Relation entre la mémoire de travail et les difficultés en mathématiques chez les élèves atteints d’une épilepsie petit mal «absences» Plusieurs études (Geary, 1991, Lee -Swanson, 1993, Nouani 2007) montrent le rôle de la mémoire de travail dans les habilités mathématiques. Par ailleurs, d’autres études (Schouten, 2002, Honbobygo, 2005) suggèrent que l'épilepsie petit mal peut générer une faiblesse dans la mémoire de travail. La présente étude vise à étudier la relation entre la compétence de la mémoire de travail et les difficultés en mathématique chez les élèves atteints d’une épilepsie petit mal de type «absences». Ceci devrait permettre de prévoir les lacunes que ce groupe d'enfants pourrait rencontrer à l'avenir, ce qui permettra d'améliorer les méthodes d'intervention. i ntroduction méthode 30 élèves épileptiques : Épilepsie de type Absence Agés de 8 ans et 3 mois à 9 ans et 8 mois MQI = 108 Le test de Goodenough (1995) (test du bonhomme) propose un âge mental en fonction des détails discriminatifs Ce test est rapide et facile et abouti aux memes resultats que les autres tests d’inteligence Matériel Résultats et discussion objectifs Tests de memoire de travail (MT) la boucle phonologique MT phrasesMT MotsMT nombresMT chiffres le calepin visuo- spatial MT Lignes EPCN Concepts de Base en mathématiques Evaluer et comparer des quantités Résolution d'un probleme Egalisation Ajouter et retirer des quantités Tests de memoire de travail (Siegel et Ryan, 1989) adaptés au contexte socioculturel algérien (Saidoun, 2005) pour mesurer la capacité de la boucle phonologique chez l’enfant. Des séries de phrases, mots, nombres, chiffres, dont le dernier élément (mot, nombre, chiffre) est manquant sont lues à l’enfant. Il doit produire oralement le dernier (mot, nombre, chiffre) de chaque série et le mémoriser afin de se rappeler dans l’ordre tous les éléments mémorisés d’une série. Le même principe du test a été utilisé pour mesurer la capacité du le calepin visuospatial mais avec des séries de lignes avec ou sans couleurs. ECPN : Epreuves Conceptuelles de résolution des Problèmes Numériques (Duquesne, 1995) Pourcentages moyens de réussite dans le test EPCN Pourcentages moyens de réussite dans les tests de mémoire de travail corrélations entre les résultats des tests de mémoire de travail et le test EPCN Tests12345EPCN 1.MT Phrases 1 O,570,0640,44 - 0,098 0,60 2. MT Mots 0,57 1 0,440,430,250,56 3. MT Nombres 0,0640,44 1 0,37- 0,0660,37 4. MT Chiffres 0,440,430,37 1 0,220,44 5. MT Lignes 0,0980,25- 0,0660,22 1 0,14 Les résultats montrent une corrélation positive entre la boucle phonologique et les difficultés en mathématiques. Ceci correspond aux résultats obtenus par Swanson et al (2002) et Snowling (2005) qui montrent que les opérations phonologiques initiales, en particulier celles liées aux compétences de la mémoire de travail, sont essentielles dans le transfert initial de l'information pour le niveau de traitement plus haut au cours de la solution arithmétique. Les difficultés de traitement phonologique conduisent à des difficultés à mémoriser et à comprendre des faits arithmétiques ce qui rend la résolution des problèmes mathématiques plus difficile, les élèves s’habituant à apprendre par cœur au lieu de comprendre et d'analyser. En revanche, les résultats de cette étude montrent une absence de corrélation significative entre le fonctionnement du calepin visuospatial et les difficultés en mathématiques. Les résultats aux Epreuves Conceptuelles de résolution des Problèmes Numériques correspondent aussi aux résultats obtenus par Hitch et McAuley(1991) ainsi que Robinson, et al. (2002) et montrent que les élèves qui ont un trouble de la mémoire comprennent les règles du système numérique (Ceci est illustré par le taux de réussite élevé dans l’item « Évaluer et comparer des quantités » et l’item « Ajouter et retirer des quantités »), mais ne l'utilisent pas d’une façon automatique, ils éprouvent des difficultés dans l'efficacité et la vitesse de la récupération. Ils dépensent beaucoup de temps et d'efforts dans la sélection des stratégies appropriées lors de la récupération d'informations. La plupart des cas ont rencontré des difficultés à trouver des stratégies dans l’item « résolution d'un problème ». Selon Geary (1994), l’activation simultanée des mots du problème mathématique et sa solution traitée par la mémoire de travail est indispensable pour la constitution d'un fait arithmétique. Les résultats des tests de mémoire de travail sont cohérents avec l'étude de Baddeley (1993), en particulier en ce qui concerne les effets de la longueur des mots(Les élèves ont montré des difficultés à récupérer les longs mots) et l’effet du rythme (la récupération des mots qui ont le même rythme est plus facile). Par ailleurs, ces résultats confirme l'idée de Case (1985) sur la capacité de la mémoire de travail limitée : l'augmentation de longueur de série affecte négativement le pourcentage des mots récupérés, résultat consistant dans les cinq groupes. Et en se référant aux résultats de ces tests, on observe que les enfants ont utilisé différentes stratégies dans la récupération (Les mots produits au début ou à la fin de la liste sont les plus souvent récupérés « l'effet de récence ou l'effet de primauté ») ce qui confirme l’idée de Lemaire (1999) selon laquelle les enfants n’utilisent pas les mêmes stratégies pour stocker et récupérer des informations. Doctorante, Psychologie cognitive et Neuropsychologie, UMONS Chef de service, Psychologie cognitive et Neuropsychologie, UMONS SARAOUI Sara & LEFEBVRE Laurent