LA DYSLEXIE Nathalie SARRAN
DYSLEXIE: définition On parle de dyslexie lorsqu’un enfant présente un trouble durable et persistant de l’acquisition de la lecture en dépit de capacités intellectuelles normales, d’un milieu socio-culturel normalement stimulant et d’une scolarisation adéquate. Le trouble relève d’inaptitudes cognitives fondamentales qui ont fréquemment une origine constitutionnelle.(Critchley 1974)
DYSLEXIE PRIMAIRE: diagnostic d’exclusion Retard de plus de 18 mois au dessus du niveau escompté Pas de troubles sensoriels Pas d’anomalies neurologiques Sans carence affective ou éducative Sans déficience mentale Sans trouble psychologique envahissant (autisme) Sans trouble de la communication Ayant fréquenté normalement l’école
Définition de la dyslexie (consensus Washington 2002) « La dyslexie est un trouble spécifique des apprentissages dont l’origine est neurobiologique. Elle est caractérisée par des difficultés à reconnaître les mots de manière précise et/ou fluente et par de faibles capacités à épeler et à décoder. Ces difficultés résultent d’un déficit du composant phonologique du langage, alors même que les potentialités cognitives sont satisfaisantes et que l’enseignement reçu est adapté. » La dyslexie serait donc la traduction d’un DEFICIT DE LA FLUENCE, entrainant une ALTERATION DE LA COMPREHENSION d’un texte
Il existe 2 processus de lecture
LECTURE A l’entrée au CP, les difficultés de lecture sont très liées aux compétences phonologiques, ie DECODAGE En CM1, les difficultés de lecture sont liées aux compétences phonologiques et au niveau lexical (qui agit sur la compréhension de ce qu’on lit)
Au collège, la FLUENCE est déterminante Au lycée, FLUENCE et NIVEAU LEXICAL
Effet Mathieu : les enfants lecteurs précaires lisent moins que les bons lecteurs, et accentuent le décalage Il est à noter que les courbes d’orthographe sont parallèles à celles de lecture: en effet, c’est par la syntaxe du langage écrit que le vocabulaire va progresser
NEUROPSYCHOLOGIE C’est l’étude de la relation entre les diverses structures du cerveau et les fonctions cognitives chez l’individu en cours de développement. Pour la neuropsychologie, le développement psychique de l’enfant n’est pas à l’origine des troubles
La neuropsychologie traite: Des dysphasies Des dyslexies (des dyscalculies) Des dyspraxies Des troubles attentionnels (avec ou sans hyperactivité) Des précocités intellectuelles (Des troubles envahissants du développement ou TED)
Les tests permettant d’évaluer les compétences, selon un étalonnage précis définissent: - une difficulté, si les résultats sont améliorables et compris entre 0 et -2 e.t. - un trouble, si les résultats sont >-2 e.t. et qu’il s’agit de séquelles permanentes
La DYSPHASIE est un trouble spécifique du langage oral La DYSLEXIE-DYSORTHOGRAPHIE (+- DYSCALCULIE) est un trouble spécifique du langage écrit La DYSPHASIE est un trouble spécifique du langage oral
DYSLEXIE 78% lecteurs efficaces 9,6% lecteurs médiocres 11,7% lecteurs très faibles =>Pourquoi ces 21%? - par déficit de vocabulaire (14,4%) - par défaut d’automatisation de la lecture (21%)
Il existe 3 types de DYSLEXIE PHONOLOGIQUE (65%) avec des difficultés grapho/phonémiques majeures ie dysorthographie LEXICALE (10%) = dyslexie de surface avec déchiffrage systématique MIXTE ( 25%)
Il existe 2 processus de lecture
QUE FAIRE POUR UN ENFANT DYSLEXIQUE? L’enfant dyslexique doit travailler 2 fois plus qu’un autre enfant pour un résultat souvent inférieur… Son parcours est souvent (toujours) chaotique Il est lent Il n’a pas confiance en lui, se sent « nul » Beaucoup de dyslexiques arrivant au collège ont été rééduqués
LA LECTURE les conséquences de la mal-lecture entrainent 3 types de déficits Technique: - mauvais décodeurs de mots - mauvais explorateurs de textes Stratégique, car ils ne savent pas: - décoder - identifier - explorer (questionner sur le contenu des phrases) Culturel: - pas de dimension symbolique de la lecture
Les difficultés des dyslexiques L’ORTHOGRAPHE: - la dictée est difficile - la copie l’est tout autant (l’enfant se perd dans les mots et dans les lignes) - le dictionnaire…est compliqué L’ORIENTATION: - il faut lui apprendre à ranger, trier, classer les cahiers, les classeurs, le bureau, le cartable…
LES LANGUES ETRANGERES:. - éviter l’anglais LES LANGUES ETRANGERES: - éviter l’anglais - favoriser l’italien, l’espagnol, l’allemand - éviter la phonétique - favoriser l’évaluation orale
La dyslexie est- elle un trouble spécifique du langage écrit, ou une forme quantitativement sévère des mauvais lecteurs? On considère comme vrais dyslexiques les 5% d’élèves qui résistent aux techniques de prévention et de remédiation
Rapport INSERM 2007 dyslexie Recommande: - un dépistage en GSM avec remédiation pédagogique précoce - un diagnostic précoce (CP,CE1) - une rééducation précoce intensive
DYSLEXIE ET HANDICAP Les formes très sévères relèvent de la MDPH: la dyslexie y est reconnue comme handicap scolaire. La scolarité est coordonnée par un référent scolaire qui réalise pour l’enfant un PPS (Projet Personnel de Scolarisation)
Suppression éventuelle de la LV2 Le référent propose des adaptations pédagogiques à aménager en fonction du pronostic scolaire Adaptions pédagogiques (photocopies, lecture des consignes à voix haute…) Adaptions matérielles (ordinateur portable, logiciel à reconnaissance vocale, logiciel à retour vocal…) Suppression éventuelle de la LV2
Les formes sévères, qui ne relèvent pas pour autant de la MDPH, vont pouvoir bénéficier d’aménagements aux examens, sur demande parentale, avec certificat médical du médecin scolaire et bilan orthophonique récent attestant d’un suivi prolongé. Cette demande sera adressée au médecin de la MDPH qui validera ou refusera cette demande, en fonction de la sévérité du trouble.
Les aménagements proposés pourront être: Tiers-temps supplémentaire Un lecteur Un scripteur Un secrétaire Une dictée aménagée