CONGRES NATIONAL DE CHIRURGIE TUBERULOSE THYROIDIENNE À propos d’un cas O. Al jarroudi, T. Bouhout, E. Ebbo, B. Serji, T. El harroudi Service de chirurgie oncologique CHU Mohammed VI - Oujda
CONGRES NATIONAL DE CHIRURGIE INTRODUCTION La thyroïdite tuberculeuse reste une affection rare (même en pays d’endémie) décrite initialement par Lebert en 1862 [1]. Sa fréquence est estimée entre 0,1–1 % dans les séries cliniques et entre 2–7 % sur les données autopsiques [1]. Elle se définit par la présence du bacille de Koch (BK) ou l'existence de lésions histologiques spécifiques dans le tissu thyroïdien [2]. Le tableau clinique n’est pas spécifique ce qui rend le diagnostic difficile, son traitement est simple et son pronostic dépend de l'association à d'autres localisations. OBJECTIF Le but de notre article est de présenter une forme de la tuberculose thyroïdienne, de discuter les modalités diagnostiques et thérapeutiques.
CONGRES NATIONAL DE CHIRURGIE OBSERVATION Nous rapportons un cas rare de tuberculose thyroidienne survenue chez une patiente de 54 ans, suivie pour carcinome médullaire du sein gauche sous chimiothérapie adjuvante, qui présentait une sensation de pesanteur cervicale avec apparition d'une tuméfaction cervicale antérieure, basse, augmentant progressivement de volume non compressive et sans signes de dysthyroïdie ni signes généraux associés avec apparition d’une adénopathie sous maxillaire droite inflammatoire, douleureuse faisant 4 cm de diamètre. Une échographie cervicale avait montré un nodule thyroïdien de 9 mm de diamètre, classé TIRADS 4A, et des adénopathies jugulo-carotidiennes gauches suspectes. Les dosages hormonaux thyroidiens étaient normaux. La patiente avait bénéficié d’une totalisation thyroïdienne avec adénéctomie sous maxillaire droite. L’examen anatomopathologique de la pièce opératoire avait noté des follicules épithéloïdes et gigantocellulaires avec présence d’une nécrose caséeuse, concluant à une tuberculose thyroïdienne. La patiente était mise sous hormonothérapie substitutive et sous traitement antituberculeux quadruple (isoniazide, rifampicine, streptomycine et pyrazinamide) pendant 2 mois, suivi d’une bithérapie (isoniazide et rifampicine) pendant 5 mois. L'évolution postopératoire et les contrôles après la fin du traitement antibacillaire ont été favorables. OBSERVATION Nous rapportons un cas rare de tuberculose thyroïdienne survenue chez une patiente de 54 ans, suivie pour carcinome médullaire du sein gauche sous chimiothérapie adjuvante, qui présentait une sensation de pesanteur cervicale avec apparition d'une tuméfaction cervicale antérieure, basse, augmentant progressivement de volume non compressive et sans signes de dysthyroïdie ni signes généraux associés avec apparition d’une adénopathie sous maxillaire droite inflammatoire, douloureuse faisant 4 cm de diamètre. Une échographie cervicale avait montré un nodule thyroïdien de 9 mm de diamètre, classé TIRADS 4A, et des adénopathies jugulo-carotidiennes gauches suspectes. Les dosages hormonaux thyroïdiens étaient normaux. La patiente a bénéficié d’une thyroïdectomie totale avec adénéctomie sous maxillaire droite. L’examen anatomopathologique de la pièce opératoire avait noté des follicules épithéloïdes et gigantocellulaires avec présence d’une nécrose caséeuse, concluant à une tuberculose thyroïdienne. La patiente était mise sous hormonothérapie substitutive et sous traitement antituberculeux quadruple (isoniazide, rifampicine, streptomycine et pyrazinamide) pendant 2 mois, suivi d’une bithérapie (isoniazide et rifampicine) pendant 5 mois. L'évolution postopératoire et les contrôles après la fin du traitement antibacillaire ont été favorables.
CONGRES NATIONAL DE CHIRURGIE DISCUSSION La localisation thyroïdienne de la tuberculose est une forme rare [1], même dans les zones endémiques comme le Maroc. Le rôle tuberculostatique des hormones thyroïdiennes et la bonne oxygénation du parenchyme thyroïdien expliqueraient la rareté de cette affection. A l’image de la maladie tuberculeuse, la localisation thyroïdienne peut survenir à tous les âges. Cependant une nette prédominance pour la tranche d’âge ans est notée dans la littérature. Le sexe féminin semble le plus touché (70 à 80 %) [3], ceci est en rapport avec la fréquence de la pathologie thyroïdienne chez la femme, mais certains facteurs la favorisent comme l'âge avancé, le diabète, l'immunodépression (sida) et la malnutrition [4]. Le diagnostic de tuberculose thyroïdienne reste difficile en dehors d'éléments d'orientation clinique ou biologique (notion de contage tuberculeux, antécédent de tuberculose, fistule cutanée à l'examen clinique, fièvre associée, syndrome inflammatoire) et d'autant plus qu'elle peut prendre tous les aspects cliniques d'une atteinte thyroïdienne (goitre multihétéronodulaire, thyroïdite aiguë, subaiguë, nodule isolé, abcès cervical). L'attention du praticien doit être attirée si un foyer tuberculeux concomitant ou séquellaire est présent [5]. Le diagnostic différentiel de cette affection comporte, à part le cancer thyroïdien surtout en cas de présence d’adénopathies satellites comme ce fut le cas pour notre patiente, toutes les autres atteintes de la glande : les goitres nodulaires, la maladie de Basedow et les thyroïdites [6] Le traitement de la tuberculose thyroïdienne est médical si un diagnostic positif au préalable a été retenu, et consiste en l'association d’antibacillaires selon le protocole 2 RHZ/4 RH. Le traitement chirurgical comprend surtout la possibilité de réalisation d'un drainage d'une collection abcédée. Rarement un traitement chirurgical est proposé initialement dans ces formes compliquées [2] Le risque de rechute ou de non guérison malgré un traitement bien conduit est de 1 %. Ces échecs sont dus à l’apparition de souches résistantes aux antituberculeux [7]
CONGRES NATIONAL DE CHIRURGIE CONCLUSION La tuberculose thyroïdienne est une affection rare dont le diagnostic est difficile. Seul l’examen bactériologique et/ou histologique permet d’affirmer la nature bacillaire de l’atteinte thyroïdienne. Son traitement est médical et éventuellement chirurgical en fonction de la forme anatomique. Il faut insister sur la prévention de la tuberculose par la généralisation de la vaccination, seule garante de l’éradication de ce fléau dans notre pays. REFERENCES [1] Andrius S. Thyroid tuberculosis. Medicina (B Aires) 2004;40: [2] Kabiri H, Atoini F, Zidane A. La tuberculose thyroïdienne. Annales d’Endocrinologie. Vol 68, N° juin 2007pp [3] Addoume R. La tuberculose du corps thyroïde à propos de 2 cas avec revue de la littérature. – Thèse. Med. Casablanca, 1990, n 121: 77p. [4] Garg SK, Ganapathy V, Bandhopadhya PK, Gupta SK, Dash RJ. Pyrexia of unknown origine as rare presentation of tuberculosis thyroiditis. Indian J Chest Dis Allied Sci 1987;29: [5] Elmalki HO, Elabsi M, Mohsine R, et al. La tuberculose thyroïdienne: diagnostic et traitement. Ann Chir 2002;127: [6] Zentar A, Sair K, Zrara L, Serhane K, Lezrek M, Bedouch K, Janati LM, Moulay I. La tuberculose thyroidienne: à propos d’un cas. Médecine du Maghreb 1998 n°72 [7] Kharrat S. Tuberculose de la glande thyroïde: à propos d’un cas. Revue Tunisienne d’Infectiologie – Oct. 2009; Vol.2 : 41 – 43 férence