoin de l’appui français pour réaliser l’unité italienne, qu’il a obtenue moyennant le rattachement de Nice et de la Savoie à notre pays. C’est ainsi que le Comté de Nice devint le nouveau département des Alpes-Maritimes, complété à l’ouest par l’arrondissement de Grasse, soustrait au département du Var. Voila pourquoi le fleuve Var ne traverse plus le territoire qui porte son nom. Ainsi sont restées dans le giron italien de vastes zones montagneuses, notamment la quasi enclave de Libre et Piène. Il fallut le référendum de 1947 pour aboutir à une meilleure frontière, cette fois plus avantageuse pour la France. Territoires du Comté de Nice non rattachés à la France Nouveau département des Alpes-Maritimes Lors des discussions relatives aux nouvelles frontières, Cavour a “roulé” les négociateurs de Napoléon III, leur faisant renoncer à la ligne de crête pour que l’Italie contrôle mieux le versant français.
De notre parcours, on ne voit pas Piène-Haute sous son meilleur angle. Il faudrait être à Libre, de l’autre côté de la Roya, pour observer cet étroit village de crête sur son abrupte face sud.
21 mai 2013 Difficile d’imaginer que ce hameau d’une soixantaine d’habitants en comptait plus de 3000 au XVIII e siècle.
En 1861, les villages de Pièna et Libri ont donc été inclus dans la commune italienne d’Olivetta San Michele. Puis, suite au vote demandé en 1945 par le Général De Gaulle, ils ont rejoint en 1947 la commune française de Breil.
Quant à Libri (600 m), devenue “Libre”, elle étale ses hameaux sur la rive gauche de la Roya, qu’elle ne peut rejoindre que par une série d’impressionants lacets. Sans parler des douloureux changements de nationalité, on imagine les problèmes quotidiens posés pour relier ces lieux de vie séparés par des dénivelés importants. Serge nous a expliqué que jusqu’aux années 1980, très peu d’itinéraires étaient carrossables. Pour aller de Piène-Haute à Breil en cas d’urgence, il fallait emprunter quel que soit le temps la piste sur laquelle nous nous promenons avec insouciance aujourd’hui ! Piena Bassa, située 400 mètres plus bas au fond de la gorge de la Roya et nommée Ravai, devint Piène-Basse. Elle dispose actuellement d’une centrale électrique et d’une ancienne gare de 1927, édifiée faute de place sur un pont-tunnel juste au- dessus de la route construite en Piena Alta (613 m) est devenue Piène-Haute.
Cette piste nord-sud menant au Mont Grazian suit d’assez près la ligne de partage des eaux, frontière logique bien repérable par le rebornage de 1927 qui affinait quelques points de détail.
Voici par exemple la borne n° , située à la cote 785. Les initiales des deux pays y ont remplacé les signes plus symboliques (fleur de lys française et croix savoyarde) des bornes plus anciennes.
En voilà quelques autres. Va-t-on devoir faire un autre sitting ? Mais que font ici les couleurs de la Principauté ? Ah! Les nuls ! Il serait temps de connaître le balisage des sentiers de grande randonnée !
La borne 15 est au Col de Paula (739 m), marqué par l’échec de notre tournée des bars, le premier étant vide, et le second insalubre.
Dans la montée au Grazian, les n° 18 et 20 sont un peu dégradées, d’autres absentes ou invisibles car loin des lacets du sentier. Enfin, près du sommet, les dernières (23 et 25) sont bien dégagées, au milieu d’un vaste panorama.
C’est bien sûr là que nous déjeunons, mais le sitting sera plus court qu’au Mont Agaisen, car si le soleil est bien là, un vent frais est aussi présent.
Le Mont Agaisen ? Le voici à 4 kilomètres côté ouest, toujours surplombant Sospel mais sans les taches de couleur des parapentes.
Au nord, on aperçoit à une quinzaine de kilomètres une première vague de sommets enneigés, Cime du diable (2685 m) Mont Macruera (2556 m)
Punta Marguareis ( 2651 m) et à l’est vers 30 kilomètres, les parages du Col de Tende. Col de Tende ( 1871 m)
Nos cadres du RPM, qui en ont vu d’autres, s’occupent surtout de trouver une utilité moderne aux vieilles bornes déclassées.
Et vient l’heure du retour. On reprend le même itinéraire paisible, en restant attentifs à ceux qui nous croisent, de façon cavalière.
Arrêt en chemin aux thermes du Col des Termes (860 m), où des masseuses bénévoles procèdent à la remise en forme des dos endoloris.
ICI LE 16 AVRIL 1945 FUT DECLENCHEE L’ATTAQUE PAR LA PREMIERE DIVISION DE LA FRANCE LIBRE. CES TROUPES HEROIQUES, AVEC L’AIDE DE RESISTANTS ET DE PATRIOTES, LIBERERENT LES VALLEES DE LA ROYA ET DE LA BEVERA, DEGAGERENT LE MASSIF DE L’AUTHION ET CHASSERENT L’ENNEMI HORS DE FRANCE A l’arrivée au col, le paparazzo a encore le temps d’escalader la butte du monument en hommage aux combattants de la deuxième guerre mondiale.
Il en profite pour admirer, à 10 kilomètres, le beau village de Saorge, depuis toujours un des verrous les plus importants de la Roya.
Enfin, à Breil, une courte halte face à l’Ecomusée du haut-pays et des transports permet de rêver aux mystères de la proche Vallée des Merveilles,
avant de quitter la massive et peu discrète Gare Internationale, par un temps toujours radieux. Profitez-en, demain sera très mauvais !
Effectivement le mercredi fut déplorable, mais le soleil est revenu le jeudi sur les sommets blanchis du Mentonnais. Mont Razet ( 1285 m) Granmondo ( 1379 m) Mont Mulacié ( 1326 m)
Réalisation La vue aérienne du titre provient de la brochure « Redécouvrez Menton » (Office du Tourisme 2013)