Le tourisme et le développement local durable Alain Laurent - Projet TER_RES Un système complexe L’importance des infrastructures L’échelle régionale Les logiques « filière » et « territoire » Les approches, méthodes et outils Le croisement des deux logiques

Le tourisme est un mot simple pour une activité multiple. Dans la réalité, c’est un système complexe. Qu’il faut analyser composante par composante et dans toutes ses interactions. Projet Tourisme CollectivitésInvestisseurs Nature Aménagement du territoire Ingénierie de projet Augmentationdescompétences Culture Environnement Economie Equipements Social Habitants Développementlocal Climat clients Jean-Dominique Gontrand, TOP Conseils 2005 Un système complexe

Le développement du tourisme dépend de facteurs externes - infrastructures pour l’accès, l’énergie, l’eau, les communications et les services sociaux (santé, sécurité, éducation), foncier, fiscalité…- et internes - ressources naturelles et humaines - du territoire. Les faiblesses, contraintes et handicaps au développement du tourisme vus par les administrations du tourisme de 25 PED mettent en priorité les questions : de qualité des infrastructures, d’environnement des affaires de ressources humaines de dispositifs réglementaires et d’appui. Les Etats et les administrations ont un rôle prépondérant à jouer pour créer les conditions favorables au décollage touristique. UNWTO & UNCTAD 2001 L’importance des infrastructures

Une destination touristique se construit à minima sur une base régionale. L’attractivité des sites et la qualité d’accès à la région et aux sites sont des facteurs prépondérants. En Tasmanie (Australie), la stratégie de développement du tourisme met en relation des clusters par des « touring routes ». Le cluster est défini comme une « masse critique de produits touristiques compétitifs, incluant une ou plusieurs attractions majeures, concentrée dans une aire géographique limitée. » Les articulations sont horizontales et relèvent de l’aménagement du territoire à 3 échelles : l’espace administratif (le mandat), l’espace de mobilisation socio-économique (les ressources productives), l’espace de mobilisation touristique (les ressources territoriales). L’échelle régionale

Durabilit é Gestion de projet Effets é conomiques Effets é conomiques indirects Coop é ration Organisation Démarche projet Evaluation Partenariats Participation Durabilité Gestion intégrée Economie directe Production touristique PromotionEconomie indirecte Organisation Coopération Il y a tourisme et tourisme. Derrière des dénominations qui tendent à converger, il y a plus que des nuances : des logiques, des échelles, des objectifs et des moyens distincts. Un référentiel a été établi d’après l’expérience de l’agenda 21 local « tourisme » issu des communautés de base mené à Djibouti de 2000 à Ce référentiel est un référentiel « terrain », « développement » et « maîtrise locale ». Analyse réalisée par des étudiants de l’IFAID en 2004 Les logiques « filière » et « territoire » Du local au global

Durabilit é Gestion de projet Effets é conomiques Effets é conomiques indirects Coop é ration Organisation Il y a tourisme et tourisme. Derrière des dénominations qui tendent à converger, il y a plus que des nuances : des logiques, des échelles, des objectifs et des moyens distincts. Avec ce référentiel, le cahier des charges du tourisme solidaire de l’UNAT de 2004 montre de nombreux critères « entreprises » avec une préoccupation environnementale affirmée. Les effets sont plutôt à l’échelle locale. Analyse réalisée par des étudiants de l’IFAID en 2004 Les logiques « filière » et « territoire »

Durabilit é Gestion de projet Effets é conomiques Effets é conomiques indirects Coop é ration Organisation Il y a tourisme et tourisme. Derrière des dénominations qui tendent à converger, il y a plus que des nuances : des logiques, des échelles, des objectifs et des moyens distincts. Le tourisme durable du projet Kiskeya à Haïti donne une représentation cartographique très différente. L’UNAT propose un cahier des charges majoritairement « entreprise », Kiskeya un cahier des charges « territoire », plus multi- dimensionnel et à plusieurs échelles. Analyse réalisée par des étudiants de l’IFAID en 2004 Les logiques « filière » et « territoire »

Economie Environnement Social, culture Le tourisme doit donc être traité de manière systémique.Tous les progrès du tourisme articulé au développement durable se visualisent au moins à quatre échelles et dans les champs et inter-champs habituels du développement durable. Issu de l’expérience et de nombreuses actions et recherches territoriales, un référentiel 4/3/3 permet un premier niveau d’analyse systémique. 4 échelles : le système d’action individuel, local, territorial, global 3 domaines : économie, social et culturel, environnement. (a gouvernance est transversale). 3 champs d’intégration : économie ET social, économie ET environnement, environnement ET société © BEIRA-CFP Personne Local Territoire Global Les approches, méthodes et outils

Economie Environnement Social, culture Le tourisme doit donc être traité de manière systémique.Tous les progrès du tourisme articulé au développement durable se visualisent au moins à quatre échelles et dans les champs et inter-champs habituels du développement durable. Jonathan Mitchell et Jojoh Faal, ODI, Résultats 4 échelles : système d’action individuel, local, territorial, global 3 domaines 3 champs d’intégration Tour Op é rateur international 12,4% € Compagnie a é rienne 33,6% € Accueil a é roport prise en charge 2,4% - 34 € Porteurs 1,2% 17 € H é bergement 19,1% € Boissons, nourriture, hôtels et restaurants 16,1% € Shopping 5,0% - 71 € Excursions 4,7% - 67 € Transports locaux 1,4% - 19 € Autres d é penses 3,5% - 49 € 7% pour les pauvres ou 18 € /an 11% pour les pauvres ou 35 € /an 50% pour les pauvres ou 36 € /an 35% pour les pauvres ou 16 € /an 43% pour les pauvres ou 9 € /an Les approches, méthodes et outils Le tourisme pour les pauvres. La croissance du marché du tourisme ne suffit pas à lutter contre la pauvreté (OMT). En Gambie, ODI a montré que les composantes mineures de la chaîne de valeurs TO- prestataires (11 % = shopping, excursions, transports locaux) sont celles qui touchent le plus de pauvres. L’échelle micro (celle des « petits achats ») est importante pour lutter contre la pauvreté.

Economie Environnement Social, culture Le tourisme doit donc être traité de manière systémique.Tous les progrès du tourisme articulé au développement durable se visualisent au moins à quatre échelles et dans les champs et inter-champs habituels du développement durable. La charte qualité AFAQ- AFNOR d’ATR. C’est une RSE dont 1 critère sur 18 illustre l’idée de tourisme outil de développement : « Soutenir activement et financièrement des populations locales ». L’initiative revient à ATR et le voyagiste est invité à contribuer financièrement. La charte AFAQ/AFNOR développe des critères « entreprise », « clients » et « prestataires » plus que des critères « développement ». AFNOR/AFAQ - Analyse BEIRA-CFP Résultats escomptés 4 échelles : système d’action individuel, local, territorial, global 3 domaines 3 champs d’intégration Clients très informés Population locale : employée soutenue activement Prestataires : formés (réceptifs, guides) respectueux de la législation sensibilisés à la gestion des déchets Flux gérés par destination Entreprise : sensibilisant ses salariés dépassant les obligations légales (social) contractualisant dans la durée gérant l’environnement prenant en compte l’avis des clients partageant les valeurs créées manageant par la communication Les approches, méthodes et outils

Economie Environnement Social, culture Le tourisme doit donc être traité de manière systémique.Tous les progrès du tourisme articulé au développement durable se visualisent au moins à quatre échelles et dans les champs et inter-champs habituels du développement durable. InSitu, outil d’ancrage territorial du Club Med. Il est assimilable à une RSE interne et externe dans tous les domaines du développement local ou de la petite région (fournisseur). C’est une politique de dialogue structuré et approfondi qui est proposée pour les villages Club Med. Le pilotage de la relation locale via InSitu est un progrès (si il est effectif). La marge de progrès est la participation de cet acteur économique aux mécanismes de planification territoriale (ex « conseil de développement locaux »). InSitu produit par BEIRA-CFP, NT Consulting & Direction du DD Club Med Pistes d’action 4 échelles : système d’action individuel, local, territorial, global 3 domaines 3 champs d’intégration Création de + : législation, impôts, taxes, contributions, fournisseurs, partenariats et emplois locaux, consommation locale, appui au développement et à l’entreprenariat.. Maîtrise des - : foncier, contrefaçons, coût de la vie, corruption. Création de + : emploi local, emploi des femmes, renforcement des compétences, parité, politique salariale, actions sociales, santé, satisfaction professionnelle. Maîtrise des - : précarité, travail des enfants. Création de + : sensibilisation interne et externe à la culture, rencontres clients- habitants, projets de terrain, incitation, activités culturelles. Maîtrise des - : comportements des clients, seuils de fréquentation, perte de biens culturels. Création de + : étude d’impact social et sociétal, construction de relations passives et actives avec le local, projets communs, accès, soutien à la démocratie locale. Maîtrise des - : tourisme sexuel, sécurité, cadeaux, mendicité, conflits, déséquilibres au sein de la population. Création de + : EIE, sensibilisation interne et externe, projets de terrain, transferts, incitation, politiques d’achats et de circuits éco-responsables. Maîtrise des - : économie d’énergie, lutte contre la dégradation des eaux douces et marines, atteintes à la biodiversité, dégradation de la qualité paysagère, pollution sonore, gestion des déchets solides. Les approches, méthodes et outils

Economie Environnement Social, culture Le tourisme doit donc être traité de manière systémique.Tous les progrès du tourisme articulé au développement durable se visualisent au moins à quatre échelles et dans les champs et inter-champs habituels du développement durable. Agenda 21 local tourisme issu des communautés de base (ALTICOBA21). Les effets de cette démarche sont nombreux mais limités spatialement. Le basculement de l’expérimental vers des pratiques partagées, des projets nationaux et des politiques publiques n’est pas avéré. ALTICOBA21 a illustré l’efficacité de la logique remontante. L’articulation avec les politiques publiques nationales et les autorités territoriales reste insuffisante. Projet et analyse BEIRA-CFP Effets Planification intégrée Rémunérations, emplois Diversification touristique Effets en cascade : artisanat, élevage, boutiques, crédits inter-habitants Solidarité interpersonnelle Partenariats nationaux et internationaux Evolution solidarité traditionnelle Organisation des co-responsabilités, pilotage local, national et international Promotion Renforcement de nombreuses capacités Gestion de l’eau Biodiversité (beira) sensiblisation Valorisation par transformation locale Création de marchés pérennes 4 échelles : système d’action individuel, local, territorial, global 3 domaines 3 champs d’intégration Les approches, méthodes et outils

Le tourisme doit donc être traité de manière systémique.Tous les progrès du tourisme articulé au développement durable se visualisent au moins à quatre échelles et dans les champs et inter-champs habituels du développement durable. Démarches territoriales à moteur touristique. Une analyse de plusieurs documents d’évaluation (dont 5 agendas 21 locaux « tourisme ») montre l’importance des autorités territoriales pour favoriser et encadrer les initiatives, élaborer des règles, normes et références, renforcer les compétences, créer des logiques de circuits courts et favoriser l’export. Les collectivités territoriales ont un rôle clé dans la mobilisation de tous, facteur clé d’appropriation, d’implication et finalement de qualité des résultats. UNEP/ICLEI 2003, OMT 2000/2003, Coopération décentralisée, FFEM, Baléares, ALTICOBA21 - Analyse BEIRA-CFP Réponses et rôles des autorit é s 4 échelles : système d’action individuel, local, territorial, global 3 domaines 3 champs d’intégration Soutien à : Mise en réseau (pôles) Coopératives Soutien à l’emploi local Diversification (marques, référentiels) Gestion des sites naturels Evaluation de la capacité de charge/tolérance Mobilisation Bases de données accessibles Energies renouvelables Bio Gestion des sites culturels Echanges internationaux, promotion Activités périphériques Commerce équitable Agenda 21 locaux Agenda 21 régionaux Plans territoriaux Aménagement du territoire Politique d’identité territoriale Harmonisation réglementaire entre territoires Politiques d’encadrement : foncier formation fiscalité soutien à la création d’entreprises Réglementation : EIE, normes… Les approches, méthodes et outils

Une stratégie de lutte contre la pauvreté par le tourisme dans une perspective de développement durable impliquera de croiser l’approche filière et l’approche territoire et de chercher tous les renforcements mutuels. Création de valeur ajoutée et d’externalisations positives tout au long de la filière touristique Progrès dans la qualité et la diversité de l’offre Co-construction avec les acteurs locaux Application de cahiers des charges : RSE, normes environnement, conditions de travail Professionnalisation des prestataires Mécanismes de reversement solidaire Multiplication des prestataires …. Maîtrise, mise en cohérence et maximisation de ces effets à l’échelle territoriale. Dynamisation du commerce équitable Dynamisation des marchés locaux Amélioration de la qualité : éco-responsabilité, bio… Gestion durable des ressources Ré-équilibrage entre régions Revitalisation des politiques environnement, culture…. système d’action individuel système d’action local système d’action territorial système d’action global Le croisement des deux logiques

Pour concrétiser ce croisement de logiques, l’idée centrale est de faire converger les nouvelles pratiques, les nouveaux outils et l’expérience des différentes catégories d’acteurs du tourisme. L’échelle de proximité de la lutte contre la pauvreté La RSE des voyagistes et opérateurs + Les outils de pilotage des relations resort- localité + La logique remontante partant du terrain + La participation et la mise en cohérence territoriale + Le croisement des deux logiques

système d’action individuel système d’action local système d’action territorial système d’action global Comment faire ? Mettre en synergie une démarche de qualité globale déclinée pour chaque catégorie d’acteurs de la chaîne de valeurs touristique… … et un développement territorial intégré, cohérent et durable. système d’action global Au niveau extérieur aux destinations : la coordination d’une plate-forme multi-acteurs rassemblant des partenaires expérimentés. Conditions : le choix des pratiques les plus porteuses d’effets d’entraînement une mobilisation des acteurs expérimentés et engagés une animation du dispositif une autorité pour mobiliser, encadrer, légitimer ET soutenir système d’action territorial Au niveau des destinations : une planification territoriale à base participative. Conditions : un processus de décentralisation/régionalisation effectif la réalisation d’un diagnostic territorial et institutionnel une logique remontante participative des bailleurs acceptant d’adapter leurs outils aux réalités du terrain Le croisement des deux logiques

MERCI DE VOTRE ATTENTION Alain Laurent - Projet TER_RES