LA PRISE EN CHARGE EN ALCOOLOGIE Dr Bertrand PILLOT.

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Transcription de la présentation:

LA PRISE EN CHARGE EN ALCOOLOGIE Dr Bertrand PILLOT

Les Modalités de soins  Le repérage initial  Les stratégies thérapeutiques  L’accompagnement dans le temps

Le repérage initial  Savoir identifier le consommateur en mésusage non dépendant et l’alcoolo-dépendant  Savoir tenir compte de la banalisation de la consommation, du poids culturel et de la méconnaissance de la clinique alcoologique  Affronter le déni et la dénégation

Ce qu’il y a lieu d’éviter  Ne penser à l’alcool que dans les situations les plus évidentes : ( l’alcool est un facteur essentiel ou aggravant de nombreuses pathologies)  Attendre une biologie parlante pour penser à l’alcool : (biologie longtemps normale)  Refuser une demande « détournée » du patient  Prononcer brutalement et sans précautions les mots « alcoolique » ou « alcoolisme »

Ce qu’il faut mettre en place et favoriser  Repérer la clinique polymorphe des alcoolopathies  S’appuyer sur une biologie ciblée et simple (gammaGT, VGM, CDT carbo hydrate deficient transferrine )  Questionnaire simple ( DETA, consommation déclarée d’alcool)

La sensibilisation du patient  Donner des informations précises sur le « verre » (UIA unité internationale alcool), la vulnérabilité individuelle, les inégalités des personnes face à l’alcool, …)  Proposer une période test sans alcool pour juger de l’amélioration de « l’état de santé »  Éviter de prescrire des médicaments en première intention  Garder un contact régulier pour évaluation  Valoriser le patient dans tous ses efforts

Questionnaire D. E.T. A  1°: Avez vous déjà ressenti le besoin de D iminuer votre consommation de boisson alcoolisées ?  2° : Votre E ntourage vous a t-il déjà fait des remarques au sujet de votre consommation ?  3° : Avez vous déjà eu l’impression que vous buviez T rop ?  4° : Avez vous déjà eu besoin d’ A lcool dés le matin pour vous sentir en forme ? DEUX REPONSES POSITIVES OU PLUS A CES QUESTIONS SONT EVOCATRICES D’UN MESUSAGE SANS PREJUGER D’UNE QUELCONQUE DEPENDANCE.

DEPISTAGE DU MESUSAGE NON USAGE POSSIBLE NON USAGE IMPOSSIBLE ( ALCOOLODEPENDANCE PROBABLE) NON USAGE IMPOSSIBLE ( ALCOOLODEPENDANCE PROBABLE) PROPOSITION D’UN RETOUR A UNE CONSOMMATION CONTRÔLEE PROPOSITION D’UN SEVRAGE POSSIBLE IMPOSSIBLE (ALCOOLODEPENDANCE) IMPOSSIBLE (ALCOOLODEPENDANCE) ACCEPTATION REFUS PROJET D’ABSTINENCE DE LONGUE DUREE ATTENDRE RUPTURE MAINTIEN DE L’USAGE

ALCOOLODEPENDANCE LE PATIENT RECONNAÎT SA DEPENDANCE LE PATIENT RECONNAÎT SA DEPENDANCE LE PATIENT EST EN SITUATION DE DENI LE PATIENT EST EN SITUATION DE DENI TRAVAILLER AVEC LE DENI PROPOSER LE SEVRAGE (CHOIX DU MOMENT, DU LIEU, DES MODALITES) PROPOSER LE SEVRAGE (CHOIX DU MOMENT, DU LIEU, DES MODALITES) SEVRAGE AMBULATOIRE SEVRAGE INSTITUTIONNEL PREPARER LE SUIVI POURSUIVRE L’ACCOMPAGNEMENT ORIENTER LE PATIENT (psychiatre, psychologue, alcoologue Médecin généraliste, groupe néphaliste…)

LE DENI  C’est un SYSTEME DEFENSIF : - déni du corps ou asomatognosie - déni de la mort ou athanatognosie - déni de la connaissance ou anosognosie - déni de la capacité de se voir, de se juger par rapport à soi et aux autres ou apsychognosie

LE DENI  S’y opposer fait courir le risque de le renforcer  Ne pas l’entendre prive le malade de sa maladie

Les Stratégies Thérapeutiques  Les médicaments « spécifiques »  Les médicaments non spécifiques  La « cure ambulatoire »  L’hospitalisation et la cure de sevrage  La post-cure  Le suivi et l’accompagnement

Les Médicaments « Spécifiques »  Aucun « médicament miracle » n’est susceptible de « guérir » une dépendance alcoolique sans désir d’arrêter de boire  La prescription doit tenir compte des motivations à l’abstinence, du terrain psychopathologique et du contexte environnemental du patient

Les Médicaments « Spécifiques » Acamprosate : AOTAL - indiqué dans le maintien de l’abstinence chez le patient alcoolodépendant (AMM) Naltexone : REVIA - traitement de soutien dans le maintien de l’abstinence chez le patient alcoolodépendant (AMM) Disulfiram : ESPERAL - provoque une accumulation d’acétaldéhyde dans l’organisme responsable d’une réaction « antabuse »(manifestations désagréables dissuasives renforçant le désir d’abstinence)

Médicaments non spécifiques  Les psychotropes : - anxiolytiques : benzodiazépines, Tercian - antidépresseurs (attention à l’effet dépréssiogéne de l’alcool !)  Les vitamines B1 et B6 : - traitement du syndrome carentiel  Le Magnésium : « piqûres chauffantes »

La « cure ambulatoire »  Impose un milieu sécurisant, un entourage « aidant »  Surveillance rapprochée dans les premiers jours, médecin généraliste, infirmière…  Réhydratation par voie orale  Anxiolytiques (Tranxéne 50) pour éviter les crises comitiales et le délirium trémens  Vitaminothérapie  Toute complication doit conduire à une hospitalisation en urgence

L’hospitalisation et la cure de sevrage  Avant l’hospitalisation : 3 questions - qui fait la demande ? - pourquoi maintenant ? - avec quels objectifs?  L’hospitalisation permet de pratiquer un bilan somatique complet, une évaluation psychique, éventuellement un bilan social

La post cure  Durée variable de un à trois mois  Prise en charge psychothérapeutique d’approche diverses  Parfois couplée avec une réadaptation sociale et para professionnelle  Préparation à des mises en situation de maintien de l’abstinence

Le suivi et l’accompagnement  Le médecin généraliste  La consultation d’alcoologie - hospitalière (gastroentérologue,addictologue) - CSAPA ( Centre de Soins, d ’ Accompagnement et de Pr é vention en Addictologie ) - ex CCAA (centre de cure ambulatoire alcoologique)  Le « psychothérapeute »  Les groupes néphalistes : - Alcooliques Anonymes - Vie Libre - Croix d’Or…….