Le français parlé Fait par docteur ès lettres maître de conférences I.A.Vyatkina
Contenu: 1. Phonétique 2. Grammaire 3. Lexique
La langue parlée sert aux communications orales, immédiates, spontanées. La langue parlée sert aux communications orales, immédiates, spontanées. Le sens de l’énoncé est expliqué et précisé par les circonstances. Le sens de l’énoncé est expliqué et précisé par les circonstances. Les interlocuteurs peuvent recourir aux gestes et à la mimique, à l’intonation et à la manière d’articuler les mot. Les interlocuteurs peuvent recourir aux gestes et à la mimique, à l’intonation et à la manière d’articuler les mot. La conversation revêt ordinairement la forme d’un dialogue, et le rythme du discours est souvent accéléré. La conversation revêt ordinairement la forme d’un dialogue, et le rythme du discours est souvent accéléré. Ces circonstances particulières déterminent les particularités linguistiques du français parlé. Ces circonstances particulières déterminent les particularités linguistiques du français parlé.
1. Phonétique une conférence, d’un entretien officiel (le style soigné): une conférence, d’un entretien officiel (le style soigné): on ralentit le rythme du débit on ralentit le rythme du débit on prononce distinctement presque toutes les syllabes on prononce distinctement presque toutes les syllabes la conversation courante (le style pârlé ou familier): la conversation courante (le style pârlé ou familier): le rythme du débit est plus ou moins acceléré le rythme du débit est plus ou moins acceléré la prononciation est plus négligée la prononciation est plus négligée
Accent un accent supplémentaire à la syllabe initiale du mot significatif: Je n(e) peux pas "bou'ger un accent supplémentaire à la syllabe initiale du mot significatif: Je n(e) peux pas "bou'ger les liaisons se font de moins en moins: les liaisons se font de moins en moins: Par exemple: Les trois manières de prononcer la phrase «Les Anglais sont arrivés ici»: Par exemple: Les trois manières de prononcer la phrase «Les Anglais sont arrivés ici»:
[le ∕ z \ ã∙′glε sõ ∕ t \ari′ve ∕ z \ i′si] style soigné [le ∕ z \ ã∙′glε sõ ∕ t \ari′ve ∕ z \ i′si] style soigné [le ∕ z \ ã∙′glε sõ ∕ t \ari′ve i′si] style parlé [le ∕ z \ ã∙′glε sõ ∕ t \ari′ve i′si] style parlé [le ∕ z \ ã∙′glε sõ ari′ve i′si] prononciation populaire [le ∕ z \ ã∙′glε sõ ari′ve i′si] prononciation populaire
Le français parlé fait la liaison après les monosyllabes (articles, pronoms, adjectifs possessifs ou démonstratifs). Le français parlé fait la liaison après les monosyllabes (articles, pronoms, adjectifs possessifs ou démonstratifs). La liaison se fait après les adjectifs placés avant le nom, pour marquer le pluriel. La liaison se fait après les adjectifs placés avant le nom, pour marquer le pluriel. La liaison fausse qu'on fait par euphonie pour éviter l'hiatus est populaire; par exemple: peu z à peu, il va t et vient. La liaison fausse qu'on fait par euphonie pour éviter l'hiatus est populaire; par exemple: peu z à peu, il va t et vient.
Voyelles 1. Dans la conversation, on laisse souvent tomber le [ə] instable là où il serait respecté par le style soigné. Ainsi, on ne prononce pas le deuxième [ə] des monosyllabes qui se font suite: Je m(e) crois toujours chez moi ! On relève aussi la chute du [ə]: On relève aussi la chute du [ə]: après une consonne constrictive à l'initiale: Ah,...j(e) veux dire; J(e) porte la soupe au chien, j(e) jette des graines aux poules... après une consonne constrictive à l'initiale: Ah,...j(e) veux dire; J(e) porte la soupe au chien, j(e) jette des graines aux poules... entre deux consonnes à l’intérieur d'un mot et d'un groupe rythmique: Vous v(e)nez de loin ? entre deux consonnes à l’intérieur d'un mot et d'un groupe rythmique: Vous v(e)nez de loin ?
2. La langue parlée tend à fermer le son des monosyllabes «des, mais mes tes»; quant aux polysyllabes, on remplace par un [e] le [ε] dans une syllabe ouverte: [e'de] aider; [lə by'fe] le buffet; dans une syllabe fermée devant la sonante [r]: [fe:r] faire; [per'son] personne ; [pu′sje:r] poussière.
3. La chute de voyelles, voire de syllabes inaccentuées (fait contraire à la norme orthoépique) est pourtant assez répandue dans le style familier. Par exemple: v(oi)là, m(on)sieur; (Mes)sieu(rs) dames.
Consonnes 1. La chute des sonantes r et l dans les groupes «occlusive plus sonante» à la fin du mot se trouvant au milieu où à la fin du syntagme, ou devant un autre mot commençant par une consonne: Je veux êt(re) chef d'orchest(re). Je voulais défend(re) partout la belle musique. 2. Prononciation des consonnes finales dans les monosyllabes tels que le but, le fait, août, plus et les adjectifs numéraux: sept petits enfants; cinq francs.
3. Réduction des groupes de consonnes initiales qui atteint la deuxième consonne du groupe, les sonantes [l], [j] et [η]: plus>pus, bien pi, puisque>pisque: Et pis après ? C'est la guerre. 4. En style parlé la réduction atteint les groupes ‘tu as’, 'tu es', prononcés [ta] et [tε]. Ce phénomène phonétique est très fréquent dans la conversation; aussi les écrivains le reproduisent –ils souvent dans le dialogue: Qu'est-ce que t'as fait ? Toi, t'es tout mouillé
Chute du pronom il et de la négation ne C'est toujours la tendance à réduire les groupes de consonnes qui amène la chute de la sonante [l] du pronom personnel de la troisième personne devant une consonne ou le s de liaison (ainsi que du pronom impersonnel il): I(l)s ont fait [i \ z / õ′fε], i(l)m(e) dit [im'di]. C'est toujours la tendance à réduire les groupes de consonnes qui amène la chute de la sonante [l] du pronom personnel de la troisième personne devant une consonne ou le s de liaison (ainsi que du pronom impersonnel il): I(l)s ont fait [i \ z / õ′fε], i(l)m(e) dit [im'di]. La chute du pronom impersonnel 'il' dans certains tours, tels que 'il y a', 'il faut', 'il vaut mieux', et autres: Tout le monde était de la même famille, dans ces soirées-là. Alors après, y avait violon, y avait... Enfin, y avait des chansons et des fois, on dansait jusqu'au matin... La chute du pronom impersonnel 'il' dans certains tours, tels que 'il y a', 'il faut', 'il vaut mieux', et autres: Tout le monde était de la même famille, dans ces soirées-là. Alors après, y avait violon, y avait... Enfin, y avait des chansons et des fois, on dansait jusqu'au matin...
La négation: quand l'accent oxyton (l'accent final frappant la dernière syllabe du syntagme) devient général et obligatoire, la particule 'ne', dès lors inaccentuée, perd peu à peu de sa valeur de négation. La négation: quand l'accent oxyton (l'accent final frappant la dernière syllabe du syntagme) devient général et obligatoire, la particule 'ne', dès lors inaccentuée, perd peu à peu de sa valeur de négation. Dans la conversation on dit souvent 'Je n’sais pas' et 'J'sais pas' pour 'Je ne sais pas'; Je n'vois pas' et 'J’vois pas’ pour 'Je ne vois pas'. C'est que le [ə] inaccentué et instable n'étant pas prononcé, il se forme un groupe de trois consonnes (J’n’sais pas); le groupe est réduit par la chute de la deuxième consonne [n]. Comparez les exemples suivants: Ah, j (e ne) suis pas fatiguée; J (e) sais pas; j(e) peux pas rester au lit l(e) matin. J'veux pas commander Dans la conversation on dit souvent 'Je n’sais pas' et 'J'sais pas' pour 'Je ne sais pas'; Je n'vois pas' et 'J’vois pas’ pour 'Je ne vois pas'. C'est que le [ə] inaccentué et instable n'étant pas prononcé, il se forme un groupe de trois consonnes (J’n’sais pas); le groupe est réduit par la chute de la deuxième consonne [n]. Comparez les exemples suivants: Ah, j (e ne) suis pas fatiguée; J (e) sais pas; j(e) peux pas rester au lit l(e) matin. J'veux pas commander
La négation ne tombe non seulement devant une consonne mais devant une voyelle aussi: il lui a dit: «J'ai pas assez de capitaux» La négation ne tombe non seulement devant une consonne mais devant une voyelle aussi: il lui a dit: «J'ai pas assez de capitaux» On fait aussi tomber la particule ne dans le tour restrictif 'ne... que' : J (e) fais qu'un somme; elle revient que le soir. On fait aussi tomber la particule ne dans le tour restrictif 'ne... que' : J (e) fais qu'un somme; elle revient que le soir.
Le tour interro-négatif «n'est-ce pas» où les éléments inaccentués ne sont pas prononcés, se réduit assez souvent à ‘pas’. Par exemple: Mon petit François, tu me demandes si je veux rendre service à ton Parti, pas? Le tour interro-négatif «n'est-ce pas» où les éléments inaccentués ne sont pas prononcés, se réduit assez souvent à ‘pas’. Par exemple: Mon petit François, tu me demandes si je veux rendre service à ton Parti, pas? La chute de la particule ne ainsi que de l'impersonnel il dans les tours ‘il n'y a pas’, ‘il n'y a que’: Y a pas d’problème! La chute de la particule ne ainsi que de l'impersonnel il dans les tours ‘il n'y a pas’, ‘il n'y a que’: Y a pas d’problème!