SITUATION DE L’EPIDEMIE DE CHOLERA DANS LA REGION DE MOPTI du 05 juillet au au 07 Aout 2011 Equipe technique de coordination Mopti
PLAN Introduction Généralités Epidémiologie du Choléra Situation actuelle Plan de riposte Activités réalisées Difficultés/contraintes Opportunités Perspectives 2
INTRODUCTION Dans le monde, 50 pays connaissent le choléra avec une moyenne cas pour 8000 décès (4%) donc un problème de santé publique pour les pays en voie de développement. Le Mali a connu des épidémies successives de choléra de 1984 à 2005 avec plus de cas suspects notifiés; la période de survenue a toujours été la saison des pluies. Les facteurs de risque les plus importants de la maladie sont l’insuffisance en infrastructures hydro sanitaires (eau potable, latrines), les conditions d’hygiène précaires et les comportements à risque au niveau communautaires (défécation à l’air libre). 3
GÉNÉRALITÉS 4
GÉNÉRALITÉS (suite) Population en 2011: (15% de la population du Mali) 8 cercles: 5 communes urbaines; 103 communes rurales 2 Zones géographiques distinctes: 1 zone inondée couvrant 4 cercles) et 1 zone exondée couvrant aussi 4 cercles) Superficie: Km 2
GÉNÉRALITÉS (suite) 151 CSCOM, 3 Centres confessionnels 3 structures parapubliques, 10 centres privés 22 Officines pharmaceutiques 4 écoles de formation en Sciences de Santé 8 CSREF 1 Hôpital Régional
GÉNÉRALITÉS (suite) secteur de la santé Médecins: 50 (1 Médecin p Hbts) Pharmaciens: 4 (1 Pharmacien p Hbts) SF: 28 (1 SF p Hbts) IDE: 72 (1 IDE p Hbts) TS: 112 (1 IPC p Hbts) IO: 26 (1 IO p Hbts) TL: 18 (1 TL p Hbts) Matrones: 142 (1 Matrone p Hbts) AS: 129 (1 AS p Hbts)
GÉNÉRALITÉS (suite) secteur du développement social Administrateurs: 19 Techniciens : 32 Comptable : 2 Secrétaire : 1 Chauffeur : 1
GÉNÉRALITÉS (suite) Chaine de froid complète: 151/151 Motos en bon état: 162 RAC fonctionnels: 159 Ambulances bon état: 16/8 districts Véhicules de supervision fonctionnels: 21/8 districts et DRS, Réseau Orange et Malitel
DEFINITION OPERATOIRE DU CHOLERA « Diarrhée aqueuse et fréquente avec vomissement non précédés de nausées affaiblissement et crampes du mollet » On doit soupçonner le choléra dans les situations suivantes : Un malade âgé de plus de cinq (5) ans qui développe une déshydratation sévère ou meurt d’une diarrhée aqueuse aiguë. Il y’a un accroissement subite du nombre de malades ayant une diarrhée aqueuse aiguë, en particulier des malades ayant des selles d’aspect ‘’eau de riz’’ typique du choléra. 10
TRANSMISSION DE LA MALADIE La source de l’infection est l’homme malade ou le porteur sain (la proscumité des populations est un déterminant important dans la transmission), Toute l’histoire de la maladie est étroitement lié à l’eau, les aliments et la gestion des excréta. La période d’incubation varie de 2 Heures à 5 jours 11
L’ampleur du processus épidémique, dépend du facteur social et environnemental à savoir : une mauvaise hygiène, l’absence ou la faiblesse du système de contrôle sanitaire de l’alimentation en eau et des denrées alimentaires, la gestion inappropriée des eaux usées et de vannes, la pollution de l’espace vital par des déchets, la prolifération des mouches et autres vecteurs 12
EPIDEMIOLOGIQUE DU CHOLERA AU MAL I Au cours des 20 dernières années (1984, 1985, 1986, 1987, 1995, 2001, , 2005) : 8 épidémies: accompagnées de souffrances et de perte de vies humaines et économiques: cas avec plus décès (Source SE/DNS) 13
ANNEESNOMBRE DE CASNOMBRE DE DECES Les enfants n’ont pas été épargnés par ces différentes épidémies : Les épidémies de : 33,67% des cas déclarés avaient moins de 15 ans ; 1,87% moins d’un an ; 9,67% d’entre entre 1 et 4 ans. 14
LES CAUSES DE L’APPARITION/DEVELOPPEMENT /MAINTIEN DU CHOLERA AU MALI les conditions d’hygiène sont précaires et caractérisées par un faible accès à l’eau potable et les mauvaises conditions d’élimination des excréta, l’insuffisance d’accès des populations au sources d ’eau potable et la non application des mesures d’utilisation saine de l’eau en milieu rural : utilisation des puits traditionnels par 56% des ménages utilisation comme source d’approvisionnement en eau des eaux de surface : fleuve, lacs et mares par 6% des ménages. 15
16 Ces sources comme les puits traditionnels restent tributaires de la pollution fécale (ouvrages non sécurisés). des comportements et pratiques inappropriés en matière d’hygiène explication erronée de la survenue d’une maladie (fatalité) banalisation de cette catégorie de maladies (exception : le choléra)
HISTOIRE DE LA PRESENTE EPIDEMIE Les 1 ers cas suspects ont été notifiés le 05 et le 08 juillet 2011 à Worwol (campement riverain du lac Débo) situé à 12 Km au nord est de Youwarou chez des marchandes de bois, Les investigations ont révélé que les deux dames sont toutes deux des marchandes itinérantes ayant déclaré leur maladie à Worwol où elles séjournaient provisoirement (15 jours), Ces 2 cas ne semblent pas avoir de contact avec les populations autochtones (0 cas déclaré au niveau du campement jusqu’ici), Les prélèvements effectués sur le cas du 08 juillet ont confirmées la 17présence du vibrion cholérique le 19 juillet 2011(Vibrio cholerae 01, sérotype Ogawa)
HISTOIRE DE LA PRESENTE EPIDEMIE Après leur libération, l’une serait partie vers Tombouctou et l’autre à Barkapiléri, un petit campement de l’aire de santé de Guidio; A partir de ces cas, d’autres ont été notifiés à Séby (aire de santé de Kormou), Guidio, et district de Mopti, Bandiagara, Douentza et Djénné. La dispersion des cas est liée à la forte mobilité des populations (cas d’un marabout impliqué dans le transport du fléau à Bandiagara). L’épidémie s’est révélée importante en zone inondée (cas de Djéra dans le cercle de Djenné où dans la seule journée du 04 août, on a enregistré 24 cas). 18
YOUWAROU 106 cas 9 décès DOUENTZA 13 cas0 décès TENENKOU 0 cas KORO 0 cas BANKASS 0 cas BANDIAGARA 9 cas 0 décès MOPTI 146 cas 3 décès REPARTITION DES CAS ET DECES DU CHOLERA PAR DISTRICT SANITAIRE DU 05 JULLET AU 07 AOUT 2011 SOURCE:Surveillance épidémiologique DRS/Mopti
SITUATION EPIDEMIOLOGIQUE DE LA REGION DE MOPTI DU 5 JUILLET AU 7 AOUT 2011 Fig. 1 : Evolution des cas et décès par semaine dans la région 20
Fig. 2: Evolution des cas par districts touchés et par semaine 21
PLAN DE RIPOSTE REGIONAL Stratégie 1: Dynamisation des Comités Intersectoriels Permanents de Gestion des épidémies/catastrophes niveau Régional (1); cercle (8); et Communal; Stratégie 2: Sécurisation des eaux de boisson Traitement des sources d’approvisionnement en eau, Contrôle de la qualité de l’eau sur les systèmes d’adduction d’eau et dans les ménages, Communication interpersonnelle sur le traitement et l’utilisation saine de l’eau; 22
PLAN DE RIPOSTE REGIONAL Stratégie 3: Mise en place et organisation des sites de prise en charge – Construction et équipement de lazarets, – mise à niveau du personnel technique de prise en charge, – approvisionnement en médicaments et intrants, – mise en place des directives techniques de gestion de l’épidémie; 23
PLAN DE RIPOSTE REGIONAL Stratégie 4: Mise en place de brigades de vigilance dans toutes les localités pour veiller à l'application des décisions prises en réunion de comités de prévention et de gestion des épidémies et catastrophes : surveillance des points d’eau à risque, traitement des eaux de boissons de sources non potable; Stratégie 5: La mise en place de supports de surveillance épidémiologique et de riposte dans toutes les structures de santé; 24
Stratégie 6: Renforcement des capacités des acteurs pour la prévention et la prise en charge des cas (formation, équipements, approvisionnement en intrants, supervision); Stratégie 7: Investigation systématique de tous les cas et rumeurs dans les districts de la région (village/quartier/hameau/campement); Stratégie 8: Renforcement de la surveillance épidémiologique (communication systématique 2 fois par jour avec les structures de santé); 25
Stratégie 9: Renforcement des stratégies de communication (VAD, émission à grand public, émissions radiophoniques, la communication pour le changement de comportement, plaidoyer); Stratégie 10: Coordination, suivi évaluation des activités du plan (réunion technique quotidienne de coordination à la DRS, réunion de comité régional tous les jeudis au gouvernorat). 26
BESOINS RESSOURCES MATERIELLES 27 MatériellesDésinfectantsMédicaments DésignationsQuantitésDésignationsQuantitésDésignationsQuantités Tentes70Eau de javel 33° (Litres)5000Doxycicline (Comprimé)20000 Latrines mobiles100Eau de javel 12° (Litres)10000Ringer Lactate10000 Pulvérisateurs60Crésyl concentré (Litres)5000SRO10000 Bidons (5 litres)500Chaux vive (Sacs de 25 Kg)500Perfuseurs5000 Fûts (200 litres avec robinet) 60 Savon (Carton de 48 morceaux) 100Sparadrap 100 Gobelets (1 litre)500Aquatabs (Comprimé)32000Cary Blair500 Sceau (20 litres)100Hypochlorite de calcium (Kg)5000 Baignoires100 Matelas cholériques400
BESOINS FINACIERS Le budget de ce plan a été estimé à CFA 28
ACTIVITES REALISEES Tenue des réunions des CISPGE 29 DistrictsRéunions prévuesRéunions tenues Bandiagara33 Bankass31 Djenné44 Douentza2126 Koro33 Mopti33 Ténenkou1413 Youwarou33 Région33 Total8589
ACTIVITES REALISEES Activités de sensibilisation 30 ActivitésNombre réalisé Micro- trottoir 30 Elaboration/ Diffusion de messages radio VAD Causeries Suivi du plan de diffusion des messages 182 Nombre de villages visités 710 Autres 70 Total37 332
ACTIVITES REALISEES DISTRIBUTION GRATUITE DE PRODUITS DESINFECTANTS 31 DésignationQuantité distribuéeLocalités bénéficiaires Eau de javel1 033 litresTous les cercles Aquatabs CpTous les cercles Crésyl420 litresTous les cercles Savon480MorceauxTous les cercles Ringer8 295 FlTous les cercles Doxy CpTous les cercles SRO3 149 sachetsTous les cercles
ACTIVITES REALISEES Contrôle de la qualité de l’eau de boisson 32 Contrôles effectuésNombreObservations Ménages Puits traditionnels2 Puits à grand diamètre25 Adductions d’eau/ forages10 Total373
ACTIVITES REALISEES TRAITEMENT DES POINTS D’EAU 33 Points d’eauNombre traitéObservations Puits traditionnels787 Puits à grand diamètre302 Adductions d’eau/ forages47 Total1 136
ACTIVITES REALISEES Nombre d’investigations effectuées 34 Nature de l’information Source d’information LocalitésActions entreprises Rumeurs sur des cas de diarrhée et de vomissement Communauté77 PEC des cas, Désinfection des habits et des logements, Traitement préventif des accompagn ants, sensibilisati on des populations
ACTIVITES REALISEES Nombre de lazarets mis en place 35 DistrictsNombre de lazaretsObservations Bandiagara3 Sur une prévision de 70 Bankass4 Djenné6 Douentza2 Koro7 Mopti6 Ténenkou19 Youwarou7 Total55
Situation des intrants DésignationsEntréesBdgaraBkassDjennéDtzaHôpitalKoroMoptiTkouYrouStock Magasin Doxycycline 100mg comp SRO Ringer lactate Cathéter 18G Cathéter 24G Coton 500g Gant paquet de Perfuseurs Seringue 10 cc Séringues 5cc Sparadrap rouleau Alcool 90°C 100ml Eau de javel b/1litre Eau de javel b/30 litres Grésil b/20 L Aquatabs
APPUIS RECUS 37 OrigineNature de l’appuiObservations DRS F CFACERCLES Etablissement Hôtelier Siby F CFAComite régional Assemblée régionale F CFAElectrification lazaret Mopti Mairie Mopti Cp AquatabDistrict de Mopti MDM Belgique6 000 Fl de RingerCommande non satisfaite à la PPM MSF FranceMatériel/ médicamentsComité régional Croix rouge MoptiConsommablesComité régional Hôtel KANAGA20 000F CFAComité régional Direction de la Protection civile6 tentes et Cp AquatabsComité régional PSI Mali CpComité régional
APPUIS RECUS (suite) 38 OrigineNature de l’appuiObservations CROIX ROUGE 3 tentes 3 cartons d’eau de javel 3 cartons des Grésil 5 cartons d’Aquatabs 30 seaux 20 bidons de 20 L avec robinet 15 flacons d’alcool 20 Litres de savon 30 Gobelets, 20 Tabliers et 5 sacs de chaux vive (sont en cours d’acheminement)
Difficultés/Contraintes Le remplissage progressif des cours d’eau, L’enclavement de certaines localités, La lenteur dans le changement de comportements des populations, Le retard dans la mobilisation des ressources financières, L’insuffisance de logistique (moyen de transport, tentes, matelas,…), 39
Difficultés/Contraintes (suite) L’insuffisance de structures pour l’isolement et la prise en charge des malades, Le mauvais état des structures pour l’isolement et la prise en charge des malades, L’insuffisance d’agents qualifiés, 40
Opportunités L’engagement des autorités administratives, politiques et de la société civile, L’engagement des partenaires techniques et financiers: UNICEF, OMS, MDM, MSF, ATN Plus, Croix rouge, La disponibilité de moyens de communication, L’engagement du personnel de santé, La présence d’écoles de formation en santé, 41
Opportunités (suite) L’éveil d’un élan de solidarité à tous les niveaux, L’implication des religieux, L’implication du RECOTRADE, L’implication du réseau de relais communautaires, L’implication des radios locales. 42
Perspectives Le renforcement de la surveillance épidémiologique, Le renforcement de la prise en charge des cas sur site par la mise en place de nouveaux lazarets, L’organisation de missions d’information et de sensibilisation dans tous les districts, L’organisation de missions de plaidoyer dans tous les districts, 43
Perspectives (suite) Le renforcement des mesures de prévention dans les localités non encore touchées, La mise en place des comités de vigilance dans tous les districts, La supervision des équipes de district, La poursuite de l’approvisionnement des cercles en intrants pour la prise en charge des cas et des produits désinfectants, L’appui matériel et financier aux districts sanitaires. 44
Recommandations Apporter un appui logistique aux équipes de cercle (Tentes, matelas, lits, nattes, moyen de transport), Accélérer la mobilisation des ressources financières pour la mise en œuvre des activités, Former et impliquer les relais communautaires dans l’identification et la notification des cas, Assurer la disponibilité des intrants, Mettre en place des comités de vigilance. 45
Conclusion L’épidémie de choléra a débuté le 05 Juillet 2011 dans le cercle de Youwarou. Aujourd’hui, elle concerne 65 localités dans 5 cercles (Youwarou, Mopti, Bandiagara, Douentza et Djenné). Au total, 342 cas ont été enregistrés avec 15 décès. La Région a élaboré un plan d’action pour la gestion de cette épidémie. 46
Conclusion (suite) Cette gestion a mobilisé l’ensemble des autorités Régionales, locales et communales. Certaines difficultés ont été constatées dans la mise œuvre du plan régional dont entre autres: -Le retard dans la mobilisation des ressources matérielles et financières, -L’insuffisance de moyens logistiques, -L’insuffisance d’agents qualifiés, -La lenteur dans le changement de comportement 47
Conclusion (suite) Au vu des difficultés et contraintes, des recommandations ont été formulées pour permettre de contenir l’épidémie. 48
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MERCI DE VOTRE AIMABLE ATTENTION. 54