GRAMMAIRE À BASE SÉMANTIQUE Notions d’argument et de prédicat Anna Grigowicz Institut d’Etudes Romanes Université de Silésie
Contenu de la présentation 1. Définition de l’argument 2. Deux catégories d’arguments 3. Définition du prédicat 4. Classification des prédicats –caractéristique quantitative –caractéristique qualitative 5. Bibliographie
Arguments Les arguments renvoient aux objets matériels, physiques de la réalité qui nous entoure. Par conséquent, ils n’appartiennent pas au système sémantique universel, mais ils constituent le niveau pragmatique en tant qu’opérations d’indication effectuées par les sujets parlants dans les actes de communication
On distingue deux catégories d’arguments: - arguments propositionnels – qui réfèrent à des situations, à des états de choses, à des actions ou processus - arguments individuels (arguments objets) – qui renvoient directement à un objet isolé, unique de la réalité non – linguistique
Les arguments entrent en rapports syntaxiques avec les prédicats. Ainsi, en occupant les positions que les prédicats ouvrent, ils constituent avec eux les structures sémantiques appelées structures prédicat- arguments (SPA)
Prédicats Selon la définition sémantique adoptée dans la grammaire à base sémantique, les prédicats sont des objets notionnels; ce sont des concepts que nous portons dans la tête et qui renvoient à la réalité non-linguistique. Ils appartiennent donc au système sémantique universel, qui ne dépend d’aucune langue particulière.
Indépendamment de la langue qu’on parle, nous avons tous les mêmes concepts dans la tête mais nous les nommons à l’aide de différentes formes linguistiques. ex.
Les prédicats: - sont les porteurs du sens - présupposent la présence des arguments - constituent la proposition
Chaque prédicat ouvre un certain nombre de positions d’argument; autrement dit, chaque prédicat implique un certain nombre d’arguments. D’après le nombre et le type des arguments impliqués, on peut caractériser les prédicats du point de vue quantitatif et qualitatif.
Caractéristique quantitative selon le nombre des positions que les prédicats ouvrent aux arguments, on peut distinguer : a)prédicats monovalents – qui impliquent un argument ex. dormir x Jean dort x
b) prédicats bivalents – qui impliquent deux arguments x ex. manger y Jean mange une orange. x y
c) prédicats trivalents – qui présupposent la présence de trois participants x ex. donner y z Jean donne des fleurs à sa maman. x y z
d) prédicats tetravalents – qui ouvrent quatre positions d’argument ex. vendre x y z v J’ai vendu ma voiture à Paul pour zl. x y z v
Caractéristique qualitative Selon le type des agruments impliqués, on divise les prédicats en: a)prédicats de premier rang – qui n’impliquent que les arguments objets ex. manger: x mange y Jean a mangé une orange arg. objet x arg.objet y
b) prédicats de rang supérieur – qui impliquent également ou exclusivement des arguments propositionnels ex. supposer: x suppose que p Je suppose qu’il est malade. On voit donc que l’argument propositionnel est une proposition en position d’argument ouverte par un prédicat de rang supérieur. arg. objet x arg. propositionnel p qui réfère à la situation de maladie
Dans les formes logiques, les prédicats sont symbolisés par les variables prédicatives et les arguments - par les variables argumentatives. Les prédicats monovalents, bivalents, trivalents et tetravalents sont symbolisés respectivement par les variables: f, g, h, k, ces lettres étant minuscules dans le cas des prédicats de premier rang et majuscules F,G, H, K pour les prédicats de rang supérieur.
Les arguments sont symbolisés par: - les variables individuelles x, y, z, v – dans le cas des arguments objets - les variables propositionnelles p, q – dans le cas des arguments propositionnels
Ainsi, à chaque proposition on peut attribuer un modèle propositionnel, appelé forme logique. Par conséquent, les phrases: 1. Jean a mangé une orange. 2. Je suppose qu’il est malade. 3. Pierre donne des fleurs à sa maman. seront représentées par les formes logiques suivantes:
1. g (x,y) – manger (Jean, orange) prédicat de premier rang impliquant deux arguments objets x y
2. G (x,p) – supposer (moi, maladie) prédicat de rang supérieurimpliquant un argument objet et un argument propositionnel référant à un état de choses: maladie x p
3. h (x, y, z) – donner (Jean, fleurs, maman) prédicat de premier ordreimpliquant trois arguments objets x y z
La structure sémantique n’est pas toujours adéquate à la structure syntaxique de surface. Cela résulte du fait que dans la communication il y a beaucoup de condensation, il y a des choses que l’on comprend, mais qui ne sont pas dites.
Pierre veut du gâteau. En analysant la phrase: on pourrait penser que le prédicat VOULOIR est un prédicat bivalent de premier rang, imliquant deux arguments objets: Pierregâteau
Cependant, ce n’est pas le cas. En réalité, ce n’est pas le gâteau lui – même que veut Pierre, mais ce qu’il veut faire avec lui: p.ex.manger, acheter, etc.
Par conséquent, la phrase: représente une structure réduite, étant le résultat de l’opération de l’implication, qui, lors du passage du niveau conceptuel au niveau de surface, retient seulement l’argument objet gâteau de la situation de manger, acheter, etc. Pierre veut du gâteau.
Ainsi, le prédicat VOULOIR est un prédicat bivalent de rang supérieur G (x,p), impliquant un argument objet et un argument propositionnel.
On peut observer le même phénomène dans les phrases de type: Jean a provoqué un accident. Mon frère a causé un scandale dans son entreprise. Cette personne suscite beaucoup de controverses.
où Jean, mon frère et cette personne sont des représentants superficiels de la structure profonde, qui prévoit deux arguments propositionnels pour les prédicats causatifs. En vérité, ce n’est pas Jean qui a provoqué l’accident, ni mon frère qui a causé un scandale, ni cette personne qui a suscité des controverses. Toutes ces situations sont les résultats des actions effectuées par les personnes énumérées.
On voit donc qu’il n’y a pas de relation directe entre le niveau conceptuel et le niveau des expressions linguistiques, il n’y a que les représentants des situations (gâteau, Jean, mon frère, cette personne).
Bibliographie: Banyś W., Dictionnaire électronique et conception „modifié-modifieur” (miméo) Bogacki K., Karolak S., 1991, Fondements d’une grammaire à base sémantique, In: Lingua e Stile, XXV Karolak S., (1984), Składnia wyrażeń predykatywnych, in: Gramatyka współczesna języka polskiego. In: Składnia PWN, Warszawa Śmigielska. B, Grigowicz A., 2004, Description lexicographique fondée sur la modification conceptuelle : conception „modifié – modifieur”, Neophilologica XVI, Katowice Encyklopedia językoznawstwa ogólnego, 1995, Ossolineum