A LA DECOUVERTE DE LA FILIERE AGRICOLE Une journée à Bierné pour visiter la fromagerie des éleveurs laitiers du Haut-Anjou visiter l’exploitation agricole « La Mancellière »
Avant les visites, un travail documentaire en Salle multimédias permet de s’imprégner du sujet et de réfléchir aux questions qui seront posées.
Présentation de la fromagerie des éleveurs laitiers du Haut-Anjou par M. Viot Tous les associés de la coopérative sont des agriculteurs. Personnellement, je suis en GAEC avec des membres de ma famille. Nous produisons du lait et du porc.
Nous transformons environ 3500 litres de lait par jour. Pour cela, nos chauffeurs font 800 kms par semaine pour collecter la matière première. Nous produisons 3000 Saint-Fiacre tous les 3 jours et 200 Tommes des Closiers en 2 jours. Le tout est vendu en une semaine. Nos clients sont essentiellement en Mayenne et dans les espaces limitrophes du Département, mais nous aimerions bien à terme vendre nos produits dans toute la Région. Le problème, c’est que la concurrence est très forte…
L’installation d’une chaudière à bois déchiqueté permet d’assurer une large autonomie énergétique à la fromagerie (la matière première est produite par les éleveurs associés grâce aux haies bocagères qui ceinturent leurs parcelles). Cette fromagerie, c’est pour nous un moyen de tenir compte des évolutions de notre métier. C’est aussi une motivation nouvelle dans notre vie professionnelle. C’est l’aboutissement, en même temps que la continuité, d’une aventure collective qui dure depuis 20 ans. Enfin, c’est une nouvelle aventure passionnante qui prend corps dans un terroir qui nous est cher, ici, à Bierné.
Vous savez, je suis un ancien élève du Collège de Grez, et mes enfants y ont aussi été scolarisés il y a peu d’années. Je suis agriculteur par vocation, fromager « par découverte » et par intérêt pour cette activité. Au démoulage, quand le produit est solide, voir et toucher le fromage est une belle sensation. C’est le fruit du travail fourni.
A la Mancellière, Pierrette et Robert Rousselet nous accueillent sur leur exploitation. Ils se consacrent à l’élevage laitier selon les normes de l’agriculture biologique. Patrick Jouault anime en parallèle un atelier dessin dans un lieu unique, extra-ordinaire. L’atelier « plantes » L’atelier « dessin » L’atelier « animaux »
« La Mancellière », chez Mme et M. Rousselet (Pierrette et Robert). Le couple exploite 61 hectares de terres agricoles. Leur exploitation (une entreprise familiale depuis 1802) est labellisée « bio » depuis 1998 : cela signifie qu’ils doivent respecter un cahier des charges qui les engage par exemple à travailler sans utiliser de produits phytosanitaires (herbicides, fongicides et insecticides) chimiques ou à utiliser du compost à la place des engrais industriels. Pierrette et Robert se consacrent à l’élevage laitier : c’est un choix de production clairement déterminé par les goûts personnels des exploitants (les parents de Robert avaient quant à eux un troupeau de vaches allaitantes et un troupeau de vaches laitières). Leur troupeau compte une quarantaine de vaches. Chacune d’entre elles produit entre 14 et 30 litres de lait par jour. Robert s’est installé en 1994 : il avait alors 37 ans et « l’envie d’être indépendant ». Il avait pas mal « roulé sa bosse », exerçant divers métiers salariés (dans une sucrerie, dans une ferme…) et accumulant les expériences professionnelles et humaines à travers notamment de nombreux voyages (par exemple au Canada). Titulaire d’un Bac D (scientifique à dominante Biologie) obtenu en 1975, il a préparé et décroché deux Certificats pour s’installer en agriculture : l’un, de Capacité aux Techniques Agricoles et Rurales ; l’autre, de Spécialisation en Agro-Biologie. Pierrette l’a rejoint sur l’exploitation en 2006 : elle travaillait auparavant dans le domaine de la Santé et du Social comme Educatrice pour jeunes enfants. Elle aussi titulaire d’un Bac D, elle a préparé sa reconversion en faisant notamment une formation de comptabilité. Robert se définit plus comme un « Paysan » que comme un entrepreneur. « Paysan », cela veut dire qu’il porte la responsabilité au quotidien (après bien d’autres générations) de la gestion, de la préservation et de la transmission d’un patrimoine et d’un terroir vivants. Comme toutes les exploitations laitières de l’Union Européenne, « la Mancellière » est soumise à la règle des quotas dans le cadre de la Politique Agricole Commune : les Rousselet sont autorisés à produire litres de lait par an. Le lait est collecté et livré à la laiterie Martin de Montsûrs pour être transformé en fromage (camembert) et beurre. La mise en culture des terres est raisonnée pour répondre de la manière la plus rationnelle et écologique possible à la spécialisation de l’exploitation. Les Rousselet cultivent de 2 à 10 ha de céréales : du blé qui est vendu à une minoterie, mais aussi des céréales pour l’alimentation du bétail (triticale, pois et orge) ; environ 50 ha sont consacrés à des prairies naturelles et temporaires (le pâturage maximum assure des économies de charges substantielles, ce qui permet de dégager un revenu correct) ; enfin 1 à 2 ha sont dévolus à la production de betterave fourragère. Dans la pratique, c’est la qualité de l’herbe, donc de l’alimentation du troupeau et par conséquent du lait, qui est privilégiée au quotidien. Pierrette et Robert réfléchissent et agissent au quotidien pour préserver l’environnement : ils respectent par exemple dans leur travail (et c’est une obligation légale) un Plan de Maîtrise des Pollutions d’Origine Agricole (P.M.P.O.A.). Ils ont ainsi investi une somme importante dans la mise en place d’une station de traitement des effluents. Cette « mise aux normes », subventionnée, est une obligation légale mais c’est aussi pour eux un investissement qui s’inscrit dans leur volonté de pratiquer une agriculture respectueuse de l’environnement. Ils ont aussi pris l’initiative depuis 2003 de produire de l’huile-carburant à partir de colza ou de tournesol : en mélangeant 25 à 30 % de cette huile avec du fioul, ils réalisent des économies et consomment moins d’hydrocarbures. De plus, le reliquat (sous forme de granulés = tourteau) peut être distribué au bétail pour son alimentation. L’entreprise investit assez peu dans les bâtiments et les matériels, jamais au-delà du nécessaire : Pierrette et Robert adhèrent à plusieurs Coopératives d’Utilisation de Matériels Agricoles (C.U.M.A.), ce qui permet de partager les coûts entre plusieurs exploitations.
Dans la salle de traite
Des échanges chaleureux et instructifs, dans une ambiance décontractée et studieuse. Nous avons fait le choix du bio parce que nous avons la conviction que les agriculteurs sont parmi les garants de la Santé publique et parce que la protection de l’environnement nous tient à cœur. Les agriculteurs sont plus des collègues que des concurrents. La solidarité existe dans le monde paysan. Le jour où nous cesserons notre activité, si aucun de nos enfants ne prend la suite, nous souhaiterions aider un jeune couple à s’installer. Ce serait mieux que de voir nos terres aller à l’agrandissement, comme c’est souvent le cas aujourd’hui. Je suis d’accord
Nous avons eu le plaisir de passer cette journée avec nos amis du Centre « Perce-Neiges » de Baracé, dans le Maine-et-Loire.
A : Pierrette et Robert Rousselet Mme R. Viot M. J.B. Viot Mme Tribondeau A : Etienne et les résidents …
… et bien sûr à Patrick « the Artist » from Azé