FONDER UNE COLONIE EN MEDITERRANEE LA FONDATION DE MASSALIA (vers 600) PAR LES PHOCEENS PROPOSITIONS BIBLIOGRAPHIQUES John BOARDMANN, Les Grecs outre-mer, 1995 Michel GRAS, La Méditerranée archaïque, 1995 Claude MOSSE, La colonisation dans l’Antiquité, 1970 A. HERMARY, A. HESNARD, H. TREZINY (éd.), Marseille grecque. La cité phocéenne ( av. J.-C.), Paris, 1999
DOCUMENT 1 : LE RECIT DE STRABON (début du Ier sièvle de notre ère) Marseille est une fondation des Phocéens. Elle est située sur un terrain rocheux. Son port se trouve au pied d’une falaise en amphithéâtre qui regarde vers le midi. Elle est solidement fortifiée, de même que l’ensemble de la ville dont la dimension est considérable. Sur l’acropole sont fondés l’Ephésion et le sanctuaire d’Apollon Delphinien. Ce dernier culte est commun à tous les Ioniens mais l’Ephésion est le temple réservé à l’Artémis d’Ephèse. Au moment où les Phocéens levaient l’ancre pour quitter leur patrie, un oracle leur tomba du ciel, dit-on, de prendre pour pilote de leur navigation ce qu’ils trouveraient auprès de l’Artémis d’Ephèse. S’étant portés à Ephèse, ils cherchèrent comment obtenir de la déesse ce qui leur était prescrit. Aristarchè, une des femmes les plus honorées, vit en songe la déesse à côté d’elle lui ordonner de s’embarquer avec les Phocéens en emportant une copie des objets sacrés. Ainsi fut fait et, quand les colons arrivèrent au terme de leur expédition, ils fondèrent le sanctuaire et confièrent à Aristarchè une marque d’honneur toute particulière en l’élisant prêtresse. Dans toutes les cités qu’ils ont colonisées, ils adorent cette divinité avant les autres. Ils conservent à sa statue de culte la même attitude et à son culte les mêmes rites que dans la métropole. Strabon, Géographie, IV, 1, 4
Le site de Phocée, métropole de Massalia
Statue d’Artémis d’Ephèse (copie de l’époque romaine); Musée de Seldjouk
DOCUMENT 2 : LA FONDATION DE MASSALIA SELON JUSTIN (début du IIIe siècle de notre ère) Au temps du roi Tarquin, venant d’Asie, une troupe de jeunes Phocéens aborda à l’embouchure du Tibre et se lia d’amitié avec les Romains. Puis elle fit voile vers les golfes les plus reculés de la Gaule et fonda Marseille entre les Ligures et les sauvages tribus des Gaulois. Elle accomplit de grands exploits, soit en se protégeant par les armes contre la barbarie gauloise, soit en rendant leurs attaques à ceux qui l’avaient précédemment attaquée. Les Phocéens, contraints de l’exiguïté et la maigreur de leur territoire, exploitaient plus volontiers la mer que la terre. La pêche et le commerce, souvent même la piraterie qui, en ces temps anciens, étaient en honneur, leur fournissaient de quoi vivre. Aussi n’eurent-ils pas peur d’avancer jusqu’à l’extrême bord de l’Océan, ce qui les conduisit à un golfe gaulois à l’embouchure du Rhône. Séduits par l’agrément du site, ils rentrèrent chez eux, rapportèrent ce qu’ils avaient vu et attirèrent une troupe plus nombreuse. Les chefs de la troupe étaient Simos et Protis. Ils allèrent trouver le roi des Ségobriges, appelé Nannus, sur le territoire duquel ils avaient l’intention de fonder une ville, pour lui demander son amitié. Il se trouva que, ce jour-là, le roi était occupé à préparer les noces de sa fille Gyptis. Selon la coutume locale, le gendre devait être choisi au cours du banquet et il se disposait à la lui donner alors en mariage. Aux noces avaient été invités tous les prétendants. Le roi convia aussi ses hôtes grecs au dîner. La jeune fille fut introduite, son père la pria d’offrir l’eau à celui qu’elle choisissait pour mari. Alors, tournant le dos à tout le monde, elle se dirige vers les Grecs et tend l’eau à Protis qui, d’hôte devenu gendre, reçut de son beau-père un emplacement pour y fonder une ville. Marseille fut ainsi fondée près de l’embouchure du Rhône dans un golfe écarté, comme dans un angle de la mer.
La fondation de Massalia vers 600 gravure de l’Histoire populaire de la France ( ) de Victor Duruy
Médaille de commémoration moderne
Le jardin des vestiges, à l’emplacement du port antique
Maquette de la cité antique de Massalia Centre Camille Jullian
Le projet Protis. Le navire Gyptis` Le projet Protis. Le navire Gyptis` (projet protis) voguerent-jusqua-marseille/ (article du National Geographic) Présentation muséographique (Musée d’histoire de Marseille) de l’embarcation découverte dans le vieux port Le Gyptis en chantier
Le Gyptis, « navire cousu » assemblé en 2013
Le monnayage de Massalia : entre terre et mer Monnaie au type d’Artémis aux dauphins etrobole massaliote en argent ( av. J.C.) representant Artemis et un lion avec l'inscription « MA ΣΣ A- Λ I Η T Ω [N]
LE CRATÈRE DE VIX (BOURGOGNE) E-VIX.FR LE CRATÈRE DE VIX (BOURGOGNE) E-VIX.FR E-VIX.FR E-VIX.FR haut de 1,64m, d’un poids de 208,6 kg, d’un diamètre maximum de 1,27m, et dont la contenance est de 1100 litres. Il a été fabriqué vers 530 avant notre ère en Grande Grèce (Italie du Sud)..
La tombe princière de Lavau (Aube, près de Troyes), Ve siècle av. J.-C. Le tumulus princier © Denis Gliksman, Inrap Dépôt funéraire
Une oenochoé à figures rouge au type de Dionysos, réhaussée d’or au pied Une oenochoé du musée du Louvre, pour comparaison
Achéloos, dieu fleuve d’Etolie, père des sirènes Au fond de la tombe, decouverte d'un chaudron en bronze, aux anses decorees du dieu Acheloos Achéloos sur un pendentif étrusque.