Sandrine Basaglia-Pappas 1,2, Céline Borg 1,3, Bernard Laurent 1, Laurent Lefebvre 2 1 CHU Nord, Neurologie, CMRR, Neuropsychologie, Saint-Etienne cedex 2 2 Université de Mons, Service de Psychologie Cognitive et Neuropsychologie, 7000 Mons, Belgique 3 Université Lyon 2, Laboratoire EMC (EA 3082), Bron Etude des fluences verbales et non verbales chez les patients APP Référence * Gorno-Tempini, M.L., Hillis, A.E., Weintraub, S., Kertesz, A., Mendez, M., Cappa, S.F., Ogar, J.M., Rohrer, J.D., Black, S., Boeve, B.F., Manes, F., Dronkers, N.F., Vandenberghe, R., Rascovski, K., Patterson, K., Miller, B.L., Knopman, D.S., Hodges, J.R., Mesulam, M.M., et Grossman, M. (2011). Classification of primary progressive aphasia and its variants. Neurology, 76(11), Introduction Le manque du mot constitue un symptôme inaugural dans les pathologies neurodégénératives. Des troubles précoces des fonctions exécutives existent également. Objectif et méthode L’objectif principal de notre étude vise à mieux comprendre l’interrelation entre langage et fonctions exécutives dans les aphasies progressives primaires* (APP), à partir des fluences verbales et non verbales, qui font appel aux fonctions exécutives (initiation, inhibition et de mémoire de travail) patients APP ont été évalués : 12 non fluents agrammatiques (APNFA), 13 sémantiques (AS) et 20 logopéniques (AL). Ils ont réalisé les fluences verbales de la batterie GREMOTS : actions (FluVb), catégorielles (FluCat) et alphabétiques (FluAlph) patients (6 APNFA, 7 AS, 8 AL) ont réalisé des fluences non verbales, graphiques (Ruff figurational fluency test). -Nous avons étudié les productions uniques (PU), persévératives (Pers) et les intrusions (Int). Résultats Discussion Cette étude des fluences montre une dissociation, avec une altération des productions pour les fluences verbales mais une relative préservation des productions en fluences graphiques, sauf pour les patients APNFA qui présentent un déficit d’initiation majeur dans les deux modalités. D’un point de vue qualitatif, la production d’intrusions pour les fluences graphiques par rapport aux verbales chez les APNFA nous permet de formuler l’hypothèse d’un dysfonctionnement frontal bi-hémisphérique chez ces patients. Les fluences graphiques permettent de mieux isoler un dérèglement frontal connexe à l’atteinte temporale. Elles sont plus spécifiques que les fluences verbales pour les troubles frontaux. Elles complètent ainsi utilement les verbales et apportent une information pertinente si l’on considère qu’elles reflètent le fonctionnement exécutif de l’hémisphère mineur. -Productions en fluences verbales et graphiques : -verbales : production déficitaire pour tous les patients (absence de différence significative) ; -graphiques : production déficitaire pour les APNFA uniquement. -Productions persévératives : -les APNFA produisent de façon significative davantage de persévérations pour les fluences graphiques que pour les alphabétiques (p=0.059) ; -les AS produisent de façon significative davantage de persévérations pour les fluences graphiques que pour les catégorielles (p=0.022) et d’actions (p=0.022), et à la limite de la significativité pour les fluences alphabétiques (p=0.093). -Intrusions : -les APNFA produisent de façon significative davantage d’intrusions pour les fluences graphiques par rapport aux fluences d’actions (p=0.059) et alphabétiques (p=0.058), et à la limite de la significativité pour les catégorielles (p=0.104).