SOUMAILA BOUBACAR Institut National de la Statistique Niger
INTRODUCTION Il est désormais reconnu que les activités humaines modifient la composition atmosphérique et, ce faisant le climat à une échelle globale. L’humanité est devenue en quelque sorte une « force de la nature», actrice à part entière des processus et équilibres globaux
INTODUCTION Ainsi, nous pouvons affirmer avec certitude que notre climat change. Ce qui est moins certain en revanche c’est le cadre temporel, les localités les plus affectées ainsi que l’ampleur des changements climatiques. En effet, très peu des données concernant les changements climatiques sont disponibles en Afrique, en particulier au Niger.
I. PRESENTATION DU PAYS Pays sahélien continental, le Niger couvre une superficie de Km 2 dont les 3/4 sont désertiques. Le climat du Niger est du type tropical semi-aride et aride. Des climats sahélo-sahariens marqués par une indigence et une forte variabilité pluviométrique.
I. PRESENTATION DU PAYS Les climats du Niger se classent dans la catégorie des climats tropicaux secs, La pluviométrie varie entre 0 et 150 mm en zone saharienne, 150 à 300 mm en zone sahélo-saharienne, 300 à 600 mm en zone sahélienne et plus de 600 mm en zone sahélo-soudanienne
I. PRESENTATION DU PAYS
II. LES OUTILS DE MESURE MIS AU POINT Le Niger, à l’instar des autres pays de la Communauté Internationale, a signé la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) le 11 juin 1992 et, l’a ratifiée le 25 juillet Ce faisant, le Niger s’est engagé dans le processus de mise en œuvre de cette Convention à travers l’élaboration de sa première Communication Nationale, qui a démarré en Juillet 1998.
II. LES OUTILS DE MESURE DES RISQUES LIES AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES L’Article 4.7 de la Convention accorde aux pays en développement Parties « une certaine flexibilité » dans la manière avec laquelle ils s’acquitteront effectivement de leurs engagements. Aussi, compte tenu de la complexité du sujet d’une part, et de l’insuffisance des données et informations adéquates d’autre part, l’accent a été surtout mis sur les inventaires des gaz à effet de serre et, la vulnérabilité et adaptation aux changements climatiques dans cette communication initiale.
II. LES OUTILS DE MESURE DES RISQUES LIES AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES Le Niger a mis au point un système pour l’inventaire des gaz à effets de serre conformément à la méthodologie contenue dans la version révisée 1996 du manuel GIEC / OCDE/ AIE des lignes directrices pour les inventaires de GES.
II. LES OUTILS DE MESURE DES RISQUES LIES AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES Les différents inventaires sont réalisés par le Conseil National de l’Environnement Pour Un Développement Durable (CNEDD). Ces inventaires ont réalisés uniquement pour l’année 2000 pour les catégories suivantes : CO 2 provenant des activités énergétique CO 2 provenant des procédés industriels et de l’utilisation des solvants Emissions totales de CO 2 (sans LULUCF) Cependant les estimations concernant les substances appauvrissant la couche d’ozone ont puêtre faites pour plusieurs années.
CONSOMMATION DE SUBSTANCES APPAUVRISSANT LA COUCHE D’OZONE (en tonnes d’ODP – Ozone Depletion Potential) Catégorie Consommation de substances qui appauvrissent la couche d'ozone 1629,53020,418,93816 Consommation de chlorofluorocarbones (CFCs) 1615,115,94,32,81,7
II. LES OUTILS DE MESURE DES RISQUES LIES AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES Il est à noter que depuis sa mise en place dans les années 60, le système statistique collectait déjà des informations permettant d’apprécier les changement climatiques : Il s’agit des températures, des hauteurs de pluies et le nombre de jours de pluies. Ces informations ont permis de faire des prévisions sur les conséquences des changements climatiques.
iii. LES OUTILS MIS AU POINT AU NIVEAU COMMUNAUTAIRE La CEDEAO, en collaboration avec UNSTAT a défini un certain nombre d’indicateurs relatifs aux risques liés changements climatiques : pourcentage de la population vivant dans les zones exposées aux aléas fréquence des événements extrêmes perte humaine et économique due aux catastrophes proportion de la population ayant accès aux systèmes d’alerte précoce Et d’autres indicateurs relatifs à la biodiversité
IV. TENDANCES ET RISQUES DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES AU NIGER Une réduction importante des précipitations caractérisées par des épisodes de forts déficits au cours des années 70 et 80 ; Une forte variabilité entre les années et les régions de l’ordre de 30 à 40 % environ par rapport à la normale ( ) Ceci s’est traduit par un glissement des isohyètes de l’ordre de 150 à 200 km du Nord vers le Sud. une réduction de la longueur des saisons des pluies ; une tendance à la hausse des températures moyennes maximales et minimales et une tendance à la hausse des températures minimales ;
TENDANCES ET RISQUE DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES Évolution des écarts de la pluviométrie annuelle par rapport à la moyenne sur la période au Niger
IV. TENDANCES ET RISQUE DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES Évolution des écarts des températures Les températures restent élevées, accusant de fortes hausses au niveau des maxima et des minima.
IV. TENDANCES ET RISQUE DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES Évolution des écarts des températures maxima
IV. TENDANCES ET RISQUES DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES : Évolution des écarts des températures minima
V. Les projections climatiques à l’horizon 2020 – 2049 Les projections pour les pluies indiquent : Une forte variabilité des précipitations, avec une diminution de 5% à 40% à l’ouest et une augmentation de 5 % à 35% sur l’autre moitié ; une augmentation de la fréquence de fortes précipitations et des sécheresses ; une légère hausse du cumul des précipitations avec cependant une forte variabilité intra-saisonnière et spatio-temporelle ; une diminution de la longueur des saisons pluvieuses ; un démarrage plus tardif de la saison des pluies ; Une diminution constante du nombre de jours de pluies ; Une hausse des événements pluvieux extrêmes.
VI. LES CONSEQUENCES DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES AU NIGER Les impacts sensibles des changements climatiques sur les ressources et secteurs de développement au Niger se résument comme suit :
6.1. Sur les ressources en eau Une diminution sensible des débits des cours d’eau ; La disparition de certaines mares ; Une réduction drastique de la superficie du Lac Tchad. Une réduction de la durée de la saison agricole ; Une diminution de 5% à 40% à l’ouest ; Une augmentation de 5 % à 35% sur l’autre moitié
6.2. Au plan agricole on peut citer une réduction du cycle de croissance du mil de 2 à 3 jours à l’horizon 2020 et de 4 à 5 jours à l’horizon 2050 ; une baisse des rendements des principales cultures céréalières (mil, sorgho et niébé) allant de 4,6 % à 25 % (variable selon les céréales et les modèles) ; une dégradation physique et chimique des sols entraînant une diminution de la productivité agricole et des ressources végétales de pâture pour les animaux ; L’arrêt de la culture de certaines céréales telles que le blé ; le souchet Globalement, diminution de 10 à 25 % du rendement moyen des cultures de mil et de sorgho d’ici 2080 ; Augmentation possible du rendement moyen de la culture du riz qu’il soit produit en pluvial ou en irrigué ; une baisse de la production de biomasse sèche (céréales sèches ou fourrage pour l’élevage)
6.3. Aux plans social et sanitaire Une exacerbation de l’exode rural ; Une aggravation et/ou recrudescence de pathologies vectorielles (malaria, méningite à méningocoque, rougeole).
VI. CONSEQUENCES DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES Les changements climatiques constituent des menaces sérieuses pour les systèmes socio économiques (cultures, infrastructures) et humains. De ce fait restent pour le Niger un des plus important défis émergent.
VII. LES POLITIQUES MISES EN OEUVRE Conscient de la vulnérabilité des pays en voie de développement aux effets des changements climatiques, le Niger, pays partie à la Convention Cadre des Nations -Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), a choisi d’adapter ses politiques et stratégies de développement, afin de rendre plus résilientes les populations vulnérables.
VII. LES POLITIQUES MISES EN OEUVRE Des actions multiformes sont menées par le Niger et ses partenaires, en réponses aux défis multiples sus- évoqués. Outre les reformes politiques et institutionnelles courageusement engagées, les opérations de terrain se multiplient. Cependant, les résultats qualitativement satisfaisants obtenus demeurent largement en deçà des attentes, du fait de l'emprise spatiale relativement vaste des changements climatiques.
7.1. Au plan politique et institutionnel Le Niger a créé en janvier 1996 le Conseil National de l’Environnement pour un Développement Durable (CNEDD) conformément aux engagements de Rio. Placé sous la tutelle du Cabinet du Premier Ministre, ce conseil a élaboré le Plan National de l’Environnement pour un Développement Durable (PNEDD) composé de six (06) programmes prioritaires dont celui des changements climatiques.
7.1. Au plan politique et institutionnel Au plan politique, la priorité accordée à l'amélioration de l'environnement écologique est clairement traduite dans la Stratégie Développement et de Lutte Contre la Pauvreté (SDRP) et de façon beaucoup plus spécifique dans le cadre de la Stratégie de Développement Rural (SDR), qui fait de la préservation et la gestion durable des ressources naturelles, l'un des ses axes programmatiques fondamentaux.
7.1. Au plan politique et institutionnel Au plan institutionnel, de nombreuses réformes ont été réalisées et d'autres sont en cours, afin de renforcer la mobilisation des populations et accroître l'efficacité des actions des services publics et des organisations de la société civile en matière d'environnement. Parmi ces efforts, l'adaptation des législations foncières et le soutien à l'émergence des initiatives locales et privées mérite d'être particulièrement soulignés
Au plan opérationnel D'importants efforts ont été déployés au cours des trente dernières années, afin de minimiser les effets des fléaux environnementaux, et d'inverser la tendance à la dégradation des milieux et ressources naturels. Ces efforts ont été notablement accrus à partir de 1984, suite à l'organisation du débat national sur la lutte contre la désertification, et au cours des cinq dernières années.
VII. LES POLITIQUES MISES EN OEUVRE Le Niger a, mise en oeuvre un certain nombre d’activités dont entre autres : · l’élaboration, la validation et l’adoption de la Stratégie Nationale et Plan d’Actions en matière de Changements et Variabilité Climatiques avec l’appui du PNUD/FEM ; · l’organisation de plusieurs ateliers d’information et de sensibilisation sur les changements climatiques ; · l’organisation de plusieurs ateliers de formation sur le Mécanisme pour un Développement Propre (MDP) à l’endroit des structures de l’Etat, de la société civile, des ONGs et du secteur privé. Ces formations ont aboutit à l’identification de neuf (9) idées de projets ;
VII. LES POLITIQUES MISES EN OEUVRE · l’élaboration du Programme d’Actions National pour l’Adaptation aux Changements Climatiques (PANA) dont l’objectif est de contribuer à atténuer les effets néfastes des changements climatiques sur les populations les plus vulnérables, dans la perspective d’un développement durable et de lutte contre la pauvreté au Niger.
VII. LES POLITIQUES MISES EN OEUVRE · la mise en oeuvre du projet PNUD/FEM/RAF02-G31 « Renforcement des capacités pour l’amélioration de la qualité des inventaires de gaz à effet de serre en Afrique de l’Ouest et du Centre » dont l’objectif est de renforcer les capacités des pays bénéficiaires, afin qu’ils puissent améliorer la qualité des données d’activité et des coefficients d’émission utilisés
CONCLUSION Ainsi, les impacts des changements climatiques et leur complexité sont susceptibles de constituer un risque considérable aux facteurs économiques déterminants, au bien-être de l’homme que nous cherchons à mesurer. Le problème principal réside dans les impacts négatifs probables des changements climatiques sur la santé humaine, la pauvreté, la sécurité alimentaire, les ressources en eau et énergétiques. Cependant au Niger peu d’évaluation s sont faites sur les impacts des changements climatiques.
MERCIE DE VOTRE AIMABLE ATTENTION